202001

Romainville une Ville d'Histoire  

Dans la dernière année de son mandat d'adjoint au maire chargé de la culture, Jacques Champion a publié une série d'articles sur l'histoire de la ville de Romainville. C'était sur sa page facebook aujourd'hui disparue (jchamp98). En voici ce qui a pu être relevée à l'époque : 10 épisodes mis en ligne les  08/01  10/01  13/01  16/01  20/01  22/01  27/01  29/01  25/01  31/01/2020   -   85.130 caractères avec  https://www.compteurdelettres.com/

Le texte s'articule en trois parties : 1° Histoire  2° Maires importants  3° Corinne Valls

3 Bilan Valls

2 MAIRES

Houël

Hersent

Guérin Delaroche

Genevoix

Husson

Cousinet

Dargent

Dory

Kerautret

1 HISTOIRE 

histoire ancienne

dame ermenthrude

seigneurs

guerre de 100 ans

château dit de ségur

écoles religieuses

républque

constructions

désenclavement 

ville de villégiature

du village à la ville

1e guerre mondiale

agricole et viticole

industrielle

banlieusards

nouvelle phase

idéologie sociale

cité cachin

rien que les cités

cité gagarine

au delà des besoins

l'empire pharma

2de guerre mondiale

bombardement alliés

dernier convoi

libération

absence de réponse

HISTOIRE

UNE HISTOIRE TRÈS ANCIENNE

Des premières traces remontant à 3500 ans avant notre ère, ou un Homme néolithique vivant à cette époque a été retrouvé dans la grotte des Molibous, aux peuplades gauloise Parisii et Romaine, jusqu’à ce jour en 2019, la ville a ainsi tissé son histoire. Riche et diverse. Elle a construit son identité constituée des différents apports humains.

Son nom provient de l’an -53 avant JC, des dirigeants Romains qui avaient constitué 3 domaines, la Romanae Urbanae, la Romanae Rustica et la Romanae Villae, la plus importante, celle qui décidera du nom de Romainville. Des noms de rue, des quartiers d’origine celtes, romains et gaulois existent encore, par exemple: la rue de la poix verte, la rue de la pointe, le chemin des Loriots, la sente de Bethisy, la sente des Blonnes, la sente Ferrand, la rue du Camp, les Pothuys, les Chantaloups. Dès le Ve siècle, le centre autour de La Chapelle avait 2 rues, les rues Bara et de Paris, la rue Bara était une impasse appelée la rue du puits-en-solière et la rue de Paris intitulée le chemin de la ruelle Parisii, la seule qui permettait d’aller à Paris par Belleville.

DAME ERMENTHRUDE PIONNIÈRE DE l’EMANCIPATION

D’autres éléments vont enrichir l’histoire de la ville, en l’an 680, une Dame nommée Ermenthrude de Romainville, riche propriétaire affranchit ses 120 serfs, une avant-gardiste.

Car foi du testament de Dame Ermenthrude, les serfs Mummolane, Vualacharius , Gundefred, Baudulfe et Suinthaharie, Leudulfe, Impipso, Theudoald sous la direction de Vassout avaient l'argent pour couvrir leurs conditions de libération.

On retrouve ensuite des traces de Romainville lors du moyen-age, où la ville était dirigée par un seigneur.

SEIGNEURS ET CHÂTELAINS SANS CHÂTEAU

Romainville fut une seigneurie dès le XIIe siècle avec Arnael de Romainville, chanoine et seigneur de la ville, entre 1191 et 1242, et après par les descendants de cette famille.

Ensuite, ce fut la famille Payen de Romainville et ses descendants, puis la famille De Cassinel qui furent successivement maîtres des lieux, jusqu'à la Révolution.

La seigneurie de Romainville s’étendait sur plusieurs dizaines d’hectares, des bois de Romainville à l’ouest (Les Lilas aujourd’hui, le plateau des fontaines,) le pourtour du château, quand il fut construit, l’ensemble des terrains derrière le château jusqu’au Bas-Pays.

Autour de La Chapelle, le village était situé dans les lieux historiques, des Chantaloups aux Blonnes, en passant par les Potuys, Bethisy, les Loriots, Ferrand, dans les rues Bara et de Paris.

Cette seigneurie était donc un lieu central, elle reprenait les périmètres des domaines Romains jusqu’au quartier du Camp, rue du Camp.

La rue Carnot qui n’avait pas la configuration que l’on connaît s’appelait à l’époque la rue stratégique.

Au fil du temps, Romainville commençait à devenir un bourg, l'église s'était affirmée, quelques centaines d'habitants se répartissaient entre serfs, artisans, commerçants et villageois riches, des possédants de terres.

Mais le titre de serf était héréditaire, ce qui signifiait que les fils de serfs devenaient serfs comme leurs ancêtres et comme leur future descendance.

C'était dans cette catégorie que se situait le serf Vassout, un des 70 serfs libérés, qui va constituer un point de départ d'une famille Romainvilloise qui comptera jusqu'à 150 membres sur 400 habitants.

Dans notre village de Romainville, les paysans croulaient énormément sous les corvées et redevances, il en allait ainsi des corvées : les paysans devaient rendre service physique au seigneur, en curant et en nettoyant les fosses, en empierrant les chemins, en rentrant le bois et le fourrage.

SPOLIATIONS DE LA GUERRE DE 100 ANS

A la suite de la victoire des anglais pendant la guerre de 100 ans tous les biens des paysans de Romainville qui avaient soutenu la cause du roi Charles VI, c'est à dire celle de la France contre l'Angleterre, furent confisqués et redistribués aux amis de la reine Isabeau de Bavière, aux anglais comme aux bourguignons.

Lors de cette période de la fin du moyen-âge, la peste noire emporta la moitié de la population de la ville.

Mais la seigneurie « Les Cassinel » était sans château.

LE CHÂTEAU DIT DE SÉGUR

Le château de Romainville fut construit par Nicolas Le Quelen en 1630, mais il n'était pas celui que l'on a connu, détruit en partie par l'exploitation des carrières.

Ne subsistait que la double aile Est du XVIIe siècle, masquée par une bâtisse rajoutée au XIXe siècle et à laquelle fut accolé un pavillon en briques.

Il fut ordonnancé par le baron de Besenval, selon George-Louis Le Rouge, ingénieur géographe auprès du roi Louis XVI.

Le château de Romainville dit château de Ségur fut construit dans un style mélangé de Renaissance et de classique, autrement dit dans le pur style louis XIII.

Au-delà du bâtiment dont l'histoire est riche, ce château a d'abord été construit pour assurer la domination des seigneurs sur leurs dominants afin d'assurer leur pouvoir, leur répression, leur justice.

Car les seigneurs de Romainville avaient le droit de haute, moyenne et basse justice, c'est-à-dire qu'ils avaient le droit de châtiments sur l'étendue de leur territoire.

D'ailleurs pour ne pas s'y tromper, selon le plan de reconstitution du château réalisée en 1724, le gibet était placé à l'intérieur même du château, comme le lieu dit « la justice », là où le juge recevait les victimes et les accusés, lui seul était en charge de régler les conflits, les crimes, mais le château était aussi pourvu de prisons.

LES ÉCOLES RELIGIEUSES

C'est en 1726 que les écoles dites de charité verront le jour à Romainville, deux classes étaient installées dans le presbytère où trois sœurs de Saint-Vincent-de-Paul instruisaient et prodiguaient des soins hygiéniques aux jeunes filles.

Jusqu'en 1900, les sœurs religieuses assuraient une grande partie de l'éducation à Romainville, c'est à partir de cette date qu'elles vont être remplacées par des instituteurs et institutrices laïques.

L'école Jeanne d'Arc de confession religieuse était installée derrière le presbytère, elle fit office pendant longtemps, d'école pour les filles, comme celle du patronage Sainte-Marie, les seuls moyens d'éducation

LA RÉPUBLIQUE S’IMPOSE

il fallut attendre 1870 pour que le maire Emile Genevoix construise l’école des filles appelée Houël et celle des garçons dans la cour de la mairie.

De la Révolution jusqu'à 1900, 21 maires se sont succédés, et jusqu’en 1998 que des Hommes !

Le premier maire après la révolution de 1789, était le curé-médecin de Romainville.

En 1789, la ville comptait 552 habitants, la durée de vie moyenne à Romainville était à cette époque de 35 ans.

La mortalité enfantine était considérable de l’âge d'un jour à un an.

Dans notre ville, et à la même période 13 femmes sur 100 avaient des enfants tous les ans, en 1900, il n'y en aura plus que 4.

L'âge moyen au mariage était , pour les hommes 28 ans et 3 mois et pour les femmes de 25 ans et 1 mois.

La consommation d'alcool à 45 degrés était de 25 442 hectolitres en 1860, pour 19 665 hectolitres en 1900.

Entre 1700 et 1720, 43% des hommes étaient illettrés et 84 % des femmes, entre 1800 et 1820, plus que 24% des hommes et 55% des femmes.

En 1900, on tombe à 2% pour les hommes et 5% pour les femmes.

En 1789, le recensement officiel fit apparaître 552 habitants.

Avant la séparation avec Les Lilas, le nombre d'habitants était de 3862 habitants en début d'année 1867, et 2140 en fin d'année.

En 1900, le nombre d’habitants était de 2850.

Une dizaine de familles de Romainville constituaient la puissance foncière publique, puisque de nombreux élus étaient issus des grandes familles.

LES DIFFERENTES CONSTRUCTIONS DE LA VILLE

Le premier des grands cycles d’urbanisme de notre ville commença à la fin du moyen-âge de façon rudimentaire autour du centre historique, autour de l’église St Romain, puis St Germain, d’un quartier occupé par les Romains dont on trouve encore trace avec les noms merveilleux des Loriots, des Blonnes, de Bethisy.

Ce premier cycle d’urbanisation de la ville restera très longtemps sans trop bouger représentant de 300 à 2000 âmes .

Malgré la construction des forts de défense de Paris en 1840, celui de Romainville et celui de Noisy sur la même crête qui entraîna d’autres points d’intérêt urbain, le bourg historique restera la centralité unique jusqu’au début du siècle passé, d’autant qu’Émile Genevoix devenu 1er magistrat en 1867, après la séparation avec Les Lilas, y fera construire la mairie et les 2 écoles, en dégageant le cimetière de devant l’église pour le glisser derrière et y installer le marché sur cette place, puis la poste au ‪13 rue Veuve Aublet‬ .

Malgré la fuite de plusieurs boutiques aux Lilas, dès la division, dans un rayon de 100 m autour de la mairie, plus de 80 commerces étaient installés, renforçant cette forte centralité de Romainville.

Dans ces rues Bara, Husson, Paris, Saint Germain et Carnot où en majorité demeuraient des ruraux dans des bâtisses de corps de ferme, des lieux d’ailleurs pas très confortables se sont alignées, souvent à la place des murs à plâtre ou mûrissaient les pommes et les poires renommées de la ville, des demeures modestes.

