4 octobre 1916 : Torpillage du paquebot Gallia

Le torpillage, en Méditerranée, du paquebot Gallia, devenu transport de troupes fait plus de 1300 disparus dont 4 soldats du Haut Cailly de Mont-Cauvaire, Fontaine le Bourg et Saint Germain sous Cailly.

Des rescapés du Gallia (source France 24 - Collection de Claire de Bengy Puyvallée)

Le Gallia en 1913 (source Wikipédia)

Le 4 octobre 1916, le paquebot Gallia, converti en transport de troupes, est torpillé par un sous-marin allemand entre la Sardaigne et la Tunisie. En quelques minutes, plus de 1 300 soldats disparaissent. Parmi eux 4 soldats du haut Cailly.

Un rescapé de ce naufrage raconte toute l’horreur de ce qu’il a vécu dans le livre "La Route de la Victoire" : "L’arrière du Gallia s’enfonce, les mâts tombent, des craquements sinistres se font entendre. Un immense tourbillon, une vague énorme qui nous recouvre et puis plus rien. Que de l’écume blanche, des épaves, des noyés, le grand silence. Quelques mulets sont remontés à la surface de l’eau. Ils nagent à côté de notre barque. Ils tentent de grimper et risquent de nous faire chavirer. Avec les débris que nous ramassons dans la mer, nous les assommons".

Le 3 octobre, le Gallia quitte Toulon en direction de Salonique. A son bord 2000 soldats, 1550 français, 350 serbes et 50 marins pour rejoindre le front d’Orient.

Ce paquebot transatlantique inauguré en 1913, est réquisitionné deux ans plus tard pour assurer le transport de troupes en mer Méditerranée. A son bord 5 régiments d’infanterie composés de soldats plutôt âgés (30/35 ans), mariés et pères de famille pour la plupart.

Le 4 octobre, le capitaine est averti de la présence du sous-marin allemand U-35 dans les parages. Celui-ci n’a pas très bonne réputation auprès des alliés car il a déjà coulé près de 200 bâteaux dont, quelques mois plutôt le paquebot La Provence faisant 900 victimes. Aussi le lieutenant de vaisseau Kerboul, commandant du navire, fait aussitôt modifier la route pour éviter la rencontre. Le Gallia se trouve entre les côtes de Sardaigne et la Tunisie. Une torpille vient le toucher à l’arrière, dans la cale chargée de munitions. Le navire coule en moins de quinze minutes.

"Tout le monde se sauvait sur l’avant en courant, c’était noir de monde et c’était un affolement général, les barques étaient surchargées et il en montait encore, ça s’écrasait l’un sur l’autre. […] J’assistais alors à un spectacle horrible à voir, à la place du navire, des épaves de toutes sortes, des planches, des voitures, des bottes de paille et de tout et accrochés à tout cela, des malheureux sans qu’on pût leur porter secours", a raconté un rescapé, le soldat Constant Paquet du 59e régiment d’infanterie territorial, dans une lettre à sa femme.

Selon le bilan officiel, 1 338 soldats sont noyés. Une soixantaine de survivants gagnent les côtes italiennes sur des chaloupes et 600 hommes sont recueillis le lendemain par le croiseur Châteaurenault.

Parmi les victimes 4 soldats du Haut-Cailly :

  • Cauchois Henri Patrice - 43 ans - Mont-Cauvaire

  • Folliot Honorius Georges - 43 ans - Fontaine le Bourg

  • Rose Paul Narcisse - 43 ans - Fontaine le Bourg

  • Thorel Henri Amédée - 21 ans - Saint Germain sous Cailly.


Pour aller plus loin :

L'article de Stéphanie Trouillard sur le site de France 24