202501 - Le NOM des RUES 1 -  racines du 93 - généalogie & histoire locale

1ère partie >>   2ème partie  >>  3ème partie

fb1   La Rue BERNARD d'aujourd'hui était déjà tracée en 1780, faisant partie des sentiers du haut-bois rayonnant autour du rond-point du Garde-Chasse. Elle prit le nom d'avenue André BERNARD (1790-1858) après le 4 mars 1825, il y a 200 ans. C'est à cette date que cet agent de change parisien (1790-1858) fit l'acquisition de toutes les propriétés du Comte de LIVRY sur le plateau : 19 hectares, de la mare des Bruyères (Bagnolet, Belleville) au bois de Bouleaux (Romainville, Pantin), ainsi que d'une maison et d'un parc donnant sur le rond-point (espace d'Anglemont actuel). L'ensemble couvrait 1,5 fois les Lilas actuels (1,9 km² vs 1.26 km²)!  Il lui en coûta tout de même 100.000 Francs, pour en devenir propriétaire. Notable, il devint Conseiller municipal de Romainville en 1830, puis maire de cette ville en 1836-1838, avant la création de celle des Lilas. En 1850, 25 ans après son achat, il revendit le tout au comte Lambin d'ANGLEMONT, c'était il  y a 175 ans.

• • Q2   rue BERNARD     °1790 +1858   Arbre   Arbre bienf     sur la Carte 29742   huret p23 24 46 58 103 105 165 188 308   voie=avant 1780  nom=1825

fb2   La Rue MEISSONNIER, ouverte en 1853, doit son nom à Louis Sixte MEISSONNIER (1813-1862). Au nord de notre cité d'aujourd'hui, en bas du Bois de bouleaux, il initia un projet de lotissement sur des terrains qui, en bonne partie, dépendaient encore de Pantin. Grâce à un prêt substantiel de la Caisse d'Épargne et de Prévoyance de Paris dont il était l'un des cadres, il put acquérir les terrains de son futur village de l'Avenir (le premier du nom). Cela se fit sous la forme d'une "Société de prévoyance et d'acquisition d'immeubles L'Avenir", puis d'une "Association d'Épargne Immobilière du Bois". Les lots furent attribués par tirage au sort. Démarrée en 1850, l'opération se clôturera en janvier 1863, avec la liquidation et le partage de l'association. En tant que promoteur habitant le hameau, Louis MEISSONNIER (1813-1862) eut droit à son nom de rue. Propriétaire le plus imposé, il fit partie des plus ardents indépendantistes pro-lilasiens, leur chef-lieu pantinois se trouvant beaucoup trop loin, par-delà les bois, les carrières et les champs.

• • Q2   rue MEISSONNIER     °1813 +1862   Arbre     sur la Carte 30301   huret p64 116 117 122  nom=1850

fb3   Évoquons à présent la Rue et la Villa CHASSAGNOLLE ainsi que la Rue JULES DAVID, aux origines étroitement liées. Augustin Amable Napoléon CHASSAGNOLLE (1813-1881), avocat et propriétaire parisien, fut à l'origine du lotissement de l'ancien Parc des Bruyères dont il fit l'acquisition vers 1880. Son nom, ainsi que celui de son neveu Jacques Louis Jules DAVID (1829-1886), petit fils du peintre David, dont il fit son fils adoptif et associé, ont été donnés à plusieurs voies le traversant. Ils ont été conservés lorsque elles sont passées sous statut communal, par accord entre la mairie et Léonie DE NEUFFORGE, veuve DAVID. Plus au sud, le lotissement s'étendait jusqu'à Bagnolet. La rue Chassagnolle s'y poursuivait, avant d'être rebaptisée rue Jean Baptiste Clément. Elle y croisait la rue Louis David encore existante aujourd'hui.

