Chauffer, transformer, éteindre : les secrets du four à chaux
Chauffer, transformer, éteindre : les secrets du four à chaux
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Thermes romains, cathédrales gothiques, maisons de village... La chaux est le liant de notre patrimoine.
Thermes romains, cathédrales gothiques, maisons de village... La chaux est le liant de notre patrimoine.
En 1876, M. Tisse, un artisan passionné, demande l'autorisation de perpétuer cette tradition à Saint-Germain-sous-Cailly.
En 1876, M. Tisse, un artisan passionné, demande l'autorisation de perpétuer cette tradition à Saint-Germain-sous-Cailly.
L'histoire d'un savoir-faire ancestral à découvrir.
L'histoire d'un savoir-faire ancestral à découvrir.
Saviez-vous que la chaux, ce matériau essentiel à la construction, a joué un rôle important dans l'histoire de notre région ?
De la pierre à la poudre blanche : la magie de la transformation
De la pierre à la poudre blanche : la magie de la transformation
Obtenir de la chaux, c'est un peu comme réaliser une expérience d'alchimie ! Imaginez : on prend de la pierre calcaire, on la chauffe à très haute température (entre 900 et 1000°C) dans un four spécialement conçu, et hop ! Elle se transforme en une poudre blanche et magique : la chaux vive. Ce processus, appelé calcination, libère du gaz carbonique et donne une matière première aux propriétés étonnantes.
Mais attention, la chaux vive est capricieuse ! Il faut la plonger dans l'eau pour obtenir la chaux éteinte, celle que nos ancêtres utilisaient pour bâtir leurs maisons, leurs églises et même... les thermes romains !
M. Tisse, un chaufournier audacieux
M. Tisse, un chaufournier audacieux
En 1876, à Saint-Germain-sous-Cailly, un certain Monsieur Joseph Tisse, chaufournier de son état, décide de transférer sa production sur un terrain en pente, idéal pour, à la fois, extraire le calcaire et alimenter un four à chaux à proximité de la carrière. Mais construire un four à chaux n'est pas une mince affaire ! Il faut obtenir une autorisation de la préfecture, après une enquête publique et l'avis du conseil municipal.
M. Tisse a dû faire face à quelques obstacles, notamment les réclamations de Mme Lasnel, une voisine inquiète de la proximité du four avec sa ferme. Finalement, après quelques ajustements à son projet, il obtient le précieux sésame le 20 mai 1876.
Un four respectueux de l'environnement (pour l'époque !)
Un four respectueux de l'environnement (pour l'époque !)
L'autorisation d'exploiter le four est accordée à deux conditions :
La flamme du four ne doit pas être visible depuis les chemins environnants.
La fumée ne doit pas gêner les voisins ni les passants.
Le four de M. Tisse est construit à flanc de colline, ce qui facilite le chargement du calcaire par le haut. Le bois, provenant de chênes, de frênes et de taillis achetés localement, sert de combustible.
La chaux : un matériau aux multiples usages
Saviez-vous que la chaux a aussi des applications en agriculture ? Elle permet de corriger l'acidité des sols et d'améliorer les rendements.
Il existe différents types de chaux, selon la composition de la roche utilisée. La chaux hydraulique, riche en argile, est idéale pour les constructions en milieux humides, tandis que la chaux aérienne, plus pure, est plutôt utilisée en intérieur.
Un savoir-faire ancestral
La fabrication de la chaux est un art qui se transmet de génération en génération. Les chaufourniers d'autrefois avaient développé des techniques ingénieuses pour contrôler la cuisson du calcaire et manipuler la chaux vive, un matériau irritant qui nécessitait des précautions particulières.
Aujourd'hui encore, la chaux reste un matériau apprécié pour ses qualités écologiques et esthétiques. Elle nous rappelle le lien étroit qui unit l'homme à la nature et témoigne d'un savoir-faire ancestral qui mérite d'être préservé.
Michel Lucien
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