Martine Crosnier de Fontaine le Bourg 

Fille du Roy

Les filles du Roy sont considérées comme les mères des Québécois. 

De nombreuses associations relatent cette histoire et célèbrent les commémorations. En 2013, pour le 350e anniversaire des premiers départs des Filles du Roy, des plaques ont été apposées sur le mur de l'hôpital Charles Nicolle à Rouen et sur les tourelles à Dieppe. 

Dans  l’église Saint-Jacques de Dieppe de nombreuses plaques rendent hommage aux pionniers et Filles du Roy qui ont peuplé le Québec. 

La vie de Martine Crosnier sur Youtube (à 1:50 minutes - en anglais)

Lorsque Colbert est nommé intendant de la marine en 1663, la Nouvelle-France devient une province royale sous la juridiction de la marine. Louis XIV, sur la suggestion de Colbert, décide de peupler ce territoire et d’y envoyer des femmes en les incitant à se marier : les Filles du Roy. 


Elles devaient être célibataire et venir seules en Nouvelle-France. Le recrutement de 1663 à 1673, s’opéra essentiellement parmi les femmes de condition modeste et les orphelines. Quelques rares femmes un peu plus aisées furent recrutées pour épouser des officiers et des hommes importants. Le roi offrait une dot de cinquante livres, il prenait en charge le prix du voyage et en cas de mariage rapide il pouvait offrir une dot supplémentaire.


Martine Crosnier, née vers 1645 à Fontaine le Bourg, fille de Pierre Crosnier et de Jeanne Rotrau. embarque sur le bateau Saint-Jean-Baptiste à Dieppe, fait escale à Rouen puis à La Rochelle qu’elle quitte le 15 mai 1669. Sur le bateau se trouvent 149 Filles du Roy sous la direction de Mme Bourdon. La traversée de l’Atlantique s’effectue au sein d’une flotte de 11 navires qui arrive  au Canada le 30 juin 1669.

 

Martine Crosnier épouse Louis Philippe Destroimaisons, dit Picard, le 18 novembre 1669 en l’église de l’Ange Gardien à Château-Richer. Destroismaisonsi est né le 15 octobre 1637 à Montreuil-sur-Mer, fils de Adam Destroismaisons et d’Antoinette Leroux. Avant d’émigrer, il résidait à Bazinghen (Pas-de-Calais) où il était cordonnier. La mariée apporte 200 livres de biens et 50 livres de dot. 


Entre 1670 et 1679 ce couple exploite des terres qui lui ont été concédées sur la côte de Beaupré (terre n°70). Les terres sont concédées selon le régime seigneurial à des colons qui en retour paieront le cens au seigneur.


En 1679 les terres sont revendues à Pierre Moisan et en 1681 le couple est recensé comme habitant à Québec (L’Islet) où Philippe Destroismaisons est cordonnier. Il décède le 9 Février 1713 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud à L’Islet (Québec) à l’âge de 75 ans.


Les Destroimaisons ont eu 12 enfants qui sont à l’origine de 6634 mariages sur 12 générations et environ 2,5 millions d’habitants vivant au Canada.

 

758 femmes ont été emmenées outre-Atlantique (dont 600 au départ de Dieppe). 327 sont issues de Paris, 20 de Dieppe et alentours et 62 de Rouen et sa région. 


Les passagers du Saint Jean-Baptiste 1669, la page consacrée à Martine Crosnier.

Michel Lucien