202409  -  Le Gymnase de BÉVIÈRE - racines du 93 - généalogie & histoire locale & familiale

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La renaissance du Gymnase Liberté aux Lilas

Après deux ans de travaux, le Gymnase du 30 bd de la Liberté rouvre ses portes pour cette rentrée scolaire 2024. Avec des espaces réaménagés et une isolation thermique renforcée, en conformité avec les nouvelles règles et à l'écoute des attentes de son public, il rend à la ville et  à ses jeunes un espace que n'auraient renié ni les 1ers utilisateurs de 1931, ni les visiteurs des journées d'inauguration de mars-avril 1935.

Le Gymnase Mahsa AMINI

Au 30 du boulevard de la Liberté, l'ancienne Salle scolaire d'éducation physique s'appellera désormais "Gymnase Mahsa AMINI", du nom de cette courageuse jeune femme de 22 ans, ayant péri à Téhéran sous les coups des gardiens de la morale. Tout ça pour avoir laissé dépasser quelques boucles de son foulard. C'était il y a deux ans, presque jour pour jour.

 Léopold BÉVIÈRE, l'architecte oublié des Lilas

On doit ce bâtiment à l'architecte  Léopold BÉVIÈRE. La ville des Lilas lui a du reste confié l'édification de la plupart de ses bâtiments communaux des débuts du XXème siècle : 1°) le théâtre du Garde-Chasse qu'on appelait simplement Salle-des-Fêtes à l'époque  2°) l'école pour garçons qui lui est accolée rue Waldeck Rousseau, ces deux bâtiments étant tous deux issus du même projet réalisé en 1903-1904  3°) l'école pour filles et l'école maternelle de la rue Romain Rolland ainsi que le gymnase du bd de la Liberté en 1931.

Une carrière d'Architecte bien remplie

Né en 1864, dans le Nord (Fourmies), le jeune BÉVIÈRE est un pur produit de l'école républicaine. Ses parents étaient depuis plusieurs générations  menuisiers par son père, scieurs de long ou tisseurs par sa mère. Monté à Paris à l'École des Beaux Arts, grâce à une bourse du département, il est diplômé en 1891, avant de se lancer dans la carrière d'architecte. Comme ses confrères à leurs débuts, il doit concourir plusieurs fois avant d'emporter un 1er prix et une commande. Après les Lilas et son théâtre en en 1904 , c'est le Pré-Saint-Gervais et l'école Anatole France en 1906. Puis viennent les restaurations du Théâtre de Versailles et du Musée Carnavalet, ainsi que l'aménagement de façades du Champs de Mars en 1910-1920. La ville de Puteaux lui confie son théâtre en 1910, dans un style qui rappelle celui de notre Salle des Fêtes. Démarré en 1913, il n’ouvrira ses portes qu’en 1921, après la 1ère Guerre mondiale. A Paris, on lui doit l'accès monumental aux Arènes de Lutèce, aménagé en 1921-25.  Sur la butte Montmartre, il reprend le flambeau de son 1er concepteur en 1922-32, en finissant d'habiller de jardins et d'escaliers  la colline de l'actuel Square-Louise-Michel. Plus proche de chez nous à Paris 19, il conçoit la Piscine des Tourelles en utilisant le béton, 1ère mondiale dans ce type d'édifice. Johnny Weissmuller y sera la vedette des Jeux Olympiques de Paris 1924, il y a exactement 100 ans. Rencontre de deux génies : ce sera Roger Taillibert, également architecte du Lycée Paul Robert aux Lilas, qui donnera une seconde jeunesse à ce stade nautique en 1989.

Un Gymnase inspiré

Pour la façade de notre gymnase, BÉVIÈRE s'est inspiré des colonnades de la Grèce antique, les associant à de vastes fenêtres, de nouveau dans le style du Grand Trianon de Versailles, comme pour sa Salle-des-Fêtes. L'inspiration architecturale est historique mais les matériaux sont bien de l'époque industrielle : brique en façade et béton pour les menuiseries (prévues à l'origine métalliques et très fines). Une porte au fond de la cour d'école permettait aux élèves "d'aller au sport" directement par un escalier. Pour l'anecdote, en levant le regard vers le fronton de l'édifice, on découvrira, tout en haut, le blason non-officiel de notre ville. En couleurs inversées, c'est le frère jumeau de celui au coin de l'école Romain Rolland.

L'architecture en héritage

En parallèle de tous les projets dont il aura remporté les concours, Léopold BÉVIÈRE aura exercé à Paris successivement en tant qu'architecte indépendant, inspecteur des travaux publics et d'architecture, inspecteur des parcs et jardins. Aux Lilas, il fut nommé architecte municipal dès 1907.  Le Gymnase des Lilas sera sa dernière réalisation majeure, avant son décès en 1935. Son fils, Jean Louis BÉVIÈRE également architecte, prendra aussitôt sa suite aux Lilas, jusqu'à sa retraite en 1962.

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