Charles Sandoz (1889-1968)
Charles en 1960 Léon et Blanche à leurs Noces d'Or en 1950
Mon grand-père maternel est né à Renan, canton de Berne, petit village francophone perdu en Suisse alémanique. 1889. De son enfance, peu de traces excepté un dragon en guise de mère. Il avait deux frères (Edouard et Léon) et une sœur (Léa). Edouard s'est fixé à Besançon, s'est marié avec Albertine et a eu une fille : Jeanine. Léon est resté en Suisse à la Chaux-de-Fonds et s'est marié avec Blanche. Ils ont adopté Georges, le neveu de Blanche qui a eu lui-même deux fils avec Alice : Jean-Claude et Michel.
En 1909, Charles devint père d'une petite Madeleine. Un jour, pour des raisons tout-à-fait obscures, il déposa son salaire mensuel sur la table et annonça d'un trait qu'il partait en Russie. Le choc !
A vingt ans, il était déjà ingénieur électricien. Arrivé à Saint-Petersbourg, il obtint rapidement un poste élevé dans la centrale électrique. C'est alors qu'il fit la connaissance d'un français nommé Rey dont nous reparlerons ultérieurement. A cette époque, Charles était un grand fumeur : cent cigarettes par jour (des russes, plus petites que les françaises, mais tout de même...) Il mit peu de temps à apprendre le russe et, au bout de quelques années, pensait même dans cette langue.
En 1917, la situation devint critique. La révolution était en marche et, en octobre, Charles et les autres ressortissants ont du quitter le pays. En tant que citoyen helvétique, il n'était pas concerné par le geurre qui sévissait en Europe et arriva à Paris en 1919 avec son ami Rey. Dans le quartier de l'Opéra, à cette époque, fleurissaient des ateliers de couture d'où s'éparpillaient petites mains et premières aux heures de sortie. Une jeune couturière enflamma le cœur de Charles : Hélène. En quelques mois, les événements se succédèrent : naissance d'une petite fille, Andrée, mariage un an plus tard, et création avec Rey d'une entreprise de fabrication de poussettes et landaus « Rey & Sandoz » basée rue de la Jarry à Vincennes. Excellente idée, juste après la guerre! Toutefois, ce ne fut pas si facile. Si les ouvriers recevaient toujours leur salaire, il n'en était pas toujours de même pour la direction. L'entreprise fournissait la Samaritaine et Charles livrait lui-même le matin les landaus en voitures à bras depuis Vincennes. L'après-midi, il revêtait son plus beau costume pour traiter les affaires avec le chef de rayon, lequel lui a demandé un jour de bien vouloir suggérer à son livreur de ne pas garer sa voiture à bras devant le portail ! « Bien Monsieur », a-t-il répondu, « je lui ferai la remarque! »
1939, nouvelle guerre. Andrée était institutrice, nommée dans les Deux-Sèvres pour son premier poste. Devant l'angoisse de l'avenir, elle renonça à son poste et préféra rester avec ses parents et travailler dans l'usine familiale.. La configuration de la nouvelle usine aux Lilas permit à Charles de recueillir des familles juives, de les embaucher, puis de les faire partir via les réseaux de résistance.
Après la guerre, la situation devint une fois encore favorable pour les voitures d'enfants. Charles fit bâtir une nouvelle usine aux Lilas, acheta juste à côté un ancien pavillon de chasse du XVIIIème siècle avec dépendances et un parc de 1000 mètres carrés, et devint une personnalité influente aux Lilas.
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….. L’histoire
1948-1952
Je suis né le 21 juin 1948 rue de Marignan dans le 8ème arrondissement. Le quartier est assez huppé… à deux pas des Champs-Élysées. Pourtant, j’ai bien failli ne pas voir le jour : je refusais de sortir de l’ambiance chaude et rassurante de l’utérus maternel et le chirurgien, le docteur Lantué-Joulle, a dû opter rapidement pour une césarienne. J’étais un assez gros bébé (3,850kg) et le personnel médical me donnait, à l’âge adulte, 1,80m et 80 kg ! Ils ne se sont pas trompés de beaucoup…
Au bout d’une semaine je suis parti découvrir la maison familiale et ses occupants : mon père André Moindrot (1913-2006), ma mère Andrée Sandoz-Moindrot (1920-1967), mes grands-parents maternels Charles Sandoz (1889-1968) et Hélène Gigou-Sandoz (1896-1979), et la femme de ménage, gouvernante de la maison, Marguerite Péricat (1897-1993) que, plus tard, j’appellerai tout simplement « Pa ».
