Illusion

Ame, mental et Illusion

Le Problème de l'Illusion repose dans le fait que c'est une activité de l'âme ; c'est le résultat de l'aspect mental de toutes les âmes en manifestation. C'est l'âme qui se trouve submergée dans l'illusion, l'âme qui ne parvient pas à voir avec clarté jusqu'au moment où elle apprend à déverser la lumière de l'âme dans le mental et le cerveau.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 435. Le Mirage, problème mondial p 15.

L'illusion est d'abord une caractéristique mentale, particulière à l'attitude d'esprit des gens plus intellectuels qu'émotifs. Ils ont surmonté le mirage tel qu'on le comprend généralement. C'est d'une mauvaise conception des idées et des formes-pensées dont ils sont coupables, et également de fausses interprétations.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 436. Le Mirage, problème mondial p 19.

…l'illusion est la caractéristique que l'initié doit maîtriser lorsque, au sens occulte, il "s'échappe" des trois mondes via le plan mental.

Traité sur les 7 Rayons Vol. V p 146.


Dans le monde de l'illusion, le monde du plan mental, apparut le Christ, le Seigneur de l'Amour. Il entreprit de dissiper l'illusion en attirant à Lui, par la puissance magnétique de l'Amour, le cœur de tous les hommes. C'est ce qu'il exprima par ces paroles : "Et Moi, quand J'aurai été élevé de la terre, J'attirerai tous les hommes à Moi." (Jean, XII, 32.)

Le Retour du Christ p 109.



… c'est dans la méditation et par la technique de la maîtrise mentale que les vrais penseurs commenceront à débarrasser le monde de l'illusion.

Le Mirage, problème mondial p 16.

Le pouvoir de l'illusion ; la création de formes-pensées limitantes

Les gens de type particulièrement mental sont sujets à l'illusion. Cette illusion est en réalité un état dans lequel l'aspirant se trouve nettement dominé par :

1. Une forme-pensée d'une puissance telle qu'elle accomplit deux choses :

a. elle domine l'activité ou les réalisations de la vie,

b. elle met l'aspirant en relation avec les formes-pensées de la masse qui ont une nature similaire et qui sont bâties par d'autres personnes dominées par la même illusion.

Poussé à l'extrême, cet état provoque la maladie mentale ou l'idée fixe ; dans ses aspects moins dangereux, il provoque plus fréquemment le fanatisme. En général, le fanatique est un homme égaré, même s'il ne le réalise pas lui-même ; il est possédé par quelque idée très forte qu'il ne parvient pas à intégrer dans l'image qu'il se fait du monde ; il ne parvient pas à établir les compromis nécessaires, souvent inspirés de source divine qui aident beaucoup l'humanité, ni à trouver le temps ou le lieu pour saisir les réalités qui se trouvent pourtant à sa portée.

2. Lorsqu'un homme atteint un grand développement, l'illusion mentale se construit autour d'une intuition bien nette ; cette intuition est concrétisée par le mental jusqu'à ce que son apparence soit si réelle que l'homme croit voir ce qu'il faut offrir au monde ou faire pour lui, et cela si clairement qu'il passe son temps à s'efforcer, avec fanatisme, de le faire voir également aux autres. Ainsi sa vie s'écoule sur les ailes de l'illusion et son incarnation ne lui profite pratiquement pas. Dans de très rares cas, cette combinaison d'intuition et d'activité mentale produit le génie qui se manifeste dans un domaine ou dans un autre ; alors, il ne s'agit plus d'illusion, mais d'une pensée claire accompagnée d'un équipement entraîné à agir dans ce domaine particulier d'activité.

3. Les types mentaux plus moyens et plus faibles succombent à l'illusion de type plus général et à l'illusion de masse. Le plan mental connaît un genre de déformation différent de celui du plan astral ou du plan éthérique. La faculté de discernement qui se développe a produit des lignes de démarcation plus nettes ; au lieu des brouillards épais, des brumes du plan astral ou des tourbillons et des courants d'énergie du plan éthérique, on trouve, sur le plan mental, de nombreuses formes-pensées nettement marquées, de qualités, notes et couleurs particulières, autour desquelles se groupent des formes-pensées plus petites, créées par ceux qui répondent aux qualités, notes et couleurs des premières. On voit alors des ressemblances qui constituent des canaux qu'utilise le pouvoir magnétique d'attraction des formes-pensées plus puissantes. Des éléments de théologie fort ancienne, mais formulés de façon moderne, une présentation cristallisée de semi- vérité, les divagations de divers groupements mondiaux et de nombreuses autres sources ont, au cours des âges, créé le monde de l'illusion et provoqué l'apparition des états mentaux qui ont tenu l'humanité prisonnière par leurs concepts et leurs idées erronées.

