Les Haut-Caillais et la bataille d'Hasting (2/2)

Le 14 octobre 1066, après deux heures de marche forcée dans un terrain marécageux, l’armée normande s’installe le matin, en bas de la colline ou Harold a amassé ses troupes. La position n'est guère favorable pour vaincre. 

Des Hauts-Caillais comme ceux de Cailly, Claville et peut-être Clères, sont présents et prêt à combattre.

Les forces en présence (crédit : battle66)

 Les Haut-Caillais et la bataille d'Hasting (1/2)

La bataille

Les compagnons caillais de Guillaume de Cailly se trouvent dans l’infanterie, derrière les archers, les chevaliers derrière l’infanterie, les Bretons à gauche, les Flamands à droite.


Harold installe ses mercenaires danois, les housecarls, avec leurs boucliers pour faire une sorte de blindage, en haut de la colline, le reste de l’armée derrière.


Vers 8 heures 30 la bataille commence. Les archers normands entrent en action mais font peu de dégâts, la protection des boucliers saxons est efficace, et ils se trouvent assez vite à court de flèches : ils ne peuvent récupérer celles des saxons qui n’ont pas d’archers.


L’infanterie et la cavalerie normande engagent le combat, mais la grande hache des housecarls saxons fait des dégâts et, vers 12 heures, les bretons commencent à battre en retraite sur l’aile gauche, poursuivis par les saxons. La rumeur de la mort du duc Guillaume commence à se répandre.


Guillaume prend le risque de parcourir les rangs des combattants à visage découvert, en leur rappelant qu’ils se battent pour leur vie. Il lance la cavalerie sur les poursuivants des Bretons et inflige des pertes aux saxons qui reculent.


Vers 14 heures, la situation est stabilisée et Harold pense gagner la bataille s’il tient jusqu’à la nuit. Quant à Guillaume, les perspectives ne sont pas brillantes. Il décide alors de s’inspirer de ce qui vient de se passer avec les Bretons. Il lance une attaque suivie d’une retraite feinte, les saxons, pensant en finir, sortent de leur muraille de boucliers. La cavalerie normande se lance sur une armée saxonne désunie.


La tactique est payante, les Saxons reculent. Guillaume de Cailly se bat vaillamment « aimant mieux mourir, dit Robert Wace[1], que de manquer à la foi qu’il devait à son Duc »

Mielx voleient iloc morir

Ke a lor dreit Seigneur failli

Cil de Saint Sever et de Cailli[2]


Les archers normands récupèrent leurs flèches et tirent sur les lignes arrière saxonnes en faisant de nombreuses victimes. Harold reçoit une flèche dans l’œil et meurt, il n’aura régné que 10 mois.. La nouvelle se répand vite.

Guillaume ordonne une attaque frontale de son infanterie qui désorganise complètement l’armée saxonne. Celle-ci bat en retraite.


Il est 17 heures 15. Contre toute attente, les normands ont gagné la bataille.


La conquête

Guillaume entrera dans Londres le jour de Noël de la même année, accompagné, selon le même Robert Wace, du seigneur de Cailly.

La conquête se terminera en mars 1070 après l’extinction de tous les foyers de résistance.


Des caillais font souche en Angleterre

La famille de Guillaume de Cailly s’établit en Angleterre. Un des descendant, Thomas, fut appelé au parlement de Londres de 1309 à 1311 (soit 150 ans plus tard). Celui-ci étant sans descendance, le titre s’éteindra avec lui. La branche anglaise ne s’éteint pas pour autant, et le nom évolue pour devenir, dès le début du XIV ème siècle Cayli, puis Cayley.


Ce patronyme perdure de nos jours, dans les pays Anglo-Saxons, sous la forme Cayley, Kayley, Keyley puis Sealy[3].


Quant aux caillais, certains se sont installés en Angleterre en conservant le nom « Caillais ». Selon l’étude de Warwick Kallaway (en anglais), ce nom aurait dérivé avec le temps pour devenir Callaway et Kellaway .


[1] Robert Wace, poète normand du XIIème siècle

[2] Roman de Rou – Tome III page 249

[3] Un Sealy, révérend, est le co-auteur avec Hippolyte Lemarchand en 1895 d'un ouvrage intitulé "L'histoire de Cailly en Normandie" transcrit par l'association.