Date de publication : May 03, 2014 5:34:53 PM
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mardi 29 avril 2014 Publié par Mohamed NAILI
Perspectives favorables pour les exportateurs français
Deuxième importateur de céréales dans le pourtour méditerranéen et en Afrique, après l'Egypte, l'Algérie n'est pas près de réduire son recours au marché international pour répondre à la demande locale en produits céréaliers. La France demeure le principal fournisseur du marché algérien, particulièrement en blé (tendre et dur).
A court terme, tous les indicateurs confirment la persistance de cette tendance si l'on tient compte des récentes statistiques fournies par le centre de l'informatique et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes.
Ainsi, pour les trois premiers mois de l'année 2014, les importations de l'Algérie en céréales ont repris leur tendance haussière atteignant, pour le blé uniquement, 1,714 million de tonnes (Mt), contre 1,251 Mt à la même période de 2013, soit une hausse de près de 18%. Les volumes importés jusqu'à la fin mars dernier représentent respectivement 1,312 Mt en blé tendre et 0,4 Mt en blé dur.
Pour les mois à venir, les différents pronostics réalisés par les organismes spécialisés relevant du ministère algérien de l'agriculture tablent sur la poursuite des importations, notamment en blé, ce qui est favorisé par les faibles rendements de la céréaliculture locale oscillant entre 4 et 5 Mt par an, avec moins de 50% en blé (dur et tendre) et le reste comprenant de l'orge et d'autres céréales destinées à l'alimentation animale. Ceci au moment où les besoins en blé atteignent 8 Mt/an.
Pour la saison en cours, les prévisions de la production locale demeurent peu favorables malgré les 3,3 millions d'hectares consacrés annuellement aux cultures céréalières. Face à cette situation, le ministre algérien de l'agriculture, Abdelwahab Nouri, ne cache pas son pessimisme : « En dépit de tous les efforts consentis pour l'amélioration des rendements céréaliers et bien que la production locale soit passée de 2 Mt en 2000 à 5 Mt en 2013, ces quantités demeurent insuffisantes face à la hausse de la demande locale ».
En moyenne, les importations de l'Algérie en blé sont estimées entre 5 et 6 Mt/an, alors que les importations en maïs destiné à la fabrication d'aliment pour le bétail atteignent 3 Mt/an. En valeur, l'Algérie consacre plus d'un milliard de dollars/an pour la couverture de ses importations céréalières.
La France en position de leader
Pour répondre aux besoins exprimés en céréales, la France constitue le principal fournisseur de l'Algérie en blés dur et tendre loin derrière ses concurrents. Globalement, entre 70 et 80% des importations céréalières de l'Algérie proviennent du marché français alors que les autres producteurs mondiaux (Etats-Unis, Canada, Brésil, Mexique ou les pays de la Mer Noire) se partagent le reste des parts du marché algérien.
A titre indicatif, sur les 5,3 Mt de blé importées par l'Algérie durant la campagne 2012-2013, plus de 4 Mt sont d'origine française. Ainsi, selon des statistiques de la Direction générale du Trésor (ministère de l'économie) pour l'année 2012, les céréales (blés dur et tendre) constituent le deuxième poste d'exportation vers l'Algérie avec près de 900 millions d'euros.
La proximité géographique entre les deux pays, constitue le principal facteur justifiant la position de la France de leader des exportateurs de céréales sur le marché algérien. Le rapprochement entre les deux marchés favorise ainsi la préférence des importateurs algériens pour le marché français par rapport aux autres pays exportateurs, comme les Etats-Unis, le Canada, la Russie ou l'Ukraine. Cette proximité leur permet de réduire sensiblement les coûts de transport maritime.
Mohamed Naïli
Source: http://www.revenuagricole.fr/focus-marches/cerealier/decryptage/decryptage-marche/13090-marche-algerien-des-cereales-perspectives-favorables-pour-l-origine-france