Exigences edapho-climatiques
PH optimal entre 6,0 et 8,0
Température optimale entre xx° et xx°
En rompant les rotations céréalières, la culture de vesce contribue à l'amélioration du sol (structure et azote), et grâce à son développement végétatif important, elle étouffe les mauvaises herbes. En culture d'hiver, le système radiculaire développé de la vesce favorise une rétention des éléments fertilisants.
Il est recommandé de laisser les parcelles 2 ans sans vesces, ni pois, ni gesses, ni lentilles ou féveroles, avant de semer une vesce.
Le climat : des températures douces en hiver favorisent le développement de la légumineuse dont le zéro de végétation est de 4 à 5 °C supérieur à celui de la céréale. Dans ce cas, son peuplement peut être réduit. Dans l'Ouest, où la distribution des pluies est favorable, elles peuvent amener l'agriculteur à diminuer la population de légumineuse.
La composition de la graine de vesce commune est proche de celle des autres protéagineux, avec plus de protéines que dans le pois et un peu moins de fibres digestibles que dans la féverole.
Mais la vesce commune contient un facteur antinutritionnel, la cyanoalanine, qui provoque des troubles importants chez les volailles et chez les rats nourris en laboratoire avec de fortes proportions de graines de vesces.
La vesce est utilisée comme fourrage associé ou non avec une autre plante : en pâturage, en affouragement en vert ou en foin, en engrais vert, en plante de couverture pour jachère.
Les associations vesce – céréale peuvent être pâturées ou affouragées en vert au fur et à mesure des besoins des animaux à partir du début floraison. Elles peuvent aussi être ensilées : le stade optimum est atteint lorsque la première gousse (grappes de base de la plante) est formée. A ce stade, la céréale devrait avoir atteint le stade laiteux-pâteux du grain. Elles peuvent aussi être fanées.
Les ovins et les bovins peuvent consommer les graines de vesce à volonté. Pour le porc il est nécessaire de limiter à 10 % la teneur en vesce des rations à cause de la présence de Beta cyanoalanine (BCN), substance toxique.
La consommation animale de vesce est limitée aux ruminants. Toutefois, l'arrivée de nouvelles variétés à faible teneur en cyanoalanine pourrait ouvrir de nouveaux marchés à cette légumineuse.
Façons culturales
Mode de semis
Un choix judicieux de la date de semis permet la culture en dérobée de ces plantes avant une autre espèce. Dans les régions céréalières, les vesces sont d'une grande utilité car elles fournissent un excellent engrais vert en culture dérobée.
La taille des graines ne nécessite pas un travail du sol ni une préparation du lit de semences particuliers. La préparation du sol pour le semis de la vesce commune est identique à celle d'un pois.
La profondeur de semis sera assez importante, au moins 3-4 cm.
Une profondeur de semis suffisante diminue l'agressivité des traitements herbicides de prélevée. En présence de cailloux, un roulage après le semis facilitera la récolte.
Le poids de 1 000 grains étant très variable d'une variété à l'autre, le poids de graines à semer peut varier du simple au double. Il convient donc de parler de graines levées /m2, et de tenir compte de la faculté germinative du lot pour calculer la dose à semer.
Une densité trop faible posera des problèmes si la levée subit des pertes (fonte de semis, froid, ravageurs…). La concurrence des adventices sera alors plus forte et le salissement plus important. Une densité trop forte provoque une biomasse excessive qui augmente les risques d'avortement des étages du bas, de verse précoce et de pression de maladies. Elle entraîne aussi un surcoût inutile en semences.
En association avec une céréale, la proportion optimum de vesce se situe à environ 30 à 40 %, de manière à avoir une bonne résistance à la verse de la culture (taux de céréale minimum) et un fourrage de bonne qualité. Cet optimum dépend de plusieurs facteurs qui doivent être pris en considération par l'agriculteur. La céréale peut être semée à une dose relativement constante de 100 à 150 plantes / m2, de façon à assurer son rôle de tuteur.
La précocité de l'espèce : de même qu'en semis de printemps, on peut mettre plus de légumineuse qu'en semis d'hiver, de même la densité d'une variété précoce peut être augmentée puisqu'elle risque moins qu'une variété tardive d'étouffer le tuteur à la floraison. En région parisienne, on peut mettre deux fois moins de vesce que de céréale pour une variété tardive, jusqu'à deux fois plus pour une variété précoce.
Lorsqu'ils sont possibles, les semis d'automne donnent une production supérieure aux semis de printemps, et cette production est plus précoce de deux à trois semaines avec l'association vesce + avoine.
Dans le midi de la France, le semis d'hiver comporte moins de risques qu'ailleurs ; il est largement recommandé, la récolte ayant lieu fin avril–mai ; dans l'ouest, la récolte s'échelonne de début mai à mi-juin.
En production fourragère :
Les semis d'hiver : à précocité égale, la date de semis à l'automne influe peu sur la date de réalisation du stade floraison au printemps. La durée de la phase semis-floraison est ainsi raccourcie avec un semis tardif. Il est donc préférable de semer le plus tôt possible et d'orienter la date de récolte en choisissant une précocité adaptée. Dans la région parisienne, il est risqué de semer une vesce d'hiver après le 10-15 octobre. Dans les régions où l'hiver est peu rigoureux, on peut semer jusqu'au 15 novembre.
Les semis de printemps : Le semis doit être le plus précoce possible (fin mars début avril), de façon à atténuer les effets d'une éventuelle sécheresse. La production fourragère décroît avec la tardivité du semis.
Par ailleurs, en association, un semis précoce donne l'assurance d'un bon démarrage de la céréale. Dans le midi, l'association peut être semée dès la fin de l'hiver. Par ailleurs, la vesce peut être semée un peu plus tôt que le pois. Enfin, les différences de précocité à la floraison sont plus réduites qu'avec le semis d'hiver.