Papa et maman en 1945
La maison située 18 rue Francine Fromond dans la commune des Lilas était prestigieuse. C’était un ancien pavillon de chasse de la forêt de Bondy, vraisemblablement construit au XVIIIème siècle et dont le style était celui de ces « folies », apanages de la bourgeoisie aisée des siècles passés. Il y avait 8 pièces principales, 2 salles de bains, une cuisine, une arrière-cuisine, une chambre de bonne, un appartement de gardien de 3 pièces, un garage pour 3 voitures et une vraie cave. Le jardin s’étendait sur près de 1000m2, deux pelouses arborées entourant un espace couvert de graviers au milieu duquel trônait un massif floral circulaire, ancien bassin comblé à la venue du premier héritier. Sur la gauche, une serre offrait la possibilité de rentrer les plantes fragiles l’hiver.
En 1945, mes grands-parents avaient construit une usine de fabrication de voitures, landaus, poussettes pour enfants et voitures de poupées, juste à côté de la maison. L’entreprise comprenait une vingtaine d’ouvriers, et ceci jusque vers les années 60. Au rez-de-chaussée étaient la menuiserie, la forge et les machines-outils (presse, perceuse…) dont le mouvement était produit par un arbre entraînant une roue par machine.
Désiré (que tout le monde appelait Dédé), le frère de ma grand-mère, y était contremaître. Au 1er étage, il y avait la peinture (bacs et espace de laquage) et le montage : c’était le domaine de mon père. Au même niveau, ma grand-mère dirigeait les capoteuses et les mécaniciennes (machines à coudre). Elle-même, ancienne couturière, officiait à la table de coupe. La moleskine était coupée à partir de patrons en contreplaqué. Au bout de l’atelier était le bureau de mon grand-père. Au rez-de-chaussée côté rue était le hall d’exposition, également magasin de vente au détail.
Ma mère, chargée du côté commercial, y avait son bureau (bureau qui, ayant appartenu à mon grand-père avant guerre, s’est retrouvé dans ma salle de musique en 1984). Inutile de dire que j’étais plutôt gâté niveau landau et poussette. L’entreprise fournissait alors la Samaritaine, les Galeries La Fayette, Prénatal (Rivoli et Saint-Lazare) et la boutique de jouets et articles de puériculture que Dédé et Germaine avaient à Pantin. A gauche de la maison était un garage abritant 3 véhicules : une Panhard, une Juva 4 Renault et un camion Renault.
Devant la Panhard et la canadienne vers 1952
Dans ma poussette en 1949
Pour la petite histoire, je détestais la Panhard dans laquelle je ne manquais pas de vomir à chaque voyage ! J’ai apprécié l’achat d’une Frégate Renault en 1953… malheureusement j’y vomissais également. Il faut dire que, coincé sur le siège arrière entre ma mère et ma grand-mère, toutes vitres fermées pour éviter le rhume, j’avais de bonnes raisons pour manifester mon mécontentement… La Juva servait pour les petites livraisons et le camion pour les livraisons importantes. Ce camion était muni d’un hayon qui s’abaissait à la verticale maintenu par deux chaînes et fermé par un rideau. Plus tard, il sera pour moi une scène sur laquelle je monterai des spectacles.
La Juva 4
Mes parents adorant les animaux, nous avons toujours eu des chats et des chiens. Quand je suis né, il y avait deux chiens à la maison : Dick, qui mordait les pieds de qui osait toucher son panier sous la table de la cuisine, et Loulou, ratier hargneux qui passait ses journées dans la Juva à garder on ne sait trop quoi.
Dick Loulou
Revenons à ma naissance. A mon arrivée à la maison, il faisait un froid hivernal. On dut allumer la cuisinière dans la cuisine, une cuisinière au charbon avec réserve d’eau chaude, four et plaques masquant une fournaise rougeoyante qui me fascinait. D’ailleurs mon pot était toujours dans la cuisine
Avec maman devant la maison en juin 1948 Sur le pot
Tout le monde m’attendait, tout particulièrement mon arrière-grand-mère, Joséphine Gigou, mère de ma grand-mère maternelle qui habitait à Bondy chez mon oncle Dédé et ma tante Germaine. Ma naissance fut aussi l’occasion de retrouver ma tante Madeleine qui habitait Besançon. Elle était la fille de mon grand-père d’un premier mariage. Née en 1909, mon grand-mère l’avait abandonnée ainsi que sa mère pour partir en Russie jusqu’en 1917 comme ingénieur électricien.
4 générations Mon grand-père, ma grand-mère, Madeleine et Maman
Le 15 août 1948, je fus baptisé à l’église N-D du Rosaire aux Lilas. Le repas était somptueux et mon grand-père avait calligraphié à la main chacun des quelques quarante menus !
De temps en temps, la sœur de mon grand-père, Léa Eustache (1877-1962), venait passer quelques jours chez nous. Elle était toujours accompagnée d’une fascinante malle en osier dans laquelle je serais entré bien volontiers.
Je jouais avec elle quand elle venait à la maison, mais je la faisais tourner en bourrique ! Elle avait toujours peur d’un accident et je faisais exprès de courir partout en faisant beaucoup de bruit !
