202402  -  Le CONVOI des 31000 - racines du 93 - histoire locale & familiale

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le Convoi des 31000 : 230 femmes-résistantes déportées vers le camp d'Auschwitz-Birkenau le 24 janvier 1943

Le convoi des 31000 désigne le premier -et seul- convoi de femmes résistantes déportées vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, parti de Compiègne le 24 janvier 1943.

Ce convoi est appelé ainsi car les numéros matricules qui leur seront tatoués sur l'avant-bras gauche sont compris entre 31625 et 31854. Il comprend 230 femmes, dont 119 sont communistes. 85% sont résistantes. Les autres sont gaullistes ou épouses de résistants. La plupart d’entre elles (222) avaient été extraites du Fort de Romainville, alors camp de détention allemand. 

Le 24 janvier 1943, les 230 femmes sont conduites à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes sont entassés depuis la veille. Comme les autres déportés, la plupart d’entre elles jettent sur les voies des messages à destination de leurs proches, rédigés la veille ou à la hâte dans l’entassement du wagon et les secousses des boggies (ces mots ne sont pas toujours parvenus à leur destinataire).

En gare de Halle en Allemagne, le train se divise et les wagons des hommes vont vers le Nord, à Sachsenhausen, tandis que ceux des femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau. Elles y entrent en chantant La Marseillaise, conduite par Raymonde Salez. Ce sera la première -et la seule- fois à Birkenau!

A Ausshwitz-I, elles sont photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de 3/4, de face et de profil, puis tatouées.  Elle sont entassées au Block 26 à 1000 détenues, avec des Polonaises. Les soupiraux de leur bâtiment de briques donnent sur la cour du Block 25, un mouroir pour les femmes. Elle sont ensuite progressivement réparties en Kommandos de travail. Les premiers mois passés sont les plus meurtriers, en particulier à cause de l’épidémie de typhus qui sévit et des diverses formes de sélection nazie qui conduisent les plus faibles dans les chambres à gaz. 

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Gabrielle ETHIS (1896-1943) & Henriette PIZZOLI (1920-1943) (matricules 31625 & 31626 auschwitz)

Une famille de militants

Gabrielle Ethis, née en 1896, est l'épouse de Marcel Éthis, artisan-fondeur à Romainville et sympathisant du PCF. A l’avènement d’Hitler, ils hébergent des communistes allemands ayant fui l’Allemagne. Henriette sa nièce, naît en 1920 à Romainville. Elle adhère en 1937 à l’UJFF. Elle est cartonnière et épouse Pizzoli.  Fernand Papillon, père d'Henriette, est conseiller municipal communiste à Romainville, depuis 1935. Il est déchu de son mandat en 1940 pour appartenance au Parti Communiste. 

Amours, Trahisons et Marché noir

Le mari d'Henriette est prisonnier de guerre en Allemagne. Elle devient la maîtresse d'Alphonse Baconier, un voisin pratiquant le marché noir. Son mari s'évade et revient se cacher chez sa mère à Romainville. Elle veut rompre avec son amant qui la menace de révéler son secret. Il finit par dénoncer le mari de son ex maîtresse. Les perquisitions ne donnent pourtant rien. En juin 1942, elle accepte d'héberger des fugitifs qu'elle ne connait pas mais que Baconier lui présente comme des amis voulant échapper au STO. En fait, il s'agit de Louis Thorez, frère de Maurice, et d'Henri le Gall qui viennent de s'évader du camp de Royallieu. Ils étaient là car l'épouse de Thorez était soeur-de-lait de Baconier. Elle leur laisse son domicile et s’installe elle-même chez sa tante Gabrielle Éthis. Son ex-amant les dénonce par un courrier "anonyme", agissant autant par jalousie que par haine du communisme. 

Arrestation, déportation

Le vendredi 10 juillet 1942, les Brigades spéciales débarquent et arrêtent Gabrielle Ethis, Henriette Pizzoli et les fugitifs. Le 22 juillet, Henriette est conduite -seule- au Fort de Romainville. Sa tante Gabrielle l'y rejoint le 7 août. Le 11 août, Marcel Ethis, Louis Thorez et Henri Le Gall sont fusillés au Mont-Valérien, parmi 88 otages. Alphonse Baconier le sera un peu plus tard. La tante et la nièce sont déportées à Auschwitz dans le convoi des 31000, en janvier 1943. Elles seront les deux premières femmes de ce convoi à y être enregistrées et tatouées, sous les n°31625 et n°31626. Gabrielle meurt au bout d'à peine quelques semaines le 1° mars 1943. Les rescapées ne l’ont jamais entendu faire un reproche à sa nièce.  Henriette, atteinte du typhus, est transférée au Revier où elle meurt à son tour, le 16 mai 1943. Elle n'a que 23 ans et laisse derrière elle une petite-fille de 4 ans qui sera élevée par ses grands-parents.

