Exigences edapho-climatiques
PH optimal entre 6,0 et 6,8
Température optimale entre xx° et xx°
soja, plante légumineuse annuelle, voisine du haricot, cultivée pour ses graines oléagineuses. Le soja, probablement originaire de l'est de la Chine est largement cultivé à travers le monde. Le soja est une plante duveteuse, dressée, mesurant de 60 cm à 1 m de haut, aux grandes feuilles à trois folioles, à petites fleurs blanches ou mauves, et à gousses contenant de une à quatre graines. Sous le climat méditerranéen, la maturité intervient entre 90 et 150 jours après la plantation. Les feuilles jaunissent et tombent alors et les gousses brunissent rapidement en séchant. Les graines, de forme presque sphérique, de couleur jaune clair, noire, brune ou verte, contiennent environ 20 p. 100 d'huile et 40 p. 100 de protéines.
Le soja, très ancienne culture en Chine, au Japon et en Corée, a été introduit aux Etats-Unis au début du XIXe siècle et cultivé marginalement comme plante fourragère pendant de nombreuses années. La plupart des variétés actuellement cultivées en Europe ont été mises au point aux Etats-Unis du fait de l'avance de ce pays dans la culture du soja. Les Etats-Unis fournissent près de 60 p. 100 de la production mondiale de soja, le Brésil 14 p. 100, la Chine 10 p. 100. Plus de 30 p. 100 de cette production est exportée.
Les deux principaux produits à base de soja sont la farine et l'huile. L'huile a des usages alimentaires, à l'état brut ou transformée, et industriels (peintures, vernis, linoléum). Dans les pays où l'alimentation est carencée en protéines, la farine de soja trouve une utilisation grandissante dans l'alimentation humaine. Dans les pays industrialisés, elle est la source principale de compléments protéinés pour l'alimentation animale.
Le soya, souvent confondu avec le soja, est en fait une autre plante appartenant à la même famille. Tandis que les pousses de soja peuvent se révéler gravement toxiques, celles du soya peuvent être consommées crues. Elles sont utilisées dans la cuisine chinoise et leur amidon sert à la fabrication de nouilles chinoises.
Classification : le soja, Glycine max, appartient à la famille des Légumineuses. Le soya, Vigna radiata, appartient à la même famille.
Façons culturales
Mode de semis
Bien choisir sa parcelle et préparer le sol avec soin
Choisir une variété à bon comportement verse et sclérotinia, adaptée à la région et à la date de semis
Combattre les mauvaises herbes dès le départ et compléter par un désherbage en post-levée si nécessaire
Soigner l' inoculation
Prévoir une date de semis et une densité adaptées à la région et au groupe de précocité
Assurer une bonne alimentation en eau jusqu'à la fin du cycle
Comme souvent en AB, l’objectif est d’obtenir et de maintenir une bonne structure de sol et un lit de semences propice à un démarrage rapide de la culture. On conseille de travailler un sol bien ressuyé pour éviter toute tassement. Une structure fine et homogène doit être maintenue sur 5 cm de profondeur avec une surface bien nivelée pour permettre une bonne efficacité des outils de désherbage mécanique. Des faux semis peuvent être effectués dans les deux à trois semaines précédent le semis. On doit semer en conditions poussantes, sur un sol bien réchauffé. Pour les variétés de groupe I, la période optimale se situe dans la première quinzaine de mai. La densité de semis est de 400 à 450 000 gr/ha. L’inoculation est systématique pour un premier soja. L’écartement habituel utilisé est de 40 à 60 cm, en conditions favorables il peut être allongé à 80 cm.
Conduite de culture (Champ conduit)
Une culture économe en intrants
Plante écologique par excellence, le soja, à l’état naturel, bonifie le sol, protége la nappe phréatique et forme des substances nutritives en moins de 100 jours. La culture du soja se pratique sur des sols profonds, meubles et frais, de type argilo-sableux ou limoneux, avec un pH de 4,5 environ. Le soja dispose de très nombreux atouts agronomiques :
• Grâce aux nodosités qui se développent sur ses racines, il utilise l’azote de l’air et ne nécessite donc pas d’engrais azoté chimique.
• Sa culture n’appauvrit pas le sol. Au contraire, il apporte à la terre des micro-éléments qui permettent d’enrichir celle-ci.
• Il contribue à « nettoyer » la terre.
Fertilisation
Eviter tout apport d’azote qui risque de perturber la nodulation. Un apport peut être nécessaire dans les terrains pauvres en P2O5 et en K2O (se référer à des analyses de sol de moins de 5 ans). Il faut alors prévoir 30 à 40 kg/ha de chaque élément. Les formes utilisables peuvent être les suivantes :
P2O5 : phosphore organique (arêtes de poissons, os...), scories type thomas, phosphate naturel.