Mon grand-père était un notable dans la commune des Lilas. Il soutenait un député gaulliste, Gaston Palewsky, en finançant ses campagnes électorales. Il était aussi président d’honneur de l’Étoile d’Or, société culturelle qui organisait des spectacles et des expositions d’art plastique.
Mon grand-père serrant la main de Palewsky Dans le public à un spectacle de l’Étoile d’Or
Il y avait aux Lilas deux sociétés musicales, des fanfares de caractère militaire, qui accompagnaient les défilés et les cérémonies officielles : « l’Étincelante » et les « Diables Verts ». Ces derniers venaient parfois jouer dans notre jardin et j’étais fasciné par la sonorité et la beauté des cuivres, surtout les trompes de chasse. Je me tenais devant la fanfare avec ma petite trompette jouet et cela faisait rire tout le monde !
En raison de sa notoriété, mon grand-père craignait que l’on ne m’enlève pour demander une rançon. Aussi, je ne sortais pratiquement jamais de la maison ou du jardin. Ainsi, on m’avait installé un manège avec un cheval et un bateau et une balançoire. Le problème, c’est que je n’avais aucun contact avec d’autres enfants. Je ne suis jamais allé en crèche ou en école maternelle. Je jouais seul ou avec des adultes. Parfois, mon grand-père m’emmenait dans le parc de Pantin jouer dans la verdure. Je l’accompagnais aussi dans ses visites chez les commerçants des Lilas : Chalendar l’horloger-bijoutier, Dubois le cafetier-épicier, Matthis l’entrepreneur de pompes funèbres, ou à la mairie, Bernistein et Pelly le secrétaire de mairie. Quand nous attendions à la mairie, mon grand-père me chantait toujours « Auprès de ma blonde », la seule chanson qu’il connaissait…
Le manège Le bateau Le cheval La balançoire
Je conserve des souvenirs très intenses de ces spectacles de l’Étoile d’Or. J’étais particulièrement admiratif de la danseuse étoile Reine Chantal et j’appréciais les interventions théâtrales ou lyriques de Myllis (le directeur) et de sa femme Liliane Darcy. Pourtant, quand je me montrais particulièrement turbulent et que Myllis venait à la maison, il me faisait les gros yeux et j’avais très peur de lui. Les immenses banquets dans la salle des fêtes de Lilas m’impressionnaient aussi énormément.
Mais, que de joies au moment de Noël quand le Père Noël venait distribuer les cadeaux. Je me plaçais toujours juste devant lui pour la photo
En juin 1949, j’avais un an. A la visite médicale, le pédiatre a déclaré à mes parents : « Vous élevez une endive… ». Leur sang n’a fait qu’un tour et immédiatement ils ont loué une villa à Bénerville-sur-mer à côté de Deauville. C’était la villa de Félix Potin, le directeur des grands magasins alimentaires de cette époque. Tout le monde est parti à la mer au mois d’Août : parents, grands-parents, Dédé, Germaine, arrière-grand-mère et Léa.
Avec Léa à la Villa Potin Les premiers pas sur la plage
C’est au cours de ces vacances que j’appris à marcher. Manque de chance, sur la plage, je suis tombé le nez dans le sable. Résultat : refus total de continuer l’expérience !
Au cours de cette année 1949, la ville des Lilas a organisé une grande braderie, journée festive et commerciale qui faisait oublier les quatre années d’occupation encore très proches. Les établissements Sandoz, bien sûr, avaient un stand. Le stand Sandoz avec Maman et M.Dubois
Dans le défilé de la braderie il y avait un char avec un mime qui faisait l’automate. Cela m’amusait beaucoup et je réclamais « l’homme-tomate »…
En 1950, pour mes deux ans, mes parents ont demandé à Serge Zelikson (père du chanteur Armand Mestral) de réaliser mon buste. Pendant les séances de pose, il me modelait des petits oiseaux en terre qui me permettaient de patienter sans trop bouger.
Le buste a été inauguré au cours du salon 1950. Sur la photo, mon grand-père est derrière le buste. A sa gauche, Myllis présente la sculpture, et à sa droite, on reconnaît Serge Zelikson. Ma famille a acheté chaque année des tableaux à ce salon. Malheureusement, ceux-ci ont mystérieusement disparu lors de la vente de la maison en 1984.
Inauguration de mon buste au salon 1950
Aux vacances 1950, nous sommes tous partis à Besançon dans la famille de mon grand-père. Nous avons rendu visite à Albertine, veuve du frère aîné de mon grand-père, Édouard, décédé pendant la guerre. Édouard était un peintre de talent. Nous possédions deux de ses tableaux qui ont également disparu en 1984. Édouard et Albertine avait une fille, Jeanine qui, à l’époque, avait 17 ans. Je ne pouvais pas la supporter. J’ai également fais la connaissance de mon oncle Marcel Robert, mari de ma tante Madeleine, et de leur fils Jacky. Celui-ci faisait son service militaire et j’adorais coiffer son calot.