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Yvette FEUILLET (1920-1943, matricule 31663 Auschwitz)

Yvette Feuillet est née en 1920 à Paris dans le 14°.  Son père boulanger, disparaît en 1930. Elle reste seule avec sa mère et sa sœur Henriette au 26 rue des Rosiers. Yvette entre en apprentissage dans une usine de lampes électriques près de la Bastille où elle souffle le verre. Engagée dans les grèves de 1936, elle est élue déléguée de son atelier. Dès 1937, elle adhère à l’Union des jeunes filles de France où elle est très active.

Les deux soeurs font de la résistance

Henriette, sa soeur, est la principale collaboratrice de Pierre Villon, chargée de recruter et de rémunérer les agents clandestins du PCF. Elle est arrêtée le 8 octobre 1940, en même temps que Pierre et incarcérée à la Maison d’arrêt de la Santé. Yvette prend sa relève dans la Résistance. À vingt ans, elle est agent de liaison du comité central clandestin du Front national universitaire et mène, dans l’ombre, la vie des illégaux. 

Arrestation

Dans le cadre des filatures policières de l’affaire "Pican-Cadras-Politzer", 150 résistants communistes sont arrêtés. Yvette l'est le 2 mars 1942 et remise aux Allemands le 23 mars. On la transfère à la Santé, puis au camp allemand du Fort de Romainville le 24 août, avec 35 autres détenues prises dans la même affaire.

Auschwitz-Birkenau

Le 22 janvier 1943, elle fait partie du convoi des 31000.  Le 27, elle entre au camp de femmes de Birkenau, enregistrée et tatouée sous le n°31663. En avril de la même année, Yvette est transférée au "Revier", en raison d’engelures aux chevilles qui se sont infectées. Alors qu’elle est en voie de guérison, elle contracte le typhus et meurt le 6 juillet 1943, d’après l’acte de décès établi par l’administration SS du camp. Elle n'avait que 23 ans. Sa soeur Henriette ne sera informée de son décès que début 1944 par une lettre d'une survivante en quarantaine. Une plaque commémorative est apposée au pied de sa maison de la rue des Rosiers.  Yvette Feuillet a été homologuée sergent FFI, à titre posthume.

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Claudine GUERIN (1925-1943, matricule 31664 Auschwitz)

Militantes de mère en fille

Claudine Guérin naît en 1925 de parents instituteurs en Seine-Maritime, un 1°mai,  Sa mère déjà syndiquée, adhère au Parti Communiste en 1935, puis est  responsable du Secours populaire clandestin du secteur de Rouen. Arrêtée en décembre 1941, elle est condamnée  à 8 ans de travaux forcés pour activité communiste. Du Fort de Romainville, elle sera déportée à Ravensbrück dont elle ne sortira qu'en mai 1945. Elle compte parmi les premières femmes élues député en 1945.

Résistance, Arrestation

Claudine rejoint rapidement l’action clandestine. De Paris, elle assure la  liaison avec des militants résistants de la Seine-Inférieure. Le 17 février 1942, elle est arrêtée dans son lycée par les Brigades spéciales. Elle ne parle pas lors de son interrogatoire. Pendant sa garde à vue, elle contracte les oreillons et est hospitalisée. Guérie, elle est transférée à la Santé. Claudine est adoptée par toutes les prisonnières, subissant sa captivité avec le sourire, ne se plaignant jamais. Avec 25 autres, elle est transférée au Fort de Romainville. Dans ce camp, des cours sont organisés par ses codétenues. Elle les suit avec ardeur pour, dit-elle, "ne pas être trop en retard dans ses études quand elle sortira". De l’autre côté de la clôture de barbelés, des compagnons de lutte de sa mère partagent une partie de leurs colis avec elle. 

Déportation

Le 24 janvier 1943, Claudine Guérin est déportée dans le convoi des 31000 vers Auschwitz. Elle est touchée par la terrible épidémie de typhus qui se propage dans le camp. Elle quitte le Revier avant d'être totalement guérie, afin de retrouver ses compagnes. Mais une sévère crise de dysenterie l’oblige à y retourner. Un jour de désinfection, toutes les malades sont sorties dehors, nues, au froid, pendant toute une journée, allongées sur des paillasses pour celles qui ne peuvent se tenir debout. Le lendemain, le 23 avril 1943, elle meurt après une longue journée de souffrance, quelques jours avant ses 18 ans.  Sa mère Lucie, déportée à Ravensbrück, n'apprendra sa mort qu'en août 1944, par une autre déportée venue d'Auschwitz.

