201701   La NAISSANCE  de la  VILLE des LILAS 

En 2017, notre ville fête son 150ème anniversaire. Chaque mois, nous ferons un petit tour par l’histoire des Lilas  audio 

Aujourd’hui, la création de la ville en 1867

L’histoire des Lilas est celle d’un lent processus d’autonomisation d’un plateau entouré à l’origine de trois châteaux : à l’Est, celui de Romainville, à l’Ouest celui des Brières, voisinant les Lepeletier-Saint-Fargeau, et plus au Sud celui de Bagnolet. Pas d’autre habitat en dehors de ces vastes propriétés. Trois bois s’y rejoignaient depuis le Moyen-Age, surplombant les plaines de Pantin et de Bagnolet : le bois à Jalenclouds, le bois de Maudam et la forêt des Bruyères ou bois de Bagnolet. Domaine d’aristocrates, on y chassait, parfois à courre. Début 19ème siècle, les cultivateurs y exploitaient une centaine d’hectares de champs, vignes et vergers.

L’urbanisation et l’ère des guinguettes 

Avec l’urbanisation croissante de Paris, cabarets et guinguettes se remplissent dans les faubourgs. Les Parisiens viennent dans le « Bois de Romainville » retrouver un petit air de campagne, à deux pas de l’octroi. A 132 m d’altitude, à l’écart des grandes routes, le site attire. Le cabaret La Poule Russe ouvre en 1802, Le Tournebride en 1818 et 17 estaminets bordent l’axe principal en 1828. 

Le bois change de mains 

Les nobles s’effacent devant le succès des nouveaux entrepreneurs. Disparaissent ainsi du paysage les Rohan Chabot, Montesson, Lentillac, Livry, Lambin d’Anglemont. Les nouveaux propriétaires se nomment Corbec, Bernard, Hude, Lecouteux. Ils sont couvreur, agent de change, marchand de vin ou cabaretier. Tombés sous le charme des plaisirs champêtres du « Bois de Romainville », notables et bourgeois s’y établissent durablement. Vers 1840, plus de 40 demeures sont bâties dans le bois. C’est le quartier de l’Avenir de Meissonnier en 1850 ou celui du Haut Bois du romancier Paul de Kock, mais aussi le quartier des Bruyères. Des immeubles apparaissent le long de la rue principale (aujourd’hui rue de Paris), au Petit Romainville. S’y installent de nombreux artisans repoussés par l’augmentation du prix des loyers dans les quartiers populaires, en raison des travaux d’Haussmann. 

L’idée d’une ville 

L’idée séparatiste fait son chemin. Le « Bois de Romainville » dépend en effet de Pantin, Romainville et Bagnolet, tout en étant à l’écart du centre des trois communes. En 1856, les propriétaires s’organisent, bâtissent leur chapelle (qui n’existe plus aujourd’hui), espérant qu’elle devienne Paroisse. En 1859, une pétition recueillant 99 signatures est adressée au sous-préfet de Saint-Denis pour demander que ce territoire de 300 maisons, allant des fortifs jusqu’au Fort de Romainville et comptant deux mille habitants, devienne la commune du Bois de Romainville. 

Les représentants du Bois finissent par obtenir le pouvoir au Conseil municipal de Romainville, faisant nommer Maire en 1863 l’un des leurs, Guérin-Delaroche, bonapartiste convaincu. Une enquête gouvernementale est menée en 1865. Après des propositions jugées obséquieuses («Napoléon le Bois») vis à vis du second empire, le nom des Lilas s’impose peu à peu (il y avait quelques lilas dans les jardins et dans les bois) au Conseil de Romainville. En 1867, la Préfecture étudie enfin la création d’une nouvelle commune et des territoires à « distraire » des communes de Bagnolet, Romainville et Pantin. C’est Romainville qui abandonne le plus gros territoire avec 77 hectares et près de 2000 habitants. Pour Pantin, ville déjà importante, et Bagnolet, le sacrifice est moins lourd. Preuve de l’attrait de la nouvelle commune, des quartiers du Pré Saint-Gervais demanderont leur rattachement aux Lilas, mais la préfecture refusera. Les frontières actuelles de la commune sont très proches de celles d’origine. Paris récupérera cependant les hectares compris au-delà des fortifs et du futur périphérique. La loi est votée à l’assemblée le 28 juin et au Sénat le 9 juillet. Elle est approuvée par l’Empereur et promulguée le 24 juillet 1867. La ville des Lilas est officiellement créée et Guérin-Delaroche en devient le premier des 26 maires qui se sont succédés en 150 ans d’histoire des Lilas.