Publié le mardi 20 novembre
Aube - Différentes techniques existent pour détruire les couverts végétaux. Selon qu'ils sont hauts ou à l'état de repousse, le bon choix s'impose
Des girobroyeurs, des broyeurs (frontal ou arrière, porté ou traîné, axe horizontal ou vertical, repliable, multirotors…), des déchaumeurs, des rouleaux pour coucher, couper ou hacher le couvert : les solutions qui s'offrent aux agriculteurs pour détruire les couverts végétaux sont nombreuses.
Dix-sept outils
Depuis que la réglementation impose une couverture des sols par des cultures intermédiaires, autour du 15 août et jusqu'au 15 novembre, pour pomper l'azote résiduel du sol et limiter les transferts vers l'eau des nappes, les constructeurs ont mis au point des outils très performants qui s'acquittent de cette tâche. C'est du moins ce qu'a pu mesurer le public, mercredi à Dierrey-Saint-Pierre, sur la plate-forme de démonstration dynamique proposée par la fédération départementale des Cuma et les Jeunes Agriculteurs de l'Aube.
Six déchaumeurs, quatre rouleaux et sept broyeurs, issus des gammes de treize constructeurs (Bertini, Lemken, Kuhn, Schulte, Actisol, Quitté, Quivogne, Gyrax, Muthing, Amazone, Berti, Horsch, Suire) ont montré leur aisance à évoluer sur le terrain.
Trois niveaux d'action
« Ces CIPAN (cultures intermédiaires pièges à nitrates) présentent plusieurs intérêts », indique Alexis Decarrier (ingénieur Arvalis institut du végétal Champagne-Ardenne).
« Dans nos sols de craie, le choix des crucifères (moutarde blanche et radis fourrager) est un moyen rapide et économique de se mettre en conformité avec la réglementation. Pour ceux qui voient un intérêt agronomique dans les couverts, associer des légumineuses (vesce et féverole) permet aussi de valoriser l'azote et fertiliser les sols. Enfin, pour l'exploitant qui veut que ses couverts aient également un intérêt en terme de biodiversité, l'ajout d'avoine, de sarrasin et de phacélie fera le bonheur de la faune sauvage (chevreuils, lièvres, perdrix, faisans, pollinisateurs). »
À cet égard, Alexis Decarrier rappelle qu'à Thibie (Marne), La Rochelle, Angers, etc, les plate-formes d'essais d'Arvalis et de l'INRA ont démontré la pertinence des cultures intermédiaires.
« Effectivement, ça marche ! Les CIPAN divisent par deux les concentrations de nitrates dans l'eau sous les parcelles à 1 mètre de profondeur », commente l'ingénieur, en expliquant que le meilleur effet est lié au développement important de la plante et au choix des espèces (crucifères et phacélie donnent les meilleurs résultats).
Toutefois, il attire l'attention sur les tiges lignifiées de certaines de ces plantes, plus difficiles à décomposer en fin de cycle. D'où l'intérêt de bien choisir ses outils de destruction de couverts, pour profiter au maximum de leurs bienfaits.
À noter
Le 23 janvier, la chambre d'agriculture propose une journée de formation sur le thème « Valoriser les couverts dans son système d'exploitation ».
Contact : Guillaume De Baene, 03 25 29 29 98.