La chapelle du Petit-Tendos

Lorsque vous quittez Fontaine-le-Bourg et prenez la route de Montville, vous trouverez au hameau de Petit-Tendos une petite route, la rue de la Chapelle, qui dévale vers le Cailly. 

Vous apercevrez au milieu des bâtiments d’un centre équestre un vieil édifice typiquement normand, fait de briques, silex et colombages, couvert d’ardoises. 

Voilà la chapelle Sainte Austreberthe, un peu anachronique dans cet environnement, et semble-t-il, oubliée.


La chapelle du Petit-Tendos

Lorsque vous quittez Fontaine le Bourg et prenez la route de Montville, vous  verrez d’abord sur votre droite l’usine Legrand Normandie sur l’emplacement de l’ancienne filature des Prés. Quelques centaines de mètres plus loin, au hameau de Petit Tendos, vous trouverez une petite route, la rue de la Chapelle, qui dévale vers le Cailly. Vous apercevrez au milieu des bâtiments d’un centre équestre un vieil édifice typiquement normand, fait de briques, silex et colombages, couvert d’ardoises (à l’origine couvert de tuiles). Voilà la chapelle Sainte Austreberthe, un peu anachronique dans cet environnement, et semble-t-il, oubliée.


Pourtant son histoire mérite d’être connue.. Au 12ème siècle, le Duc de Normandie donnait au Sire Beaudoin du Bosc le fief de Tendos pour récompenser son courage lors de la première croisade. Ce sont vraisemblablement ses descendants qui firent édifier cette chapelle au 15ème siècle. La peste avait décimé les populations de la vallée du Cailly au milieu du 14ème siècle. Les seigneurs et les villageois firent des prières à Ste Austreberthe pour être épargnés. Ils furent exaucés. Les seigneurs décidèrent alors de construire cette chapelle près de sources qu’on a considérées comme miraculeuses. La chapelle est dédiée à Ste Austreberthe. Pendant cinq siècles, les populations des villages environnants l’ont vénérée et s’y sont rendues en pèlerinage à Pâques puis à la Pentecôte. Le curé de Tendos bénissait l’eau de la source qui coulait au pied de la sainte qui, disait-on, guérissait des fièvres, des maladies de peau et de l’hémophilie. Les paroissiens déposaient ou nouaient de petits rubans blancs au pied de la statue. Tous recueillaient ensuite dans un petit flacon l’eau bienfaisante de la source miraculeuse toute proche. Le dernier de ces pèlerinages eut lieu en 1979.


Au milieu des champs, elle était considérée comme la chapelle des paysans, en opposition à  l’église des seigneurs de Tendos, détruite fin 18ème- début 19ème siècle. Il y a quelques décennies, certains vieux habitants racontaient encore que le lendemain de leur communion solennelle, les enfants assistaient à la messe d’action de grâce dans cette chapelle et jouaient ensuite à se cacher dans le tronc creux du tilleul centenaire planté tout près. Elle fut toujours entretenue par les villageois. Une ferme a été construite à proximité et la chapelle incluse dans la propriété.


Certains se souviennent encore de Jacques Leloup, propriétaire, qui dans la deuxième moitié du 20ème siècle l’entretenait avec amour. Il fit même pour elle une chanson :

« Près de la rivière au fond du pays,

Lorsque la lumière a tout reverdi,

A demi cachée par l’herbe rebelle,

Plus claire apparaît ma petite chapelle ».


Aujourd’hui, la chapelle est oubliée de presque tous. Le gros tilleul a disparu, ainsi que la source miraculeuse. Elle se dégrade, semble-t-il, dans l’indifférence générale.


Françoise Hénaut 

d'après un article de Paris Normandie du 14 septembre 1982


La chapelle du Petit-Tendos fait l'objet d'un panneau dans les Parcours Numériques Histoire et Patrimoine de Fontaine-le-Bourg.