Clères : La rando des chapelles

Samedi 4 juin, le foyer de la culture et des loisirs et la mairie de Clères organisaient la randonnée des chapelles.

Une cinquantaine de randonneurs ont fait le parcours, accompagnés par deux musiciens et des chanteurs du groupe de musique, chant et danses traditionnels Galaor, avec plusieurs haltes patrimoine : 5 km aller, jusqu’au Tôt, puis 5 km pour regagner Clères l’après-midi.

La chapelle du Tôt

Deux cents mètres au-dessus des halles, route de Mont Cauvaire, première halte en face d’une maison qui fut la chapelle St Maur.

Deux membres de notre association commencent par retracer l’histoire des chapelles disparues de Clères :

  • la chapelles St Sylvestre, peut-être la plus ancienne, faisait partie d’un prieuré du 12ème siècle. Devenue grange, elle a été détruite en 1976 car trop proche du collège.

  • la chapelle seigneuriale construite contre le chœur primitif de l’église existante par Georges IV (1506-1539). Un caveau sous l’édifice était destiné à recevoir les sépultures de la famille. Lui-même n’a pu être inhumé dans cette chapelle terminée après sa mort. Elle a été détruite lors de la démolition de l’église à la fin du 19ème siècle pour laisser place à l’église actuelle.

  • quant à la chapelle St Maur, construite au milieu du 15ème siècle par Georges II, elle a été vendue comme bien national en 1791, puis est devenue tout à tour maison d’habitation et café épicerie. Toujours maison d’habitation, on peut encore deviner l’ancienne chapelle grâce au mur de la façade est en forme de chœur.

Parvenus à l’orée du bois, nous prenons le chemin de chasse-marée qui nous conduit vers Cordelleville. La côte étant un peu rude, des haltes chants et danses accompagnés au violon sont les bienvenues.

A Cordelleville, la chapelle du 16ème siècle dont la toiture a été récemment rénovée nous permet de nous asseoir. Nous profitons de la bonne acoustique pour écouter l’histoire des lieux ainsi que la musique et les chants repris en chœur. Un petit rafraichissement est servi près de la chapelle. Nous repartons vers la chapelle du Tôt par le « chemin de la folie », petit sentier pentu dont les cailloux roulent un peu sous les pieds. Prudence !

Bientôt, nous apercevons la chapelle du Tôt qui vient d’être rénovée par la commune avec l’aide de fonds européens et d’une souscription. Chacun a pu admirer la toiture de petites tuiles, les murs rénovés et à l’intérieur, le beau retable en bois peint du 18ème siècle. Vers 1850, la partie arrière dans laquelle se trouvait l’entrée a été détruite afin de construire la voie ferrée. La porte d’entrée actuelle a été percée côté route.

Chaque statue, de pierre ou de bois peint de chacune des deux chapelles a fait l’objet d’un rappel de la vie des saints guérisseurs représentés. Certaines histoires ont fait sourire…

Un pique-nique tiré du sac a rassemblé les randonneurs dans le bois au-dessus de la chapelle, conclu par les deux musiciens au bandonéon et au violon.

En repartant, à proximité du beau presbytère qui a gardé la même façade qu’au 19ème siècle, on rappelle un événement assez rocambolesque largement raconté par Eugène Noel : une petite guerre des conseils de fabrique (conseil de paroisse d’aujourd’hui) de Clères et de Mont Cauvaire, chacune voulant garder les chapelles, et accessoirement le presbytère qui a déclenché le procès des marguilliers (membres du conseil de fabrique) de Mont Cauvaire contre l’archevêque de Rouen.

Les randonneurs ont pu lire les panneaux des chapelles et du presbytère installés par la commune. Ces panneaux, résultat d’un travail collectif de l’association, permettent, grâce au flash code d’approfondir chacun des sujets abordés au cours de la rando.

Retour en musique par la côte des sainfoins et la rue de la Seille puis quelques chants et danses sous les halles pour conclure une journée sportive, conviviale et enrichissante.

Françoise Hénaut