Les Haut-Caillais et la bataille d'Hasting (1/2)

1066 année bien connue. 

C’est le 14 octobre, en fin de journée et après bien des efforts, que les Normands, fraîchement débarqués, emportent la bataille contre les Anglais.

Des Hauts-Caillais ont combattu ce jour-là, comme ceux de Cailly, Claville et peut-être Clères.

Depuis lors et quasiment pendant 800 ans, une rivalité, source de multiples guerres, s’installe entre l’Angleterre et la France dont les pires moments amènent la quasi extermination des Hauts-Caillais au 15e siècle.

 Le site de Battle du point de vue des Normands : les Anglais en haut de la colline, les Normands en bas

 Les Haut-Caillais et la bataille d'Hasting (2/2)


Gaultier de Claville, Guillaume de Cailly certainement, Renaud de Clères probablement, ont accompagné Guillaume le Conquérant lors de la bataille de 1066. De tous les Hauts-Caillais, l’histoire de ceux de Cailly est la plus connue.

 

Osberne seigneur de Cailly (né vers 1010 et mort vers 1097) épouse Hildeburge de Beaudemont. Il eut au moins un fils vers 1035, Guillaume, qui épousa avant 1060, Maude de Beaumont, et probablement, un second Hugues vers 1050.

Guillaume de Cailly fut un compagnon de Guillaume, duc de Normandie et à ce titre, un des acteurs de la conquête de l’Angleterre.


Les causes de la conquête 

Le roi saxon, Edouard le confesseur, désigne Guillaume, duc de Normandie, comme héritier de la couronne, en reconnaissance de son hospitalité lors des invasions Viking du nord de l’Angleterre. Mais Harold, beau frère d’Edouard, fils de l’homme le plus puissant à l’époque – Godwin, est élu roi en janvier 1066 à la mort d’Edouard. Guillaume n’accepte pas cette décision et décide d’aller conquérir le trône qui lui était promis.


Les préparatifs

Il réussit à mobiliser, en moins de 6 mois, une armée composée de 3500 fantassins, 1500 archers et 2000 cavaliers et bon nombre de paysans (soit 7 à 8000 combattants). Pour transporter le tout, il rassemble une flotte de 5 à 600 bateaux. Il obtient, en outre, la bénédiction papale pour cette opération.

Comme seigneur normand, Guillaume, fils d’Osberne donc, accompagne le Duc de Normandie dans le projet de conquête du trône anglais en 1066. A ce titre, il contribue à la constitution de l’armée en fournissant des hommes d’armes (archers, infanterie, cavaliers, voir des paysans locaux). Des hommes de Cailly et de sa région sont en route pour la conquête de l’Angleterre.

La flotte se rassemble, en juillet, à l’embouchure de la Dives, mais, à cause des conditions atmosphériques du moment, elle fait route vers Saint Valéry sur Somme. Le 11 octobre 1066 au soir, elle appareille et traverse la Manche en moins de 6 heures. Seuls 2 bateaux sont perdus. Elle accoste à Pevensey Bay, mais les marais alentour ne permettent pas un déchargement facile des bateaux et c’est finalement à Hastings (situé à 25 km à l’est, probablement désert à cette époque) qu’elle débarque.


Mais que font les Saxons ?

Pendant ce temps, le roi Harold est occupé à combattre les armées norvégiennes de Hardrada III. Après une marche de près de 300 km en 5 jours, il installe son camp près de York au nord de l’Angleterre. La bataille décisive eut lieu le 25 septembre, Hardrada est tué et les norvégiens vaincus.

On ne sait réellement si la concordance des débarquements des Norvégiens et des Normands fut le résultat d’une concertation. Mais la coïncidence demeure.

Harold dut prendre connaissance de la tentative de Guillaume à ce moment, aussi l’armée anglaise retourne vers le sud et parcourt 450 km en moins de 3 semaines pour arriver à Calbec Hill (10 kms au nord d’Hastings) et renommé depuis Battle (bataille en anglais). Une partie de l’armée, environ 7500 hommes, arrive le 13 Octobre au soir et contre toute attente, Harold décide de combattre dès le lendemain, le 14 octobre, alors que des renforts sont en route et doivent arriver quelques jours plus tard.


Le site de Battle

Le site de Callbec Hill n’est pas choisi au hasard par Harold : une colline domine toute la région et c’est en son sommet que son armée s’installe. La tactique de l’armée saxonne est simple : occuper le sommet, attendre et obliger ainsi l’assaillant au mouvement en gravissant une pente relativement forte pour des combattants normands vêtus de côte de maille, lourdement armés avec leurs épées, leurs masses et leurs haches.


Et les normands ?

Après deux heures de marche forcée dans un terrain marécageux, l’armée normande s’installe le matin du 14 octobre, en bas de la colline, position guère favorable pour vaincre. 

 Les Haut-Caillais et la bataille d'Hasting (2/2)