A Besançon dans le jardin d’Albertine
Souvent, le dimanche, nous allions nous promener au Jardin d’Acclimatation, avec son incontournable Rivière Enchantée.
La Rivière Enchantée
Vers deux et trois ans, j’étais parfois un enfant-tyran. Je refusais de manger sauf si toute la famille imitait la fanfare en tournant autour de la table avec des louches et des écumoires. Ce rituel les occupait toujours lors de nos vacances à Blonville-sur-mer dans la villa Le Noroît.
Villa « Le Noroît » - Blonville
A l’âge de 4 ans et demi, en avril 1952, mes parents m’ont inscrit à l’école. Mais pas l’école maternelle, car, pour eux, on n’y faisait que jouer ! Aussi, sur les conseils du médecin de famille, le Docteur Jonathan, je fus inscrit dans une mini école privée, chez Madame Richard. Treize ou quatorze élèves maximum dans cette école. C’était du mi-temps, donc pas de récréation, ni de gym (inutile, perte de temps !). Ce qui veut dire, pas de rapports sociaux. Je n’ai jamais parlé à mes copains et copines pendant quatre ans. Mais je savais lire à cinq ans ! Madame Richard pratiquait des méthodes d'enseignement « Troisième République » et chaque semaine, nous recevions une croix correspondant à notre mérite. Le top était la croix d'honneur en émail.
Aux vacances 1952, je suis allé à Blonville avec mes grand-parents. Nous avons logé à l'hôtel « L'Escale ». Un soir, deux musiciens ont proposé une animation et ont fait la quête ensuite. A peine étaient-ils partis que, m'emparant d'un cendrier comme sébile, j'ai chanté et passé aux tables faire la quête. Mes grand-parents étaient morts de honte mais les clients ont bien ri... et j'ai récolté quelques pièces !
A Noël, nous sommes allés voir les vitrines animées des Grands Magasins et je me suis fait photographier avec le Père Noël.
Avec le Père Noël aux Galeries La Fayette
J’avais beaucoup de cadeaux, mais quand cela ne me plaisait pas (une trompette jouet à la place d’une vraie, par exemple), je faisais la tète !
1953-1958
L'événement majeur de l'année 1953 aura été mes débuts au piano. Mme Richard, après la classe, prenait quelques élèves en leçons de piano. J'étais intrigué par ces enfants qui allaient dans les appartements privés de l'institutrice. Aussi, je demandais à faire partie de cette élite. D'autant que nous avions un magnifique demi-queue Pleyel à la maison.
L'une des pièces de la maison était particulièrement grande. C'était une ancienne écurie. Mon grand-père avait fait installer un billard français et un piano à queue pour ma mère qui n'a jamais eu le temps d'apprendre à en jouer. Donc, après la classe, j'apprenais le piano avec Mme Richard. Elle n'était peut-être pas une professeur de piano géniale, mais elle savait faire aimer la musique, en racontant des anecdotes sur les compositeurs, et surtout en jouant elle-même une musique qu'elle savait transmettre.
Deux fois par an, à Noël et fin Juin, Mme Richard organisait une fête en présence des parents. Les enfants chantaient, jouaient du piano, récitaient des poèmes. Fin Juin, c'était la distribution des prix, à l'ancienne, avec beaux livres rouges et couronne de laurier.
1953 a également été l'année de l'achat de la maison de campagne à Oulins dans l'Eure-et-Loir. Mes grand-parents voulaient s'y installer à leur retraite, ce qui ne s'est jamais fait. La maison avait 4 pièces, cuisine, salle de bains, mais surtout un grand jardin coupé en deux par une rivière, la Vesgre, avec un pont de bois au milieu. D'un côté était le potager et de l'autre, le verger avec un immense cerisier sous lequel était scellée une table en ciment sur laquelle nous déjeunions aux beaux jours.
En Zorro dans le verger Maman dans le potager Dans le verger
A côté du cerisier, mon père m'avait installé un portique avec balançoire, trapèze, corde lisse et corde à nœuds.Nous allions à Oulins pratiquement tous les week-end dès le printemps. Pendant les vacances 1953, toute la famille a participé à l'aménagement de la maison. Toutes les semaines, ma famille achetait la viande pour la semaine chez M. Simon, le boucher de la Chaussée-d'Ivry (le village à côté).
Noël 1953 : ma famille a invité au moins vingt personnes. Le sapin de Noël avait été installé en secret dans le bureau de mon grand-père. Quand la porte s'est ouverte, émerveillé, je me suis mis à genoux et j'ai chanté Petit Papa Noël. Ce qui a fait pleuré tout le monde, particulièrement l'ami de mon père, Roger Poussin et sa femme qui avaient perdu leur fils de neuf ans dans un accident de voiture.