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Marie POLITZER, dite Maï (1905-1943, matricule 31680 Auschwitz)

Jeunesse

Maï Politzer naît en 1905. Elle est la fille d'un cuisinier, ancien chef à la cour d'Espagne, installé à Biarritz après la chute d'Alphonse XIII. Elle est une enfant choyée, au sein d'une famille catholique pratiquante. Elle suit une formation de sténo-dactylo à Bayonne, puis fait des études de commerce par correspondance. Elle part ensuite à Paris et obtient un diplôme de sage-femme à la Pitié-Salpétrière, en 1929. Ses parents lui donnent leurs économies pour acheter une clinique dans le 20° arrondissement. Elle rencontre Georges Politzer, son futur mari, dans un train en rentrant pour les vacances, en 1929. Il divorce pour l'épouser en 1931.

Résistance, arrestation,déportation

Maï partage pleinement les idéaux de son mari communiste. Suite à l'occupation, ils entrent tous deux en clandestinité en août 1940, après avoir confié leur fils de 7 ans à ses parents. Georges écrit des articles pour des journaux de résistants. Elle prend en charge le transport des textes aux imprimeries clandestines. Le couple est arrêté par les Brigades spéciales, à leur domicile parisien clandestin du 18°, le 14 février 1942 . Du Dépôt, elle est transférée à la Santé, où elle revoit une dernière fois son mari, avant qu'il ne soit fusillé le 23 mai 1942.  Elle est ensuite internée au Fort de Romainville, puis déportée à Auschwitz par le convoi des 31000, en janvier 1943. Grâce à Danielle Casanova, elle obtient un poste de médecin dans le quartier des malades, bien qu’elle ne soit que sage-femme. Les conditions de vie sont difficiles mais un peu moins que dans le reste du camp. Pourtant, affaiblie, Maï Politzer attrape le typhus. Elle en meurt le 6 mars 1943. C’est par Marie-Claude Vaillant-Couturier que sa famille apprendra son décès. La mention "mort pour la France" fut accordée à Maï Politzer le 18 mai 1946. Les titres d’interné et déporté résistant lui furent reconnus en 1956.

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Jacqueline QUATREMAIRE (1918-1943, matricule 31641 Auschwitz)

Syndicalisme et résistance

Originaire de l'Orne où elle naît en octobre 1918, Jacqueline Quatremaire arrive en 1934 à Noisy-le-Sec où ses parents s'installent. Son père adhère à la CGTU et au Parti Communiste l'année suivante. En 1936, Jacqueline est sténodactylo au Syndicat des produits pharmaceutiques, à la Bourse du travail à Paris. Elle y travaille jusqu’à la dissolution des syndicats en 1939. Depuis 1937, elle a aussi une activité politique : elle dirige le foyer local de l’UJFF, Union des jeunes filles de France.  Après la débâcle et l'occupation allemande, son père et elle s'engagent contre la trahison de Vichy. Jacqueline rejoint le Front national et entre en clandestinité. Elle devient agent de liaison, membre des FTPF. Sous une fausse identité, "Jacquy" assure la transmission des textes et des plaques de tirage dans le groupe de propagande du PC clandestin "les Imprimeurs" et transporte parfois des armes. 

Déportation

Jacqueline est arrêtée le 17 juin 1942, détenue à la prison des Tourelles à Paris, puis transférée au Fort de Romainville.  Le 24 janvier 1943, elle est déportée à Auschwitz avec le convoi des 31000.  A son arrivée elle est tatouée du matricule 31641. Le 24 février, Jacqueline est affectée comme infirmière au Revier de Birkenau. Mais elle y contracte une tuberculose pulmonaire et décède le 15 juin 1943. Sa famille n’apprendra sa mort qu’au retour des rescapées.

Son Souvenir

Ses parents feront éditer une carte postale à sa mémoire, avec pour dédicace: "Elle aimait la vie, mais pour que “Vive la France” elle a donné ses 20 ans".   Dans sa ville de Noisy, une plaque a été apposée au 19 bis rue de Paris,"Ici vécut Jacqueline Quatremaire 1918-1943 assassinée pour action politique à Auschwitz". Une école et une crèche départementale portent également son nom. 

Son père

Né en 1899, Henri Quatremaire est fils d'un menuisier. Il exerce la profession de peintre en bâtiment, quand il devient en 1938 responsable de la section communiste de Noisy-le-Sec. Arrêté et interné, puis libéré, il rejoint la Résistance en zone nord. À la Libération, il est désigné comme président du comité local de Libération et devient maire de la ville de 1944 à 1965 et conseiller général de 1945 à 1959. Maire honoraire, Henri meurt en 1982 à Noisy-le-Sec. 