Parce que le tram qui avait été installé afin de transporter les constructeurs des forts de Romainville et de Noisy était devenu trop lent car se faufilant par le sinueux chemin de la ruelle de Paris, l’on décida de construire une voie royale, la voie du Progrès qui deviendra l’Avenue de la République et plus tard lors de la première guerre mondiale, l’avenue du Président Wilson, entre l’entrée de ville, aux Fontaines à l’ouest et la place Carnot, afin de desservir les grands champs.

LES TENTATIVES DE DÉSENCLAVEMENT DE LA VILLE

Le maire Gabriel Husson comptait bien profiter de cette percée pour résoudre l’installation de bicoques inhabitables aux Fontaines et en face, à la Ferme, du côté de la rue de Bagnolet.

Cette percée comme celles de l'avenue de Verdun, du boulevard Barbusse, de l’avenue Paul Vaillant Couturier qui ne verra le jour que 40 ans plus tard en 1936, visait à tirer un centre ville sur un triangle-au carrefour des rues St Germain et l’av Wilson, désenclaver le secteur de la place Carnot, les espaces autour de la mairie étant devenus trop exiguës.

Mais conséquences inattendues de ces percées, elles seront irrémédiables, pour la tentative du nouveau centre, et même l'installation de la poste rue du Président Wilson n’y changea rien, les petites rues commerciales du vieux Bourg, entre un triangle comprenant le couvent des bonnes sœurs (aujourd'hui le parking Husson) l'ancienne ferme de la rue du President Wilson et l'hôtel de ville seront condamnés et les locaux servant de commerces seront transformés en ateliers d’entreprises comme les entremets Franco-Russe, ceux de la métallurgie, de la serrurerie.

Le rêve de Gabriel Husson ne se fit pas et Il faudra attendre l’après guerre de 14-18 pour qu’un début d’urbanisation voit le jour par la construction de maisons alignées le long de ces avenues.

ROMAINVILLE VILLE DE VILLÉGIATURE

Romainville était à la dite « belle époque » la campagne à deux pas, la villégiature pour les Parisiens.

Et l'on entendait sous l'œil suspect des besogneux du village, les éclats de voix, les roulements de rire qui s'éparpillaient sous les ombrages, devant la table d'un estaminet qui proposait le petit vin des Blonnes et la galette au moulin.

Et quand on s'en retournait à Paris avec en mains un bouquet d'aubépine ou de lilas, des paniers de pommes, de poires, de cerises, on prolongeait quelque peu ce séjour plein de sensations de ce village qu'était Romainville.

L'écrivain Paul de Kock disait de Romainville « où trouver à une heure de Paris, une promenade qui n'exigeât pas le concours d'un fiacre, d'une voiture ? ».

« On montait bras dessus, bras dessous le faubourg du temple et la Courtille, on passait par le chemin du parc St Fargeau, avant d'atteindre le Bois, en laissant le Télégraphe à sa droite et le Pré-St-Gervais à sa gauche, on avait la campagne, les champs de seigle et de blé, entrecoupés de massifs, de groseilliers et de cassissiers » et surtout l'on parvenait au cabaret de la Poule Russe, lieu de débauche!!!! Paraît-il ?

Et on poussait parfois jusqu'à chez Lafrasse ou au dancing le Trianon.

Pendant que Romainville organisait encore la fête de la rosière, en 1894, fête relancée par Madame Veuve Aublet, petit à petit le village qui était encore au début du siècle passé un bourg à caractère campagnard, va se transformer en une commune ouvrière de la première couronne parisienne.

DU VILLAGE À LA VILLE

La crise du logement à Paris conduisit des milliers d’ouvriers à « s’exporter» en banlieue. A Romainville, ils s'installèrent d’abord aux Grands-Champs. 

D'un village rural, dont l'économie reposait strictement sur l'agriculture, le maraîchage et la viticulture, Romainville deviendra très vite, trop vite sans doute une ville industrielle.

Ainsi ces ouvriers parisiens, bretons, italiens, venus épouser le sort de Romainville, traversés par les premiers courants d'opinion socialiste, anarcho-syndicaliste vont se rapprocher des lieux de production de l'Est parisien. Ils ne choisiront pas Romainville par hasard.

À Paris en septembre 1900, se tiendra le congrès socialiste international, en décembre celui des délégués ouvriers français, anglais, italiens et suédois qui amorceront l'International des Travailleurs.

En ayant acheté leur lopin de terre pas trop cher sur des terres agricoles romainvilloises, pour construire le rêve de leur vie, ils voulaient se faire une « place au soleil », dans cette ville, qui avait accueilli Georges Cochon un syndicaliste anarchiste français, dirigeant de l'Union syndicale des locataires ouvriers et employés, qui en compagnie du baron de La Rochefoucauld avaient construit 8 maisons pour les humbles, rue de l'émancipation, ils ne se douteraient pas que trois ans plus tard, la bande à Bonnot installerait leur imprimerie, rue de la République.

Mais les années « folles » se terminaient avec la déclaration de guerre.

UN LOURD TRIBUT DE LA PREMIÈRE GUERRE

La mobilisation fut décrétée entre le 1er et le 2 août en France et concerna dans un premier temps, deux millions de français dont 1600 Romainvillois.

Deux août 1914, 4 heures de l'après midi, l’heure inoubliable resta gravée pour bon nombre de Romainvillois.

Anxieusement, par petits groupes, les Romainvillois attendaient les nouvelles en se regroupant autour de la place d'armes (devant la mairie).

Et soudain le tocsin s'ébranla, plus de doute, la guerre était déclarée. Les cloches de l'église annonçaient la mobilisation générale. Et ce sera un départ massif, en laissant les femmes et les enfants.

Tous les hommes valides en âge d'aller à la guerre furent appelés et incorporés et ce sera près de 1600 Romainvillois qui seront mobilisés.

Des équipements publics seront mis à disposition pour la logistique de guerre, par exemple, à Romainville, fin 1914, l'école des garçons située derrière la Mairie sera occupée par les Zouaves, celle des filles, rue Abbé Houël sera transformée en infirmerie géante. Les deux écoles seront installées pour quelques temps chez un particulier et chez un restaurateur jusqu'en novembre 1915.

La municipalité de l'époque, incita à une vie sociale plus dense, elle donna l'exemple des vertus civiques, elle encouragea la solidarité avec les pious-pious de Romainville.

Ainsi, selon les registres du conseil municipal, des recettes étaient inscrites fruit de collectes par des « dames quêteuses » ou des dons versés par exemple à l'Association Alsace-Lorraine pour l'œuvre patriotique et humanitaire auprès des soldats !

Romainville était un lieu stratégique, situé entre les 2 forts, celui des Lilas, et celui de Noisy le sec.

La municipalité avait donc une responsabilité particulière, au besoin l'évacuation des populations, l'ordre de remise en culture des terrains inexploités, la gestion des stocks de charbon, l'organisation d'ouvroirs, et celle de la gestion des morts au combat!

A Romainville, comme ailleurs, les femmes prirent le relais des hommes mobilisés au front et dans les tranchées.

Dans notre ville, elles effectuèrent les travaux de la terre et de la vigne où, de ce qu'il en restait.

Mais elles s'embauchaient aussi dans des usines qui s’étaient installées dans un rayon de 15 kms, liées à l'industrie de guerre, car le front de bataille n’était pas loin, à 40 kms en 1914, et 60 kms en 1918.

La vie était dure, chaque jour le garde-champêtre apportait de mauvaises nouvelles aux familles, mais la solidarité était importante envers ceux qui étaient au front, les pious-pious, les poilus, les « Gueules Cassées » comme on les appelait tant la sale guerre tuait, mutilait, gazait.

Les familles se privaient encore d'avantage pour envoyer des colis, à ceux qui étaient au front.

Mais les besoins étaient énormes, ravitaillement, médicaments, bien sûr mais aussi vêtements car les tranchées usaient, déchiraient, trouaient, au sens propre comme au sens figuré.

C'est ainsi que plusieurs villes de la Seine dont Paris, mais surtout les villes de la banlieue parisienne vont créer des ouvroirs, d'après une idée de la Croix Rouge.

A Romainville, le 29 mars 1915, deux ouvroirs municipaux vont être réalisés dans la mairie-même, subventionnés par le bureau de bienfaisance d’un crédit de 4000 francs voté par le conseil municipal.

Les ouvroirs étaient des lieux où chacun pouvait apporter des tissus, des vêtements de toutes sortes pour habiller les soldats dans les tranchées.

Ce sont les municipalités qui vont coordonner et employer des salariés, des femmes et quelques hommes qui ne pouvaient pas aller à la guerre.

A Romainville, ce seront 280 femmes et quelques hommes qui furent ainsi employés à coudre, à couper et à confectionner ou réparer des vêtements pour qu'ils soient envoyés au front.

A la fin de cette sale guerre , on dénombra 188 morts « au champ d’honneur » 73 disparus et 657 décès civils, soit un total de 918 morts sur une population de 6000 habitants.

Ce fut plus de 15% de la population qui avait disparu, la plupart était maraîchers, ouvriers agricoles.

Les veuves des gueules cassées avaient un moment poursuivit les cultures, mais le tournant de l'industrialisation des années 1920 va les rattraper.

Elles vendront leurs terres soit à des industriels soit à des marchands de biens qui les revendront, comme aujourd'hui, à la découpe.

UNE ÉCONOMIE AGRICOLE ET VITICOLE

Mais, en 1918 la ville de Romainville était encore constituée de 236 hectares de maraîchage et 110 hectares de vignes.

L’économie reposait strictement sur ces pôles nourriciers et un peu sur l’extraction du gypse transformé en plâtre dans ces carrières exploitées sur 60 hectares.

Les 2 plus grandes exploitations de gypse étaient situées aux lieux dits « le parc »et les « frais-culs de Bethisy ».

Elles ont employé 400 ouvriers carriers extrayant 300 tonnes par jour.

DEVENANT PEU À PEU INDUSTRIELLE

Romainville exportait son plâtre jusqu’aux États-Unis, mais l’exploitation outrancière ravagea les jardins du château et le château lui même devenu bureau des patrons miniers.

C’est dans cette période, après la première guerre mondiale que vont arriver massivement les ouvriers parisiens chassés de Paris avec l'urbanisation Haussmanienne et les immigrés Italiens venus de régions pauvres de leurs pays pour travailler, ensuite ceux d’Espagne, du Portugal.

L’annexion des communes de Belleville, de Grenelle, de La Villette, de Vaugirard, d'Auteuil, de Batignolles, de Montceau, de Charenton le pont, de Charonne, de La Chapelle, de Montmartre et de Passy, vont ne devenir que des quartiers de la ville.

Cette concentration de la loi Loucheur va s’accompagner d’une vision, en creux, de la banlieue.

