1.6 - Les échanges

Les déplacements

En 1914, la commune n’ayant pas d’accès direct au chemin de fer, les gares les plus proches, celle de Rocquemont sur la ligne Amiens - le Havre, celle du Vieux Manoir sur la ligne Amiens – Rouen, celle de Clères sur la ligne Rouen - Dieppe sont entre 6 et 8km, les déplacements et transports de moyenne distance ne pouvaient se faire, pour le transport de personnes et de charges légères, qu’avec l’aide de banneaux en bois à deux roues tiré par un seul cheval, ou, pour les charges les plus lourdes, de banneaux (ouverts ou fermés), également en bois, à quatre roues tirés par deux à quatre chevaux. Alfred Rachinel, messager, en assurait sa part.

Un omnibus fermé, ou diligence, pouvant transporter de 10 à 15 personnes, tiré par deux à quatre chevaux, propriété de Georges Marest, Maître d’hôtel, et conduit par Henri Gaugué, assurait à horaire fixe, les liaisons vers les gares et les cités plus importantes comme Saint Saëns, Neufchâtel ou Rouen.

Les autres déplacements de proximité se faisaient, un peu à bicyclette, beaucoup à cheval monté pour le jeune médecin, Antonin Fayet, le notaire, Augustin Colette, et l’huissier, Arthur Durvie et surtout à pied pour les autres.

Les marchés et foires

Bien que Cailly ait son propre marché le samedi matin, l’essentiel des ventes de produit fermiers comme le beurre, les volailles, les œufs ou les porcs, les ovins et les bovins se faisaient surtout sur ceux beaucoup plus important de Bosc-le Hard (8 km), le mercredi matin et de Buchy (10 km), le lundi matin.

Les modestes foires du 11 avril et du 29 octobre ne pouvaient concurrencer celles, beaucoup plus importantes et renommées de Bosc-le-Hard du 24 juin (où se concluaient l’embauche des journaliers pour la moisson) ou du mercredi des cendres pour les ventes de bovins et de Buchy à Pâques.

Ces marchés et foires, essentiels dans le renforcement des liens sociaux, étaient très fréquentés par la plupart des habitants de toutes les communes environnantes, y compris ceux de Cailly, permettant non seulement les achats des produits non disponibles chez les commerçants, mais aussi les rencontres amicales et familiales.

Le rassemblement des dizaines de voitures à cheval garées dans les cours des fermes des centres de Bosc le Hard et de Buchy, le brouhaha des nombreux cafés bondés rejoignant celui des rues, la circulation difficile même pour les piétons, les liasses de billets échangées après la tape concluant la négociation lors de la vente de « bestiaux » et les "paies" du lait, en liquide, en étaient les traits les plus caractéristiques. .

Les communications

L’installation du premier téléphone en 1908 à la poste, d’autres ont probablement suivi, ne permettait pas encore la « télé communication » telle que nous la connaissons aujourd’hui.

En 1914, les échanges familiaux et commerciaux étaient réalisés par le courrier postal à l’aide de cartes et de plis avec la lenteur inhérente à ce moyen de communication.

L’accès à l’information

Les nombreux journaux, locaux ou nationaux, ainsi que les revues, disponibles par abonnement ou vendues chez Raoul Chauvet, le buraliste, étaient d’autant plus prisés qu’ils étaient les seules sources d’informations et d’accès à la connaissance.

Le Journal de Rouen et le Petit Journal étaient les plus populaires.