Celles-ci sont si nombreuses que leurs effets ont provoqué aujourd'hui, partout dans le monde, des scissions se manifestant par diverses écoles de pensée (philosophie, science, religion, sociologie, etc.), par de nombreux groupes qui, tous, sont teintés d'une idée analogue, par des groupements d'idéalistes qui se battent entre eux en soutenant leurs conceptions favorites et par des dizaines de milliers de participants à des activités de mental de groupe. Ils sont les auteurs de nombreuses publications sur lesquelles se basent les programmes d'action dans le monde. C'est par leur activité que les dirigeants du monde sont inspirés et ce sont eux qui sont actuellement responsables du grand nombre d'expériences tentées dans les domaines du gouvernement, de l'éducation et de la religion, qui provoquent une si grande instabilité dans le monde et, par conséquent, une telle proportion de l'illusion mondiale.

Le Mirage, problème mondial p 21-22.


L'illusion est aujourd'hui si puissante qu'il y a peu de gens au mental tant soit peu développé qui ne soient sous l'emprise de ces grandes formes-pensées illusoires ayant leurs racines dans la vie inférieure de la personnalité et dans la nature du désir des masses. En ce qui concerne notre race aryenne, il est intéressant de se rappeler que ces formes-pensées tirent aussi leur vitalité du domaine des idées, mais d'idées faussement perçues et mises au service des desseins égoïstes des hommes. Ces formes ont été rendues actives par le pouvoir créateur de l'humanité en développement constant ; elles ont été mises au service des désirs des hommes par le langage, avec son pouvoir de limiter et de déformer. L'illusion a été produite de manière encore plus intense par les efforts de beaucoup d'idéalistes sincères, cherchant à imposer leurs formes-pensées déformées au corps mental des masses. C'est là un des problèmes majeurs dont la Hiérarchie ait à s'occuper ; c'est également un des premiers facteurs que doit considérer un Maître à propos de tout aspirant et de tout disciple.

Le Mirage, problème mondial p 23-24.




L'illusion augmente rapidement avec le développement du pouvoir mental de la race, car l'illusion consiste à succomber aux puissantes formes-pensées que les penseurs de cette époque et de la période immédiatement précédente ont formulées et qui, au moment de leur création, constituaient l'espoir de l'humanité. Elles incarnaient alors les idées nouvelles en vertu desquelles la race devait progresser. Vieillies et cristallisées, ces formes deviennent des dangers, des obstacles à l'expansion de la vie. Ce n'est que dans quelques siècles que l'illusion sera comprise vraiment, lorsque l'humanité se sera libérée du mirage, lorsqu'il n'y aura plus, sur la planète, que quelques individus ayant un mental atlantéen et plus personne ayant la conscience lémurienne. Toutefois, l'évolution se poursuivant, les événements s'accélèrent rapidement ; le temps où l'humanité sera surtout caractérisée par la conscience aryenne n'est pas aussi loin qu'on pourrait le supposer. Je ne parle évidemment pas de la race aryenne telle qu'on la comprend en général aujourd'hui.

Le Mirage, problème mondial p 78.


On pourrait dire qu'une illusion mentale est une idée incarnée dans une forme idéale qui exclut toute autre forme d'idéal. Elle exclut donc la possibilité de prendre contact avec des idées. L'homme est lié au monde des idéaux et de l'idéalisme et ne peut s'en libérer.

Cette illusion mentale lie, limite et emprisonne l'homme. Une idée bonne en soi peut donc devenir très facilement une illusion et se transformer, dans la vie de l'homme qui l'enregistre, en un désastreux facteur de conditionnement.

Le Mirage, problème mondial p 90-91.


On peut donc définir l'illusion comme étant la conséquence d'une idée (traduite en un idéal) considérée complète en soi, perçue indépendamment de toutes les autres idées, qu'elles soient de nature religieuse ou apparemment sans rapport avec la religion. Ces mots indiquent le fait de la séparation des idées et de l'incapacité de l'homme de relier les divers aspects d'une idée divine. Quand la conception d'une idée est étroite et séparative, la vérité est fatalement déformée et le disciple ou l'aspirant, inévitablement, se consacre à un aspect partiel de la réalité ou du Plan et non pas à la vérité telle qu'elle peut être révélée, ou au Plan tel que le connaissent les Membres de la Hiérarchie. Cette illusion suscite chez le disciple ou l'idéaliste une réaction émotionnelle qui alimente immédiatement le désir et provoque par conséquent un transfert du plan mental au plan astral. Ainsi donc se trouve évoqué un désir pour un idéal partiel et inadéquat, et ainsi l'idée ne parvient pas à sa pleine expression, car ceux qui l'interprètent ne voient que cet idéal partiel, le croyant être la vérité tout entière et, par conséquent, ils ne peuvent saisir ses implications sociales, planétaires et cosmiques.

