Solitude

Tout dépend de l’amour : la force, l’équilibre, la paix, le bonheur. Mais il faut que vous sentiez que l’amour est là, à votre portée, qu’il est en vous, et que vous n’avez donc aucune raison de vous sentir pauvre et seul. Si vous vous sentez pauvre et seul, c’est que vous n’avez pas su vous dégager du plan physique. Dès que vous entrez dans des plans subtils, et surtout si vous entrez dans les régions de l’âme et de l’esprit, vous ne pouvez plus vous sentir seul.

Car l’Âme universelle, l’Esprit universel sont toujours là autour de vous, en vous, et à tout moment vous pouvez communier avec eux. Tandis qu’un homme, une femme, même les meilleurs, êtes-vous sûr qu’à un moment ou un autre ils ne seront pas obligés de penser à autre chose et de vous laisser ? Alors, même si vous avez trouvé l’être le plus magnifique sur la terre, ne vous arrêtez pas là. Remerciez le Ciel de vous avoir fait rencontrer un être pareil, mais sachez que vous ne connaîtrez le véritable amour que lorsque vous serez arrivé à le trouver dans les régions de l’âme et de l’esprit.

Omraam Mikhaël Aïvanhov

"Combien de gens se plaignent de la solitude! Pourtant il y a là autour d'eux une quantité de personnes, mais ils se sentent seuls. En réalité, c'est leur attitude qui les isole: ils ne savent pas s'ouvrir, ils ne savent pas aimer, ils ne savent pas dire deux mots d'encouragement ou de consolation, ils ne savent pas donner; ils attendent toujours que ce soit les autres qui viennent vers eux.

Si vous souffrez de la solitude, ne restez pas comme ça sans rien faire. Au lieu de vous ronger dans un coin en attendant toujours les attentions des autres, l'amour des autres, faites vous-même le premier pas, allez vers eux. Il n'y a pas de raison de se sentir seul quand l'amour est là, quand la lumière est là. Si vous vous sentez seul, c'est que vous vous êtes mis vous-même en dehors de l'amour et de la lumière."

Omraam Mikhaël Aïvanhov



QUE NOUS APPREND LA SOLITUDE ?

« Dans la vie, personne ne supporte la solitude. Chacun cherche avec qui avoir des échanges. Chacun a besoin de partager ses pensées, ses émotions, de savoir sur qui s’appuyer, se décharger de ses souffrances, de qui recevoir de l’aide, des conseils, des encouragements ou un enseignement. Seul on ne peut pas connaître les secrets de la nature, découvrir la pierre philosophale, ouvrir la voie vers la lumière. Mais combien il est difficile de trouver l’être que l’on cherche ou comme compagnon ou comme guide! C’est une question importante qui touche tout le monde, les jeunes comme les vieux, les gens simples comme les savants ou les riches, les hommes comme les femmes. Personne ne fait exception. Personne ne peut rester seul.

Le cœur humain est immensément vaste. Qu’on y fasse entrer toutes les femmes, tous les hommes, tous les enfants, tous les amis, il n’est pas comblé. Qu’on y mette le monde, les étoiles, l’univers, il n’est pas encore plein! Ce cœur, si petit à l’intérieur de la poitrine, peut contenir l’infini! Le cœur des hommes ne peut être rempli que par Dieu. Celui qui veut venir à bout de la solitude, avoir vraiment chaque jour le sentiment qu’il n’est pas seul, qu’il est tout entouré de présences invisibles, qu’il a en lui une présence immense faite de paix, de joie et de bonheur, celui-là doit faire son union avec Dieu. Comment ? Est-ce même faisable ? C’est dans ses manifestations de sagesse, d’amour et de vérité qu’il doit s’unir à Dieu, accueillir l’amour dans son cœur, la sagesse dans sa tête et la vérité dans sa volonté, c’est ne plus être seul. La solitude disparaît, car la solitude, cela signifie qu’on est malheureux, qu’on souffre.