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Simone SAMPAIX (1924-1998, matricule 31758 Auschwitz)

Militante et Résistante

Simone naît en 1924 dans les Ardennes. Son père, Lucien Sampaix, est secrétaire général de l'Humanité. Arrêté en 1939 par les autorités françaises, il est condamné à mort par le tribunal de "La Section Spéciale" composé de juges français. Évadé puis repris par les allemands, il est fusillé en décembre 1941. Simone partage l’engagement de ses parents. Après la défaite et l'occupation, dès octobre 1940, elle rejoint les "Bataillons de la Jeunesse", petit groupe de jeunes combattants communistes du 19ème. On les surnomme "les moufflés".  En 1942, suite à l'entrée en guerre de l 'URSS, ces combattants de "l’Organisation Spéciale" du PCF deviennent des FTP.  Simone y est agent de liaison. Elle transporte journaux, tracts, messages et bientôt des armes cachées dans ses paquets. Elle participe à des opérations. Sous la direction du Colonel Fabien, elle est de ceux qui organisent le "coup de feu de Barbès" le 21 août 1941.

Arrestation et déportation

En mai 1942, elle tombe dans une souricière tendue par la sinistre Brigade Poinsot. Interrogée et torturée, elle ne parle pas. Du Dépôt, elle est transférée à la Santé, puis à Fresnes et enfin livrée aux allemands du Fort de Romainville. Elle fait partie du convoi des 31000 qui part vers Auschwitz en janvier 1943. A seulement 18 ans, Simone est affectée au Kommando de construction de la voie ferrée, puis à celui de bûcheronnage. Souvent malade, au seuil de la mort, elle réussit à survivre, grâce à une incroyable volonté et à la solidarité de ses camarades. En août 1944, elle est transférée au camp de Ravensbrück.

Retour en France

Le 23 avril 1945, elle est évacuée de Ravensbrück par la Croix Rouge Suédoise jusqu’à Malmö. Elle pèse 23 kilos! Elle est rapatriée en France le 10 juin. La guerre finie, elle se marie avec un rescapé d’Auschwitz, grand reporter à "l’Humanité". Elle s'en séparera pour fonder une famille avec un autre résistant. Son sourire généreux masque des séquelles et un état de santé précaire dû à la déportation. Simone décède le 28 août 1998. Elle repose au cimetière de Lurcy-Levis. Deux épitaphes sur sa tombe: "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent!" (Victor Hugo); "Liberté, j’écris ton nom"  (Paul Eluard)

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Hélène SOLOMON-LANGEVIN (1909-1995, matricule 31684 auschwitz)

Un milieu familial scientifique et politique

Hélène naît en 1909 à Fontenay-aux-Roses. Elle est la fille de Paul Langevin, professeur au Collège de France. Après des études à Fénelon, elle épouse en 1929 Jacques Solomon, chargé de recherches en physique théorique au CNRS. En 1934, celui-ci adhère au Parti communiste. Il enseigne à l’Université ouvrière et collabore à l'Humanité et aux Cahiers du Bolchévisme. 

Son père, Paul Langevin

Le 30 octobre 1940, son père, alors âgé de 68 ans, est arrêté à son domicile et emprisonné à la Santé. Devant les protestations et la manifestation des étudiants du 8 novembre 1940, les Allemands le relâchent le 15 décembre et le mettent en résidence surveillée à Troyes. Initiateur d'une profonde réforme de l'enseignement (le plan Langevin-Wallon), il décédera en décembre 1946, avant de la voir se concrétiser.

 La résistance et le groupe Politzer

Hélène entre dans la Résistance, avec son mari, Jacques. Elle travaille à partir de novembre 1940 à la diffusion des journaux clandestins "l'Université libre" et "la Pensée libre". Elle est membre du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France. 

 l'Arrestation du couple

Jacques est arrêté le 1°mars 1942, suite à l'arrestation de Georges Politzer et à d'autres qui se multiplient depuis 2 semaines dans leur réseau. Le lendemain Hélène est arrêtée à son tour, gare Saint-Lazare, lorsqu'elle vient récupérer une valise mise en consigne pour le cas où elle devrait déménager d'urgence. Quelques jours dans les bureaux des RG et Hélène est conduite au Dépôt le 10 mars. Le 23, elle est transférée à la Maison d’arrêt de la Santé, au secret. Le 23 mai, son époux, Jacques Solomon, est fusillé au Mont-Valérien avec Georges Politzer. Hélène est autorisée à lui dire adieu dans la prison.  Le 24 août 1942, elle fait partie des détenues -dont 35 futures "31000"- transférées au camp allemand du fort dit de Romainville, aux Lilas. 