Ce projet était d’homogénéiser la ville-capitale qu'est Paris en généralisant les équipements urbains, notamment le métro à partir de 1900, de desserrer la pression démographique du centre vers l’extérieur, de transférer les industries au-delà des Fortifications, et puisque les vents dominants étaient de l'Ouest, il fallait les envoyer à l'Est pour éviter les fumées des usines sur Paris.

DE LA VILLÉGIATURE BOURGEOISE À L’INSTALLATION DES BANLIEUSARDS

La banlieue va ainsi être livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique.

Pire même, Paris considèrera les villes proches comme des vassaux de la capitale : On y construisit pour le compte de la capitale des logements sociaux, on y installa des usines polluantes, et le symbole même fut à Romainville, l'entreposage des camions poubelles de la ville de Paris.

L’arrivée de ces nouvelles populations qu’elles soient parisiennes ou immigrées dans le développement démographique s’amplifia ainsi après la première guerre mondiale, notamment en raison des lourdes pertes humaines infligées par la guerre à l’ensemble de l’agglomération parisienne.

Et curieusement ce ne fut pas le quartier des bas-pays qui fut convoité mais plutôt le quartier des Grands Champs.

Il est vrai que le bas-pays fut voué tout entier pratiquement à l'industrie.

Les banlieues françaises, à la différence des anglo-saxonnes qui logeaient les classes moyennes, furent créées pour loger les classes populaires.

En 1911, Romainville comptait un peu moins de 6000 habitants, 5676 exactement.

La population passa à plus de 7000, sept ans après en 1918 et 3 ans après, en 1921, elle dépassa les 8000 habitants, 8087 précisément soit 43% de plus en 10 ans.

Ce développement démographique rapide de la banlieue était lié à la conjonction de 3 facteurs :

La fuite des Parisiens avec le plan Hausmanien, l'exode rural, puis l'immigration.

Et Romainville qui était encore au début du siècle passé un bourg à caractère campagnard, se transforma en une commune ouvrière de la première couronne parisienne.

Ce sera le coup de grâce contre l’invention pour rendre la ville plus attractive « quand une ville est aussi village ».

UNE NOUVELLE PHASE DE CONSTRUCTION

Ce sera le deuxième cycle d’urbanisation de la ville.

Et chacun s'endetta par le crédit pour avoir son lopin de terre et avec l'aide de quelques artisans et conseils, la famille passa son temps de repos, le matin avant, le soir après le travail, à monter sa petite demeure, autrement dit l'auto-construction.

Elle va incarner le rêve populaire d’accès à la propriété.

Construction importante, mais totalement improvisée sur des terrains bon marché découpés au hasard de la spéculation et des opportunités foncières, la plupart du temps sans viabilisation.

La population fit un bond de 55% pour atteindre 12 538 habitants en 1926, qui représentaient 22 nationalités.

Ces phénomènes démographiques se répartissaient de manière différenciée selon les quartiers : certains quartiers voyaient leur population se développer plus rapidement que d’autres, comme les Grands Champs dont la population doublera entre 1921 et 1926.

En 1931, la population de Romainville atteindra 18 217 habitants, dont 2 164 étrangers (soit près de 12%) et en 1938, elle atteindra environ 20 000 habitants.

La crise du logement en région parisienne conduisit 450 000 Parisiens et provinciaux à s’installer sur 16 000 hectares de nouveaux quartiers pavillonnaires, dépourvus de tout équipement.

A Romainville, aux Grands-Champs, la construction dépassa toutes les estimations, des centaines de maisons simples apparurent.

C’était le début de la période de la révolution industrielle qui touchait tout le monde.

L’EMPIRE PHARMACEUTIQUE

Le frémissement était là et c’est l'industrialisation à partir de 1920, qui va bouleverser la première grande urbanité de la ville, dont l’un des exemples les plus flagrants sera l’empire foncier de Roussel-uclaf qui représenta près de 10% des 355 hectares de la ville.

Cela avait commencé simplement, afin de faciliter le commerce et les déplacements avec Paris, des lignes d'omnibus à cheval avaient été créées.

Le lieu d’accueil des écuries, de repos et de soins des chevaux de la compagnie des omnibus de la ville de Paris fut situé à Romainville.

En 1877, elles n'occupaient seulement qu'un hectare et accueillaient une centaine de chevaux.

Le vétérinaire Gaston Roussel avait travaillé avant d'être nommé, en 1910, médecin des chevaux de la ville de Paris, sur le sang de lapin.

Il découvrit que la première extraction sanguine occasionnait une réaction sur le métabolisme et qui contenait des principes régénérateurs lors de la seconde saignée et permettait ainsi de lutter contre l'anémie.

Fort de cette découverte, de la proximité de l’entreprise Carnine-Lefrancq et des laboratoires Fumouze (gendre de Émile Genevoix), Gaston Roussel va abandonner le lapin, pour commencer la saignée des chevaux.

Il créera un petit laboratoire pour exploiter le sang de cheval provenant de la seconde saignée.

L'Hemostyl était né.

Sous forme d'ampoules buvables et de comprimés, il fut accepté par le corps médical.

Il deviendra un médicament classique contre les anémies, la tuberculose et les hémorragies.

Peu avant la Guerre de 1914-18, les premières exportations de l'Hemostyl auront lieu, avant que n'interviennent la mobilisation et la réquisition des chevaux.

Gaston Roussel fut envoyé au front comme médecin pour traiter le paludisme jusqu'a la fin des hostilités

En 1920, l'extraordinaire notoriété de l'hemostyl obligea à rechercher des solutions d'agrandissement pour intervenir sur un plus grand nombre de chevaux.

Ainsi de nouveaux bâtiments furent construits entre la route de Noisy (aujourd'hui avenue Gaston Roussel) et la RN3, pour accueillir 1000 chevaux.

1922, fut l'année où le médecin Roussel créera les laboratoires qui mettront au point l'insuline (hormone issue du pancréas du cheval) et la vitamine B12.

Seront ainsi soignés la syphilis, le rachitisme, les maladies artérielles et l'hypertension.

Ce médicament su s'imposer rapidement auprès du corps médical comme seul remède remplaçant l'huile de foie de morue.

Puis la pénicilline et la cortisone.

Le Sterogyl fut commercialisé par une nouvelle filiale de Roussel également implantée à Romainville : les laboratoires de chimiothérapie.

L'entreprise se développa et des filiales furent crées en Europe.

1926, fut l'année de la réalisation d'une vingtaine d'écuries qui vont abriter 1300 chevaux.

L'année qui suivit, le chimiste André Girard fut embauché, ce fut le début de l'aire chimique pour palier au coût de la filière animale.

En 1928 le docteur Roussel fonda avec d'autres pharmaciens, les Usines Chimiques des Laboratoires Français ( UCLAF).

La vocation de l'entreprise deviendra alors la production de molécules pour les autres laboratoires.

De trois salariés le groupe atteindra dans la ville plus de 6000 employés-ées dont un quart de chercheurs-euses.

LA SECONDE GUERRE AUSSI MEURTRIÈRE QUE LA PREMIÈRE

Mais, la seconde guerre éclata et fut aussi destructrice que la première pour les Romainvillois et Romainvilloises.

La période 1939-1944 va laisser des traces et des souffrances indélébiles aussi bien morales que physiques, à Romainville comme ailleurs.

Une période noire va s'ouvrir, dès 1938 et se poursuivre jusqu'à la libération.

Le 22 septembre 1938 le conseil municipal de Romainville appela à tout sacrifier pour combattre le nazisme hitlérien.

En mars 1939, l'Allemagne occupa la Tchécoslovaquie et entre mai et septembre furent scellés les pactes Italo-Allemand et de non agression germano-soviétique.

Après l'envahissement de la Pologne par l'Allemagne nazie, le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre lui déclarèrent la guerre.

Le 25 septembre 1939, la mairie de Romainville fut perquisitionnée par la police française accompagnée par deux pelotons de gardes mobiles.

Le 4 octobre de la même année, précisément à 10 h le préfet suspendit le conseil municipal et le remplaça par une délégation spéciale composée de F. Dargent, J.André Gouillard et d'E. Drieux.

Le 19 décembre 1939, le maire P.Kerautret et les maire-adjoints Raymond Kieffer, Gaston Roger et deux conseillers municipaux Georges Blache et Louis Mahé furent arrêtés par la police française et emprisonnés.

Le 15 février 1940, les élus-es romainvillois furent déchus de leur mandat.

Le 22 mars 1940, la délégation spéciale débaptisa l'école Barbusse pour la nommer "Charcot".

Le 1er novembre, le fort de Romainville devenait un camp d'internement.

Le 27 décembre 1940, l'avenue de la Mairie (Aristide Briant aujourd’hui Paul Vaillant Couturier) fut rebaptisée avenue du Maréchal Pétain.

Au cours du mois de février 1941, des premières réunions s'organisèrent pour imaginer de résister, chez Alice Van Salm, demeurant 1 rue Joseph Bara.

Dans la mairie, une prémisse de réseau de résistance se mis en place autour de Francois Le Roy et Yvonne Sulot qui, elle fabriquait des faux papiers.

Yvonne Sulot, dénoncée quelques mois plus tard, en novembre, par un employé municipal, écopera de 34 mois de prison.

Les 16 et 17 juillet 1942, la rafle des juifs rassemblés au Vel d'Hiv atteindra la ville, et plusieurs familles romainvilloises (Altmann, Goldstein, Gutmacher, Lévy, le maréchal Ferrant Zohar seront embarqués.

La famille Zohar, qui demeurait au 3 rue Joseph Bara, refusait de porter l'étoile jaune.

Un jour qu'un allemand bouscula Mme Zohar, son fils Roger 16 ans, tout jeune forgeron, frappa le soldat.

Il fut emprisonné à Drancy puis emmené à Auschwitz dans le convoi des "1000 juifs" ou il décèdera.

Une jeune fille de 11 ans Céline Gutmacher fut arrêtée par la milice française à l’école Houël, en 1943, sur dénonciation d’un employé de ville, elle fut déportée, gazée avec sa sœur et ses parents.

Le 11 août 1942, le fort de Romainville devenait un camp d'internement pour femmes, les 70 hommes qui restaient furent fusillés au Mont Valérien.

Parmi eux Marcel Ethis, Louis Thorez, Henri Le Gall et Alphonse Baconnier fut fait prisonnier après sa fuite.

Le 24 août 1942, Danielle Casanova fut transférée au fort de Romainville.

Le 23 janvier 1943, le premier convoi de femmes (231) quitta le fort de Romainville pour Auschwitz via Compiègne.

Parmi les 231, se trouvaient Danielle Casanova, Gabrielle Ethis et Henriette Pizzoli, ces deux dernières romainvilloises.

192 femmes seront exterminées dont des Romainvilloises, des Lilasiénnes .

Le 2 février 1943, une lueur d'espoir apparaîtra l'Allemagne va capituler à Stalingrad.

En avril 1943, Albert Tyrode,( futur Docteur dans la clandestinité) commença à constituer des groupes à vocation militaire dans la commune pour le compte de " Libération-Nord".

