La vie de relations d’Adélaïde Bauche (1797-1869) , d’après ses Mémoires par Bruno Sintic,
La vie sociale d'Adélaïde se concentrait sur sa famille soudée par des attaches très fortes, le Collège royal de Rouen et la classe moyenne rouennaise d’où un témoignage unique des dîners, fêtes, anniversaires, ses participants, le déroulement, les sujets de discussion …
Sociabilité et crise sanitaire : comment le lien social a été maintenu dans le village de Cailly pendant la pandémie de 2020 par Hugues Auvray,
Comment, au tout début de la crise du Covid, les habitants du village de Cailly ont maintenu la solidarité et le lien social grâce à des initiatives d'entraide et aux réseaux sociaux.
par Bruno Sintic
association Histoire et Patrimoine du Haut-Cailly
Résumé
Les Mémoires d’Adélaïde Bauche, conservés aux Archives départementales de Rouen, permettent de connaître les fréquentations, les liens de proximité ou d’affection, les dîners et réceptions qui ont animé sa vie.
Adélaïde Bauche, née à Rouen en 1797, dans une famille de commerçants en tissus, commence à écrire vers 40 ans l’histoire de sa vie et poursuivra cette tâche jusqu’à sa mort en 1869. Elle laisse ainsi à ses descendants un récit vivant de son quotidien et de ses préoccupations, et, pour l’historien, un texte remarquable par son ampleur (plus de 4000 pages!), la qualité de son écriture et le nombre de ses informations. La vie de relations d’Adélaïde y apparaît nettement, car elle note avec application les moments de rencontre et de conversation qui viennent interrompre avec bonheur une vie ordinaire qu’elle qualifie elle-même de monotone. La période étudiée ici est celle des années 1835 à 1845, où les mentions concernant son entourage, ses contacts et ses amis, se font plus nombreuses et plus détaillées.
Durant cette période, les relations sociales d’Adélaide s’organisent autour de deux pôles principaux :
d’une part, la famille, soudée par des attaches très fortes et structurantes ; Adelaïde décrit les multiples réunions dont elle a gardé le souvenir : dîners, fêtes, anniversaires, les participants, le déroulement, les sujets de discussion ;
d’autre part, le Collège royal de Rouen, lieu d’exercice de son beau-frère Louis Magnier, dont elle est très proche et avec qui elle vit après 1840 ; elle décrit les personnes qu’elle a l’occasion de rencontrer, professeurs, membres de l’administration, parents d’élèves et aussi élèves , les occasions de réunion, les attachements ou amitiés qui en résultent parfois.
Ce faisant, on découvre le milieu social qui est le sien, les familles et groupes qu’elle est amenée à fréquenter, les usages et comportements sociaux, parfois l’écho des événements nationaux.
Sa vie de relations a longtemps été très limitée et même étriquée, puis elle s’est enrichie et diversifiée au contact de M. Magnier, son beau-frère. Néanmoins, les fréquentations restent circonscrites à la classe moyenne rouennaise ; peu ou pas de contact avec le monde paysan ou le monde ouvrier, peu ou pas d’occasions d’approcher la grande bourgeoise industrielle ou bancaire.
par Hugues AUVRAY
Société Libre d’Emulation du commerce et de l’industrie de la Seine -Maritime et association Histoire et Patrimoine du Haut-Cailly
Résumé
Les crises sanitaires modifient profondément les interactions sociales ; les mesures de confinement et de distanciation physique ont entraîné un isolement important pour de nombreuses personnes. Le livre Cailly pendant la pandémie de Coronavirus - Chronique d’un village normand dans la crise sanitaire aborde ce thème de la sociabilité en montrant comment les habitants de ce village de 750 habitants ont vécu cette période de repli sur soi.
Les initiatives mises en place pour maintenir le lien social sont évoquées : appels téléphoniques aux personnes malades et âgées, distributions de repas aux plus démunis, aides aux commerces impactés par les mesures sanitaires à l’accueil de la clientèle dans de bonnes conditions… On retrouve également l’importance des réseaux sociaux pour maintenir le lien.
L’organisation de la collaboration mise en place par le maire, les professionnels de santé, les commerçants avec les habitants est rapportée et illustrée par de nombreuses anecdotes. Ce témoignage montre que malgré les difficultés, les habitants du village ont su faire preuve de solidarité et d’entraide pour surmonter cette période difficile.