Bosc-Guérard-Saint-Adrien,
Fontaine-le-Bourg,
Quincampoix,
Saint-Georges-sur-Fontaine
sont les communes d'origine de pionniers du Haut-Cailly du XVIIe siècle vers le Canada.
Martine Crosnier, Pierre Martin, Nicolas Barrabé, Jean Mardor et Nicolas Joly, ont traversé l'Atlantique vers la Nouvelle-France.
Ils y ont défriché des terres, fondé des familles et bâti des communautés, laissant un héritage durable symbolisant audace et sacrifice pour une nouvelle vie au Québec
Née vers 1645 à Fontaine le Bourg, Martine Crosnier est une "Fille du Roy", un groupe de femmes considérées comme les mères des Québécois. Ces femmes, majoritairement de condition modeste ou orphelines, sont recrutées pour se marier en Nouvelle-France. Le roi offre une dot de cinquante livres et prend en charge le coût du voyage. Martine embarque sur le navire Saint-Jean-Baptiste à Dieppe le 15 mai 1669, après une escale à Rouen et La Rochelle.
Elle arrive au Canada le 30 juin 1669 avec 148 autres "Filles du Roy" sous la direction de Mme Bourdon. Environ 758 femmes sont emmenées outre-Atlantique, dont 600 au départ de Dieppe, et 62 de Rouen et sa région. Le 18 novembre 1669, Martine épouse Louis Philippe Destroimaisons, dit Picard, un cordonnier originaire de Montreuil-sur-Mer, en l'église de l'Ange Gardien à Château-Richer. Martine apporte 200 livres de biens et 50 livres de dot. Entre 1670 et 1679, le couple exploite des terres concédées sur la côte de Beaupré. En 1681, ils s'installent à Québec (L'Islet) où Louis Philippe continue son métier de cordonnier. Louis Philippe décède en 1713.
Le couple a 12 enfants, à l'origine d'une descendance prolifique de 6634 mariages sur 12 générations, comptant environ 2,5 millions d'habitants au Canada.
Né vers 1641 à Quincampoix, près de Rouen, Pierre Martin arrive en Nouvelle-France dès 1665. Il devient domestique chez Jean-Baptiste Le Gardeur, un marin respecté et conseiller au Conseil Souverain.
Le 25 août 1670 à Québec, il épouse Anne Poitron. Tragiquement, il décède peu après, mais sa fille, Marguerite Martin, née en 1671, perpétue son nom et son histoire.
Également originaire de Quincampoix, Nicolas Barrabé, né vers 1647, arrive en Nouvelle-France dès 1666. Il est domestique à Trois-Rivières chez Sieur Étienne Seigneuret de l'Isle. En 1670, il s'unit à Michelle Ouinville, une Parisienne, et ils fondent une famille nombreuse avec cinq enfants.
La vie de Nicolas est marquée par son métier de meunier, mais aussi par des démêlés judiciaires, y compris une condamnation pour vol en 1673. Il décède prématurément avant août 1676.
Né vers 1641 à Saint-Georges-sur-Fontaine (hameau de la Tour du Creux à Fontaine-le-Bourg), Jean Mardor est mentionné en Nouvelle-France dès 1666. Il s'établit à Montréal, travaillant d'abord comme domestique avant de devenir tonnelier, un métier essentiel pour le transport et la conservation des marchandises.
Le 18 août 1672, il épouse Louise Pichard, alors très jeune. Ils ont un enfant qui décède jeune. Jean s'installe sur l'île Saint-Paul (aujourd'hui île des Sœurs) et y passe le reste de sa vie, décédant à Montréal en 1700.
Né vers 1648 à Bosc-Guérard-Saint-Adrien, Nicolas Joly arrive en Nouvelle-France en 1671 en tant que "compagnon". Il épouse Françoise Hunault le 9 septembre 1681 à Montréal, et le couple s'installe à Rivière-des-Prairies, où ils ont quatre enfants.
Le XVIIe siècle étant une période de conflits, notamment avec les Iroquois, Nicolas Joly participe à la tragique et héroïque bataille de la Coulée Grou le 2 juillet 1690, où il est tué au combat.
Une plaque commémorative et une avenue à Montréal perpétuent sa mémoire, symbolisant le sacrifice de nombreux colons pour défendre la Nouvelle-France.