Albert Tyrode était délégué régional de la croix Rouge, il fut arrêté par la Gestapo à la mairie de Romainville, il s'en évada et devînt major de la zone du groupe Romain.

Le 15 avril 1944, un groupe de Résistants se constitua à la TIRU (usine de traitement des ordures) de 50 personnes (75 à la libération) pour protéger l'entreprise des éventuelles destructions allemandes.

Des techniciens de Roussel-Uclaf détournèrent des produits chimiques et fabriquèrent des explosifs, car les armes manquaient cruellement.

LE BOMBARDEMENT DES ALLIES

Dans la nuit du 18 avril 1944 au soir,

3000 bombes anglaises et canadiennes furent déversées en 1/2 heure dont un tiers à retardement, sur Romainville et Noisy-le-Sec.

Elles détruiront une partie de Romainville dans le quartier des grands-champs, le garage municipal, le groupe scolaire charcot- Barbusse, une partie de la place Carnot et les champs de la lunette de Noisy, la rue Jean Jaurès, la rue Veuve Aublet, la rue Paul de Kock, le cimetière.

Le lendemain matin, le cinéma et le dancing le Trianon furent détruits avec une bombe à retardement, ainsi que les étages supérieurs de l'immeuble du bout de la rue Carnot.

L'église et la mairie furent ébranlées.

La statue de Paul de Kock installée dans le parc de l'église explosa et atterrit sur billard du café « l'auberge du bois perdu ».

Le bombardement causa la mort de 38 personnes, fit 81 blessés, 50 immeubles sinistrés et 903 partiellement atteint, dans notre ville.

464 morts et 370 blessés à Noisy, 13 morts et 53 bâtiments détruits à Montreuil, 4 morts et et 13 bâtiments détruits aux Lilas, 1 mort à Bagnolet.

En juillet 1944, Alphonse Tessier avec Libération-Nord cachèrent des aviateurs alliés, tombés au cours d'une mission, chez Mr Lhullier, rue de Paris.

Le 10 juillet, deux policiers furent désarmés par 6 résistants, avenue de Verdun.

LE DERNIER CONVOI VERS LES CAMPS DE LA MORT

Le 15 août 1944, au fort de Romainville, une femme réussit à s'approcher des meurtrières et cria en direction des passants : « Allo la bas, écoutez moi, toutes les prisonnières de Romainville partent .. Prévenez le maquis...Arrêtez le train...Vous entendez .... Arrêtez le train ».

Car en effet, le 15 août 1944, les nazis décidaient de constituer un dernier et ultime grand convoi au départ de la gare de Pantin, 2200 hommes et femmes vont partir ainsi en Allemagne.

Ils iront rejoindre le dernier convoi.

Parmi ce convoi, 207 des 546 femmes et 16 des 1654 hommes venant directement de Romainville.

Le 19 août, également les salariés de la TIRU se mirent en grève et s'organisèrent en 9 groupes de 8 hommes, afin d'assurer la protection des sites contre d'éventuels sabotages de l'armée Allemande.

Dans une autre entreprise, FAVO, rue de Benfleet, qui fabriquait de la maroquinerie dont des étuis à revolver, dirigée par les Allemands depuis l'occupation de la France, les résistants, des ouvrières et ouvriers saboteront le travail, au quotidien. Ils détruisirent les fours. Le 19 août ils appelèrent à la grève pour libérer le pays.

Ils remirent les clés de leur usine au comité de libération, le lendemain.

LA LIBERATION

Ce même jour Les Lilas furent libérés et ce fut autour de Romainville, dès le 19 aout, d'être libéré, surtout par le groupe Romain de Romainville.

Alphonse Teyssier fut élu président du Comité Local de Libération, qui laissa son siège à Pierre Kerautret, évadé le 25 août 1944.

Et c'est dans l'après-midi du 20 août, avant de quitter le fort de Romainville, que les "Géorgiens " massacrèrent les 11 FFI dont deux jeunes de 18 ans.

Le lendemain le 21 août, les onze cadavre des otages FFI furent découverts dans le fort de Romainville, déchiquetés par les mitraillettes et les grenades.

L'émotion fut énorme.

Après la libération et la reconstruction de l’économie du pays, l’industrie fit appelle à une main-d’oeuvre ample, avec l’appel à de nombreuses immigrations, la phase suivante d’urbanisation fut celle des

constructions des grands ensembles.

Romainville fait de fermes, de pavillons ouvriers et de quelques maisons bourgeoises, de rues sans boulevards, d'immenses champs et de vergers comme les 9 hectares de Cachin, les 9 hectares de Gagarine, les 2 hectares de Duclos, les 1,5 hectare de Degaulle et 10 hectares des cités Langevin et Parat du bas-pays, vont modifier profondément la physionomie de la ville.

Dans la fresque historique de Romainville de la seconde partie du XXe siècle, la gestion communiste de la ville va se confondre avec la construction de logements sociaux.

LA CONSTRUCTION IDÉOLOGIQUE ET SOCIALE

Avec deux grandes cités, Cachin et Gagarine.

Entre 1957 et 1962, en 5 ans, ce seront 1167 HLM qui seront réalisés.

100 à la cité Jean Jaurès, le long du boulevard Barbusse, construite de type million, avec 1 million de francs (légers) et donc en recherchant le maximum d'économie, ici ce sera sans la réalisation de fondations.

Au bas-pays, à côté d'une zone industrielle importante, mais dominé par l'industrie pharmaceutique, fut imaginé la réalisation d'une cité au milieu de nulle part, les 149 logements de la première phase, construits sur des terres agricoles, sans aucun équipement, ni commerces, ni services éducatifs nécessaires, car au moment de la construction, il n'y avait que la petite école de 3 classes Louise Dory qui regroupait déjà 170 élèves.

Cette cité s'appellera un peu plus tard Langevin.

En toute hâte, il fallu prévoir la construction du groupe scolaire qui s’appela lui aussi, Langevin.

Mais cette réalisation scolaire fut retardée par la guerre mondiale et les travaux ne commencèrent qu'en 1951, sur un plan rectifié en 1949 par André Bérard.

Ces travaux connurent encore de nombreux retards en raison des dévaluations successives du franc et un désaccord entre la commune et l'Etat sur le montant de sa subvention.

On construisit donc des classes provisoires qui accueillirent les élèves de 1952 à 1956.

Mais revenons au fil de l'histoire, cette période de 1957 à 1962 va être propice à la construction d'une cité immense car elle prévoyait de loger 20% de la population existante, en plein centre ville.

LA CITÉ CACHIN

Ce sera donc cette cité qui s'appellera un temps la cité Saint-Germain, puis prendra le nom d'un dirigeant communiste Marcel Cachin.

La première pierre fut posée en 1958.

La construction prévoyait 1128 logements, sous 15 bâtiments accueillant 3000 habitants sur environ 9 hectares.

Cette cité allait être édifiée sur les anciens lieux prénommés « la ferme » au temps des Romains, constituant la Villae Rusticae, à l'extrémité Sud de la ville.

Lieu transformé en vergers au temps ou l'économie de la ville reposait sur le maraîchage, et où étaient produits des poires Comice d'une grande qualité.

Ces vastes terrains vont être dévolus au logement social.

Entre 1957 et 1962, 918 logements de cette cité d'urgence imaginée par l'architecte Bérard, construite selon un chemin de grue, vont être livrés.

Il manquait 210 logements par rapport au plan initial, qui seront réalisés en 1963.

Après 30 ans d’existence, la cité était devenue un lieu enfermé sur elle même, ou les habitants étaient des gens anonymes sans adresse de rues, ou l'intérieur de leur logement comme l'extérieur n'était plus trop entretenu, la vie se renfermait.

Les locataires étaient montrés du doigt, stigmatisés, jusqu'à baisser la tête de honte de ne plus pouvoir inviter leur famille ou leurs amis.

Dans les années 1990, l'OPH s'inscrivit alors dans une réhabilitation de type Pallulos, mais arrivée tardivement, les subventions étaient très largement en dessous de ce qui était nécessaire pour isoler, mettre aux normes l'électricité, changer les fenêtres ! Et peut être un coup de jeunesse à l'aménagement extérieur

Triste décision, une partie de la cité bénéficiera d'une réhabilitation, mais pas l'autre!

Et évidemment rien n'avait été imaginé pour les espaces publics autour de la cité, les jeux pour petits enfants continuaient à être brûlés fréquemment !

Une cité de plus en plus enclavée, même les commerces de l'avenue de Verdun devenaient un obstacle, une barrière infranchissable, au point où pour aller d'une extrémité à l'autre de la cité, on ne la traversait plus, mais on faisait le tour.

Entre 1995 et 2000, les bâtiments M et N, étaient devenus à partir de 21 heures, des territoires dont personne n'osait approcher, les locataires étaient même rackettés pour entrer chez eux.

L'incapacité de la municipalité à faire face à cette situation renforçait l'impuissance des locataires. Triste bilan!

Voilà pour la première période, la seconde séquence soit sur les 5 ans qui suivent de 1963 à 1968, 1064 logements sociaux HLM seront réalisés.

LES CITÉS RIEN QUE LES CITÉS

210 pour terminer les 1128 de la cité Saint Germain, 124 pour la cité Oradour, et chose curieuse, comme si l'on avait pas assez à faire sur Romainville, on fera construire 132 logements à Noisy-le-Sec, constituant la cité de la Renardière qui seront vendus en 2004 à la ville de Noisy.

Dans le quartier des grands champs on fit réaliser 158 logements qui constituèrent la cité M. Thorez.

À nouveau, aux Bas-Pays la réalisa de 168 logements qui s’appelèrent la cité du Docteur Parat, et à proximité, fut terminé la deuxième phase de 142 logements de la cité Langevin.

Puis la réalisation de 70 logements d'un foyer de retraités, rue de Benfleet qui s’intitulèrent Kerautret.

En 1964, soit 2 ans avant le départ de Pierre Kerautret, le maire en place, le bilan de l'Ophlm montrait que 38% de la population bénéficiait d'un logement social.

Et puis à partir de la, on aurait pu s'attendre à souffler un peu, et à imaginer d'autres types de logements!

On était dans des périodes bouillonnantes d'idées, un peu avant 1968, mais non, le Maire de l'époque, Mr Machelard déclarait à qui voulait l'entendre qu'il ne souhaitait plus de logements particuliers, mais que du logement collectif.

Et c'est logiquement qu'il fit détruire la cité jardin de 47 maisons de la route de Montreuil pour y mettre à la place une barre HLM.

LA CITÉ GAGARINE

C'est en 1968, que seront livrés les 781 logements de la cité Gagarine ! Mais il en était prévu un millier !

Cette cité fut construite sur des terres maraîchères, la plupart nourricières du ventre de Paris.

Exactement sur le clos des Fontaines, ce lieu-dit historique qui avait jadis, accueillit des Romains grâce aux sources des Fontaines et qui était jalonnée de 3 sentes.

