05 - L'organisation du village

La mairie

Le déplacement de l’ancienne mairie, près des halles, est la grande préoccupation des habitants et du conseil municipal au début des années 20. En effet Louis Duthil, maire jusqu’en 1919, lègue à son décès, en 1923 à l’âge de 84 ans, outre une somme de 5000 frs, sa belle maison d’habitation située dans le bourg, à condition « qu’elle soit aménagée en mairie dans les deux ans ». Le conseil municipal, sous la conduite de Raphaël Havé, maire, accepte le legs en novembre 1923. De la succession Duthil, sont achetés également quelques objets.

Une souscription est lancée pour faire l’acquisition d’un portrait du bienfaiteur et des travaux, sous la conduite de l’architecte Anquetin, sont entrepris afin d’adapter les lieux à l’usage.

La nouvelle mairie est inaugurée le 1er mars 1925, l’ancienne étant aliénée en août 1925.

L’église et le culte

L’église, dédiée à Saint Waast (Evêque du VIe siècle) a été reconstruite à l’initiative d’Hyppolite Lemarchand, maire en 1893-94 sous la direction de l’architecte Eugène Barthélémy. Elle est confirmée en 1911. Son horloge, visible du bourg, est remontée toutes les semaines par Alphonse Acard (51), rémunéré pour ce service.Les relations entre les prêtres et la municipalité sont parfois difficiles, en effet, en mars 1921, Raphaël Havé maire, fait voter par le conseil municipal, une motion pour « blâmer l'attitude prise par le Curé doyen (Joseph Olivier – 66 ans) lors des fêtes du cinquantenaire de l'école laïque », sans que la raison ne soit mentionnée et en mars 1922, le secret du vote est demandé pour l’installation des lampes électriques dans l’église.

Le conseil municipal demande, en novembre 1929, une étude pour la vente du presbytère, il en décide la conservation en février 1930.

La fête patronale a lieu le deuxième dimanche de juillet

Deux desservants (curés) en 1926 : Charles Bénard et Joseph Burel (61 ans tous les deux)

La chapelle du Tôt

« C’est humble sanctuaire rustique fort bien restauré ces dernières années était le lieu d’un pèlerinage en l’honneur de Notre Dame des Buis, puissante curatrice des rhumatismes et des maux d’enfants, que l’on présentaient devant l’autel provenant de l’ancienne église de Notre Dame des Champs (Malaunay). « La patronne du Tôt a, paraît-il, le pouvoir de faire marcher les jeunes enfants. Quand un bébé a un peu de peine à courir, sa mère l’apporte à Notre Dame des Buis : on lui fait faire le tour de la chapelle. Au troisième tour, il « démarre » tout seul ». Edmond Spalikowski. Autour de Clères. Ses Hameaux. Le Tôt. Les Noel et leurs hôtes. Cordelleville et le Mont Landrin. p. 13.

La chapelle de Cordelleville

« Son église, sous le vocable de Saint Sauveur, n’a conservé au fil du temps qu'une nef du XVIe siècle avec quelques détails qui font remonter la construction primitive jusqu'à l'époque romane. Pélerinage à Saint Léonard pour les enfants tardifs à marcher. »

La similitude entre les chapelles du Tôt et de Cordelleville est remarquable.

L’école

Répartition des enfants en age scolaire par classe d'âge en 1926

Trois instituteurs sont recensés en 1926 Germaine Humbert (33 ans), Pierre (43 ans) et Marie (48 ans) Terrade pour 107 élèves de 6 à 14 ans. Leur fils, Jacques Terrade, est admis à l’école des Arts et Métiers en 1930,

Le conseil municipal décide, en juillet 1930, la construction d’une cantine scolaire. Le financement est complété par une subvention du département (2100 Frs) et un don de Jean Delacour (1200 Frs). Elle fournit une soupe chaude et réchauffe les aliments apportés par les enfants (10 en 1930), madame veuve Gaillon en assure le fonctionnement du premier novembre jusqu’à Pâques. 13 enfants indigents y sont admis gratuitement (décembre 1932), la dépense étant prise en charge par le bureau de Bienfaisance

Le conseil municipal

Constitué de 9 conseillers municipaux jusqu’en 1922, il passe à 12 à partir de cette date. Raphaël Havé (40 ans en 1926), entrepositaire, est élu maire de 1919 à 1929 puis conseiller municipal , Marcel Beaufils (43 ans en 1926), greffier du juge de paix, lui succède alors en mai 1929. La tension entre les deux hommes s’affiche dans les comptes rendus de conseils municipaux.

