André Gosse
Une des pages du cahier tenu par André Gosse
(Crédit Céline Gosse)
André Gosse naît le 19 avril 1909 à Rocquemont, en Seine-Maritime, dans une famille de huit enfants. Il grandit dans un environnement rural et développe un profond attachement à sa terre et à ses traditions.
En 1933, il épouse France Lenormand, originaire d'Esteville. Le couple s'installe à la ferme de la Petite Vallée, à Saint-Victor-l'Abbaye. Ils auront ensemble onze enfants.
En 1940, la France est occupée par l'Allemagne nazie. Profondément marqué par la défaite et les injustices de l'occupation, il décide de s'engager dans la résistance.
Après le débarquement allié à Dieppe de août 1942, André Gosse et son épouse France créent leur propre réseau de résistance, baptisé « Léopard ». Ce réseau rassemble des hommes et des femmes de tous âges et de toutes professions, unis par la volonté de lutter contre l'occupant.
Le réseau Léopard mène des actions variées pour affaiblir les Allemands et soutenir la population française. Parmi ces actions, on peut citer :
Les relevés topographiques pour l’identification des bases de lancement de V1 et des batteries anti-aériennes (Flak).
La surveillance de la nature des convois de chemins de fer sur les lignes Rouen-Dieppe et Motteville-Buchy grâce aux cheminots membres du réseau.
La transmission d’informations aux anglais à l'aide de pigeons voyageurs expédiés en France par parachutage.
Grâce aux actions, entre autres, des abbés Petit, curé de Saint-Victor-L’abbaye, Gricourt, curé de la Crique et Pasquier, curé de Beaunay et des gendarmes des brigades de Bacqueville en caux, Bellencombre, Tôtes et de sympathisants locaux.
Lieutenant Aubert des sapeurs pompiers de Rouen (relevé des bases)
Harcèlement des troupes allemandes
Gare de Dieppe (14 locomotives mises hors service)
Destruction d’écluses dans la Somme
Combats de Biville-la-Baignarde le 30 août 1944, plusieurs tués dont Henri Mallet, chef de groupe.
Les membres du réseau Léopard opèrent dans la clandestinité et encourent des risques permanents d'être arrêtés par la Gestapo ou la Milice. Les interrogatoires, les tortures et les exécutions sont fréquents. Malgré les dangers, les membres font preuve de courage et de détermination.
Bien que quasi ruiné au sortir de la guerre, André Gosse n'accepte aucune aide ni décoration, sauf la Croix de guerre épinglée par le général Leclerc de Hauteclocque et la Freedom américaine.
Jusqu’à la fin de sa vie, il n’aura de cesse d’honorer le souvenir de ses compagnons.
Il décède à Clères le 19 septembre 1999.