La cité Gagarine fut donc la deuxième cité en nombre de logements sur la ville, 781 logements répartis en trois tours de 18 étages et 9 bâtiments de 4 à 9 étages, sur environ 7,5 hectares.

Construite sur le même principe que Cachin, selon le chemin de grue, sans aucune isolation phonique et thermique, des murs sans plâtre, bruts de béton qui empêchaient toute décoration, un chauffage au sol, mais par contre les logements possédaient des pièces spacieuses.

Aucun parking n'avait été programmé, par contre un petit centre commercial, mais qui tourne le dos à la cité.

Cette cité étant située dans un courant d'air aspirant par la déclinaison des lieux, le vent du nord est plutôt pénétrant dans les chambres exposées sur la plaine de France.

Cette cité devait être le pendant de Cachin, c'est à dire aussi importante en quantité, aux environs de 1000 logements!

Mais les finances de l'office HLM étaient en mauvaise posture et la demande de logements s'épuisait, on décida donc de réduire l'assise de la cité.

L'Etat saisi d'une mauvaise gestion, débarqua pour mettre sous tutelle l'office HLM de Romainville !

Et décida que le foncier restant soit vendu à une société pour y construire du logement, d'abord en locatif intermédiaire, puis en accession, qui constituera la résidence des Fontaines.

C'est pourquoi les deux conglomérats d'habitation sont assez enchevêtrés l'un à l'autre.

Le premier permis de construire de la cité Gagarine fut modifié, pour voir disparaître le parking et d'autres équipements.

Il ne resta que l'école maternelle et la crèche financée par le département.

Lors de son inauguration, le maire de la ville G. Machelard fit un discours où il annonça que 45% de la population était dorénavant logée en HLM et que de nouveaux projets, après Gagarine, de construction de 1500 logements sociaux verraient le jour!

5 ans après sa construction, la crise des banlieues commença avec les premières mises à sac de locaux scolaires en 1978, les premiers "rodéos", généralisés aux Minguettes à Vénissieux en 1981, où la presse nationale rendra compte du phénomène pour la première fois, avec des reportages télévisés qui montraient des voitures qui brûlaient au pied des tours, laissant "hébétés" habitants et élus.

En janvier 1980, l'office HLM réalisait une enquête de satisfaction, comme la loi l'y obligeait pour prendre l'opinion des locataires de la cité Gagarine.

Les points positifs portaient sur la clarté des appartements et le confort dans une moindre mesure, mais les points négatifs étaient beaucoup plus importants, ils concernaient le mauvais entretien des locaux communs, l'absence d'équipements, des espaces verts qui étaient squattés par le stationnement des automobiles, des aires de jeux en trop petit nombre, l'absence de parking, et un éclairage public défaillant.

Une autre remarque des locataires portait sur laxisme des impayés, souvent par des familles qui empoisonnaient la vie des voisins par des dégradations, du bruit et de la délinquance.

Et ce rapport attaché à l'enquête de satisfaction indiquait de la part de l’office HLM de ne pas pouvoir faire face à la dégradation du patrimoine, ni même à l'entretien courant, malgré une subvention annuelle de la ville de 4,2 millions de francs, la prise en charge par la ville de l'entretien des espaces verts et de ceux de la voirie, en toute illégalité.

Un autre point du rapport concernait la situation scolaire des enfants des familles habitant la cité, et témoignait d'une situation préoccupante car sur 206 élèves de primaire, 57 étaient en retard d'un an et 7 enfants d'un retard de deux ans.

Dans les années 1980 soit 12 ans après la livraison de la cité Gagarine, la drogue était très fortement présente, les jeunes désœuvrés se shootaient dans les vide-ordures ou dans un local qui avait été improvisé au bâtiment D.

Elle était un fléau que personne ne pouvait arrêter, il s'en suivra des drames, la mort d'une dizaine de jeunes de 20 ans, morts d'overdose et/ ou du sida, en plein cœur de la cité.

Le premier permis de construire de la cité Gagarine fut modifié, pour voir disparaître le parking et d'autres équipements.

Il ne resta que l'école maternelle et la crèche financée par le département.

Quant à la mixité, elle n'avait pas lieu d'être, encore en 1980, les ouvriers représentaient 41,3% et les employés 39% des locataires.

Aucun cadre, aucun membre d'une profession libérale, et seulement 7% des locataires étaient des contremaitres.

Depuis les années 2000, la cité fait l’objet de trafics et de conflits de territoires, 3 jeunes en sont morts depuis, plus de 900 interventions policières par an.

Les noms des dirigeants communistes se succédaient pour chaque cité de Romainville.

Comme le dira un document de propagande en 1980, la volonté était là de construire de façon ininterrompue.

Et d'autres cités étaient soient en perspective d'agrandissement comme la cité Thorez, ou de construction dans la rue Mirabeau par exemple.

On avait construit des barres de plus de 100 mètres de long, des tours de 14 à 17 étages.

Aucun éclairage public, aucun parking digne de ce nom et un enclavement certain, étaient le lot de ces habitations sociales.

Et on entendait poursuivre !

AU DELÀ DES BESOINS

La construction de logements sociaux va battre son plein au-delà même des besoins jusque dans les années 1970, c'est ainsi que l'angle de la rue Jean Jaurès, la rue du Chemin Vert et la rue de Fraternité seront bétonnées à outrance dans le cadre d'une Zac ratée, celle du Chemin Vert !

Au Bas-pays, la Zac « des Bas-Pays qui n’est pas celle de l’horloge » va faire de même avec un empilement de logement sociaux, alors que la demande était à l'accession à la propriété avec les techniciens et chercheurs de Roussel-Uclaf !

Ensuite ce sera le vide, alors que pour conserver la population, il était nécessaire de réaliser 80 logements par an pour faire face aux besoins de jeunes ménages, aux décohabitations, aux divorces et aux séparations, à celles et ceux qui voulaient sortir du parc social, la construction de logements sera ralentie et mise au point mort, créant un déficit migratoire de 2%!

Les logements insalubres se multipliaient en centre ville, notamment rue Husson et aux 3 communes.

C’est ainsi qu’entre 1975 et 2000, la ville avait perdu 2000 habitants.

Les commerces de proximité disparaissaient les uns après les autres.

Après les élections municipales de 1977, le communisme municipal va se déliter et la banlieue rouge commença à disparaître, sur fond de crise généralisée des encadrements partisans.

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UNE ABSENCE DE RÉPONSE PRAGMATIQUE

Ajouté à une crise économique qui a Romainville, se traduisit pendant 15 ans par la disparition des entreprises des papeterie Lecas, métallurgiques comme Picot, les entreprises alimentaires telles que les biscottes Pelletier, la Franco-Russe, celles de la santé, Dautreville et Lebas, Alm fabricant de blocs opératoires, de biens d'équipements comme ITT océanique, les piles Leclanché, les boulangeries industrielles telles Patidef, Panotel , la disparition progressive de l'industrie pharmaceutique.

La crise globale touchait également les institutions.

En Seine-Saint-Denis en 2001, on comptait encore quinze municipalités rouges sur quarante, dont douze avait un maire communiste depuis 1945, certains élus depuis cette date.

La construction des grands ensembles où le lien social disparaissait, le délitement politique et syndical, l'incapacité à affronter la gestion quotidienne, le refus de la politique de contractualisation qui équivalait à se fourvoir avec l'Etat, la quasi-absence d'investissement de la ville car les choix étaient ceux du fonctionnement, vont les paupériser d'avantage.

A Romainville en l'an 2000, il y avait 1 employé communal pour 23 habitants.

Ces phénomènes vont creuser un fossé entre les citoyens et « la chose publique »jusqu'aux crises successives des banlieues, déjà perceptible en 1973 avec celle du pétrole et de façon plus aiguë à partir des années 1980.

Les dirigeants communistes perdront Romainville qu'ils géraient depuis 1935, à part la période pendant l'occupation nazie. Le déclin du magistère communiste s’expliqua certes par l’effondrement du bloc des pays dits socialistes, mais aussi par l’incompréhension des phénomènes qui s’accélèreront à partir des années de crise. Les municipalités ouvrières qui vont refuser la désindustrialisation et la mixité sociale, en évitant de construire de l’accession à la propriété, vont également s’opposer aux premières procédures de la politique de la ville.

Ces conceptions strictement défensives, fondées sur une vision des territoires communaux comme bastions, comme villages gaulois, n’évolueront qu’à partir des années 1990. A Romainville, il faudra attendre 1995 pour que Corinne Valls maire-adjointe à l'urbanisme, autorise un programme d'accession à la propriété rue Louise Dory et un autre rue Jean Jaurès. Mais le constat était affligeant.

Une stagnation urbaine, un réseau viaire épuisé, une population qui diminuait, des commerces paupérisés, des propriétés figées et une plus-value négative des propriétés romainvilloises, un patrimoine dégradé, des cités HLM enclavées sans adressage qui faisaient peur.

Il fallu attendre l’an 2000, en Seine-Saint-Denis, pour que 24 communes soient classées en politique de la ville dans le cadre du contrat de Plan État région. Romainville était de la partie.

En 1996-1997, l’Union européenne choisit Aulnay-sous-Bois et Clichy-sous-Bois comme éligibles aux fonds structurels européens. 7 ans après ce fut Romainville.

Le tournant de l'an 2001, avec l'élection de Corinne Valls comme Maire de Romainville va accélérer cette contractualisation de la politique entre la ville et les institutions.

MAIRES

LES MAIRES QUI ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE ROMAINVILLE

De la Révolution jusqu'à 2020, 29 maires (sans la période d’occupation nazie) 28 hommes se sont succédés, de 2001 à 2020, une femme.

En 1789, la ville comptait 552 habitants, la durée de vie moyenne à Romainville était à cette époque de 35 ans.

Premier maire : Pierre-André Houël:  1790-1791

Le premier des Maires, après la Révolution, en 1790, fut un curé, en la personne de Jean-Pierre André HOUEL de la CHASSERIE, medecin, élu maire le 30 janvier 1790.

Pour des raisons hygiéniques, la première recommandation du maire concerna l'organisation du nettoyage des rues.

Les riverains furent mis à contribution afin d'aider au nettoiement et à l'évacuation des immondices.

Il était précisé que les habitants devaient, chaque jour, balayer devant leur habitation, « de la façade jusqu'au milieu de la chaussée ».

Il démissionna en 1791, pourchassé, il se réfugia à Florence.

Il légua avec l'Abbé Bourbon de nombreuses terre à la ville de Romainville.

Ils sont inscrits tous les deux au tableau des bienfaiteurs en mairie.

Jean-Alphonse Hersent :   1853-1860

En 1853, la ville comptait plus de 1500 âmes, ce sera Jean-Alphonse HERSENT, maître-plâtrier dans les carrières du château de Romainville, qui pendant 7 ans, fut maire de la commune.

C’est sous son mandat en 1858, pour des raisons de sécurité publique, que l'éclairage public des rues de Romainville fut d'abord assurée au moyen des lampes à huile et ce jusqu'en 1863.

