202303   -   AVILOIL  &  UNIL-OPAL   -   Racines du 93

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Un DINOSAURE aux LILAS, depuis PLUS de 100 ans

Au n°10 bd du général Leclerc, deux fois par semaine, les semi-remorques, venus de Saumur, viennent approvisionner le stock  d'UNIL OPAL. De là, l'entreprise redistribue ses précieuses huiles sur toute l'Ile de France.  "Nous sommes des dinosaures", nous déclare Emmanuel THIL, président depuis 35 ans de cette entreprise, lilasienne depuis 1922. Son entreprise emploie encore 17 personnes dans un secteur qui a subi bien des transformations. 

AVILOIL, la création d'Anatol VILLAIN

A ses tout débuts en 1922, elle s'appelait AVILOIL, anagramme tiré du nom de son créateur Anatol VILLAIN. C'est en 1922 que ce commercial crée son entreprise, en un lieu qui s'appelait encore la rue de l'Aviation. On est là aux Lilas, en pleine "zone non aedificandi", cette langue de terrain de 250 mètres, en théorie inconstructible mais dans les faits construite et habitée, avec la complaisance des autorités. Aujourd'hui, on situerait son établissement tout près de la porte des Lilas, là où les voitures prennent l'entrée du périphérique intérieur. Anatol est originaire de la Vienne; il vend ses lubrifiants aux petits industriels qui ont des machines à faire tourner, notamment les lavoirs. C'est ainsi qu'il rencontre sa seconde épouse, Henriette GUILLOT. "Son patron ne croit pas en l'avenir de l'automobile? Lui, si !" se souvient aujourd'hui son petit-fils, Jacques VILLAIN-GUILLOT.  Anatol décide de se lancer et démarre son garage à l'enseigne de Citroën. Puis, très vite, il passe de la préparation à la commercialisation d'huiles pour automobiles. A cette époque, on devait effectuer deux fois par an une vidange complète de son véhicule. L'histoire industrielle se poursuit avec des agrandissements rue de l'Aviation, du n°2 aux 6, 7, 7bis, 8,10,12,14. Mais c'était sans compter la volonté parisienne, en 1930, de prendre possession de la zone, afin d'y constituer une ceinture verte, laquelle deviendra surtout un boulevard dit périphérique. Les parcelles sont identifiées par une campagne de photographies, en 1942, témoignages d'une époque révolue. La décision d'expropriation par la ville de Paris intervient en avril 1945.  La procédure traine et ce n'est qu'en décembre 1966 que le tronçon du périph de la porte des Lilas est finalement inauguré. Entretemps AVILOIL a déménagé en 1963, sur un terrain acheté bd du Général Leclerc, aux Lilas. 

UNIL-OPAL, l'un des derniers INDÉPENDANTS

Le fils Georges VILLAIN-GUILLOT prend la succession de son père Anatol, après son décès en 1953. Le marché des lubrifiants est alors stable. Apparus en 1900 avec le développement de l'automobile, les produits sont de simples mélanges, résultats de l'extraction du suif au cours du raffinage du pétrole. La commercialisation des huiles multigrades, efficaces dans des plages de températures plus larges, grâce à leurs additifs spécifiques, n'interviendra que bien plus tard. Dans les années 1980, la production se concentre autour de deux pôles: les pétroliers et les indépendants. Les majors rachètent à tout va et le nombre d'adhérents à la Chambre syndicale des indépendants passe de 600 autrefois à 30 de nos jours. AVILOIL est racheté en 1980 et finit par intégrer le groupe UNIL-OPAL, dont elle devient filiale en 2016. Aujourd'hui les huiles du groupe sont produites à Saumur, pour toute la France. Le marché national est en baisse régulière, avec des besoins pour la fabrication d'automobiles neuves déplacés en Europe de l'Est. Mais UNIL-OPAL tient bon, satisfaisant des besoins en entretien courant stables, vers une clientèle des secteurs travaux publics, espaces verts et collectivités locales. Ceux là auront toujours besoin d'entretenir leurs engins motorisés. Et même les véhicules électriques nécessiteront toujours des lubrifiants. 

Des LILAS aux LILAS, en passant par PARIS

L'aventure industrielle se poursuit donc. Commencée aux Lilas en 1922 dans ce qu'on appelait alors "la Zone", poursuivie au même endroit malgré l'annexion par la ville de Paris en 1930, déplacée aux Lilas suite à l'expropriation de 1945-63, elle se poursuit aujourd'hui encore, au sein de notre cité. C'est le dernier et discret bastion d'une industrie dont la plupart des Lilasiens ignorent l'existence. Si ce n'est l'enseigne AVILOIL toujours accrochée au fronton du 10 bd du Général Leclerc de Hautecloque, à deux pas du métro Serge Gainsbourg et du Centre culturel Louise Michel. 

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