La déportation

Le 22 janvier 1943, Hélène Solomon fait partie des 100 premières femmes otages transférées au camp de Royallieu à Compiègne. Arrivée à Auschwitz, avec le convoi des 31000, elle est enregistrée sous le matricule n°31684, juste avant le n°31685 de Marie-Claude Vaillant-Couturier.

Auschwitz, Raisko, Ravensbrück, Berlin, Oranienburg

En février 1943, elle est choisie pour être transférée au camp de Raisko, auquel on affecte des chimistes, botanistes et biologistes pour travailler à extraire du latex d'une variété de pissenlit. Elle quitte alors Birkenau avec 3 autres déportées de son convoi pour un bâtiment où les conditions de vie sont un peu moins mauvaises (possibilité de se laver, appel qui ne dure que quelques minutes) puis, en juillet, une fois que la construction du laboratoire où elle va travailler est achevée, pour le camp de Raisko. Là, les conditions de vies sont un peu plus supportables. Il y a des lits individuels, les déportées ne sentent plus l'odeur des fours crématoires dont elles sont plus éloignées, elles peuvent recevoir des colis et envoyer un peu de courrier. Elles y font venir d'autres déportées du même convoi, comme jardinières pour préparer la culture des pissenlits. Elle est transférée à Ravensbrück, avec les autres déportées de Raisko, le 14 août 1944. En octobre, Hélène est envoyée près de Berlin, comme infirmière aux usines Bosch. Suite aux bombardements d'avril 1945, les déportés de ce camp sont transférés à Oranienburg-Sachsenhausen. Le 3 mai les Nazis abandonnent le camp, en prenant la fuite. Les prisonnières sont prises en charge par des soldats français et Hélène peut rentrer par le train jusqu'à Lille puis à la gare du Nord où ses parents viennent la chercher.

Le retour

Le 21 octobre 1945, HélèneSolomon est élue députée communiste de Paris à l’Assemblée constituante. C'est l'une des 33 première femmes députées. Elle est réélue en juin 1946. Mais, très éprouvée par la déportation, elle doit renoncer à se présenter, en novembre de la même année, aux élections législatives, et c’est seulement en 1948 qu’elle peut reprendre une activité professionnelle en entrant comme bibliothécaire au Centre de documentation du CNRS.  Le 13 décembre 1947, elle témoigne à Cracovie en Pologne, au procès de 40 gardiens d’Auschwitz. Elle se remarie en 1958 avec AndréParreaux, l'un des rédacteurs en chef de La Pensée, revue créée par son père, et titulaire de la chaire de civilisation anglaise à la Sorbonne. Devenue stérile à la suite de sa déportation, elle adopte plus tard une jeune fille, MichèleNorel. En 1965, interrogée par Charlotte Delbo, elle souffre encore -et de plus en plus- d’une très forte asthénie, d’une grande fatigabilité, d’arthrose cervicale et lombaire, de décalcification.  Elle décède le 16 janvier 1995 à Sens.

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Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER, née VOGEL (1912-1996, matricule 31685 auschwitz)

Sa vie familiale, avant la guerre

Marie-Claude Vogel est née le 3 novembre 1912 à Paris 6, dans un milieu bourgeois et artiste. Son père, Lucien Vogel est éditeur de "la Gazette du Bon Ton" et du magazine "Vu". Sa mère, Cosette de Brunhoff est la première rédactrice en chef du journal "Vogue". Elle est la sœur de Jean de Brunhoff, créateur de Babar. Quant à son grand père, Hermann Vogel, il est dessinateur et illustrateur. Après son bac en 1930, Marie-Claude part en Allemagne pour apprendre la langue. Elle suit ensuite des cours d'art décoratif et devient reporter photographe pour le magazine de son père "Vu".  Elle devient en 1932 la maîtresse de Paul Vaillant Couturier, chez qui elle s'installe en décembre 1933. Elle l'épouse le 29 septembre 1937. Il meurt subitement d'un infarctus quelques jours plus tard, le 10 octobre. En 1939, elle rencontre Pierre Villon, (pseudo de Roger Ginsburger) qu'elle épousera après-guerre. Il est député et rédacteur en chef de l'Humanité dont il assurera la publication clandestine jusqu'en juin 1940. Marie-Claude travaille désormais pour le journal et signe ses reportages "Marivo".

Son entrée en Résistance

Le Nazisme, Marie-Claude en a eu l’expérience puisqu’elle l’a vu naître lors de longs séjours en Allemagne avec son père, journaliste d’origine alsacienne. Dès 1932, en assistant à un meeting d’Hitler, elle mesure la violence extrême de sa propagande et son impact sur les citoyens allemands.  Parlant couramment l’allemand et attachée à la revue "Vu" comme photographe, elle participe à une enquête sur la montée du nazisme en Allemagne. C’est lors de ce voyage en 1933, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir, qu’elle réalise clandestinement les clichés des camps d’Oranienburg et de Dachau, publiés dès son retour en France. Elle effectue également des reportages sur les Brigades internationales. Dès l’été 1940, elle cependant s’engage dans la Résistance. Elle participe à des publications clandestines, assure la liaison entre résistances civiles et militaires de l’Organisation Spéciale et transporte même des explosifs.

