Edmond Spalikowski (1874-1951)

Edmond Spalikowski, né en juin 1874 de parents polonais établis à Rouen a été tour à tour journaliste, chroniqueur, dessinateur, poète, historien de l’art, anthropologue, auteur de textes manuscrits et de dessins aquarellés, conférencier.

La Normandie sert de toile de fond à son œuvre féconde. Son souvenir reste vivace dans son village de Clères.

"Mon camarade et ami Spalikowski. E. Cariat. 1932"

Portrait d'Edmond Spalikowski, dans son modeste bureau-bibliothèque des "Friquets" à Clères, entouré de ses livres et tableaux;.

Peinture sur toile (64 cm x 54 cm) offerte en 1956, par Mme Marie Spalikowski, son épouse, à la bibliothèque de Rouen.


Edmond Spalikowski naît à Rouen le 1er juin 1874. C’est le cinquième enfant de François Spalikowski, artiste peintre né en Pologne en 1835 et de Aline Andrzej-Kowicz, née en 1843. Le couple s’est uni à Caudebec-en-Caux en 1867.

Le jeune Edmond est élève du Petit séminaire du Mont-aux-Malades et du lycée Corneille. Des raisons de santé l’empêchent de devenir médecin. Il adhère et milite à des organisations pacifistes.

La guerre de 14-18 est une période douloureuse pendant laquelle il exerce la médecine dans des conditions difficiles. Il passe pendant ce temps sa licence de lettres. Après la guerre, il est un moment économe à l'établissement de Grugny, "les plus tristes années de ma vie", avant de devenir professeur au Collège de Normandie à Mont-Cauvaire de 1921 à 1934.


De 1930 à 1940 et de 1946 à sa mort en 1951, il réside à Clères dans sa maisonnette surnommée « Les Friquets », maison minuscule encombrée de livres, dessins, documentations… et entourée d’un jardinet. Il adore cette modeste propriété et en fait de nombreuses descriptions.

Pendant l’occupation allemande, il trouve refuge à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées) ; lors de cet exil, il réalise un grand nombre de dessins et de manuscrits. Il avait confié au maire de Clères les clés de sa maison avec la possibilité d’y loger des réfugiés fuyant les bombardements des villes. Une femme du Havre occupe le logement avec ses enfants lorsqu’il revient à Clères. Après 6 mois de lutte juridique, il récupère sa maison mais “les murs sont d’une crasse impossible à décrire, les planchers défoncés, les portes déglinguées, la plupart des meubles avaient servi de bois de chauffage, le piano en morceaux…” (conférence de Gabrielle Sueur lors du salon du livre normand le 30 novembre 2002 : Edmond Spalikowski)

En février 1950 il est fait Chevalier de la légion d’honneur.

Edmond Spalikowski meurt à Clères le 3 août 1951 à l’âge de 77 ans. Il est inhumé dans le cimetière communal.

Le 19 avril 1953 un médaillon, réalisé par le sculpteur Richard Dufour, est apposé sur un des pignons des halles de Clères ; c’est un hommage de la Société des Ecrivains normands dont il fut longtemps le président.

Son épouse Marie (née Leclanché) lui a toujours apporté son appui, sa présence, son aide pour faciliter son travail. Leur amour a traversé toutes les épreuves de la vie et Spalikowski le célèbre encore dans ses dernières années. Elle est décédée à Clères le 7 septembre 1955 et repose auprès de son mari. Le couple n’a pas eu de descendance directe.

Il a toujours eu auprès de lui une servante d’exception, Marguerite, une orpheline recueillie quand elle avait quinze ans, qui les a servis jusqu’à leur mort, et même au-delà car elle a continué à fleurir leur tombe jusqu’à sa propre mort, en 1964. Sa tombe se trouve tout près de celle du couple.

Il écrit avec M. Georges Cavé, juge de paix, autre érudit local, un ouvrage sur l’établissement départemental de Grugny.

Ses amis l’appellent affectueusement « Spali ».

Edmond Spalikowski a été membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen et de la Commission départementale des Antiquités (CDA).

Pour aller plus loin :

Le fonds de l'association contient près d'une cinquantaine de reproduction des dessins réalisés par Edmond Spalikowski dans le canton de Clères ainsi que de nombreux écrits, articles et poèmes.