La tournée d’éclairage par perches commençait à l'angle des rues Bara et Husson pour se rendre sur 4 secteurs de la ville, le Bas-Pays, l'avenue Brazza (place Carnot), les Trois Communes et les Grands Champs.

Les quatre allumeurs Romainvillois étaient des employés de la mairie.

En 1900, le nombre de réverbères était de 39 sur toute la ville, auxquels il fallut ajouter 20 lampes à huile installées dans les rues non canalisées.

Ensuite aux prises avec les Romainvillois des bois ( Les Lilas), il prépara le déménagement des écoles du centre, et la construction de la Mairie pour les situer dans le quartier des bois de Romainville (aujourd’hui Les Lilas), ce qui entraîna un fort mécontentement des gens du bourg.

Ce projet fut abandonné lors de la séparation avec Les Lilas.

En 1860, les malades de la commune furent admis, enfin dans les hôpitaux de Paris.

Victor-Francois-Xavier Guerin-Laroche :   1863-1867

Par décret impérial, le 20 décembre 1863, à cette époque, la ville comptait 3862 habitants, Victor-Francois-Xavier GUERIN-LAROCHE, fabricant de cuir à Bagnolet fut élu maire de Romainville.

C'était un représentant de la division de la commune entre urbains et ruraux et un bonapartiste convaincu.

A force de manœuvres il y parvint en 1867, mais la division de la population fut extrême.

Nommé Maire des Lilas, il ne restera en poste que 3 ans, étant incapable d'assumer la dimension de la tâche.

Francois-Emile Genevoix   1867-1884

C'est en 1867, que Francois-Emile GENEVOIX devint maire avec une population qui avait diminué de 1700 âmes, ne laissant que 2140 habitants et une perte de 77 hectares.

Habitant la future commune des Lilas, il fit le choix de rester avec les ruraux, il était directeur de la pharmacie centrale de France.

Ce fut un très bon maire, et resta en poste 17 ans, jusqu'en 1884.

Il eu le courage de réorganiser ce qui restait de Romainville.

Il dut faire construire une école de fille, juste avant la guerre de 1870.

Romainville se trouva sous le feu des Prussiens, il fit alors évacuer la population de Romainville sur Paris.

La paix revenue, il fit dresser les plans de la mairie (celle que nous connaissons) et d'une école de garçons, sur un terrain où était situé le presbytère, vendu par les descendants du châtelain à la commune quelques 30 années auparavant.

Il fit construire la bibliothèque, organisa la caisse des écoles, le secours mutuel prémisse de la sécurité sociale et surtout la pharmacie ou plutôt ce qui deviendra plus tard avec Gaston Roussel, l’industrie pharmaceutique.

Il commença rue de l’église (Carnot) dans des petits appentis et ensuite au Bas-Pays.

Et en 1874, ses deux fils Armand et Victor créeront la société Fumouze Frères et s'implanteront à Romainville route de Noisy aujourd’hui avenue Gaston Roussel.

Puis il fit dégager l'église du cimetière qui l'entourait et fit réaliser une place publique.

Puis ce fut la réfection des rues Abbé Houël et de la montagne (rue Paul de Kock).

Francois-Emile Genevoix fut un excellent maire et Gabriel Husson, dira de lui dans son livre, qu'il fut certainement l'un des meilleurs maires, de l'époque à Romainville.

Gabriel-Nicolas Husson :   1889-1900

En 1889 Gabriel-Nicolas HUSSON, plâtrier à la carrière de Bethisy est déjà conseiller municipal depuis 1881, il devint maire des 2960 habitants.

Il fut avec Émile Genevoix certainement l'un des meilleurs maires entre la Révolution et 1900.

Il fit adopter des dossiers essentiels.

La réorganisation de la caisse des écoles, la distribution gratuite de fournitures scolaires, l’augmentation du nombre de classes dans chacune des écoles, la création de l'association polytechnique donnant des cours gratuits aux adultes, la création d'une société musicale, la création d'un bureau de poste et de télégraphe, l’augmentation du nombre de bornes, et de distribution d'eau potable, l’augmentation du nombre de candélabres éclairés au gaz, la construction d'un égout, l’embauche d'un deuxième cantonnier, la création d'une ligne de tramway, l’ organisation d'un service des enlèvements des ordures ménagères.

Il fit prolonger la rue St Pierre (rue HUSSON) sur 240 mètres, dénommée rue Émile GENEVOIX, il fit réaliser la rue du Progrès (rue de la République).

Le tout, sans augmentation d'impôts !!!! cela ne vous rappelle t'il pas quelqu'un?

C'est lui qui nous laisse son livre remarquable " Histoire de Romainville, des temps antiques à la fin du XIXÈME siècle".

Gabriel Husson ne se représenta pas aux élections municipales et en 1900, le maire qui le remplaça fut Victor-Auguste Cousinet.

Victoire-Auguste Cousinet   1900-1909.

Le maire Victor Auguste COUSINET était un Républicain convaincu et engagé.

Sa première décision fut de rebaptiser l’avenue du Progrès en Avenue de la République.

En 1905 le Maire Cousinet proposa de baptiser la voie appelée jusqu'alors « Chemin de grande communication Numéro 40 de Drancy à Choisy-le-Roi » : avenue Brazza.

Tout le monde s'interrogea, est-ce en référence à la ville du Congo ? Brazzaville, qui fut la capitale ?? Pourquoi un tel nom ?

En réalité il s'agit de Pietro Paolo Savorgnan di Brazzà (Italien), grand explorateur, Républicain, ami de Jules Ferry et de Léon Gambetta.

Les intimités républicaines entre le maire Cousinet et les amis de Brazza (diminutif) firent qu’en fin d’année ‪1905, le boulevard‬ (aujourd’hui Kerautret) pris ce nom.

Il était un explorateur émérite, pacifique et altruiste, il fut affecté d'abord sur le vaisseau Jeanne D'Arc et ensuite sur la frégate Venus pour parcourir l'Afrique du Nord, le Maghreb et le Gabon, et lors de ces voyages, il fut horrifié par la violence des colons.

Il prodigua des liens de réciprocité et d'amitié entre la France et l'Afrique.

Et c’est en 1897 qu’il s’opposa à la décision du ministre des Colonies, de soumettre les territoires au régime de la concession, déjà en vigueur au Congo belge, qui livrait les populations à la cupidité des sociétés capitalistes privées chargées de « mettre en valeur » ce territoire de 650 000 km² composé du Gabon, du Congo et de l’Oubangui-Chari.

En avril 1898, Brazza fut mis à la retraite d’office et décéda en 1905.

Le maire Cousinet accorda le droit d’implanter une usine d’engrais qui broyait les gadoues (boues) des rues de Paris, rendant cet engrais naturel supérieur à la gadoue non-triée pleine de tessons de bouteilles.

Le 9 septembre 1924, le site des Engrais devint la Tiru, usine de broyage des ordures ménagères créée par la ville de Paris, puis à la libération fut nationalisé pour devenir un Syndicat intercommunal ( SYCTOM).

Louis-Victor Dargent   1909-1934

Ce maire fit de nombreuses réalisations comme le début de la réalisation du dispensaire (Centre de santé)

Il commença à mettre en œuvre les colonies de vacances, et prévoyait le développement pour le mandat suivant de plusieurs projets dont l'école Charcot-Barbusse, car de 1929 à 1935, la politique scolaire sera constante, mais faute d'argent et de subventions, la construction sera constamment retardée.

En 1930, il fit érigé le monument aux bienfaiteurs, afin d'honorer et de perpétuer la mémoire des bienfaiteurs de Romainville.

Ce monument est situé à l'angle des rues Gabriel Husson et Émile Genevoix.

Ce lieu est symbolique, car il est au croisement des rues qui portent les noms de deux excellents maires qu'il y eut au XXème siècle.

Il fut construit à la demande de Louise Dory qui demeurait justement, au n°65 de la rue Gabriel-Husson, à l'angle de la rue Émile-Genevoix.

Ce monument fut réalisé en 1935 par Pierre Vaudrey dans un bloc de pierre de 35 tonnes qui provenait d'une carrière près de Saint-Malo.

Le maire Corinne Valls l'a fait restauré à deux reprises en 1998 et en 2008.

En 10 ans de 1921 à 1931, la population Romainvilloise passa de 8087 à 18217 habitants.

La commune bousculée dans l'accompagnement de ces constructions va s'attacher entre 1930 et 1939 à tenter de rattraper une partie des retards en équipements publics.

Mais la crise économique persistante sur la fin des années 1930 se traduira par des dévaluations et le blocage de subventions, et ne permettra pas à Romainville de combler son retard en matière d’équipements publics.

Alphonse Dory 1934- 1935

Se représentant en 1935 lors du scrutin municipal, Alphonse Dory listait un certain nombre de réalisations poursuivies de son prédécesseur qui étaient connotées d'orientations sociales.

Il fut battu par le représentant du groupe ouvriers et paysans (qui devint PCF)

En 1931, la population de Romainville était de 18 217 habitants et en 1938, elle atteignait environ 20 000 habitants.

Pierre Kerautret   1935-1939. 1944-1966

Pierre KERAUTRET était un militant du Pcf du 20ème arrondissement de Paris, et secrétaire général de la Cgt de l'éclairage.

La campagne électorale de 1935, se déroula sur fonds de déficit du budget, de mauvais état des services municipaux et des voiries, de l'insuffisance d'équipements scolaires.

Et ce courant revendicatif l'emporta comme dans les 80 communes du département de la Seine, Romainville appartenant à ce département.

Une première des réalisations inaugurées fut le centre de santé, en 1936, un an après son accession au pouvoir.

En 1939, le groupe scolaire Charcot-Barbusse fut livré mais les quelques 1500 maisons construites aux Grands champs n’avaient ni voiries, ni égouts ni éclairage public, aux Bas Pays il manquait cruellement d’équipements éducatifs nécessaires, ailleurs des écoles maternelles et des jardins d’enfants étaient en déficit.

C'est aussi en cette année 1939, que l'enquête et la déclaration d'intérêt public validées par l'Etat pour le prolongement de la ligne 11 du métro fut abandonnée.

Cette même année 1939, le 4 octobre , Pierre Kerautret fut déchu de son mandat par Pétain.

Il entra dans la Résistance, mais fut arrêté en décembre 1939, emprisonné à Prémol dans l'Isère, Il s'évada en juillet 1944 et arrêté de nouveau par la gestapo, envoyé dans les camps de la mort, il s'échappa lors du bombardement du train qui l'emmenait.

Revenu à Romainville le 25 août 1944, Alphonse Teyssier président du Comité de Libération, lui redonna son mandat.

Avec son équipe, ils fit réélu sans aucun souci.

La période qui va naître de la reconstruction du pays, des conquêtes de la Résistance et du programme du Comité National de Libération, permettra aux communistes pendant cette période, d'assoir leur influence.