Du Dépôt à Romainville

Le 9 février 1942, elle est arrêtée par la police de Pétain, alors qu'elle apporte de la nourriture pour une prisonnière, une action loin de ses activités de résistante. D'abord internée jusqu’au 15 février au Dépôt, elle est remise aux Allemands, avec ses camarades. Elle appartient au groupe Politzer en lien avec l’affaire "Pican-Cadras" qui débouche sur l’arrestation de près de 150 Résistants communistes, tous cadres dirigeants ou proches de la Direction du parti. Tous les hommes seront fusillés et les femmes déportées. Elle est placée au secret à la Santé et y reste jusqu’au mois d’août, avant d'être transférée au Fort de Romainville.

 Déportation 

Elle est déportée à Auschwitz -Birkenau via le camp d'internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000. Elle porte le matricule 31685. Comme elle parle allemand, elle obtient en février, grâce à Danielle Casanova, une place de secrétaire au "Revier", le quartier des malades des prisonnières allemandes. Elle est atteinte du typhus en mars et n'en guérit qu'en mai. Elle se retrouve affectée à un poste de nettoyeuse en cuisine, ce qui lui permettra d'être un peu mieux nourrie et d'aider ses compagnes de détention. Transférée à Ravensbruck en août 1944, elle obtient à nouveau un poste de secrétaire. Lorsque les déportées politiques (les nuit et brouillard ou NN) sont transférées de Ravensbrück à Mauthausen, elle falsifie un livre d'appel pour ne pas faire partie du transfert et rester auprès des malades du Revier. Après la fuite des nazis le 28 avril, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Adélaïde Hautval, médecin déportée par le même convoi du 24 janvier 1943, se chargent d'administrer le camp. Elles y restent après sa libération le 30 avril 1945 par l’Armée rouge, jusqu'à ce que tous les malades français soient évacués, aidant le personnel médical à les identifier pour leur rapatriement. 

Le retour

Marie-Claude Vaillant-Couturier rentre finalement en France le 25 juin 1945. Sa réadaptation à la vie normale après Auschwitz est un peu moins difficile que pour d'autres déportées : elle retrouve toute sa famille, notamment son futur mari Pierre Villon qui a réussi à s'échapper après avoir été arrêté.  Elle est députée PCF de la Seine de 1946 à 1958 et de 1962 à 1967, puis du Val-de-Marne jusqu'en 1973. Lors de son témoignage au procès de Nuremberg en 1946, face aux criminels nazis, elle marche vers eux, à la stupéfaction de la salle, pour les regarder droit dans les yeux, de très près. Au cours du mois de décembre 1964, elle défend devant l’Assemblée nationale la notion d’imprescriptibilité des crimes contre l’Humanité, ouvrant ainsi la voie à la ratification par la France en 1968, de la convention de l’ONU sur ce thème. En 1987, elle est appelée par toutes les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie.  Lors de la création de la Fondation pour la mémoire de la déportation, en 1990, elle en est désignée unanimement présidente, puis présidente d'honneur, jusqu’à son décès le 11 décembre 1996.  Marie-Claude Vaillant-Couturier est promue commandant dans la Résistance intérieure française.

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Charlotte DELBO (1913-1985, matricule 31601 Auschwitz)

Charlotte Delbo naît en 1913 d’une famille d’immigrés italiens, installée en Seine-et-Oise. Son père est chef-monteur, spécialisé dans les ouvrages en fer.

 Philosophie et communisme

Sténo-dactylo bilingue-anglais, elle découvre le marxisme auprès d’un groupe de jeunes philosophes. Elle rejoint les Jeunesses Communistes en 1934, puis l’Union des Jeunes Filles de France. Sur les bancs de l’Université ouvrière, elle rencontre Georges Dudach, fervent militant communiste qu'elle épouse en 1936. Charlotte fait des piges culturelles dans son journal. A l'issue d'une interview, elle devient l'assistante de Louis Jouvet, au Théâtre de l’Athénée. 

Théâtre et résistance

En 1940, pour échapper aux limites imposées aux acteurs par l'occupant allemand, Jouvet emmène sa troupe en tournée à l'étranger. Elle revient seule à Paris en septembre 1941, quand le "Patron" décide de ne pas rentrer. Georges Dudach est entré en résistance dans le réseau Politzer où il publie une revue clandestine; il est le lien avec Louis Aragon et Elsa Triolet, réfugiés en zone libre. Charlotte intègre le réseau. Elle dactylographie les tracts et revues et diffuse les nouvelles de Radio-Londres et Radio-Moscou. 