• • Q4   rue & villa CHASSAGNOLLE     °1813 +1881   Arbre     sur la Carte 28729     sur la Carte 28351   histoire   huret   nom=17/12/1888

  • Q4   rue JULES DAVID     °1829 +1886   Arbre     sur la Carte 28729  histoire   huret   nom=18/12/1888

fb4   La Villa EVE Hubert porte ce nom depuis le début du 20ème siècle. Le nom de EVE vient d'une vieille famille locale, attestée depuis 1635 grâce à Pierre HÈVRE, menuisier. A partir de 1700 , l'écriture du patronyme familial évolue pour s'écrire dorénavant HEVRE, HEVE, EUVE ou EVE.  En 1829, suite à son mariage avec Juliette GRAINDORGE -une autre vieille famille du plateau- le jeune Charles Hubert EVE (1807-1881) acquiert de nombreuses parcelles sur Bagnolet. Il poursuit ainsi la tradition de ses ancêtres cultivateurs et vignerons. Lui se spécialise dans les vergers à pêches. Prenant exemple sur les murs à pêches montreuillois, il développe sa propre technique de culture. Cela  lui vaut, en 1853, le 2ème prix de la Société impériale d'horticulture. Ses deux enfants poursuivent ses cultures notamment sur les parcelles du nord, devenues territoires lilasiens en 1867. Le fils, Henry Charles Marie Hubert EVE, deviendra conseiller municipal de Romainville de 1881 à 1888. Père et fils étant disparus à quelques années d'intervalle (1881 & 1889), leurs héritiers obtiendront qu'une voie des Lilas conserve leur nom, dans le secteur du parc des Bruyères, à l'emplacement de leurs anciennes exploitations.

• • Q4   villa EVE HUBERT     °1807 +1881   Arbre     sur la Carte 29750   histoire   huret   huret p61   nom>1900 

fb5   Passage Félix HOUDART. En 1870, deux souches familiales implantées de longue date à Belleville, à Bagnolet et à Montreuil se réunissaient: les jeunes Félix HOUDART et Louise ROUSSEAU se mariaient. Leurs aïeux étaient cultivateurs, jardiniers fleuristes ou horticulteurs. Seuls les larcins du beau-père faisaient tache, avec un séjour forcé à Cayenne, sur les Îles-du-Salut. Le couple allait rapidement faire prospérer son héritage terrien. Félix introduisit la culture des rosiers forcés dans la région. Et il perfectionna celle des arbres fruitiers. En 1909, le mérite agricole vint reconnaître ces mérites. Pour les Lilas plus spécifiquement, le cadastre de 1886 révèle qu'ils possédaient de vastes chais pour élever le vin de nos côteaux dans leurs barriques et tonneaux. C'était à l'entrée de la ville, au 48-50 rue de Paris, derrière les actuelles Société Générale et Pharmacie des familles. Au sud de la commune, le passage Félix HOUDART rappelle le rôle économique de ce propriétaire exploitant viticole de la seconde moitié du 19ème siècle (1846-1919). Large de seulement 1.90m, il relie le 36-38 rue de Romainville au 121-123 rue de Noisy.

• • Q5   passage FELIX HOUDART     °1846 +1919   Arbre     sur la Carte 30857   histoire  huret p61   nom=1886 

fb6   Avenue Louis DUMONT.  Louis DUMONT (1866-1930) était un commerçant actif des Lilas, avec ses Caves ménagères du 150 rue de Paris et du 146 rue de Noisy. Dans les années 1920, il acheta des terrains dans le quartier des Sentes, pour y créer un lotissement de petits pavillons, en prolongement de la toute nouvelle Cité-Jardins. Son slogan pour les vendre: "Plus beaux que la Suisse, plus sains que les Pyrénées, tels sont Les Lilas". Éternel opposant d'Eugène Decros aux élections municipales, il disait "les oies vont par bandes mais l'aigle est toujours seul". L'aigle, c'était lui. Quant aux "oies", elles continuaient de tenir le Capitole ; et c'est pour s'en venger que, dans son lotissement, il baptisa un de ses chemins "Sente de l'Aigle" et un autre "Sente des Oies", se réservant au milieu une "avenue" à son nom (large de 1,90m !) . Finalement, il fut élu, mais sur la liste d'Eugène Decros, parmi les "oies". Aujourd'hui, la charmante avenue Louis DUMONT a résisté au programme immobilier des années 1970', dans le quartier des Sentes. Elle débouche sur l'esplanade du métro Serge Gainsbourg, à côté du restaurant Kim Yang 2. 

• • Q6   av LOUIS DUMONT   °1866 +1930   arbre Dumont-Brouart   sur la Carte 30219   sur la Carte 134832   patrim93   huret p29 66 161 229 269 270 312   voie=1920'