En 1786 la marquise de Joyeuse, propriétaire du château de Saint Germain sous Cailly, organise un démontage, avec précautions, d’un monument et fouille la terre à proximité. Le but est de rechercher des inscriptions ou des objets (pièces, médailles…) qui permettraient de comprendre et de dater cette construction. Malheureusement rien n’est découvert et un remontage soigneux est effectué.

Quel est donc ce monument qui, déjà à cette époque, n'est ni expliqué, ni daté ?

Il s’agit de cinq croix érigées sur un socle à quatre niveaux. Quatre croix sont disposées de façon que leurs croisillons forment un carré alors que le croisillon de la cinquième forme une diagonale. Chacune de ces croix est taillée dans un seul morceau de grès et mesure 2,30 m de hauteur pour les plus petites, la cinquième mesurant 3,30 m. Les fûts sont en octogone de 20 cm de diamètre. Cette construction est disposée à l’orée d’un bois au centre d’une excavation en forme d’arc. Cet endroit porte le nom de “cour des cinq croix” et était, dit-on, une merveille que l’on venait admirer de très loin.

La légende veut que ce monument ait été élevé par cinq frères revenant de croisade et se retrouvant, pour la première fois depuis longtemps, en ce lieu.

Malgré l’attachement des habitants à ces calvaires, deux individus les abattent en 1792. Les morceaux de ce monument ont disparu. Les montants des croix ont servi à canaliser le Cailly et il ne reste qu’un morceau du socle portant les croix où on voit leur insertion dans le grès.

Ce socle retourné sur le sol, entouré de pierres de grès a été utilisé comme table et nommé table des cinq frères. Beaucoup d’anciens de Cailly et de Saint Germain se sont rendus en ce lieu.

Cette construction singulière et de dimension importante mériterait d’être remise en lumière.

Michel Lucien

Pour aller plus loin :

Le monument des cinq croix (Fonds Bizet)