Déportation

Le 2 mars 1942, cinq policiers des Brigades spéciales viennent arrêter Georges et Charlotte, dans le cadre du vaste coup de filet contre 150 intellectuels clandestins du PCF. Interrogés et transférés à la Santé, lui est condamné à mort, elle sera déportée. Transférée au fort de Romainville, elle part avec le convoi des 31000 en janvier 1943. A Auschwitz, ses compagnes tombent les unes après les autres. Survivant à l’épidémie de typhus, elle est envoyée en août 1943 au camp annexe de Rajsko, spécialisé dans la production d'un substitut du latex. En janvier 1944, elle est transférée à Ravensbrück où elle reste jusqu’à sa libération par la Croix Rouge Internationale, le 23 avril 1945. Après un passage par la Suède, elle revient enfin à Paris.

Après la guerre

Charlotte est homologuée adjudant-chef au titre de la Résistance française. Atteinte de myocardite, elle ne peut reprendre sa place bien longtemps aux côtés de Jouvet. Hospitalisée en Suisse, elle écrit son récit des mois passés à Auschwitz qu'elle attendra 20 ans pour publier.  Elle reprend son poste à l’Athénée, travaille un temps à l’ONU, puis au CNRS. Jusqu'à son décès le 1er mars 1985, elle ne cesse d'écrire sur son expérience concentrationnaire. 

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Madeleine DISSOUBRAY, épouse ODRU (1917-2012, matricule 31660 Auschwitz)

Institutrice, Communiste

Madeleine Dissoubray naît en Seine-Maritime, en 1917.  Fille d'un ingénieur agronome, elle fait l’École normale d'institutrice de Rouen et prépare un professorat de gym. Elle se rapproche des idées communistes. Dans la France occupée, elle adhère au PCF clandestin de Rouen en 1940. En 1941 elle se met à disposition de la résistance. Elle fait partie des premières organisations spéciales de sabotage, issues du secrétariat de la section communiste de Rouen. Ce sont les bases des futures F.T.P.

 Internement, Déportation

Madeleine est arrêtée le 20 février 1942 par la Brigade spéciale, puis livrée à la Gestapo qui l'emprisonne pendant 6 mois dans la division des otages, à la Santé. En août, on l'interne au Fort de Romainville. Le 24 janvier 1943, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau, avec le convoi des 31000. Son groupe de femmes résistantes entre dans le camp en chantant La Marseillaise. En février 1943, elle quitte Birkenau pour être affectée au laboratoire de Raïsko, recrutée comme botaniste par Danielle Casanova. Le débarquement a lieu mais la guerre continue pour Madeleine. Fin août 1944. Elle est transférée au camp de Ravensbrück, et finalement, en janvier 1945 au camp de Mauthausen. Le 22 avril 1945, Madeleine Dissoubray est prise en charge par la Croix-Rouge internationale, rejoint la Suisse, puis Paris où elle arrive le 30 avril. 

 L'après-guerre

Après sa Libération, Madeleine reprend son activité militante au secrétariat départemental de l’Union des femmes françaises et au bureau fédéral du PCF en Seine-Maritime, mais ne reprend pas son poste d'institutrice. Elle est reconnue "déportée résistante" et sous-lieutenant FFI. En 1948, Madeleine épouse Louis Odru, instituteur communiste et futur député de Montreuil. Elle milite dans le syndicalisme enseignant. Au PC, ils rejoignent ensemble le mouvement des reconstructeurs, à la fin des années 80'.  Ayant survécu à l'horreur des camps Nazis, elle témoigne ensuite inlassablement pour que cela ne recommence jamais. Aux jeunes, elle dit: " l'histoire peut se répéter.. cela peut arriver à nouveau; vous êtes responsables de votre avenir et de l'avenir de l'humanité".  Madeleine Odru décède le 17 janvier 2012, à Montreuil sous Bois, à l'âge de 94 ans.

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Raymonde SALEZ (1919-1943, matricule 31645 Auschwitz)

Raymonde Salez, dite Mounette, naît aux lilas en 1919. Fille d'un serrurier et d'une couturière, ils habitent au 68 rue de Paris.

Militante communiste

Mounette apprend le métier de secrétaire. Quand la guerre éclate, elle est aux Jeunesse Communistes. Dès l’occupation elle entre en clandestinité. Le 14 juillet 1941, elle participe à une manifestation étudiante au quartier latin. Boulevard Saint Michel, c'est elle qui déploie soudain un drapeau tricolore au-dessus des têtes. Elle est arrêtée pour 24 heures. Elle change de domicile, louant sous un nom d'emprunt avenue Daumesnil, à Paris. Début 1942, avec son groupe de FTP, elle prend part à l’attaque de la librairie allemande de la place de la Sorbonne.