En effet, les élus-es feront face aux bilans catastrophiques des années d'occupation, de guerre et de reconstruction nationale extrêmement difficiles.

L'incurie de la Délégation spéciale laissera Romainville sinistrée.

P. Kerautret parlera de faillite, mais les Romainvillois eux, vivaient dans la misère absolue par le manque d'alimentation, les privations, les humiliations, les décès dans les familles et des destructions occasionnées par le bombardement du 18/19 avril 1944.

Et en mai 1947, la rupture fut effective avec le gouvernement, rupture occasionnée par une situation exacerbée de guerre froide, et dès lors, les communistes entrèrent dans une opposition systématique de dénonciation de choix budgétaires des 4ème et 5ème République.

Les élus-es de Romainville emboîteront le pas à cette posture en n'en bougeront plus.

Ainsi va naître ce qui s'appellera le socialisme municipal, ou la banlieue rouge.

En 1964, soit 2 ans avant le départ de Pierre Kerautret, le bilan de l'Ophlm montrait que 38% de la population bénéficiait d'un logement social.

Pierre Kerautret fut un maire plutôt disponible, au contact des Romainvillois, très ancré dans l'idéologie communiste, sa bonhomie fera de lui un maire très apprécié.

Gérard Machelard et Robert Clément

1966-1980 et 1980-1998

En 1966, Pierre Kerautret fut remplacé par Gérard Machelard jusqu'en 1980, il fut celui qui déclarât ne plus vouloir de maisons particulières mais que des immeubles collectifs et qui fit détruire la cité-jardins de la route de Montreuil, pour la remplacer par une barre de 75 mètres de long.

C'est à cette époque que le village de Romainville se transforma pour devenir une ville à dominante sociale.

Mais Gerard Machelard fut contesté et une pétition lancée par ces amis politiques l’obligea à rendre son tablier.

La place revenait à Robert Clement, gendre du Député communiste de Montreuil André Grégoire.

Alors que la désindustrialisation opérait sa malfaisance, que les premiers troubles commençaient dans les cités, sous les mandats de ces deux hommes, il ne fut question dans le droit fil des édiles précédents, de choix de fonctionnement et de construction de logements sociaux.

L’influence des orthodoxes autour de Robert Clément n’y était pas pour rien, jusqu’en 1995.

C’est à cette date que Corinne Valls Maire-adjoint à l’urbanisme fit réaliser des logements en accession.

En 1975, la ville de Romainville comptait 26260 habitants, point culminant, puisqu'en 2017 nous étions 26100.

Mais entre 1975 et 1990, la ville perdit 2000 habitants, signe de besoins non satisfaits.

Corinne VALLS

Corinne Valls   1998-2020

Élue avec ses propres colistiers-ères en 2001, dans une ambiance de guerre froide et/ ou de menaces, d’intimidations et de mensonges qui étaient monnaie courante, elle ne put sortir seule dans l’espace public pendant 7 mois.

Même les autorités préfectorales lui avaient proposées un concours de sécurité.

Confrontée à des luttes intestines dans sa majorité dès 2005, où plusieurs élus-es bloquaient systématiquement les dossiers ANRU de Cachin, elle démissionna en 2007 pour reconstituer une nouvelle équipe.

Elle fut réélue dans une élection partielle haut la main, notamment par le quartier Cachin.

Elle su, là où d'autres ont échoué, réussir la mutation maîtrisée des fonctions du logement social.

La devise de l'époque tenait en quelques mots, « à l'impossible nous étions tenus ».

La mutation de Cachin fut un exemple national du retour à la dignité des locataires.

L’inscription de procédure Oru puis anru de la cité Cachin introduisit un troisième cycle urbain, celui du dégel d’un POS qui n’était plus approprié.

Et qui va permettre à la ville de devenir attractive.

La restructuration des friches urbaines laissées par nombre d’industries notamment des boulangeries industrielles au nombre de 4, de Nokia, dans le centre ville, la résolution de quelques 400 logements indignes et insalubres recensés en 2001, notamment dans les rue Husson et Bara, avec la mise en œuvre de 4 opérations d’amélioration de l’habitat, la renaissance de lieux abandonnés par l’industrie pharmaceutique dans le Bas-Pays, puis l’obtention du métro et du tram vont multiplier les atouts de la ville.

Une ville qui selon ses habitants avait besoin de bouger, un urbanisme dortoir qui avait lui aussi besoin d’être dépoussiéré.

LE PLAN LOCAL D’URBANISME POUR AMÉLIORER L’HABITAT

La transformation du POS en PLU offrira à une population de pouvoir agrandir leur habitat.

La reconstruction de 565 logements détruits de la cité Cachin seront réalisés pour 70% en dehors du périmètre intra-muros de la cité laissant des opportunités foncières pour y construire de l’accession à la propriété, base de mixité sociale.

Malgré l'organisation de rumeurs malodorantes, de fausses informations orales et écrites par ceux la même qui n'avaient jamais été en capacité de comprendre la mal-vie des locataires et de s'engager dans une restructuration importante pour permettre le retour à la dignité, n'empêcheront pas les ateliers au nombre de 150 sur les 4 années de préparation du remodelage de la cité et de parvenir à son terme, avec des architectes-urbanistes, rassemblant 500 Romainvillois.

Ce sera le quatrième cycle d’urbanisation de Romainville!

Le choix fait avec les locataires allait faire l'objet d’un vaste projet de renouvellement urbain à partir de 2007, totalement ouvert sur le centre ville, avec des équipements majeurs comme la médiathèque, le gymnase, la maison de l'enfance, la maison de ressources des retraités, le CMS, un conservatoire de musique rénové et agrandit et une nouvelle place avec des commerces dignes de ce nom, un marché moderne et équilibré.

Une place des commerces qui fut très largement approuvée par les ateliers urbains.

Une vraie mixité ou devait se côtoyer logement social et accession à la propriété, une rue de la Résistance la plus respectée de la ville, car décidée par les habitants eux-mêmes.

Ainsi en l'espace de 10 ans, de 2007 a 2017, le remodelage fut complet et exemplaire, tellement bien réussi qu'il va devenir un des meilleurs sites français restructuré ou les locataires eurent retrouvé toute leur dignité.

Ajoutons que l'activité économique n’était pas été laissée de côté, puisque deux entreprises furent installées dans l'ancienne cuisine centrale, a table citoyen qui débuta en 2012 avec 3 salariés-es et qui emploie, aujourd'hui, une centaine dont la moitié de jeunes embauchés dans le quartier et la ville.

Et la deuxième entreprise les confitures Re-belle qui recueille les fruits et légumes invendus des marchés et de Monoprix réalisant aujourd'hui 800 pots par semaine, qui partit un temps de Romainville, mais va y revenir.

La mise en œuvre en 2009 du PLU libérait un certain nombre de contrainte, mais ne généralisait pas une ouverture à tout.

Les contraintes étaient notamment celles d’un découpage en zone spécifique, le bas pays n’était voué qu’à l’industrie, une partie du Centre au collectif, bref un découpage qui introduisait une non fonctionnalité et le contraire d’une polycentralité.

Ainsi, c'est l'histoire de notre ville qui a façonné son urbanité, si elle veut continuer à vivre, il est nécessaire d'accueillir les nouvelles populations, sans chasser les plus humbles !

Accueillir dans de bonnes conditions, vivre dans de bonnes conditions avec une mixité de population et des services qu'offrent la collectivité toujours plus efficients !

C'est pourquoi nous nous sommes attachés à réussir la transformation du logement social, car il ne doit pas demeurer de différence avec le privé !

L'économie sociale et solidaire prend toute sa place avec un grand nombre d’entreprises, d’associations ancrées dans l'économie sociale et solidaire, c'est le lieu où l'on redessine sans l'altérer l'identité de la ville avec ses nouveaux atouts, c'est un lieu où l'on ose l'innovation !

C'est un lieu où l'on respecte les habitants !

20 ANS D’EFFORTS QUOTIDIENS ENTRE LES GRANDS PROJETS ET LA RECONSTRUCTION DE LA VILLE

Voilà en 20 ans que de travail accompli avec le programme des 55 propositions de 2001, (que l’on appelait un demi- Mitterrand) toutes ont été réalisées avec des bonus dans bien des domaines issu des programmes suivants de 2008, 2014.

En premier lieu, il faut retenir les grands projets qui viennent au bout, le métro avec le prolongement de la ligne 11, une victoire attendue depuis plus de 100 ans et obtenue grâce à la pugnacité de Corinne Valls.

Le tramway, qui devait traverser la ville en 2007, ralentie sur la portion de Noisy, le sera en 2022, la encore grâce à un engagement du maire Vice-Présidente du département aux transports.

Le bus à au niveau de service en site propre reliant Paris à Pavillon sous bois sur la nationale 3 sera réalisé à partir de fin 2019.

Un métro câble (téléphérique) est en cours d’études au STIF.

Respectant la parole donnée aux habitants, un projet d’un peu plus de 3 hectares agrandira la base de loisirs.

Le périmètre de la base de loisirs, a toujours eu depuis le début de sa création en 1992, l’objectif d’ouverture au public, la première tranche des travaux décidée par la Région Île de France prévoit l’aménagement de 3,5 hectares sur 8, limitant considérablement l’aménagement des 50 hectares que comporte le périmètre.

Attendue depuis plus de 20 ans, ce projet écologique et populaire, va permettre l'ouverture de 3,5 hectares d'espaces verts au public tandis qu'il permettra d'observer les trésors de la nature sur des hectares supplémentaires, depuis une passerelle installée sur la canopée des arbres.

Contrairement à ce qui a été affirmé par les thuriféraires du projet qui ne connaissent visiblement rien au sujet bien qu'ils se prétendent experts en tout, par ces prairies ouvertes et ces quelques arbres défrichés, non seulement la biodiversité sera protégée mais mieux, elle va s'enrichir.

Ces 3,5 hectares permettront des espaces de détente, de promenade, d'observation de la nature, de pratiques sportives, représentant à peine 15% de la surface du poumon vert situé sur la commune de Romainville! Autrement dit 85 % de la forêt qui s'est constituée depuis 60 ans, continuera de conserver son aspect sauvage et luxuriant sans que l'homme ne puisse s'immiscer dans son éco-système et le perturber !

Le projet prévoit le maintien de plusieurs hectares en « jungle » qui permettra de conserver la biodiversité.

C'est une opportunité rare de concilier nature et urbanité, de part l'emplacement géographique du site !

De plus, les travaux ont été organisés afin de ne pas gêner la nidification et la reproduction de la biodiversité.

Toute l’action du maire et des élus-es notamment ayant à leur charge l’habitat, à permis que le parcours résidentiel s’installe et les chiffres parlent d’eux mêmes 550 locataires du parc social sur 3500 ont acheté à Romainville, en 10 ans de 2007 à 2019.

