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202401  A LIRE  -  l'ÉGLISE Notre Dame du Rosaire  -  racines du 93

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l'ÉGLISE NOTRE-DAME du ROSAIRE aux Lilas

La chapelle des origines

En 1848, après la vente par lotissements du "Bois de Romainville", 

les acquéreurs manifestent très tôt le désir d’avoir un lieu de culte bien à eux, 

jugeant l’église de Romainville -à 2 km- trop éloignée de leurs habitations.  

Ils obtiennent la construction en 1853 de la chapelle Saint-Louis du Bois, 

érigée à l'angle de la rue du Tapis Vert et de la rue Meissonnier. 

C’était une petite construction toute simple. 

Puis, suite à la création de la commune en 1867, les nouveaux Lilasiens réclament celle d'une paroisse,  

indépendante de celle de Saint-Germain de Romainville. 

Leur réclamation du 23 avril 1868 est satisfaite par décret impérial du 24 février 1869. 

L’abbé Joseph Boyer, d'abord aumônier, sera nommé Curé de la nouvelle Paroisse, un an après. 

Jugeant le lieu de culte trop petit, le jeune curé en recherche un nouveau. 

C'est chose faite le 17 décembre 1868. 

Il prend en location l'ancienne salle de théâtre Weymiller, située rue de Paris, 

derrière le nouvel accès par ascenseur du métro d'aujourd'hui. 

A l'issue de gros travaux d'aménagement, le service peut démarrer le 23 janvier 1870 

à l'occasion du baptême solennel de la cloche "Caroline", du nom de l'épouse du conseiller municipal Henrion, 

le maire Guerin-Delaroche étant parrain. 

Un provisoire qui dure plus de 120 ans

En 1887 l'état de délabrement et la fin du bail en décembre incitent le nouvel abbé Teulet et les conseillers municipaux à envisager un nouveau lieu. 

Pour arranger les choses, un orage de grêle détruit la toiture en août. 

Pas assez d'argent pour réparer, mais pas de subvention municipale non plus, l'heure étant à la laïcité.  

L'abbé propose d'abandonner le bâtiment Weymiller et d'acquérir 1800 m2, derrière le cabaret de la Poule Russe et le lavoir, propriété des Turpigny de Bouffé. 

Le financement provient pour une partie de la fabrique et pour une autre de souscriptions, quêtes et offrandes. 

La nouvelle église est très hâtivement bâtie au 26 rue de l'Avenir (rue Jean Moulin aujourd'hui) 

et le culte peut être célébré dès le 7 décembre 1887. 

Elle est consacrée par l'archidiacre de Saint-Denis le 15 janvier suivant, avant même d'être totalement achevée. 

La cloche Marie-Simonne est baptisée en 1911.

Inscrit dans le programme de la ZAC du centre-ville, à l'angle des rues de Paris et Jean Moulin, 

le projet d'une nouvelle église ne prévoyait ni parvis, ni jardin 

et son ouverture sur la rue de Paris l'exposait à de fortes nuisances sonores.  

En 2002, la nouvelle municipalité lance une étude technique  de restauration de l'église existante, eu égard à l'attachement de nombreux Lilasiens. 

Option vite abandonnée, compte tenu de l'état de délabrement de l'édifice, une réhabilitation s'avérant aussi couteuse qu'une reconstruction.   

Le ciel tombe sur la tête des paroissiens (ou presque) 

En novembre 2006, une partie du plafond s'effondre, heureusement sans blesser personne, car en dehors de l'heure des offices. 

Une sécurisation immédiate est mise en place, avec des filets de protection, évitant d'éventuelles chutes de vitrages sur la tête des paroissiens. 

Le coût de remise en conformité de l'édifice, conçu à l'origine pour 20 ans, est jugé excessif. 

La construction d'une nouvelle église est alors décidée. 

Ce sera sur le même site, à côté de l'ancienne, mieux intégrée dans un quartier en pleine transformation urbaine. 