Arrestation, déportation

Le 18 juin 1942, alors qu’elle rentre chez elle au retour d’une mission en zone occupée, elle est arrêtée par les Brigades spéciales. Tous les dirigeants de son groupe de jeunes FTP sont pris ce jour-là. Le 11 août, les garçons sont fusillés au Mont-Valérien. Les femmes sont écrouée au Dépôt, avant d'être transférées au Fort de Romainville. Elle est déportée à Auschwitz avec le convoi des 31000, en janvier 1943. A l'arrivée au camp, Mounette marche en tête de la colonne et lance une Marseillaise, reprise en chœur par toute ses camarades : la première -et la seule- fois où des femmes sont entrées à Birkenau en chantant! Au camp, les conditions sont inhumaines, elle ne tient pas longtemps. Épuisée par la dysenterie, elle entre début mars au Revier, l'infirmerie de Birkenau. Elle y meurt le 9 mars 1943. Mounette, la rebelle, n'avait que 24 ans .

Mémoire

En juillet 1943, sa soeur Yvonne apprend son décès par le courrier de l'une des survivantes. Elle attend des mois avant d'oser en parler à sa mère, qui ne veut pas la croire. N’ayant pas reçu d’avis de décès, elle espérera jusqu’au retour des dernières rescapées. Après la guerre, le Conseil municipal donne son nom à une rue des Lilas. Une plaque sera apposée à son premier domicile du 68 rue de Paris, indiquant:  "Ici habitait la patriote Raymonde Salez, âgée de 24 ans tombée face à l’ennemi en mars 1943".

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Danielle CASANOVA (1909-1943, matricule 31655 Auschwitz)

La dirigeante des Jeunesses Communistes

Vincentella Perini naît en 1909 à Ajaccio, fille de deux instituteurs républicains, sympathisants du PCF. Elle rejoint Paris en 1927 pour faire "Dentaire" à l'Ecole Garancière. En 1928, elle s'engage dans les Jeunesses Communistes, se fait appeler “Danielle” et devient vite secrétaire du groupe de sa Fac. Dans les cercles corses, elle rencontre Laurent Casanova, étudiant en droit, fils de cheminot, et le fait adhérer au Parti. Ils se marient en décembre 1933.  Il sera secrétaire de Maurice Thorez. Danielle commence à exercer dans une clinique dentaire "la Bellevilloise" et devient dirigeante des JC en 1934. Elle y est la seule femme. En 1936, elle est chargée par l'Internationale communiste de fonder l'Union des jeunes filles de France. En décembre, elle en est élue Secrétaire-Générale.

Clandestinité, Arrestation

Le PCF est interdit en septembre 1939. Danielle continue le combat dans l'ombre. Elle coordonne dirigeants et militants clandestins et contribue à la presse clandestine. Elle organise avec d'autres les manifestations des 8 et 11 novembre 1940 contre l’arrestation du professeur Langevin, puis celle du 14 juillet 1941. Le 15 février 1942 à Paris, elle est arrêtée par les Brigades Spéciales dans le même coup de filet que Georges et Maï Politzer. Du Dépôt, elle est envoyée à la Santé. Au secret, elle réussit pourtant à communiquer par le vasistas avec Politzer, ce qui lui vaut le cachot. Transférée au fort de Romainville le 24 août, elle diffuse "le Patriote du Fort de Romainville", un journal qu'elle écrit et recopie à la main. Elle est déportée à Auschwitz par le convoi des 31000, en janvier 1943.

Auschwitz

Pendant qu'elle attend pour être tatouée, une SS demande s’il y a une dentiste. Elle se désigne et rejoint la baraque réservée aux soins dentaires. Devenue une personnalité, elle n'est pas tondue. Elle place ses camarades: Maï Politzer comme médecin et une douzaine d'autres comme infirmières. Le soir, après l’appel, elle vient au Block 26 pour distribuer le peu qu'elle a pu glaner à l'infirmerie. En avril, l’épidémie de typhus passe de 300 à 500 décès par jour. Le 1° mai 1943, Danielle est prise d'une fièvre violente. Le médecin chef SS la fait vacciner, mais il est déjà trop tard.  Danielle Casanova meurt dans la nuit du 9 au 10 mai 1943. En Corse, sa mère n'apprend son décès que 6 mois après. Son nom est gravé sur la sépulture familiale à Piana. Une stèle érigée en sa mémoire y domine la mer.

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