Les 2 procédures ANRU celle de Cachin terminée, particulièrement réussie tant en terme de relogement que de renouvellement urbain et l’inscription de Gagarine dans l’ANRU 2 dont la première des constructions fut le pôle enfance ( l’école et la crèche Maryse Bastié) afin de marquer la volonté de la municipalité de ne pas reproduire les erreurs du passé, et d'équiper ce quartier d'espaces et de biens publics manquants.

Ainsi une salle de sport sera construite et un équipement public pour les 16-25 ans.

Le terrain de basket a été refait dans la sapinière, un terrain de boules et des jeux pour enfants sont inscrits dans le projet.

Les premières constructions pour reloger les locataires ont commencé, d’autres vont suivre dans cette année 2019, puis en 2020, les commerces seront redisposés,.

Elle a été ciblée dans l’ANRU 2 en 2021, mais les choses traînent de la part de l’Etat qui a modifié notamment les conditions de relogement des locataires.

Là où l’urbanisme a été retravaillé, il a rendu la fierté et le mieux être aux Romainvillois qui font et qui vivent leur ville.

Fruit d’une longue réflexion depuis longtemps sur le développement de l’agriculture en milieu urbain, sur les circuits courts, sur le bol et la pédagogie alimentaires, et sur l'économie circulaire, le plan local d’urbanisme (PLU) été révisé en 2013 pour autoriser les constructions ou installations à usage agricole (en toiture d’immeuble ou en pleine terre) sur l’ensemble du territoire communal.

Le projet de tour maraîchère verra le jour en 2020, devenue cité maraîchère, elle sera une structure verticale sur plusieurs niveaux avec en rez-de-chaussée un point de vente, un jardin, une serre pédagogiques et un restaurant.

En sous-sol, seront installés une champignonnière et un laboratoire pour la germination des graines.

En étage l’activité maraîchère sera faite hors sol, dans des bacs de culture sur substrat organique.

Le substrat qui sera utilisé a été développé par AgroParisTech et il est testé depuis plusieurs années sur des cultures maraîchères.

Il est composé de produits résiduaires organiques urbains disposés en “lasagne“ (c’est-à-dire en couches superposées) : bois raméal fragmenté (BRF), marc de café mycorhizé, compost de déchets verts.

LA SÉCURITÉ POUR LES BIENS ET LES PERSONNES

En 2001 quand Corinne Valls est devenue maire, elle a créée la garde urbaine qui pendant 8 ans a assuré des missions de sécurité et pédagogie dans les écoles.

Très utile dans la période, leurs compétences étaient devenues trop limitées et c’est en janvier 2009 que la police municipale fut créée qui aujourd’hui compte une trentaine d'agents : chef de service, policiers municipaux organisés en brigades, opérateurs de vidéo-protection, agents de surveillance de la voie publique, assistante administrative, vacataires « points écoles ».

Les missions des policiers municipaux s’étalent de 8h à minuit 7 jours sur 7, celles des opérateurs vidéos de 0 h à minuit, 7jours sur 7.

La Police municipale exécute des missions de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, sécurité, sûreté et salubrité publique.

Elle est chargée d'assurer l'exécution des arrêtés de police du maire et de constater par procès-verbaux les contraventions aux arrêtés municipaux, et aux codes et lois pour lesquels elle a compétence.

Elle assure la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans les lieux exposés à des risques d’agression et de vol.

La sécurité des personnes et des biens, la protection des bâtiments publics et leurs abords,la gestion de l'espace public, la régulation du trafic routier et la sécurité routière, la prévention des actes de terrorisme.

Outil complémentaire à la présence humaine de terrain, la Ville de Romainville a développé un dispositif de vidéo protection pour renforcer la sécurité des personnes et la prévention des atteintes aux biens, à travers, 80 caméras sont disposées sur le territoire, 30 autres vont être installées d’ici peu.

Cet outil se concilie avec l'impératif du respect des libertés publiques et individuelles et est soumis aux déclarations de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés).

L’image des caméras est floutée à l’approche des propriétés privées.

Les images ne peuvent être saisies que sur demande un officier judiciaire.

Un avenant de la convention de coordination a été signé entre la Police Nationale et la Municipalité le 2 juillet 2014 afin de soutenir le partenariat entre l’Etat et la Ville.

Depuis le partenariat entre la police municipale et la police nationale est exemplaire.

Les agents de la police municipale rendent compte immédiatement à tout officier de police judiciaire de la police nationale, de tous crimes, délits ou contraventions dont ils ont connaissance.

Ils adressent sans délai leurs rapports et procès-verbaux simultanément au maire et, par l'intermédiaire des officiers de police judiciaire, au procureur de la République.

Une convention a également été signée avec la RATP afin d'assurer la sécurité des Romainvillois et Romainvilloises dans les transports en commun.

En 2002, la ville avait introduit un Contrat Local de Sécurité (CLS) qui permit de réunir immédiatement toutes les autorités nécessaires au règlement d’un problème ( Éducation Nationale, Justice, Police Nationale, Préfecture).

Cet outil a évolué pour devenir un Contrat Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) qui grâce à un agent à plein temps permet la réactivité nécessaire.

Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) est l’instance de coordination locale du contrat local de sécurité (CLS) ou de la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance (STSPD).

Il réunit, l’ensemble des acteurs prenant part à l’application des politiques de sécurité et de prévention de la délinquance.

Ainsi toutes les autorités judiciaires (tribunal de grande instance, procureur de la République, personnels de santé, Rectorat et Éducation nationale, Police nationale et locale, Préfets etc... ) sont réunis une fois par an minimum afin de faire un bilan de l’année et fixer des objectifs nouveaux.

DES PROJETS ET DES ACTIONS ANCRÉS DANS LE DEVENIR DES HABITANTS-TES ET CELUI DE LA PLANÈTE

Soucieux de réduire les gaz à effets de serre, l’impact carbone, nous avons après plusieurs études à partir des réalisations en Suède et à Barcelone, mis en place la collecte des ordures ménagères par aspiration sur une grande partie du centre ville.

Le résultat fut aussitôt significatif en terme de réduction de pollution, les camions de ramassage ne passant plus dans certaines rues, les conditions d’hygiène améliorées, les ordures ne traînant plus sur la voie publique, sauf quelques mauvais comportements.

Autre domaine où le maire a rendu possible des avancées notoires, c’est la politique de traitement des déchets.

D’abord en s’opposant dès le début en refusant de signer le permis de construire d’un procédé de méthanisation qui était fortement contesté en Europe.

Ensuite en portant l’ambition d’amélioration du tri à travers l’expérimentation de la collecte sélective des déchets alimentaires.

On estime que sur les 3,5 millions de tonnes d’ordures ménagères produites chaque année en Île-de-France, près d’un million de tonnes pourraient être collectées et valorisées.

Trier et collecter les déchets alimentaires est donc un geste important pour réduire notre production de déchets.

C'est pourquoi nous avons lancé en octobre 2017 l'expérimentation d'une collecte des déchets alimentaires.

Cette collecte concerne l'ensemble des ménages des Bas-Pays, les quinze écoles de la commune, la Maison de l'enfance, la crèche multi-accueil Louis-Aubin et, depuis février 2018, le marché du Centre.

Cette collecte a nécessité un fort accompagnement pédagogique pour obtenir non seulement une rigueur de tri mais aussi une qualité de ce dernier.

Mais l’effort a permis de multiplier par 10 le tonnage ramassé en habitat individuel comme en collectif depuis son lancement.

Belle preuve de citoyenneté.

Aujourd’hui il s’agit de généraliser sur l’ensemble du territoire Est-Ensemble

comme les villes volontaires qui l'ont appliqué - Milan, San Francisco, Lorient ou encore Colmar, pour réussir en bout de chaîne, à créer des emplois non-délocalisables, à produire du compost et des énergies renouvelables (électricité, chaleur ou biocarburant).

Et puis se faisant, cette valorisation de ces déchets alimentaires représentent tout de même un tiers des poubelles résiduelles des Français.

C’est donc bien une alternative vertueuse à l'incinération et à la mise en décharge.

Et puis en alternative à la méthanisation nous avons rendu possible la restructuration du site du Syctom afin que que le procédé de séchage naturel des OMR puisse se faire.

Mais les dirigeants du Syndicat ont décidé de repousser l’échéance pour revenir à quoi ?un incinérateur ?

Rappelons que ce procédé doit permettre de réduire d'un tiers les déchets à enfouir, garantissant le cadre de vie des riverains en améliorant les conditions de travail et d’hygiène des personnels et en protégeant la planète.

DES ENGAGEMENTS RESPECTÉS

Une autre réalisation structurelle a vu le jour, encore une fois grâce à la pugnacité de Corinne Valls et des Romainvillois-ses notamment en ‪2000-2001-2002‬, en organisant plusieurs manifestations dont un blocage de l’autoroute A3, pour qu'aboutisse enfin la construction d'une couverture sur l’autoroute , 40 ans après sa construction, où il avait fallu exproprier 400 familles de petits propriétaires et de commerçants.

La ville supportant les coûts d’aménagement du parc Simone Veil.

Après les grands projets, d’autres s’y sont ajoutés, ainsi nous avons transformé 40 kilomètres de voiries, avec un assainissement digne de ce nom, un éclairage public sécuritaire c’est à dire utile pour les piétons et non plus pour les voitures, type de éclairage qui devient de moins en moins énergivore.

Et la où c’était possible nous avons ajouté suspensions fleuries pour faire revenir les abeilles en ville.

Une des dernières voiries refaites en 2018, la rue Alexandre Dumas est équipée de leds et de détecteurs de présence, qui permet de grandes économies et de combattre l’effet de serre.

La transformation de l’éclairage public avec des leds est en cours, comme sur l’avenue du Colonel Fabien et à terme elle sera généralisée sur toute la ville

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Sources

08/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1404972249680791   Romainville, une ville d'histoire.   8 janvier, 08:45 · 

10/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1407124332798916   Romainville, une ville d'histoire.   10 janvier, 09:02 · 

13/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1410418845802798   Romainville, une ville d'histoire.   13 janvier, 08:41 · 

16/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1413552062156143   Romainville, une ville d'histoire.   16 janvier, 08:44 · 

20/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1417137905130892   Romainville, une ville d'histoire.   20 janvier, 07:40 · 

25/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1421897317988284   Romainville, une ville d'histoire.   25 janvier, 19:03 · 

22/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1418805188297497?__tn__=K-R   Romainville, une ville d'histoire.   22 janvier, 08:02 · 

27/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1423316674513015   Romainville, une ville d'histoire.   27 janvier, 12:30 · 

29/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1424808131030536?__tn__=K-R   Romainville, une ville d'histoire.   29 janvier, 08:02 · 

31/01/2020   https://www.facebook.com/jchamp98/posts/1426589737519042   Romainville, une ville d'histoire.

Suite

1/DES MOYENS POUR L’ÉDUCATION

2/SANTÉ ON SORT DU ROUGE

3/UNE PETITE ENFANCE MIEUX CONSIDÉRÉE

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