Datant d'avant la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l'Etat, le financement du bâtiment principal est à la charge de la ville. 

L'aménagement intérieur et le centre pastoral restent à la charge du Diocèse (les chantiers du Cardinal), 

soutenu par les dons des fidèles. 

Quatre cabinets d'architectes sont retenus, parmi les quarante-deux  ayant postulé au concours lancé en juin 2005.  

Mais aucun n'enthousiasme vraiment, ni les élus, ni le jury mixte Ville-Évêché, ni les habitants. 

Il faut donc les faire retravailler pour qu'ils évoluent vers un projet remodelé, nettement mieux adapté aux attentes des citoyens consultés.  

Une série d'une douzaine de questions a donc été adressée aux 4 cabinets restant en course. 

Le choix se porte finalement le 1er février 2006, sur le cabinet ENIA de Montreuil 

(Chazelle-Nouvellet-Pallubicki-Piechaczyk), 

associé à l'architecte Mauro Galantino, déjà à l'origine de deux églises à Milan en 2001 et à Modène en 2003.   

Le coup de foudre pour la nouvelle église

Juste avant le début des travaux, le 13 mai 2009,  l'église est frappée par la foudre, 

qui éventre le clocher d'une fissure de 30 cm de large et de 2 m de long.  

La réalisation du projet de nouvelle église va alors s'articuler en plusieurs phases : 

1°) démolition de l'ancien presbytère et construction de la nouvelle église sur le même emplacement, y compris sur la cour arrière; 

1ère pierre posée le 21 juin 2009.  

La consécration a lieu le 30 janvier 2011, en présence du père Benoist qui finit son ministère aux Lilas 

(il quitte la paroisse en avril de la même année, au bout de 13 ans de ministère, pour migrer au Raincy). 

Les clés de la nouvelle église sont remises symboliquement à l'évêque de Saint Denis. 

L'ancienne et la nouvelle église se côtoieront le temps de la construction, 

justifiant pour un temps notre appellation de "les Lilas-les 2 églises" !   

2°) une fois le nouvel édifice achevé, démolition de l’actuelle église. Elle disparait en novembre 2011  

3°) construction du centre paroissial et aménagement du parvis, à l'emplacement de l'ancienne église.  

Un campanile et 430 kg de cloches, pour 23.000 Lilasiens

Pour finir, le Campanile est achevé en mars 2013. 

En juillet, les cloches, bénies depuis janvier 2013, sont accrochées tout en haut du Campanile : 

l'ancêtre de 1870, Marie-Simonne, survivante de la précédente église, 100 kg, restaurée après 15 ans de silence;  

Jean‑Paul, 135 kg, en hommage au pape Jean-Paul II; 

et Jeanne 195 kg, du nom de Jeanne Chardin, fondatrice du patronage du 25 rue du Coq Français et dont la vente a permis la réalisation du centre pastoral. 

Le nouveau centre paroissial est inauguré à la Noël 2013. 

Au final, avec Notre-Dame-du-Rosaire, les paroissiens lilasiens disposent aujourd'hui d'une église de 800 m², 

accolée à un centre paroissial de 620 m² et un campanile de 23 m de haut .  

Les vitraux et panneaux en verre sont du maitre-verrier Didier Sancey à Chartres, 

la statue surplombant l'autel est de Claude Abeille. 

Le père Benoist, encore ému d’avoir participé à la concrétisation de ce projet, en disait 

"C’est une aventure humaine et spirituelle extraordinaire qui aura marqué ma vie, 

grâce à la collaboration de la Mairie des Lilas et de son maire Daniel Guiraud, 

ainsi que des architectes, ouvriers et paroissiens".  

Il se félicitait de la grande confiance mutuelle établie au travers de rapports cordiaux et respectueux. 

Il était convaincu que "Au delà des convictions de chacun, entrer dans une église, c’est un expérience unique".