A gauche, l'ancienne église, aujourd'hui disparue
Photo du château et de l'ancienne église, prise avant 1890
Les seigneurs de Clères étaient inhumés avant le 16e siècle dans la chapelle des Jacobins de Rouen. Cette église des religieux de l’ordre des Bénédictins était connue sous le nom des Frères Prêcheurs ou des Jacobins et se situait à l’intérieur de la muraille ouest de la ville, au-dessous de la porte cauchoise. Les Frères habitaient le cloître attenant à l’église. L’ensemble a été détruit à la révolution. Au 19e siècle, sur son emplacement, se trouvaient les locaux de la préfecture ; actuellement, ce sont ceux du rectorat, rue de Fontenelle.
Au 16e siècle, Georges IV de Clères (1462-1539) commence la construction de la chapelle seigneuriale placée contre le chœur primitif de l’église de Clères. Sous la chapelle un caveau destiné à la sépulture des seigneurs est construit. Lorsque Georges IV meurt en 1539, les travaux ne sont pas terminés. Il sera le dernier seigneur de Clères à être inhumé à l’église des Jacobins. Tous les suivants seront enterrés dans la chapelle seigneuriale, mais leur sépulture sera violée et dispersée pendant la révolution.
Dans ses mémoires, Adélaïde Bauche raconte : « Le bon curé (de Clères) nous fit d’abord entrer dans l’ancienne chapelle seigneuriale, autrefois en dehors de l’église et qui y communique maintenant par une porte ouvrant sur la nef. La famille de Béarn, à qui appartient le château de Clères, l’a fait restaurer. Elle est sous le vocable de l’Immaculée Conception ; sur l’autel il y a une statue de la Ste Vierge, peinte et dorée, présent particulier de la Comtesse de Béarn. Plusieurs statues de saints et de saintes ornent les deux côtés de la chapelle ; je remarquai entre autres, celle de St Georges à cheval. Cette chapelle n’a pas de fenêtres ; elle est éclairée par la voûte. ».
Cette visite date de 1866, et c’est la seule description de la chapelle que nous offrent les archives.
Hippolyte Lemarchand, maire de Clères à la fin du 19e siècle, fait démolir en 1893-1894 l’ancienne église en très mauvais état ainsi que la chapelle attenante et fait construire la nouvelle église achevée en 1898.
La statue de St Georges dont parle Adélaïde est alors transférée de l’ancienne chapelle seigneuriale à l’église actuelle.