Le 30 novembre 1870, les Prussiens sont à Amiens et déferlent vers Rouen. La bataille de Bosc-le-Hard du 04 décembre est décisive pour freiner l’avancée Prussienne et empêcher l’occupation du Haut-Cailly, de Rouen et d’une partie du département.
Après deux heures de combats, les 1000 mobiles arrivés par le train, menacés d’encerclement, se retirent à pied vers Clères puis Malaunay. La voie est libre : les Prussiens entrent dans le Haut Cailly...
La Ligne de feu, épisode de la bataille du 16 août 1870 à Rezonville (1886), Gravelotte, musée de la Guerre de 1870 et de l'Annexion
La bataille de Bosc-le Hard du 4 décembre 1870
Les positions : les Mobiles en jaune, les Prussiens en rouge
14h : A la vue des éclaireurs Prussiens, le deuxième bataillon des Mobiles de Seine Inférieure (1000 hommes armés de fusils gras et de quelques canons), venant de Rouen par Clères, arrêtent leur train dans la gare de Bosc le Hard. Les troupes prussiennes (3800 soldats avec artillerie), venant de Rocquemont et Esteville, avancent vers le village.
Les mobiles se déploient derrière les talus bordant la Rue des forges, la rue de la gare et la route de Saint-Saëns. L'artillerie prussienne bombarde abondamment le cimetière depuis la Rue Vilaine, pensant les français regroupés sur cette position. Beaucoup de tombes sont atteintes.
Les troupes prussiennes entament une manœuvre de contournement par le nord. Elles se heurtent aux mobiles bien protégés derrière leur talus, qui, malgré des fusils défectueux, font beaucoup de victimes dans les rangs prussiens. Des combats au corps à corps s'engagent.
Simultanément, les Prussiens poursuivent leur encerclement en rentrant dans le bourg de Bosc le Hard.
Les mobiles, voyant la manœuvre prussienne, se déploient face au bourg pour la stopper.
16h : Les Prussiens étant bloqués par une compagnie, les mobiles se retirent à pied vers Biennais puis Clères et Malaunay qu'ils atteignent vers 10h du soir. Il repartiront le lendemain, toujours à pied, pour Pont Audemer à 60km de là, qu'ils atteindront dans la soirée, puis le Havre.
Le contexte
La guerre de 1870 oppose le Second Empire français, puis la République, au Royaume de Prusse. Elle se déroule du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871. 900.000 soldats français s’opposent à 1.200.000 prussiens et allemands.
Capitulation et poursuite des combats
L’armée française est en déroute : le 2 septembre 1870, Napoléon III capitule à Sedan avec 100.000 hommes faits prisonniers, 200.000 hommes sont assiégés à Metz. Le 4 septembre la 3ème République est proclamée et le nouveau gouvernement, de défense nationale, poursuit la guerre.
Paris est assiégé le 18 septembre.
La défense organisée par Gambetta, il s'échappe de Paris en ballon le 7 octobre, s’appuie essentiellement sur des volontaires et des bataillons de la Garde Nationale peu entraînés, le gros de l’armée ayant été neutralisé.
La conquête du territoire français par l’armée prussienne se poursuit jusqu’à la signature de l’armistice le 28 janvier 1871.
Les combats de Bosc le Hard
Le 3 décembre, alors que la température est « des plus rigoureuses » l’armée Prussienne (41ème et 94ème régiment de ligne) est à proximité de Buchy et de Saint Saëns où le canon tonne. En effet les troupes Prussiennes, venant de Neufchâtel, avaient « balayé la route à coups de canon pour chasser les troupes campées à Saint Martin Osmonville et Rocquemont (Forgettes) » qu’elles occupent dès 10h du matin le dimanche 4 décembre.
Pendant deux heures, les 1000 hommes du deuxième bataillon de mobiles de Seine Inférieure (tous de la région havraise), se battent pour tenter de contenir l’armée Prussienne autour de la gare de Bosc le Hard.
Les pertes étaient de 6 tués, 24 blessés et 79 disparus pour les gardes mobiles et estimées à plus de 200 victimes chez les Prussiens.
Il faut y ajouter 1 habitant « inoffensif » tué (Ernest Minet, garde national), 2 autres blessés (dont Léon Chenu, garde national de Clères) et 9 otages, dont trois mourront à « Stralsund par suite de mauvais traitements subis » (Séverin Boulet, facteur, Constant Cormont, propriétaire et Douvrandel Armand, domestique).
Le 4 décembre au matin, le canon tonne à nouveau vers Clères et Fontaine le Bourg.
Le Haut-Cailly est alors occupé pour sept mois.
L’occupation
Exigences et réquisitions de toutes sortes s'abattent sur les communes et leurs habitants.
Comme à Cailly : 1200 hommes et 1500 chevaux sont nourris pendant 3 semaines, vols, impôts exorbitants. Le tout représentant un montant estimé à l’équivalent de 150000 €.
Seul 1/10ème est remboursé, par un emprunt communal ...
JC Parenty
Sources :
Historique du deuxième bataillon de la garde-mobile de la Seine-Inférieure pendant la campagne de 1870-1871