Exigences edapho-climatiques
PH optimal entre 6,0 et 8,0
Ce végétal cryptogame à la vie brève, présente un appareil végétatif souterrain, appelé mycélium, et une partie visible constituée du pied, de l’anneau et du chapeau avec les lamelles sur lesquelles se trouvent les sacs de spores.
On distingue des variétés comestibles, toxiques et parasites.
La multiplication se fait par diffusion des spores ou par ensemencement d’un substrat avec du mycélium.
Façons culturales
Mode de semis
Fumier
Il faut choisir un fumier chaud. Celui de cheval est le meilleur mais ceux d' ane ou de mulet peuvent être utilisés. On peut additionner 1/3 de fumier de mouton à condition que le mélange soit bien homogène. Le fumier doit être bien imprégné d' urine et de crotin, les autres fumiers sont a proscrire.
Préparation du fumier
C' est un point capital, pour obtenir une fermentation correcte, il faut traiter au moins 1 m3 de fumier à la fois. Faire un tas d' un mètre de haut en couche successives , en secouant énergiquement le fumier pour déliter les mottes et obtenir un mélange parfait des parties sèches et humides. Battre chaque couche avec le dos de la fourche pour tasser la couche. Après avoir terminé le tas tasser énergiquement puis arroser copieusement.
Fermentation
La fermentation fait rapidement monter la température, il faut la controler avec un thermomètre spécial , après 4 ou 5 jours elle doit atteindre 70 ° environ. Lorsqu' elle commence à redescendre après 6 à 8 jours le fumier est bon pour la première retourne.
Cette opération consiste à démolir le tas pour le reconstruire de la même façon en plaçant sur les bords ce qui était au centre et réciproquement. Bien secouer le fumier et arroser modérément les parties paraissant sèches. La fermentation repart un peu moins forte en suivant la même courbe, montée en température puis descente, un second retournement peut être nécessaire mais le plus souvent le fumier est près après 6 à 8 jours.
Le fumier 'fait' ce reconnait à :
- Il n' a plus l' odeur d' ammoniaque mais une odeur de champignon.
- Sa paille présente un aspect huileux, elle se brise facilement.
A ce stade le fumier est près, il faut l'employer sans délai.
Confection des meules
Les meules sont formées en dos d' ane de 50cm de base et de hauteur ou accotées contre un mur. Il faut monter les meules en petites couches successives en tassant fortement , puis peigner la meules avec la fourche pour rendre la meule bien régulière. Une autre solution est de mettre le fumier dans des caisses d' une vingtaine de centimètre de haut. Ces caisses peuvent avoir des pieds et être empilables pour gagner de la place.
Laisser ensuite au repos en controlant la température interne , si elle dépasse 30 ° il faut faire quelques trous avec un baton pour évacuer la chaleur. Quand la température se stabilise entre 20 et 25 °, le fumier est prêt à être ensemencé.
Ensemencement
Cette opération appellée aussi 'lardage' consiste à insérer sous la meule le blanc de champignon . Diviser les plaquettes de blanc en tablettes de 4x4 cm (les 'mises') et placer parallèlement à la surface de la meule en les enfouissant de 3 à 4 cm.
Chaque ligne espacèe des autres de 20 cm sont montées en quinconce , en caisse on peut rapprocher les lignes à 15 cm.
Conduite de culture (Champ conduit)
Dix jours après l' ensemencement les 'mises' doivent commencer à émettre des filaments blancs dans le fumier , remplacer celles qui ne manifesteraient pas de signes de reprise.
Après 8 à 10 jours le blanc doit avoir envahi toute la meule. Retirez alors les mises et les jeter , elles ne sont plus utiles. Retasser la meule à la main en lissant les flans.
Gobetage
Cette opération consiste à recouvrir d' une couche uniforme de 2cm la meule d' un mélange terreux spécial. Les champignonnistes emploient la la pierre de carrière broyée, mais on peut utiliser une terre argilo-sableuse ou du sable argileux additionné de 10% de platras broyés. On peut aussi incorporer 10% de tourbe horticole.