Lorsque l'idée tout entière est réellement saisie (chose rare, en vérité), il ne peut y avoir illusion. L'idée est tellement plus grande que l'idéaliste que l'humilité ressentie le sauve de l'étroitesse d'esprit. Où se manifestent l'illusion (ce qui est commun) et une vague réaction à l'idée accompagnée d'une certaine interprétation, on voit apparaître des fanatiques, de vagues idéalistes, ceux qui imposent une idée selon leur propre interprétation, des hommes d'esprit étroit qui cherchent à exprimer leur propre interprétation de l'idée de Dieu, et des visionnaires aux idées étroites et limitées. Une peinture aussi illusoire de la vérité et un semblable exposé de l'idée ont été à la fois l'orgueil et le malheur du monde. Ils comptent parmi les facteurs qui ont mis notre monde moderne dans ses tristes conditions ; le monde souffre aujourd'hui, inévitablement sans doute, du mauvais usage qui a été fait de la faculté divine permettant de venir en contact avec l'idée et de la transformer en un idéal. Ces idées interprétées humainement et mentalement sous forme d'idéologies étroites ont été imposées avec des effets lamentables pour les hommes. Ces derniers doivent apprendre à aller jusqu'à l'idée véritable qui se trouve derrière leur idéal et à l'interpréter avec exactitude à la lumière de leur âme, et en outre à employer les méthodes qui garantissent et assurent l'AMOUR. Par exemple, l'idée qui s'exprime par l'affirmation que "tous les hommes sont égaux" n'est pas une illusion ; c'est un fait sur lequel il faut insister ; c'est ce qu'ont compris les gens de tendances démocratiques. C'est en réalité l'énoncé d'un fait, mais lorsqu'on n'admet pas également les idées tout aussi importantes de l'évolution, des attributs raciaux, des caractéristiques nationales et religieuses, l'idée fondamentale ne reçoit qu'une application limitée. De là viennent les systèmes idéologiques imposés dans les temps modernes et à l'heure actuelle, ainsi que la rapide croissance des illusions idéologiques, lesquelles sont néanmoins et sans exception basées sur une idée vraie. De même, ce n'est pas une illusion de penser que le développement de la conscience christique soit le but de la famille humaine ; mais quand cette idée est interprétée sous forme de religion autoritaire et cela par des gens en qui la conscience christique n'est pas encore développée, elle devient un concept de bon aloi, et souvent aussi un stimulant obscur, entrant ainsi immédiatement dans le domaine de l'illusion.

Le Mirage, problème mondial p 91-92.

Comment surmonter l'illusion

L'illusion n'est pas confrontée ouvertement ni surmontée tant qu'un homme n'a pas :

a. fait passer le centre de sa conscience sur le plan mental,

b. entrepris une tâche bien définie et de service intelligent,

c. réalisé l'alignement, consciemment et facilement, avec son âme et établi fermement la technique de son contact avec elle,

d. pris la première initiation.

Le Mirage, problème mondial p 38.

Illusion et Idéaux

Lorsque le mental d'un individu, d'une race ou de l'humanité en général est dominé par certains idéaux, certains concepts mentaux et certaines formes-pensées formulées, à l'exclusion de tout autre perspective ou vision, et même de toute réalité, ils constituent une illusion. Ils empêchent le libre jeu de l'intuition et de son réel pouvoir de révéler l'avenir immédiat ; ils excluent souvent de leur expression le principe fondamental du système solaire, l'Amour, en imposant un principe secondaire et temporaire ; ils peuvent ainsi constituer un "redoutable et noir nuage de pluie" qui cache à la vue le "nuage de pluie des choses connaissables" (auquel se réfère Patanjali dans son dernier livre), nuage de sagesse qui plane sur le plan mental inférieur et qui peut être saisi et utilisé par les étudiants et les aspirants par le libre jeu de l'intuition.

Le Mirage, problème mondial p 94.


