1. "1000 piscines", une planification réussie
Une soucoupe volante aux Lilas! Un ovni aux Sentes! Un igloo orange surgi d'on ne sait où. Que n'a t'on pas dit à l'arrivée de notre piscine municipale, devenue depuis un élément essentiel de notre patrimoine urbain. Son histoire remonte aux JO de Mexico en 1968, quand l'équipe de France de natation ne revient qu'avec une maigre médaille (de bronze / Alain Mosconi 400m nage libre).
Puis survient, à l'été 1969, une série de noyades d'enfants ne sachant pas nager: 19 dans une colo sur les bords de la Loire près d'Angers et 14 dans le naufrage d'un bateau promenade sur le Lac Léman. Le président Pompidou intime alors à son secrétaire d'Etat, Joseph Comiti, de ré-apprendre à nager aux Français, afin que tout un chacun se réconcilie avec l'élément liquide. Un concours d'architectes est lancé: ce sera l'opération "1000 piscines".
2. Une Tournesol chez nous
Bernard Schoeller remporte le 1er prix du concours des 1000 piscines, avec un projet d'une grande simplicité. 183 piscines de son modèle seront construites dans l'hexagone. Aux Lilas, la décision est prise en 1971 d'acquérir l'ancien terrain des tramways, derrière le dépôt Floréal. L'achat se concrétise deux ans après, dans un projet intégrant également un gymnase, une salle d'arme et une de lutte. Sitôt le dossier accepté par la préfecture, la subvention de 50% acquise, les travaux peuvent commencer début 1976. L'ensemble est inauguré en décembre de la même année. On baptise la piscine du nom de Raymond Mulinghausen, champion de plongeon (6 titres au tremplin, 14 en haut-vol) et athlète absolu. Malheureusement, cinq ans plus tard, un incendie dans la nuit du 30 au 31 octobre 1981 vient la ravager. On utilise opportunément les éléments abandonnés de la coupole de Contes (Alpes Maritimes). Leur recyclage permet de réduire le budget de moitié, pour une piscine entièrement remise à neuf, en à peine 6 mois.
3. Les Lilas à l'heure des JO
"Ce qu'il y a de bien, avec les enfants des Lilas, c'est qu'ils savent tous nager" dit on dans les colos d'été où ils passent leurs vacances. Résultat certainement à mettre à l'actif des créneaux horaires dédiés à tous les scolaires. Le département de Seine-St-Denis vise le même objectif, avec aujourd'hui un enfant sur deux ne sachant pas nager à son entrée en 6ème. Récupérer les bassins démontables de natation à l'issue des J.O. de 2024 y participera.
Hasard de l'histoire, 100 ans plus tôt, nous avons déjà accueilli la natation Olympiques aux Lilas.. ou presque. C'était en voisin, aux jeux de 1924, au stade nautique des Tourelles, Porte des Lilas. Johnny Weissmuller y pulvérisait les records, avec trois médailles d'or et une de bronze. N'ayant jamais perdu une seule course en compétition, il avait vraiment le profil pour interpréter Tarzan-l'homme singe au cinéma, dans une douzaine de films. Autre hasard, l'architecte de la piscine des Tourelles n'était autre que Louis Bévière, l'auteur aux Lilas de la Salle des Fêtes, des écoles Waldeck Rousseau et Romain Rolland, du Gymnase Liberté. Et c'est encore un architecte des Lilas, Roger Taillibert (auteur du Lycée Paul Robert) qui en assurera la réfection en 1986.
4. Tous à l'eau
La plupart des marins ne savaient pas nager, au temps de la marine à voile. Pas question, pour le capitaine, de faire demi-tour pour retrouver celui passé par dessus bord. Il faut attendre 1774 pour que l'apprentissage de la nage soit inscrit aux cours des élèves officiers. Le terme "natation" apparaît pour la 1ère fois en 1785, avec une école de nage sur un bassin flottant quai de la Tournelle, à Paris 5. Peu à peu, les grandes villes se dotent de piscines publiques, intégrant une partie de bains-douches. Dans l'euphorie de l'après-guerre, les "années folles" en verront éclore une vingtaine.
En 1924, naît la première piscine conçue uniquement pour la natation et le jeu (les Tourelles), scindant définitivement la notion d'hygiène de celle de plaisir. Dans les années 1970, les 183 piscines Tournesol en forme de soucoupe volante marqueront des milliers d'écoliers qui n'y avaient pas accès jusque là. L'architecte Bernard Schoeller, disparu le 5 avril dernier, dira avec bienveillance "Chaque fois que je vais dans une piscine Tournesol et que je vois les marmots qui pataugent là-dedans, je suis ravi en me disant que c'est gagné".
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ALLER plus LOIN
Article complet dans les Histoires de Racines du 93
Article résumé en page 27 de l'InfosLilas de novembre 2020 et sur calameo
sur le facebook de "Racines du 93" = opération tournesol: FB1 FB2 FB3 FB4 FB5
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sur la Carte: piscine Mulinghausen des Lilas
sur la Carte: toutes les Tournesols de France encore répertoriée (x96)
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Bernard Schoeller, l'achitecte des Tournesols 1929° +2020 son arbre familial
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