En 1954, mon arrière-grand-mère maternelle est décédée. Je l'aimais bien. Elle habitait à Bondy avec dédé et Germaine. Nous allions la voir de temps en temps. Elle ne pouvait plus marcher et restait toute la journée assise dans la cuisine. En entendant les discussions des adultes, j'avais compris qu'elle était morte. J'ai tenté une question : « Qui est mort ? » On m'a répondu : « Une dame... » Bon, ma famille ne voulait pas me faire de peine. Il n'empêche que depuis ce jour, je n'ai plus fait confiance aux adultes.
Pendant les vacances d'été, nous sommes allés à Biarritz chez un compagnon de captivité de mon père, Jean Caton, coiffeur de son état. Le voyage a été long et pénible. Je détestais la voiture et je vomissait souvent car on m'imposait de rester à l'arrière coincé entre ma mère et ma grand-mère, fenêtres fermées. L'horreur ! Il y avait beaucoup de vagues à Biarritz, je n'aimais pas la plage. Je préférais le rivage de la Bidassoa beaucoup plus calme.
Au cours de l'année 1954, nous avons été conviés aux fêtes commémoratives de la conversion au catholicisme du roi Henri IV à Mantes-la-Jolie. Un ami de mon grand-père, Louis Château, y avait un magasin de jouets et d'articles de puériculture. Ils vendaient naturellement les voitures d'enfants Sandoz et nous étions souvent invités chez eux. Leurs enfants, Jean et Lucette, avaient une fille, Emmanuelle, filleule de ma mère et un peu plus jeune que moi.
Pour ces festivités, il fallait être costumés. Aussi, nous avons loué des costumes Renaissance. Chez le costumier trônait une magnifique armure. C'était naturellement cette armure que je voulais porter. Refus total ! Donc lourde déception... J'ai du me contenter d'un costume de page.
Avec Emmanuelle Château
J'étais friand de déguisements et, à Noël ou pour mon anniversaire, la famille et les amis m'offraient parfois des panoplies. Marguerite, notre femme de ménage, m'a même confectionné un costume d'écossais.
En Davy Crockett (1955) En écossais
Nous ne fêtions jamais Noël le 25 Décembre car c'était un jour de rush à la boutique. Aussi, le repas de Noël avait toujours lieu le dimanche suivant. Les invités étaient nombreux, dont notre médecin de famille, Roger Jonathan qui n'arrêtait pas de raconter des blagues ! J'ai du en hériter... Nous étions environ une trentaine. Le sapin avait été installé dans le billard (où était le piano) et, vers 16 h, un bruit avait été entendu ! Le Père Noël était passé. Nous étions trois enfants : Emmanuel Château, Thierry Delas (le petit-fils de Jonathan) et moi. Le Père Noël était là. C'était Myllis ou Roger Poussin. Moments magiques !
Pendant les années 1954-1957, nous allions parfois assister à des opérettes au Châtelet, à la Gaîté-Lyrique ou à Mogador. Avant le spectacle, nous allions au restaurant. Pour moi, c'était invariablement une sole meunière ! Ainsi, nous avons vu les artistes de l'époque : Luis Mariano (Les Chevaliers du Ciel), Georges Guétary (La Route Fleurie, Pacifico), Tino Rossi (Méditerranée, Naples au baiser de feu), Marcel Merkès et paulette Merval (Les Amours de Don Juan), Francis Blanche, Bourvil... A la fin du spectacle, mes parents m'achetaient les partitions que je jouais au piano.
Pour les vacances 1955, nous sommes retournés à Blonville. Ma famille avait loué une maison appelée Do-Mi-Si-La-Do-Ré. Le premier jour, ils m'avaient inscrit au Club Mickey avec cours de gym tous les matins. Le premier matin, à la fin du cour, j'ai perdu mon groupe et me suis retrouvé seul comme un idiot sur la plage ! En fait j'avais suivi des enfants avec leur père en croyant que c'était le groupe du club...
Sur la plage de Blonville en 1955
Pendant ces vacances, j'ai fait une chute dans la salle de bains et je me suis ouvert le menton sur la baignoire. Le médecin a du me poser des points de suture à vif ! Je m'en souviens encore. J'ai toujours conservé la cicatrice qui est encore sensible.
Vacances 1956 : toujours Blonville et Do-Mi-Si-La-Do-Ré. A marée basse, mon père et Dédé allaient ramasser des coques pour le repas du soir tandis que je pêchais des crevettes dans les bâches avec mon filet. Invariablement, nous avions une cabine de bain face au Club Mickey, ce qui me donnait une relative autonomie.
Devant le club Mickey avec mon copain Olivier
Les journées se passaient toujours de la même manière : j'allais à la plage vers 9h pour la gym. Mon père, mon grand-père et Dédé allaient s’installer devant la cabine ou dans des tentes à rayures sur la plage tandis que « les femmes » faisaient les courses et préparaient le déjeuner. Vers 15 h, ma mère, ma grand-mère et Germaine venaient sur la plage. Tous lisaient des journaux allongés sur des transats. Vers 18h, tout le monde rentrait à la maison.