Révélation, illusion et mirage :

L'illusion ne doit pas être confondue avec le mirage, elle est liée à tout le processus de révélation. Le mirage peut être (et il l'est souvent) lié à la déformation de ce qui a été révélé, mais il faut se souvenir que l'illusion est, tout d'abord, rattachée à la réaction du mental à la graduelle révélation, à mesure que l'âme l'enregistre et cherche à l'imprimer sur l'aspect supérieur du soi personnel inférieur. L'illusion dérive donc de l'incapacité du mental à enregistrer correctement, à interpréter ou traduire ce qui a été communiqué ; c'est donc un "péché" (si vous admettez ce terme) particulier aux personnes intelligentes et très développées, à ceux qui se trouvent sur le Sentier et qui sont sur le point de devenir correctement orientés. C'est également un péché particulier aux disciples acceptés qui cherchent à accroître leur conscience en réponse au contact de l'âme. Lorsqu'ils ont vu "à travers l'illusion" (j'emploie ces termes dans leur sens ésotérique), ils sont prêts pour la troisième initiation.

Le Mirage, problème mondial p 121.


L'illusion est souvent une perception mentale de la vérité mal interprétée et mal appliquée. Elle n'a rien à voir avec l'aspect mental du mirage, bien que l'illusion puisse descendre dans le monde de la sensation et devenir mirage. Dans ce cas, son pouvoir est très fort, car la forme-pensée est devenue une entité, avec un pouvoir vital, et le pouvoir magnétique du sentiment s'ajoute à la froide forme de la pensée.

Le Mirage, problème mondial p 122.


L'illusion est la méthode par laquelle la compréhension limitée et la connaissance matérielle interprètent la vérité, la voilent et la cachent derrière un nuage de formes-pensées. Celles-ci deviennent alors plus réelles que la vérité qu'elles voilent, et conditionnent par conséquent la manière dont l'homme aborde la Réalité. Par l'illusion, il devient conscient de l'appareil de la pensée, de ses activités qui s'expriment par la construction de formes-pensées, et de ce qu'il parvient à construire, qu'il considère comme la création de son intellect. Il a pourtant créé une barrière qui s'élève entre lui et ce qui est et tant qu'il n'aura pas épuisé les ressources de son intellect, ou qu'il ne refusera pas délibérément de l'utiliser, sa divine intuition ne pourra fonctionner. C'est l'intuition qui révèle l'Etre véritable et qui amène un état de perception spirituelle. Alors, la technique de la PRESENCE devient une habitude bien établie.

Le Mirage, problème mondial p 167.

Déformation des idées provenant du plan de l'intuition

Passage d’une idée du plan de l’intuition au cerveau : déformation de l’idée :

1. L'idée est perçue par le mental "maintenu fermement dans la lumière de l'âme".

2. Elle descend sur les niveaux supérieurs du plan mental où elle revêt la substance de ces niveaux. Elle demeure toujours une abstraction, de l'angle du mental inférieur. Celui qui recherche l'intuition devra noter soigneusement ce point.

3. L'âme projette sa lumière vers le haut et vers l'extérieur. L'idée, faible et nébuleuse, émerge dans la conscience de l'homme. Elle est révélée, tout comme un objet se trouve révélé lorsque le faisceau lumineux d'un puissant projecteur est projeté sur lui. Le mental, s'efforçant de demeurer en contact conscient, ferme et constant avec l'âme, capable de voir dans le monde supérieur par l'intermédiaire de "l'œil de l'âme largement ouvert" enregistre l'idée avec toujours plus de clarté.

4. Révélée, l'idée devient alors un idéal pour le mental attentif et finalement quelque chose qu'il faut désirer et matérialiser. La faculté du mental de construire des formes-pensées entre alors en jeu ; l'énergie de l'idée agit sur la "substance mentale", vitalisée par la reconnaissance de l'âme, et l'idée accomplit ses premiers pas véritables vers sa manifestation. Un idéal est une idée qui s'est incarnée.

Tels sont les premiers pas vers la matérialisation. La manifestation devient possible. Et ainsi se produit l'illusion.

5. La déformation se produit maintenant, provoquée par plusieurs causes :

1. Le genre de rayon de l'égo colore l'interprétation que l'homme donne de l'idée. Il colore la forme-pensée construite. En termes symboliques, la pure lumière est changée en lumière colorée. L'idée est alors "revêtue de couleur, et, par-là le premier voile descend".

2. Le point d'évolution atteint par l'homme a aussi son effet ; il s'y ajoute la qualité de l'intégration entre les trois aspects de la personnalité et l'alignement entre l'âme, le mental et le cerveau. Ces éléments, étant nécessairement imparfaits, produisent une imprécision dans les lignes générales et, par conséquent, dans la forme finale. Nous avons donc :

a. L'intégration imparfaite de la personnalité.

b. L'imprécision de la forme-pensée proposée.

c. Le matériel inapproprié par conséquent attiré pour la construction de la forme-pensée.

d. Le déplacement du centre d'attention, en raison du caractère vague de l'idéal perçu.

e. L'instabilité du rapport entre le mental et l'idée perçue.

