Auteurs: KHADRAOUI ZIANE et OUANOUKI YACINE
La durée du cycle biologique d’une espèce est la somme des durées de tous les états par les quelles passe cette espèce. Les acridiens passent toujours par trois état biologiques au cours de leurs vie, l’état d’œuf, l’état de larve et l’état imaginal (Fig. 23). le terme adulte est réservé aux individus physiologiquement capable de se reproduire, (APPERT et DEUSE, 1982 in BRIKI, 1999).
1. L’embryogenèse :
La femelle ponde ces œufs dans un sol meuble et humide comme les oueds, les terres limitrophes des cultures et les terres agricoles. Elle magasine les spermatozoïdes dans son corps pour pouvoir fécondé le maximum d’œufs et quand les conditions sont favorables, elle enfonce son oviscapte dans le sol en produisant un canal perpendiculaire et son corps s’allonge au fur et à mesure que le canal est profond, pour aller au triple de son corps parfois.
La ponte se fait de 1.5 à 2 heurs chez le criquet saharien. Et les œufs sont déposés à la surface du sol ou dans les arbres si le sol est dur ou sec. Au cours de la ponte, la femelle secrète une matière spumeuse qui se gélifie en contact du sol pour former une enveloppe protectrice, chacune contient entre 20 à 100 œufs. La femelle ponde le long de sa vie 3 amas d’œufs, (IBRAHIM, 1997).
KAREM (1989), signal que le nombre des amas s’approche parfois à 6 amas.
Au cours des cinq premiers jours, il est estimé que, les œufs absorbent l’équivalent de leur propre poids d’eau contenue dans le sol. S’il n’y a pas suffisamment d’eau dans substrat édaphique, les œufs absorbent la quantité disponible et se mettent en état d’attente des prochaines pluies en vue du complément aqueux nécessaire. Il arrive ainsi que les œufs du criquet restent viables après plusieurs mois dans le sol. La durée de vie embryonnaire s’achève par l’éclosion et donne naissance a une jeune larve (SIMBARA, 1989 in BRIKI, 1999).
2. Le développement larvaire :
Les larves vivent à la surface du sol, dans les herbes, les arbustes et rarement dans les arbres, (APPERT et DEUSE, 1982 in BRIKI, 1999).
En générale il y a cinq stades larvaires mais ce nombre peut varier en fonction des espèces et du sexe. Le développement complet depuis l’éclosion de l’œuf jusqu’à l’insecte ailé dure 60 à 75 jours dans des conditions favorable, (BRIKI, 1999).
Selon DURANTON et al (1982), le nombre des stades larvaires n’est pas toujours connu avec certitude sauf pour les ravageurs les plus importants et les plus étudies comme Nomadacris septemfasciata, Locusta migratoria, Schistocerca gregaria, et certains acridiens qui présentent la particularité d’avoir un nombre constant des stades larvaires.
Chez les grégaires dans des conditions optimales, la durée du développement larvaire la plus courte est de 25 jours. Dans des mauvaises conditions elle peut atteindre 50 jours. Chez les solitaires, dans des conditions optimales, de développement larvaire dure au minimum 30 jours. Il peut s’étendre à 3 mois en cas de condition très défavorables, (DURANTON et LECOQ, 1990).
3. L’imago :
La dernière mue donne naissance à un imago. Lorsque les ailés sont en période de reproduction, on préfère utiliser le concept d’adulte, (DURANTON et al, 1982).
4. L’accouplement :
l’accouplement se manifeste naturellement chez les imagos qui sont capable a se reproduire. Ce rapprochement se fait en présence des deux sexes féminin et masculin chez quelques orthoptères après la stimulation sexuelle. Et chez les Caelifera, la femelle se rapproche par la stridulation du mâle, l’étude de ce phénomène est très peu avancé chez l’espèce S. gregaria, les imagos s’accouplent et l’opération dure quelques heurs, et elle s’allonge pour arriver parfois à 24 heurs au cours de laquelle le mâle se fixe sur la femelle en se volant d’un endroit à l’autre, pour ensuite l’accompagner au cours de la ponte pour la féconder périodiquement. Un mâle peu féconder plus d’une femelle, (IBRAHIM, 1997).
5. Le nombre de générations :
Le nombre de générations annuelles d’une espèce correspond à la notion de voltinisme. On distingue des espèces univoltines n’effectuant qu’une génération dans l’année et des espèces polyvoltines à plusieurs générations annuelles. Parmi ces dernières, on sépare les espèces en bivoltines, en trivoltines et en tetravoltines selon qu’elles aient 2,3 et 4 générations par an, (BRIKI, 1999). Selon même auteur, le nombre maximal de générations qu’une espèce peut effectuer en une année semble être de 5 chez les acridiens, encore que ces cas soient assez rares. A l’opposé, certaines espèces ont besoin au moins de deux années pour effectuer un cycle complet, particulièrement dans les régions froides et très arides.
Selon IBRAHIM (1997), l’espèce S. gregaria peut avoir deux à trois générations par an ou cinq générations par deux ans.