Charles Hippolyte  Lemarchand est né à Cailly le 24 août 1829. Il est décédé à Clères le 29 octobre 1898, à l’âge de 69 ans, propriétaire, selon l’expression de l’époque, et maire de cette commune. Il avait épousé Louise Flavie Lépingle le 16 novembre 1857 à Clères.

Charles Hippolyte Lemarchand prenait la qualité de géomètre en 1851, puis fut nommé greffier par décret du 10 juillet 1864. Il prend alors son domicile à Clères. Il exercera cette fonction jusqu’en 1877 . Par décret du 27 juillet 1877, du Président de la République, Hippolyte Lemarchand fut nommé maire de Clères en remplacement de Pierre Nicolas Mauger, décédé. Il est installé maire le 2 août avec François Renoux comme adjoint. Il sera régulièrement réélu maire de cette commune jusqu’à sa mort en 1898 .

Parmi les grandes réalisations de Charles Hippolyte Lemarchand, il faut citer le musée-bibliothèque cantonal de Clères à la mairie puis au-dessus de la halle. « La création de la bibliothèque communale de Clères remonte au mois de septembre 1881. Le musée cantonal a été fondé sous le patronage de Monsieur Hendlé, préfet de la Seine-Inférieure, en janvier 1885. Un comité d’inspection et d’achat des livres a été institué près la bibliothèque par Monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts en 1887. Les deux établissements, tels qu’ils existent, ne reçoivent de subvention ni de l’état, ni du département, ni de la commune. Leur budget n’est alimenté que par le produit de cotisations annuelles des membres fondateurs et des membres adhérents. La bibliothèque comprenait au 31 décembre 1899, 2413 volumes et 300 brochures. Le musée comprenait à la même date 1718 objets (tableaux, faïences anciennes, poteries romaines, minéraux, etc.) non compris les jetons, monnaies et médailles au nombre de 525 pièces ». A la mort de H. Lemarchand, la direction du musée a été remise à M. Guilbert, agent voyer en retraite.

Hippolyte Lemarchand fut aussi à l’origine de la création de la Caisse des écoles de Clères, de la Musique municipale, de d’édification de l’Ecole des garçons, de la construction de l’église actuelle à l’ombre de laquelle il repose, sans en avoir vu l’achèvement.

Un passionné d'histoire locale

Il réalisa une notice manuscrite pour chacune des 22 communes du canton de Clères, dont une moitié est conservée à la mairie et l’autre dispersée ou disparue. L’Essai historique du canton de Clères qui résulte de la synthèse des 22 volumes précédents fut écrit en cinq volumes. Les quatre premiers volumes retrouvés à Rouen il y a quelques années dans une foire à la brocante ont été édités par l’association Le Pucheux sous le titre Histoire du Canton de Clères (novembre 2002). 

Cette histoire remonte aux temps les plus reculés jusqu’aux débuts de la Révolution française. La période révolutionnaire que nous annonce Hippolyte Lemarchand à la fin de certains paragraphes, devait constituer le cinquième manuscrit disparu. Les quatre premiers volumes manuscrits du canton de Clères ainsi que les manuscrits concernant les communes de Quincampoix (1888), Claville-Motteville (1888) et Saint Georges sur Fontaine (1888), ainsi que les copies des manuscrits conservés à la mairie de Clères et concernant les communes de Grugny (1883), Sierville (1889), Montville (1888), La Houssaye Béranger (1883), Yquebeuf-Collemare (1885), La Rue St Pierre (1884), St Germain sous Cailly (1884), Esteville-Touffreville (1885), Fontaine-le-Bourg (1888) sont déposées aux archives départementales de la Seine-Maritime . 

Le manuscrit concernant Cailly (1884 -1887) a été retrouvé en 2014 par les membres de l’Association Patrimoine et Histoire du Haut Cailly. Les manuscrits concernant les communes d’Eslettes, Anceaumeville, Mont-Cauvaire, Saint André sur Cailly, Le Bocasse Valmartin, Les Authieux Ratiéville, Frichemesnil n’ont pas été retrouvés à ce jour. Celui concernant Bosc Guérard Saint Adrien est connu mais pas accessible.

Sous la plume également d'Hippolyte Lemarchand, seul "Cailly en Normandie" édité en 1895 l'a été de son vivant, contrairement à l’Histoire des Seigneurs de Clères éditée en 1901, trois ans après sa mort. Une réédition de cet ouvrage a été réalisée en 1990 (Res universis).

Patrice Bizet

Pour en savoir plus :

Le fonds Hippolyte Lemarchand sur le site de l'association