K2O : patenkali, sels de vinasses de betteraves.
Irrigation
Les recommandations sont identiques à celles données en conso. Cependant, contrairement au débouché alimentation humaine, la teneur en protéines importe peu. On ne prendra pas le risque d’effectuer des apports tardifs d’eau qui pourraient retarder la récolte vers des périodes moins favorables à un battage dans de bonnes conditions.
Ennemis de la culture
Désherbage mécanique
C’est la clé de la réussite de la culture. Le désherbage dépend beaucoup de la qualité de l’implantation et de la pertinence de la rotation. L’utilisation des outils de désherbage mécanique n’est qu’une solution d’appoint dont l’efficacité dépendra de l’observation qui sera réalisée sur la parcelle.
Herse étrille :
Avec un grain placé à 4-5 cm un passage léger est possible « à l’aveugle » après le semis (3 à 4 jours).
1er passage en végétation : Stade 2 feuilles unifoliées. Quelques feuilles peuvent être coupées, mais le soja compense. La plante supporte un léger enfouissement.
2ème passage : Environ 10 j après le premier et jusqu’à 3-4 nœuds.
Bineuse :
1er passage : peut précéder un passage de herse, déchaussage, passage superficiel. Dès 2 feuilles trifoliées avec des protège-plants.
2ème passage : buttage, jusqu’à la limite de passage du tracteur.
Maladies et ravageurs
Les problèmes sont peu nombreux. On peut citer :
les punaises vertes : Observer la culture dès mi-juillet. Seuil d’intervention : 4 à 5 insectes/mètre linéaire en attaque précoce. Lutte : Pyrèthre et/ou Roténone (traitement en fin de journée).
le sclérotinia : La lutte de fait de façon préventive grâce à un champignon parasite du sclérotinia : avant le semis, Coniothyrium minitans s’applique en pulvérisation (granulés dispersibles). On enfouit légèrement (4 à 5 cm) juste après l’application.
Les principaux problèmes rencontrés
a - Sanitaires
Les mesures préventives excluent fortement les risques liés au sclérotinia. La menace principale qui subsiste pour la certification concerne le Diaporthe phaseolorum. Il n’y a actuellement pas de produit phytosanitaire utilisable en bio (à base de cuivre ou de soufre) qui soit homologué en traitement de semences de soja. L’apparition de Diaporthe, favorisée par des conditions climatiques humides et un salissement de la parcelle peut exclure un lot de bonne qualité germinative.
b - Graines fendues ou cassées
La principale cause d’écart des lots est le manque de force germinative (mini 80% pour le soja). Des conditions climatiques pluvieuses à la récolte peuvent naturellement affecter ce facteur mais plus souvent c’est la qualité du battage qui fait défaut. Malgré les nombreuses recommandations sur ce sujet on retrouve régulièrement des taux de graines fendues ou cassées importants qui traduisent la mauvaise qualité du travail de récolte.
c - Pollutions accidentelles
Il s’agit actuellement plus d’une crainte que d’un réel problème. La filière Bio a choisi de ne pas utiliser de variétés de soja génétiquement modifiées. Des contrôles sont donc mis en œuvre en amont pour garantir ces exigences (analyse des semences de base). Ensuite, l’utilisation de matériel de semis, de récolte, de transport commun à d’autres producteurs de soja crée un risque de mélange avec des variétés qui pourraient être génétiquement modifiées. Un effort tout particulier de communication est effectué auprès des multiplicateurs pour les sensibiliser au problème et les amener à faire les contrôles et nettoyages nécessaires pour éviter tout problème.
Récolte
Comme en conventionnel c’est une étape cruciale de la production de semences de soja. En effet la graine est sensible au dépelliculage, à la rupture (1/2 graine) et le taux de germination peut être très affecté uniquement par des chocs trop importants sur le germe des graines. On préfère récolter avec une moissonneuse axiale, entre 16 et 18% d’humidité en évitant les chutes de grains trop brutales (goulotte à la sortie de la machine, pente douce pour la descente dans la benne...).
CONSERVATION
La conservation du soja se fait en graine. Celles-ci obtenues après battage des gousses au fléau ou à l’aide d’une décortiqueuse.
Les graines sont conservées dans des jarres, greniers ou dans des sacs à des endroits secs et aérés. Elles seront traités avec un insecticide (sofa grain) ou mélangées à de la cendre propre.