école  ROMAIN ROLLAND     

1873 construction   1893-1895 agrandissement   1931 reconstruction & ajout du gymnase liberté

49-51 rue romain rolland  sur la carte     

histoire:  histoire   écoles des lilas     patrimoine93 

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Le groupe scolaire Romain Rolland est construit à l’emplacement d’une première école bâtie en 1873 par l’architecte voyer Monière, agrandie successivement en 1893 et 1895. 

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H234   La reconstruction

du groupe scolaire du Centre

Le cours complémentaire de jeunes filles fut créé en 1921. Mlle Bauzac était experte en graphologie. Aussi fut-elle choisie pour enseigner les lettres. Mlle Bezet fut promue professeur de sciences fin 1923. Mais le cours complémentaire logeait dans une espèce de grenier qu'on avait divisé en deux au moyen d'une mince cloison... Quatre ans plus tard, Faroche enseigne les sciences au cours complé¬mentaire de garçons, aidé bientôt par Pascal Roque pour les lettres. Alors l'effectif, 621 élèves, nécessite à Waldeck-Rousseau l'ouverture d'une treizième, puis d'une quatorzième classe. En 1930, le groupe du Centre sera fréquenté par plus d'un millier d'élèves, école maternelle comprise 2. Le groupe allait être démoli, sauf deux bâtiments.

On décide donc de bâtir six nouvelles classes à Waldeck-Rousseau et de reconstruire le groupe du Centre. On achète le 51 rue des Écoles et le 80 boulevard de la Liberté, pour réaliser une école de filles de dix-huit classes, une école maternelle et un gymnase (D.C.M. du 28 mai 1928). Les devis s'élèvent à 10 540 677 francs. On prévoit de nouveaux centimes additionnels et une subvention des quatre cinquièmes. Il est nécessaire d'y ajouter un emprunt d' 1 800 000 francs, remboursable en trente ans. On bitumera les cours et l'on équipera le gymnase après la D.C.M. de décembre 1934. Au pan coupé du nouveau groupe, la devise de Danton : « Après le pain, l'éducation est le premier besoin du peuple. » Les inaugurations furent présidées par Pierre Laval. Le maire d'Aubervilliers allait devenir Président du Conseil des ministres le mois suivant.

Il ne se passait pas une année sans qu'un élève fût admis à l'École normale d'Instituteurs, dont le concours d'entrée était fort difficile mais, à ma connaissance, il fallut attendre les années cinquante pour qu'un Lilasien fût reçu à Polytechnique. 

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En 1931, l'architecte Léopold Bévière et son fils Jean, sont appelés pour reconstruire et agrandir l'école. 

Ils conçoivent un établissement scolaire à l'architecture représentative des années 1930 :  la rigueur du style Jules-Ferry s'y lit encore, dans la composition symétrique des façades, toutefois adoucie par l’emploi de la brique. 

Les grandes baies laissent passer air et lumière, en accord avec les recommandations et recherches des hygiénistes. 

Les bâtiments s’étendent le long des rues Romain-Rolland et Raymonde-Salez. 

A l’intérieur de la parcelle, la partie droite rejoint au nord le gymnase du bd de la Liberté, construit simultanément. 

La façade principale, rue Romain Rolland, est composée d’un corps central à deux étages, encadré de deux ailes à un étage, terminées à leur extrémité par des pavillons en avant-corps. 

La partie centrale est bordée par deux avants-corps, surmontés de frontons à redents, contenant les escaliers. Les deux entrées, école maternelle et école élémentaire, sont en plein cintre et encadrées de céramique bleue. Les ailes, abritant les salles de classe, sont percées de vastes baies horizontales. Les murs sont en meulière dans la partie de soubassement et enduits de ciment. 


Côté cour, l’utilisation des mêmes matériaux et de la même composition de façade assure la continuité. Un bâtiment en longueur, coupant la cour en deux et bâti en pierre et brique semble être un vestige de l’école de Monière.


Un panneau de mosaïque, est apposé sur le pan coupé, à l’angle de la rue Raymonde-Salez, comportant la citation de Danton « Après le pain l’éducation est le premier besoin du peuple » 

Un autre au dessus de la porte d’entrée figure le blason de la ville entouré de deux petites filles. 

Le groupe scolaire prendra le nom de Romain Rolland, (1866-1944), écrivain français et militant pacifiste

Engagé au sein de la Croix-Rouge à Genève, il y rédige en 1914 son appel "Au-dessus de la mêlée", où il condamne la violence. Ayant très vite compris que la guerre menait au "suicide" de l'Europe, il veut agir autant pour la France que pour l’Allemagne. En temps de guerre, ses idées pousseront certains à l'accuser de traîtrise.  Elle lui vaudront pourtant le prix Nobel de littérature en 1915. D’une culture forgée par la passion de l’art et de la musique et le culte des héros, il chercha sa vie durant un moyen de communion entre les hommes.