Les types hiver semés à l'automne : la vesce d'hiver est bien adaptée au climat du sud-ouest et du centre. Dans la zone nord de la France, les risques de dégâts dus au gel sont à craindre et les semis d'automne sont à éviter : dans cette zone, on préférera le semis de la vesce d'hiver au printemps.
Les périodes les plus propices au semis sont :
• Zone centre, centre-ouest : fin octobre, première quinzaine de novembre
• Zone sud-ouest : deuxième quinzaine de novembre
Les types hiver semés au printemps : dans la zone nord, en Champagne notamment, certaines variétés d'hiver sont semées au printemps. Les semis de fin mars semblent donner de bons résultats, mais il reste à préciser si des semis plus précoces (mi à fin février) ne seraient pas plus favorables à ce type de variétés.
Les types printemps semés au printemps : dans la région centre, on peut semer à partir du début mars. Dans le nord-est (Champagne) et le nord du Bassin parisien, il est préférable d'attendre une période favorable entre le 20 mars et le 10 avril.
Des semis plus précoces peuvent être responsables de levées difficiles occasionnant des fontes de semis. De plus, le salissement en adventices risque d'être plus important et une levée lente réduit la sélectivité des produits de prélevée. Un semis effectué trop tôt pourra aussi favoriser un développement végétatif trop important, qui sera préjudiciable à la culture, sans pour autant permettre une floraison plus précoce. Des semis trop tardifs augmentent les risques de stress hydriques pendant la phase floraison-maturité et peuvent décaler la récolte vers une période climatique moins favorable.
Dans le cas d'une légumineuse seule, l'écartement entre lignes de semis est indifférent (12 à 18 cm) et sera fonction du semoir utilisé.
En association, le semis doit être fait de manière à réduire la compétition entre plantes et à augmenter l'effet tuteur de la céréale. La légumineuse et la céréale seront semées de préférence en lignes alternées, espacées de 10 à 15 cm, en deux passages de semoir consécutifs, à 4 cm de profondeur environ.
Le semis en lignes croisées et le semis en mélange sont déconseillés.
Conduite de culture (Champ conduit)
Fertilisation
La fumure est à réaliser avant ou pendant les opérations de travail du sol. Dans le cas d'une parcelle normalement pourvue, on apportera :
P = 30 à 50 U/ha et K = 60 à 80 U/ha.
Irrigation
La vesce commune peut subir en fin de floraison, en cas d'absence de pluie et avec de fortes chaleurs, un stress hydrique préjudiciable à la production de graines.
Un apport d'eau à cette époque permettra une diminution du taux de graines avortées et une augmentation du poids de 1000 grains. Ceci en assurant une bonne alimentation hydrique de la plante jusqu'en fin de cycle.
Les gains de rendement ne sont pas systématiques et un apport tardif peut aussi occasionner une reprise en vert de la culture qui posera des problèmes à la récolte et rendra nécessaire l'utilisation d'un défoliant.
En cas de sécheresse marquée, avant le début floraison, de faibles apports d'eau permettront à la vesce de continuer à se développer.
Ennemis de la culture
Cette culture est étouffante et ne nécessite généralement pas de désherbage ; elle constituerait même un excellent moyen de lutte contre la folle avoine.
L'efficacité des solutions proposées est très moyenne, très peu de dicotylédones sont parfaitement maîtrisées aux doses préconisées.
Les antigraminées foliaires sont bien sélectifs de la culture.
Les différentes expérimentations menées sur le désherbage de la vesce depuis de nombreuses années n'ont malheureusement pas permis de mettre à jour de nouvelles possibilités de prélevée, ni de postlevée.
En début de cycle, ou en sortie d'hiver pour les semis d'automne, les sitones peuvent, comme sur le pois, provoquer des dégâts importants, voire la perte de pieds. Une intervention en végétation n'est justifiée qu'en présence d'un nombre de morsures supérieur à 5 par feuille. Dans les zones à fort risque, l'utilisation de semences traitées peut s'avérer une solution plus confortable.
A la floraison, ce sont les pucerons qu'il convient de surveiller étroitement. Ils peuvent coloniser la vesce dès le stade bouton et jusqu'au remplissage des gousses. Il faut intervenir dès que l'on note la présence de plusieurs individus par pied.
Contre le botrytis, la fusariose, l'ascochyta et le sclérotinia, surtout en régions humides, il convient de faire une lutte préventive en choisissant un sol bien drainé, n'ayant pas porté de légumineuse depuis au moins 5 ans, et de limiter la densité de la légumineuse.
A la levée, des attaques primaires de mildiou peuvent être responsables de la disparition de plantules. Des attaques secondaires peuvent aussi toucher la vesce en végétation et faire disparaître des tiges entières. Dans les 2 cas, l'utilisation de semences certifiées traitées anti-mildiou est indispensable ; il n'y a pas de solution de rattrapage suffisamment efficace.
Le botrytis et l'anthracnose peuvent atteindre le feuillage, la tige, et les gousses de la vesce. C'est surtout le botrytis, qui risque d'occasionner le plus de dégâts. Un programme à plusieurs traitements est généralement bien valorisé. L'époque de la première intervention doit être la plus tardive possible, mais en tout cas avant que la verse ne provoque l'affaiblissement de la végétation, empêchant ainsi la protection fongicide de toucher les organes du bas de la plante.
Récolte
En culture d'hiver pour la production de fourrage, les associations sont généralement plus productives (6 à 11 t/ha de MS) qu'en culture de printemps (6 à 9 t/ha de MS).
En culture de printemps et dans les conditions de culture, l'association vesce + avoine est très souvent la plus productive : 7 à 8 t de matière sèche.
Mai