Alfred GENDRE - soldat de 1917
°1897 +1917
cimetière: carré militaire C11
Alfred Célestin GENDRE - soldat de 14-18 °1897 +1917
Alfred est le troisième d'une fratrie de cinq enfants.
Il habite chez ses parents au 4 villa des Bruyères, aux Lilas.
Il et elle sont coutelier et employée de maison.
Lui-même est employé, ses frères et sœurs sont polisseurs, manutentionnaire et gardien de la paix.
Alfred n'a que 19 ans quand il arrive à Verdun, avec ses compagnons de la classe "1917".
La longue et impitoyable bataille de Verdun vient de s'achever, après 10 mois (300 jours et 300 nuits).
Elle est la plus meurtrière de toute la Première Guerre mondiale.
Déclarée en septembre 1914, elle se transforme, dès 1915, en guerre de tranchées.
En 1916, une guerre de position s'engage.
Enlisés dans le conflit, sous l'impulsion du Général Falkenhayn, les Allemands décident d'attaquer la ville de Verdun le 21 février.
C'est un pilonnage de près d'1 million d'obus qui s'abat sur les tranchées françaises, pendant plus de 8 heures.
Pourtant en fin de journée, l'Armée française tient bon.
Les Français organisent la riposte.
Ils mettent en place une liaison entre Bar-le-Duc et Verdun appelée la "Voie Sacrée".
Celle-ci permet d'approvisionner le front en matériel et nourriture et d'assurer la relève des soldats.
L'apport de troupes nouvelles permettra de repousser l'assaut allemand.
Pour maintenir cette résistance, l'Etat-major, connu pour ses stratégies défensives,
organise un système de rotation des soldats au front, alors que du côté allemand, les mêmes hommes restent mobilisés.
La bataille dure du 21 février au 19 décembre 1916, soit 10 mois de combats intenses.
Durant les seuls six premiers jours, 25.000 soldats français trouvèrent la mort
Plus de 50 millions d'obus sont tirés des 2 côtés du front.
9 villages sont complètement rasés par les obus.
Le bilan final est tragique, avec 700.000 victimes (306.000 tués et disparus et environ 400.000 blessés),
et des pertes quasiment identiques dans les deux armées adverses.
Mais, si l'on considère la bataille de Verdun comme terminée, force est de constater que les engagements partiels, les offensives limitées se prolongent en 1917 et qu'on meurt encore à Verdun cette année-là .
Le 21 janvier 1917, les Allemands attaquent au nord du Bois des Caures, là-même où ils avaient cherché à passer en force en vain, 11 mois auparavant.
Ils sont arrêtés une fois de plus, mais non sans perte des deux côtés.
Alfred Gendre est de ceux-là.
Il meurt au combat le 21 janvier 1917.
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Cette bataille franco-allemande a été en définitive non seulement une bataille importante,
mais bien la bataille de la France, puisque près des 2/3 de l'armée française ont combattu à Verdun.
De ce fait, elle est devenue, dans la conscience nationale, le symbole de la Grande Guerre qu'elle résume.