Le médecin, Marius Glennie (54 ans en 1926), élu en 1919, est considéré comme démissionnaire en 1924 pour n’avoir pas assisté aux 9 dernières séances.

Le conseil municipal instaure en 1920 une taxe sur les chiens classés en trois catégories : d’agrément (20 frs), chasse (20 frs) et les autres (8 frs) ainsi qu’une taxe sur les entrées du parc pour le droit des pauvres de 5% en 1929 puis 7% en 1932 (ramenée à 3% pendant 6 mois après la demande de M. Fooks, le directeur).

Il décide de créer un service communal de pompes funèbres en octobre 1923, et accepte la proposition de Gabriel Marion, charron et carrossier, de transformer un chariot en corbillard.

Après avoir refusé l’augmentation de salaire du secrétaire de mairie, pourtant prévue par décision préfectorale, (02/1931), celui-ci démissionne alors ; Georges Bénard, Greffier de paix (comme le maire) est nommé en juillet.

Le bureau de bienfaisance

Le bureau de bienfaisance se réunit 3 à 4 fois par an pour évaluer les demandes d’aide qui lui sont faites : familles nombreuses, femmes en couches, vieillards à faibles ressources, hospitalisés. Les aides prennent différentes formes : en paiement des professionnels pour les secours médicaux, pharmaceutiques et hospitaliers, en numéraire pour les familles nombreuses, femmes en couches, en nature (ex 4 kg de pain et 1,5 kg de viande par semaine) pour les pauvres.

Les ressources proviennent de :

    • subventions communales,

    • recettes de taxes de sur les droits d'entrée au Parc de Clères au titre du droit des pauvres qui passera de 5% en 1930 à 7% en 1932

    • dons et legs comme ceux de Maria Boulard (1500 frs en 1922), Louis Duthil (10000 frs et deux bois taillis en 1923).

Chaque décision est soumise à l’approbation du conseil municipal qui se réunit alors à huis clos.

En 1922 56 personnes sont bénéficiaires de ces aides, elles ne seront plus que 37 en 1932.

Les services de l’état

En 1926, outre la poste avec Marie Moquet (67 ans), receveuse, deux employées recensées dont Suzanne Leclerc (19 ans) et sa fille Simonne (28 ans) et pour la distribution du courrier, à pied, quatre facteurs : Joseph Douvenou (39 ans), Albert Dubocage (56 ans), Louis Dubuc (38 ans) et Célestin Farcy (55 ans)

Les corps sociaux

Nous savons peu de choses des compagnies, comités, associations présentent dans la commune

Compagnie de sapeurs-pompiers : sous la houlette, depuis 1922, du lieutenant Gabriel Marion carrossier (61 ans en 1921). Il démissionne de son mandat de conseiller municipal suite à cette nomination, jugeant incompatibles les deux fonctions. Le vieillissement de ses membres est une préoccupation pour la municipalité qui exprime le vœu, en 1922, de voir les effectifs augmenter et rajeunir.

La commune finance l’achat de vêtements neufs en 1919 et 1922 ainsi que les réparations des pompes.

Association des combattants 14-18 et 1870 : Laurent Dépinay, herbager (77 ans en 1926), conseiller municipal jusqu’en 1922 (il démissionne pour raison de santé), vétéran de la guerre de 1870, en est un membre très actif : il demande, et obtient, que la commune offre aux titulaires de la carte du combattant, la Croix du combattant.

Comité des commerçants : Jean Chrétien, charcutier (31 ans en 1926) en est élu président en 1928.

Fanfare municipale : donne deux fois par an des concerts dans la salle des fêtes située au premier étage des halles et participe aux différentes commémorations comme le 11 novembre. Elle possède sa propre estrade dont la commune fait l’acquisition en 1927 pour équiper la salle des fêtes.