De temps en temps, nous allions boire un jus de fruit au Topsy, café dansant à Trouville.
Noël 1956 a été le dernier grand Noël avec tous les invités. Peu de temps après, mon grand-père a fait un infarctus du myocarde du, principalement, à plus de quarante ans de tabagisme. Il a été suivi très sérieusement et a même guéri plus tard, mais il a eu un régime sans sel très strict (je m'étais d'ailleurs déshabitué du sel) et la côte normande, trop iodée, lui était interdite. Donc, aux vacances 1957, mes grand-parents sont allé à Oulins, tandis que mes parents ont pris un séjour de trois semaines au Grand Hôtel de Blonville (j'adorais le potage au tapioca le soir!). Dans le sous-sol du Grand-Hôtel, il y avait une salle de jeu avec un piano sur lequel j'allais souvent jouer. Je jouais d'ailleurs aussi sur le piano du grand salon de l'hôtel.
Pendant ce mois d'Août 1957, le journal Paris-Normandie a organisé des jeux de plage, avec un concours de chant dont j'ai gagné le 1er prix avec la chanson Que Sera, Sera. J'ai ainsi été sélectionné pour la finale inter-plages au casino de Deauville, accompagné par une pianiste (il fallait venir avec sa partition). J'ai chanté Prends Ton Sac Douchka de l'opérette Les Amours de Don Juan, mais je n'ai pas gagné le 1er prix. Par contre l'ambiance du casino était vraiment magique !
Au concours de chant Paris-Normandie
A la rentrée de Septembre 1957, je suis entré à l'école publique de garçons rue Waldeck-Rousseau, Madame Richard n'enseigant pas le CM2 en raison de l'entrée en 6ème un peu complexe à gérer pour une institutrice libérale. Elle nous faisait peur avec M. Duc, réputé très sévère. J'en tremblais !... Et quand je suis arrivé à l'école, naturellement, j'ai été envoyé dans la classe de M. Duc. En fait il a été mon maître préféré. Il aimait les bons élèves et comme j'avais été mis en CM1 en fonction de mon âge, j'étais en train de redoubler cette classe avec lui. Donc j'étais vraiment très bon puisque j'avais déjà fait le programme. Rapidement le directeur M. Fortuit, m'a changé de classe et envoyé chez M. Vesque. J'ai eu du mal à m'adapter à cette école. Chez Mme Richard, il n'y avait pas de récréation, donc je n'étais pas socialisé avec des enfants de mon âge. Aussi j'ai été le souffre douleur des plus agressifs et des « cancres ». J'ai pu quand même trouver ma place et me faire des copains.
Noël 1957, grosse déception ! Je ne croyais plus au Père Noël et j'avais organisé le repas de fête. C'est alors que ma mère m'a annoncé qu'il n'aurait pas lieu car je ne croyais plus au Père Noël. En fait, c'était peut-être à cause de l'infarctus de mon grand-père. Je n'ai jamais connu la véritable raison.
La même année, je suis allé au catéchisme à l'église N-D du Rosaire aux Lilas. Ma famille n'était pas très religieuse, aussi, je n'avais pas beaucoup entendu parler de Jésus !... J'aimais beaucoup la messe et l'ambiance de l'église, les cierges, l'encens, la chaleur... Aussi, j'ai demandé à entrer chez les servants, appelés jadis « enfants de chœur ». L'abbé Martin ayant accepté, j'ai servi ma première messe en juin 1958 avec l'abbé Giraud. Je n'ai fait que des bêtises !... J'ai demandé à l'abbé Martin un manuel de servant que j'ai étudié tout l'été. A la rentrée, je connaissais tout par cœur et j'étais imbattable pour servir toutes les cérémonies !...
1958-1964
En 1957, mes parents m'avaient inscrit chez une professeur de piano Mme Raymonde Guérinot. Elle était l'accompagnatrice des spectacle de l’Étoile d'Or et la belle-sœur de Marguerite, notre femme de ménage. Si Mme Richard savait transmettre l'amour de la musique, au niveau technique elle n'était pas vraiment excellente. Mme Guérinot a dû me faire reprendre toutes les bases, mais comme je travaillais beaucoup, je n'ai pas mis longtemps à récupérer un bon niveau.
En juin 1958, j'ai participé à ma première distribution des prix de l'école publique. Chaque élève était appelé, on citait ses nominations et il venait sur l'estrade de la salle des fêtes présenter ses prix à des notables de la ville et recevoir leurs encouragements ou félicitations. Pour la première distribution, ma grand-mère était sur l'estrade en tant que présidente du Bureau d'Aide Sociale.
