Eugène DECROS  -  maire

°1864 +1938

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Eugène DECROS, 11°maire et grand architecte des Lilas  °1864 +1938

Cet enfant du bois, on l'a surnommé "le prince Eugène", "le pro-consul" ou encore "l’Empereur". Il est vrai que, de mars 1902 à juin 1938, il aura régné sans partage sur la ville, pendant 36 ans. Il succédait à Hector Ségaux, un ami de la famille qu'il avait rejoint au conseil municipal dès 1896. 

Sa vie n'était pourtant pas toute tracée. Né en 1864 au 67 rue de Paris, 3 ans avant la création de la Commune, ce fils d'un marbrier funéraire venu du Tarn et Garonne fait l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs. Son rêve: devenir architecte.

Le rêve fut pourtant contrarié par l'attaque d’hémiplégie de son père en 1886, ce qui l'oblige à rejoindre l’entreprise familiale, à peine revenu du service militaire. Il lui succédera en 1896, avec sa toute jeune épouse, Jeanne Léonie Perret. 

Et puis, il entre en politique et tout s’accélère : 2d adjoint en 1900, il devient maire en 1902. Parallèlement, il milite au parti Radical Socialiste, dès sa création en juin 1901. C'est à ce parti qu'on doit les lois fondatrices sur les Associations et la Laïcité. Ses idées directrices: laïcité, solidarité, humanisme, tolérance, universalisme. 

Il présidera aux destinées de la ville durant 6 mandats. Avec un goût certain pour le faste et le protocole: fête du printemps, couronnement de la rosière, distribution des prix aux élèves méritants. Tout se fait avec solennité : maire en frac et haut de forme, public en habit du dimanche, fanfare et discours se terminant invariablement par un vibrant "...l’école laïque, républicaine, démocratique et sociale". 

Eugène était un bâtisseur. Aussitôt élu, Eugène Decros entreprend la modernisation et l’embellissement de sa ville. Elle attire par son dynamisme, passant de 2.925 habitants en 1901 à 14.000 en 1915. La voirie est assainie, l’éclairage public électrifié. L'ensemble des rues est progressivement pavé. Une grande salle de conférences (actuel Théâtre-Cinéma du Garde Chasse) est réalisée en 1905, dans un projet incluant également une école de garçons (Waldeck Rousseau) et un jardin public. La salle des fêtes restera longtemps la plus majestueuse et la plus grande de toute la région parisienne, accueillant nombre de réunions et de galas de soutien (notamment après la catastrophe de Courrières de 1906...) En 1911, le boulevard de la Liberté est percé. La guerre de 1914-18 vient faucher plus de 500 jeunes gens Lilasiens. Un secours aux familles est organisé. Le monument aux morts de Desruelles leur rend hommage au cimetière en 1925. La cité jardin est réalisée en 1921-1931 pour des familles nombreuses, de condition modeste. Un dispensaire, gratuit pour les bébés et jeunes enfants, est aménagé en 1927. Et, couronnement de son oeuvre, le métro arrive enfin à la Mairie des Lilas en 1937. Sur son insistance, l'entrée en sera identique à celle de la station Opéra. 

Toujours en exercice, il décède le 3 juin 1938, à 73 ans. Bon vivant, proche des petits comme des grands de ce monde, il aura géré le budget de la ville avec la même rigueur que son entreprise, sans alourdir les charges de ses concitoyens, moins imposés qu'alentour. Ainsi s’achève le règne d’Eugène Decros, détenant à ce jour le record de longévité des maires, dans l'histoire des lilas.

Une voie lui a été dédié en 1939, le bd Eugène Decros, anciennement rue du bois.