Pour Aider une population qui perd pied, face aux difficultés de la vie : Secours Pop, Restos du Cœur, Armée du Salut..
"Le monde d'après, on l'aurait imaginé avec moins de pauvres que le monde d'avant" (Coluche). Certains Lilasiens n'ont pas voulu baisser les bras. Ils donnent de leur temps et de leur énergie dans ces associations qui font l'honneur de notre ville.
le SECOURS POPULAIRE FRANCAIS
Comment ne pas évoquer ce que l'on doit au résistant Missak Manouchian?
De sa prison de Fresnes en 1943, il transmettait à son réseau l'injonction de mettre sur pied une grande association de solidarité populaire, fondement d'une société plus juste, immédiatement après guerre. Son vœu se concrétise, avec la création du Secours Populaire Français, en novembre 1945.
Avec comme devise "Tout ce qui est humain est notre", l'organisation fusionne et regroupe des volontaires de tous bords.
Ses quelque 80.000 bénévoles en font aujourd'hui le 1er réseau d'aide sociale en France.
Parmi les 600 comités, celui des Lilas est établi depuis la fin des années 1970'.
Depuis 2007, il œuvre en bordure du parc Lucie Aubrac, au 24 rue Romain Rolland, dans des algeco et un barnum pour l'accueil.
Le comité aide 160 familles, soit près de 470 personnes
Une trentaine de colis d'aide alimentaire est distribuée chaque jour; c'est deux fois plus qu'avant la pandémie.
A l'identique du département de la Seine Saint Denis, la misère s'est installée durablement, même si elle n'est pas toujours visible.
Alors les bénévoles s'efforcent de ne pas stigmatiser les nouveaux bénéficiaires, certains étant traversés par la honte.
Mais ce n'est pas du caritatif, c'est de la solidarité. On reste discrets et on respecte leur dignité.
"Les boxs de Noël y auront un peu contribué" confie la gestionnaire de ce petit -mais actif- comité lilasien.
les RESTOS du COEUR
L'aventure commence quand Coluche se rend compte, début 1985 que "rien qu'avec le pognon que je donne aux impôts, je pourrais offrir 200.000 repas".
Il rejoint la réflexion de Balavoine qui, deux ans plus tôt, avait lancé l'idée de récupérer les surplus agricoles européens.
Un gigantesque gaspillage pouvait être évité, en les distribuant à ceux qui avaient faim, plutôt qu'en les détruisant.
Avant la fin de l'année, on passe du concept à la réalisation.
Le 1er "Restaurant du Coeur" ouvre sous une tente dans le 19ème arrondissement; Daniel Balavoine en est le parrain.
8 millions de repas sont ainsi servis dès la 1ère année. 130 millions le seront 20 ans plus tard.
En 2020, 1,2 million de personnes bénéficient de cette aide alimentaire et le nombre n'arrête pas de grossir.
Car la précarité touche désormais tous les profils : chômeurs, retraités au minimum vieillesse, jeunes sans RSA, travailleurs pauvres..
Aux Lilas, la 1ère salle est montée en 2003, près de l'ancienne église.
L'asso migre ensuite au 22 rue Romain Rolland, dans d'anciens ateliers de confection de tailleurs et de manteaux.
30 bénévoles sont actifs, dont une douzaine au minimum présents chaque matin.
Tous fidèles, il n'est pas nécessaire de leur fixer un planning pour les voir revenir au poste.
Ils sont bien là pour distribuer nourriture et vêtements à 300 familles dans le besoin, soit près de 1000 personnes des Lilas, de Paris 20, du Pré ou de Bagnolet.
Heureusement qu'ils ne viennent pas tous le même jour, car la queue sur le trottoir est déjà assez longue certains matins.
La centrale de Villepinte gère toutes les livraisons, complétée par une ramasse locale des invendus de supermarchés et des dons des particuliers.
Là aussi les boxs de Noël et les jouets collectés ont fait des heureux parmi les 400 enfants.
Les artistes la soutiennent chaque année avec le spectacle des enfoirés, les particuliers avec leurs dons, et l'État qui a compris le rôle essentiel de ce type d'asso dans la lutte contre la pauvreté.
Depuis ses débuts, l'organisation des Restos du Cœur aux Lilas a su assurer sa mission, s'adapter aux changements et s'organiser en un outil de redistribution diablement efficace.
l'ARMÉE du SALUT
Nombre de Lilasiens passent chaque jour devant cette façade d'immeuble fraîchement rénovée, au coin de la rue de Paris et de la rue des Frères Flavien.
Ils n'imaginent même pas tout ce que peuvent recouvrir les mots "Armée du Salut" accrochés au-dessus de l'entrée.
"Parce que la misère abîme les êtres humains, l'objectif de l'association est de faire en sorte qu'il y ait le moins de personnes qui tombent, parce que la chute est terrible. Quand on perd pied, il faut des années pour remonter. Alors, avant que ces moments n'arrivent, on a tous droit à une main tendue pour retrouver une dignité. "
En 1994, c'est ici aux Lilas que se regroupent plusieurs établissements parisiens de l'organisation.
Au Rdc, côté allée Jean Monnet, une épicerie sociale travaille de concert avec les assistantes sociales du secteur pour venir en aide aux personnes âgées à faible revenu ou avec un problème de surendettement.
Ils sont une trentaine à venir faire leurs courses dans l'épicerie salutiste, pour seulement 10% du prix réel.
Deux fois par jour, 15 volontaires préparent 1600 repas, distribués à l'hôtel social pour mineurs de Médecins sans Frontières, à ceux des X° et XVII° ou aux squats d'Aubervilliers et de la Courneuve
Les produits viennent des banques alimentaires, de commerçants, d'une entraide d'insertion à Rungis, de dons solidaires d'autres assos et, bien sûr, des collectes alimentaires et d'épicerie auprès du public, de nous quoi.
Au sous-sol, la grande salle de réunion et de culte est devenue un espace de stockage des denrées et boissons non périssables.
Au Rdc également, ouvrant sur le 34 rue de Paris, l'une des 25 églises de la congrégation.
Au 6ème et dernier étage, se trouve le quartier général, en charge de coordonner les actions des 225 établissements et services français, de leurs 2500 salariés et 4800 bénévoles.
Et le reste de l'immeuble, au 60 rue des Frères Flavien, est habité par la résidence Albin Peyron (du nom de l'organisateur et bâtisseur infatigable de l'entre-deux-guerres).
Depuis le démarrage, les 340 places de l'hôtel social (5 étages) se sont également ouvertes à un centre d'hébergement d'urgence pour femmes seules avec ou sans enfant, à un centre provisoire pour réfugiés et migrants et à une pension de famille.
De la soupe, du savon et le salut (3"S") professait William Booth, le fondateur de l'Armée du Salut?
Certes, mais bien plus encore, aujourd'hui la fondation constitue une armée solidaire en action, pour venir en aide et soulager les souffrances de toutes les personnes fragiles.
Pour aller plus loin.
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les BONNES OEUVRES & la BIENFAISANCE d'HIER = la 1ère partie de cette série sur les oeuvres caritatives aux Lilas : racinesdu93
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