Distribution des prix 1958
A la rentrée de Septembre 1958, je suis entré en 6ème au CEG Waldeck-Rousseau. Il était au même étage que les CM1-CM2 mais dans un autre corps de bâtiment. Il n'y avait qu'une classe par niveau, et nous étions plus de quarante par classe. Nous avions quatre professeurs principaux avec chacun sa classe : M. Lacout (français, géographie), M. Leclerc (littérature, histoire), M. Bordier (maths, physique), M. Sonnette (Chimie, sciences naturelles). Mme Loche était professeur d'anglais et M. Loche professeur de musique (avec le guide-chant traditionnel!)
A cette époque, je souffrais d'asthme et le médecin m'avait dispensé d'EPS. Deux heures par semaine, donc, j'allais dans une autre classe (5ème, 4ème ou 3ème) et je suivais les cours. Par exemple je savais extraire une racine carrée en 6ème.
Les séjours en montagne étant recommandés contre l'asthme, ma mère m'accompagna pour un séjour d'une semaine en Suisse aux vacances de Noël 1958. Nous sommes allés à la Chaux-de-Fonds chez nos cousins Georges et Alice Sandoz. Georges était le fils adoptif de Léon Sandoz, frère de mon grand-père. Il avait deux enfants, Jean-Claude et Michel, excellent flûtiste. Georges et Alice étaient protestants pratiquants et récitaient une prière avant chaque repas. J'ai trouvé cela bizarre au début et puis je m'y suis fait...
Par contre, j'ai découvert une famille qui n'avait rien à voir avec la mienne. Mes parents et grands-parents vivaient ensemble mais ne se parlaient pas, tout tournait autour de l'usine. Ils regardaient la télé à table et chacun vivait dans son coin. Chez Georges et Alice, il y avait une ambiance familiale géniale. On se parlait, on échangeait, les adultes s'occupaient des enfants, quand venait le soir, personne ne parlait travail, on chantait, Michel jouait de la flûte. C'est ce modèle familial que j'ai voulu recréer plus tard.
En Suisse, j'ai commencé le patin à glace et j'ai vraiment accroché. A notre retour aux Lilas, j'ai insisté pour continuer et, tous les dimanches, mes parents m'emmenaient à la patinoire de Boulogne.
En parallèle, je continuais mes activités de servant à l'église. Je servais une ou deux messes le dimanche et parfois mariages, baptêmes ou convois funèbres la semaine. Le must était le billet de 5 francs (ou plus) à la sortie des mariages et des baptêmes.
J'étais passionné par le programme de 6ème, et dans toutes les matières. Dès octobre, j'étais responsable de la bibliothèque un matin par semaine à 8 heures ! Sur la demande de M. Lacout, j'ai fondé un journal de classe : « Jeunesse Actualités ». Et j'ai commencé une collection de cactées. Je réalisais des monographies en géographie, je découpais des documents, je faisais des recherches dans les livres à ma disposition ou dans la revue « L'Illustration » que recevait mon grand-père.
A ce propos, mon grand-père avait son bureau au rez-de-chaussée de la maison.. Le bureau avait deux places face à face. Au début je me suis installé en face de lui puis, petit à petit, j'ai grignoté de la place et j'ai fini par occuper tout le bureau ! Cerise sur le gâteau : j'avais un poste téléphonique. J'ai argumenté en lui disant qu'il avait un autre bureau dans l'usine et qu'il n'en avait pas besoin de deux. Ça a marché !
Ma mère adorait les animaux et, quand il y avait un chat égaré, elle l'adoptait. Aussi, nous avons toujours eu quatre chats, deux à la maison et deux à l'usine. On avait aussi des tourterelles, une colombe et un pigeon blanc que je dressais. Ils logeaient dans une remise au fond du jardin. J'ai même eu une poule ! Voilà l'histoire. Un week-end alors que nous étions à Oulins, une kermesse avait été organisée dans le village voisin. En participant à la tombola, j'ai gagné une poule. Mes parents voulaient la donner à un fermier mais moi, je n'étais pas d'accord, je voulais ma poule. Elle s'est donc retrouvée dans la remise avec les tourterelles. Malheureusement elle n'a pas vécu longtemps : elle avait la pépie et nous n'avons pas pu la guérir.
En Février 1959, j'ai participé à l'audition des élèves de Mme Guérinot. J'ai joué « Alsacienne » de Thomé. C'était très conventionnel. Que du classique. Les élèves jouaient chacun leur tour, sans contact entre eux, pas de jeu en groupe ou même à 4 mains. Du conservatoire pur jus ! J'en garde quand même un bon souvenir, la magie de la scène et l'exaltation de se trouver sous les projecteurs. Un détail : j'avais le même ressenti en servant la messe... Les auditions avaient lieu dans la salle Cortot de l'Ecole Normale de Musique.
