Auteurs: KHADRAOUI ZIANE et OUANOUKI YACINE
L’étude de l’inventaire de la faune Orthoptèrologique de la région de Djelfa montre la présence de 22 espèces appartenant exclusivement au sous ordre de Caelifera qui comprend dans le cadre de notre travail trois familles : les Acrididae, les pamphagidae et les pyrgomorphidae. Cette dernier ne contient qu’une seule espèce : Pyrgomorpha conica. Quoi qu’il en soit cette famille n’est pas riche en espèces, que ce soit en Algérie ou ailleurs. Les Acrididae renferme la plupart des espèces qui se répartissent dans 6 sous familles : les Acridinae, les Calliptaminae, les Catantopinae, les Gomphocerinae, les Oedipodinae, les Truxalinae. Ce sont la sous famille des Oedipodinae qui semblent les mieux représentées avec la moitié du nombre des espèces total, c’est à dire 11 espèces. Les autres sous familles n’en contiennent pas plus que 2 espèces. L’identification des espèces s’est basée sur quelques critères morphologiques tels que le pronotum, les ailes, les tibias qui reste cependant insuffisants. A cet effet, il serait utile d’associer les caractères morphologiques qui constituent un point de départ pour la reconnaissance des espèces, aux données écologiques, c’est à dire l’étude du biotope dans lequel vivent les espèces d’une part et d’autre part aux données physiologiques qui représentent un élément clé dans la systématique actuelle. L’étude relative aux particularités biologiques nous a permis de distinguer trois groupes d’Acridiens : le premier comprend les espèces à diapause embryonnaire comme A. strepens, C. barbarus, D. jagoi jagoi, A. patruelis, O. miniata, S. azurescens, T. cisti…etc. Le deuxième renfermant l’espèce suivante : T. pulchripennis. La majorité de ces espèces semblent être univoltines à l’exception peut être de P. conica qui possède deux générations par an avec un diapause imaginal.
Les tempéraments sont différents d’une espèce à l’autre ; ils varient au même titre que les caractéristiques biologiques. Nous en avons recensé 7 parmi lesquels nous citons les thermophiles, les thermophiles-xérophiles, les mésoxérophiles-mésothermophiles, les mésoxérophiles-mésohygrophiles, les xérophiles, les mésothermophiles, les mésohygrophiles.
L’étude des peuplements Orthoptérologiques révèle que les friches sont caractérisées par la dominance de l’Artemisia herba alba dans son tapis, sont le plus intéressants et riches en espèces acridiens (17 espèces) que les autres terres steppiques qui sont caractérisées par la dominance de Noaea mucronata ou d’autre espèces végétales (15 espèces).
Les valeurs des indices de diversité et équitabilité durant toute les mois d’étude, montrent une moyenne répartition des individus entre les espèces. Dans le cas où les stations comprendraient une ou plusieurs espèces dominantes, ayant un pouvoir de multiplication important. Par contre on observe une bonne répartition d’individus quand l’indice d’équitabilité s’approche à la valeur1.
Les fréquences sont généralement très faibles ; elles ne dépassent pas 30 % sauf pour S. lucasi (30.16 % pour la station II). Bien que rares, les espèces apparaissent tantôt accessoires, tantôt constantes, avec une nette dominance de la constance.
La répartition spatiale des Orthoptères est liée aux conditions écologiques, et plus particulièrement à la végétation qui sert non seulement comme nourriture des insectes, mais aussi d’abris. Elle joue donc un rôle prépondérant dans la dispersion des acridiens. La répartition contagieuse est souvent la plus répondue pendant toute la période de notre étude bien que la répartition au hasard y prend aussi son importance.
Les répartitions régulières sont peu abondantes dans les deux stations I et II et mieux dans la station III.
Les répartitions uniformes existent souvent dans le mois d’Octobre seulement, et rarement dans les autres mois.
Cette contribution à l’étude biosystématique des Orthoptères reste très insuffisantes. Le sujet reste par conséquent, matière à beaucoup d’autres investigations aussi intéressantes les unes que les autres. A cet effet, nous conseillons vivement d’aborder la systématique de quelques sous-familles qui restent très confisent aussi bien dans le monde qu’en Algérie. Nous citons à titre d’exemple, les Oedipodinae, les Calliptaminae, ceci nécessite d’une part l’étude des caractères morphologiques sur lesquels d’ailleurs nous nous sommes basés, et d’autre part l’étude du biotope et même l’étude physiologique, c’est à dire l’éude des systèmes protéiques et enzymatiques comme nous l’avions signalés au préalable, pour être de la systématique moderne.
L’utilisation des indices écologiques pour l’étude de la dynamique des populations est primordiale. Aussi faudrait-il l’associer au fonctionnement et au développement ovarien des espèces pouvant causer des dégâts à nos cultures afin de connaître leur dynamique, leur structure, leur démographie…etc. et pour ainsi établir une stratégie de lutte contre certains espèces acridiennes qui nuisent à l’agriculture locale.