Ces matériaux tamisés sont humidifiés sans excès. Une excellente précaution consiste à les débarraser d' éventuels germes de maladies en additionnant l ' eau de 2 l d' extrait d' eau de javel à 50° Baumé par mètre cube de terre. Le mélange est utilisable quelques jours après la désinfection.
La réalisation du gobetage demande un petit tour de main, il faut projeter la terre sur les flans de la meule puis immédiatement tasser sans excès. On commencera par le bas en remontant vers le sommet. Le plus souvent on utilise une pelle en bois ou une truelle pour faire cette opération mais on peut aussi utiliser une planche pour tirer la terre vers le sommet de la meule. Le gobetage est beaucoup plus simple pour la culture en caisse où il suffit d' étaler le mélange.
Lorsque la terre semble sèche , arroser légérement en utilisant un arrosoir avec une pomme fine pour éviter les risques de ruissellement.
Fertilisation
Irrigation
Ennemis de la culture
La goutte : sécrétion visqueuse au niveau du carpophore (pied et chapeau); il convient d’éliminer les pieds contaminés et de remplir la cavité par de la terre de gobetage
La molle :la maladie déforme le champignon qui dégage une odeur de poisson avancé ; désinfecter le local et y brûler des mèches de soufre en vérifiant que la terre de gobetage ne contient déjà pas du fumier de champignons
Le vert de gris : se fait plus rare
Le plâtre blanc : dû à un champignon parasite présent à cause de la mauvaise qualité du fumier
Apparition d’autres champignons : supprimer pieds et mycélium.
Insectes : acariens, mites : soit on désinfecte après récolte, ce qui est préférable ; soit on tente d’éliminer les insectes avant la récolte en disséminant des boules de naphtaline, en répandant de la poudre à endroits précis( sur les bords des caissettes) ou si c’est vraiment nécessaire, en recourant aux insecticides
Les mouches s’expliquent par la présence d’œufs dans le substrat.
Récolte
Elle s’étale sur 6 à 10 semaines. Si on désire une repousse, on coupe les pieds au-dessus de la terre de gobetage; si on désire avoir une récolte avec les pieds complets, on tourne les pieds de champignons pour les cueillir ; il faut alors remplir la cavité ainsi obtenue avec de la terre de gobetage et relisser la surface. Une fois coupés, maintenir les champignons au frais.
Le délai avant récolte est variable en fonction de la saison, la température, les champignons commencent à apparaitre un mois après le gobetage. Cueillir régulièrement, dès que le bord du chapeau commence à se décoller du pied. Opérer délicatement en applicant un mouvement de rotation pour détacher le champignon de sa base. Reboucher les trous avec de la terre à gobetage, la récolte peut durer 3 mois.
Conservation des champignons
Il existe plusieurs méthodes pour leur conservation.
La déshydratation
il suffit de placer les champignons coupés dans un local bien sec, ventilé et chaud (près d'un radiateur par exemple), pendant 4 à 5 jours ; ou mieux en utilisant un dessiccateur.
La conservation à l'huile
placer les champignons dans un bocal après les avoir blanchi à l'eau bouillante environ 5 minutes. Les couvrir d'huile d'olive, assaisonnée suivant vos goûts.
La congélation
Si vous choisissez de les congeler, il y a lieu de les passer quelques minutes à feu vif dans un peu d'huile auparavant.
La santé par les champignons
Qu’ils soient de culture ou forestiers, les champignons sont, contrairement à la croyance populaire, très nutritifs et possèdent maintes propriétés médicinales. En Asie, où l’alimentation et la médecine ne font qu’un, plusieurs champignons sont des aliments de base et non uniquement un accompagnement de luxe comme le sont ici les espèces autres que le champignon de Paris.
Les champignons contiennent une bonne quantité de minéraux et de vitamines; ils sont également connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé en régularisant le taux de cholestérol dans le sang, en stimulant le système immunitaire et pour leurs propriétés anti-tumeur/anti-cancer.
Une bonne source de protéine, le champignon peut jouer un rôle important dans une alimentation végétarienne ou végétalienne. Les champignons contiennent en moyenne entre 15% et 30% de leur masse déshydratée en protéine. Ce qui représente 50% des protéines retrouvées dans les œufs et 33% de celles de la plupart des viandes!