A l'audition de Mme Guérinot
En mars 1959, de violents cyclones ont ravagé l'île de Madagascar. Des familles ont été durement touchés et des enfants ont été acceuillis pour quelques mois par des familles françaises. C'est ainsi que de mai à août 1959, nous avons accueilli un garçon de 10 ans, Arsène Solofo Randreza. Je faisais l'expérience d'un petit frère. La famile Randreza était une famille nombreuse. Michel et Yvonne avaient neuf enfants. Arsène était le troisième. Il nous a donné beaucoup de précisions sur la vie à Madagascar. Déjà, ils mangeaient du riz rouge à tous les repas. Arsène avait donc horreur du riz et préférait nettement le saucisson ! A l'époque j'avais une collection de petites voitures en métal et j'en prenais soin. Arsène ne trouvait rien de mieux à faire que de les faire se télescoper et éclater la peinture. Donc, je lui balançais quelques baffes bien méritées à mon avis !
Les enfants Randreza
Quand il est arrivé à Paris, Arsène est entré dans la classe de CE2 et a fait deux mois d'école. Au mois d'août nous sommes retournés à Blonville. L'année passée, en 1958, nous avions passé les vacances à Fréjus car en raison de son infarctus, mon grand-père ne pouvait toujours pas séjourner sur la côte normande.
J'avais terminé la 6ème et j'avais bien accroché en anglais. A cette époque, beaucoup d'anglais passaient leurs vacances en Normandie, aussi il était très facile de se faire des copains britanniques. J'ai rencontré un copain, Bernard Vysseltier, qui avait un an de plus que moi et était également trsè fort en anglais. Alors nous arpentions la plage à la recherche d'opportunités linguistiques. Nous avons rencontré une fille, Ann Fulton, qui venait d'Edimbourg. Nous avons passé tout le mois ensemble et j'ai fait de fantastiques progrès en anglais (ce que Mme Loche remarquera à la rentrée).
Arsène, Bernard, Ann et moi
De retour à Paris, j'ai continué à correspondre avec Ann pendant au moins deux ans.
A la rentrée, j'ai commencé ma 5ème. En science, le programme portait sur les invertébrés. M. Sonnette avait une collection d'insectes dans la classe et j'ai voulu commencer la mienne. Je me suis donc fait offrir tout le matériel : filets, boîtes, épingles, étiquettes, manuels. Quand nous allions à Oulins, je passais mon temps dans les champs et les bosquets pour enrichir ma collection. A cette époque, le bien-être animal n'était pas d'actualité... Je ne ferais plus cela aujourd'hui. J'aimais beaucoup observer au microscope et je faisais des expériences de chimie.
Je continuais le piano avec Mme Guérinot mais j'étais un peu lassé du classique. Il faut dire que mes parents n'écoutaient jamais de musique et lorsque j'ai reçu mon premier tourne-disques Teppaz en 1955, ils m'avaient offert des disques de Fernand Reynaud et de chanteurs d'opérettes ! Déjà, Mme Richard ne voulait pas que je joue autre chose que ce qu'elle m'enseignait. Mais je demandais à Roger, le chauffeur de l'usine, de m'acheter des partitions chez Paul Beuscher. Comme personne n'entendais ce que je jouais au piano, je pouvais transgresser sans problème !... C'est ce qui m'a permis d'être bon lecteur et de savoir improviser. Aucun élève de piano ne faisais cela à l'époque. Avec Mme Guérinot, c'était la même chose : hors du classique, point de salut ! Aussi je travaillais de moins en moins ce qu'elle me donnait.
Et je servais toujours messes et cérémonies à l'église...
Procession avec le curé Lemerle. En 2ème : Francis Pennarun, futur batteur des Bolides !
C'est à peu près à cette époque qu'un bégaiement a commencé à se déclarer. Etant à Waldeck-Rousseau depuis 3 ans, j'y étais connu et cela ne posait pas trop de problèmes car c'est venu progressivement.
Le 19 mai 1960, j'ai fait ma communion solennelle. Pour moi c'était important. Une semaine de retraite sans aller au collège, cérémonies le jeudi puis 3 jours de visites chez les amis et commerçants pour offrir des dragées et recevoir des billets ! Et j'étais très fier de me promener en aube dans la rue.
Aux vacances de Noël 1959 nous sommes tous allés à Deauville. Mon grand-père pouvant enfin retourner sur la côte normande, toute la famille a décidé d'investir dans des vacances à Blonville : 3 appartements à 100 m de la mer : un pour mes parents et moi, un pour mes grands-parents (les deux communiquaient) et un pour Dédé et Germaine.
Dans l'appartement de mes grands-parents à Blonville.
(De gauche à droite : moi, ma grand-mère, ma mère, mon père, Robert Jacquin ami de Dédé, Dédé, Germaine)
Au mois d'août nous avons passé nos premières vacances dans les nouveaux appartements. Sur la plage, j'ai participé à tous les concours. J'ai gagné le premier prix au concours de chant et le droit de participer à la finale au casino de Deauville. Là je n'ai pas été premier... J'ai gagné aussi le premier prix de costume déguisé en égyptien.
Concours de costumes Sur la plage devant la cabine M24
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