Connaissez-vous la détresse qu’on éprouve quand on est seul à l’intérieur de soi-même ? C’est un état que peuvent ressentir des savants, des sages, des Initiés, même entourés de nombreux amis. Les Maîtres disent que chacun doit traverser cette épreuve de la solitude. La solitude est un état de conscience, c’est une zone de la nature où tous nous passeront, et nos expériences successives de la solitude, ces moments terribles où intérieurement on est totalement seul et profondément malheureux sont des exercices, des sortes de répétitions qui nous préparent à cette dernière crise indescriptible.

La foi, l’espérance et l’amour ne se développent pas quand tout va bien, quand, entouré d’amis, comblé de plaisirs, on est dans le bonheur et le succès. Dans une telle situation, ni la foi ni l’espérance ne posent de questions. C’est quand on est désespérément seul, en soi et hors de soi, qu’il faut conserver la foi et l’espérance. Le monde invisible vérifie dans les heures difficiles de la solitude si nous croyons en cet Être intérieur secret, caché, mystérieux, qui peut nous soutenir, cet Être qui est la base éternelle de notre existence même. Saurons-nous manifester la foi, l’espérance et l’amour alors même que nous ne sentons plus sa présence, alors même que cet ultime appui semble avoir disparu ?

La solitude se présente avec une intensité variable; il y a de petites et de grandes solitudes, mais, quelles qu’elles soient, pour les traverser victorieusement, il n’est pas d’autres recours, que l’Être qui soutient tout l’univers, le ciel, les étoiles, les mondes. Il n’y a rien d’autre que de croire et d’espérer en l’Éternel et de L’aimer. »

Omraam Mikhaël Aïvanhov - 5 novembre 1938 – Éditions Prosveta

Lorsque l'homme se dissocie de tout ce qui a trait à ses corps inférieurs (physique, astral et mental) et se centre dans l'Ego, cela provoque une séparation temporaire. Elle doit être supportée, et dépassée, car elle conduit plus tard à un lien plus étroit avec tous ceux qui sont associés au disciple par le Karma des vies passées, grâce au travail de groupe et à l'activité du disciple (poursuivie presque inconsciemment au début) qui consistent à réunir ceux avec lesquels il travaillera plus tard. 

Initiation Humaine et Solaire p 77.


Tous les disciples doivent passer par la révélation d'un certain type de solitude spirituelle ; c'est un test du détachement occulte que tout disciple doit maîtriser.

Cette solitude doit être regardée en face et comprise ; elle a pour résultat la compréhension de deux choses : tout d'abord la compréhension de votre niveau exact sur l'échelle de l'évolution ou sur le Sentier ; ensuite une perception intuitive du point d'évolution de ceux que vous rencontrez sur le chemin de la vie. Pendant longtemps, le disciple refuse de faire l'une ou l'autre de ces deux choses. Une fausse humilité, qui en réalité frise le manque de sincérité, l'éloigne d'une vraie reconnaissance de son rang, reconnaissance qui implique nécessairement plus d'intelligence et ne fait pas appel à l'orgueil. De plus, il est peu de disciples qui osent se risquer à voir leurs semblables tels qu'ils sont, par crainte de l'esprit critique, tant il est difficile de cultiver la vraie pratique de la compréhension aimante, qui conduit à voir chacun avec vérité, avec ses défauts et ses vertus, ses mesquineries et ses noblesses, tout en l'aimant comme avant et même plus.

Il vous faut développer consciemment cette solitude occulte, et non vous en remettre aux circonstances. C'est une solitude qui repose sur le point atteint par l'âme et non sur un esprit de séparativité ; c'est une solitude qui est fière de ses nombreux amis mais, parmi ce grand nombre d'amis, très peu – peut-être aucun – n'est admis au point de paix sacrée. C'est une solitude qui ne se ferme à personne, mais qui garde les secrets de l'ashram, vis-à-vis de ceux qui cherchent à y pénétrer. C'est finalement une solitude qui ouvre grande la porte de l'ashram.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. II p 719-720.