3. La qualité du développement du corps mental du disciple produit le prochain "voile" qui descend sur l'idée. L'idée a changé sous l'influence de la couleur du rayon de l'âme ; maintenant, le changement qui la déforme encore davantage provient du genre de rayon du corps mental généralement différent de celui du rayon de l'âme.

Ce sont les pas ultérieurs vers la matérialisation. La forme manifestée revêt une qualité particulière. Ainsi se produit l'illusion.

6. L'illusion se manifeste généralement de sept manières :

1. Par une fausse perception d'une idée. Le disciple ne peut pas distinguer entre une idée et un idéal, entre une idée et une forme-pensée, ou entre un concept intuitif et un concept mental. Cette manière de produire l'illusion se rencontre le plus souvent chez les aspirants. L'atmosphère mentale dans laquelle nous vivons tous est une atmosphère d'illusion. C'est également une atmosphère ou champ de contact conscient où se rencontrent toutes sortes de formes-pensées. Certaines sont placées là par la Hiérarchie afin d'être découvertes par les hommes ; certaines sont des formes- pensées construites par les hommes autour d'une idée ; d'autres sont de très anciens idéaux qui ont été abandonnés mais qui persistent encore en tant que formes-pensées ; d'autres encore sont absolument neuves et, par conséquent, sans grande force, mais très attirantes. Toutes ont été créées par l'homme à quelque stade de son développement individuel et racial. Beaucoup sont les enveloppes de concepts qui ont fait long feu depuis longtemps ; d'autres sont embryonnaires ; d'autres encore sont statiques et stabilisées.

Un grand nombre sont en train de descendre des niveaux de l'intuition ; quelques-unes sont encore illuminées par la claire lumière de l'âme et prêtes à se manifester. Un grand nombre d'autres formes-pensées sont en voie de désintégration. Certaine de ces formes, ou idées incarnées, sont de nature destructive, en raison du type de substance dont elles sont formées. D'autres sont constructives. Toutes sont colorées par l'énergie de certains rayons. Un grand nombre de ces formes sont nécessairement construites par les activités personnelles ; d'autres sont en voie de construction par l'intermédiaire de l'âme de même que par l'activité de l'âme et de la personnalité. Il est donc essentiel que chaque mental agissant correctement ait une juste perception. Il faut que les aspirants apprennent à distinguer :

a. Entre une idée et un idéal.

b. Entre ce qui a pris forme et ce qui est en processus de désintégration.

c. Entre ce qui est constructif et ce qui est destructif.

d. Entre les formes et les idées anciennes et les nouvelles.

e. Entre les idées et les formes de rayon, lorsqu'elles colorent les présentations supérieures.

f. Entre les idées et les formes-pensées et entre celles qui sont créées à dessein par la Hiérarchie et celles créées par l'humanité.

g. Entre les formes-pensées raciales et les idées de groupe.

Je pourrais citer bien d'autres différenciations, la liste ci-dessus suffit à montrer la nécessité de justes perceptions, et à indiquer les sources de la prédominance de l'illusion mondiale causée par de fausses perceptions.

La cause en est un mental non entraîné, non illuminé.

Le remède est dans l'entraînement selon la technique du Raja Yoga. Cet entraînement doit aboutir à la capacité de maintenir le mental fermement dans la lumière, de percevoir correctement et d'avoir une juste attitude mentale. C'est à ces justes attitudes intérieures que se référait le Bouddha lorsqu'il décrivit le Noble Sentier Octuple ; elles impliquent la capacité de parvenir à une juste élévation mentale. Oui, mes frères, je dis bien une juste élévation et non pas une juste attitude.

2. Par une fausse interprétation. L'idée, entité vitale ou germe de puissance vivante, est perçue par une vision partielle, déformée par l'imperfection de l'équipement mental et fréquemment réduite à quelque chose de futile. Le mécanisme qui permet de la comprendre n'existe pas.

Bien que l'homme mette en jeu ce qu'il a de meilleur et de plus élevé, bien qu'il soit dans une certaine mesure capable de maintenir son mental dans la lumière, ce qu'il offre cependant à l'idée est encore très inadéquat. Ainsi se manifeste l'illusion par une fausse interprétation.

La cause est une surestimation des propres pouvoirs mentaux. Le péché par excellence du type mental est l'orgueil qui colore toutes les activités dans les premiers stades.

Le remède est le développement d'un esprit prudent.

3. Par une fausse appropriation des idées. Ce qui provoque l'utilisation fausse d'une idée est la faculté de dramatiser et la tendance, propre à la personnalité, d'affirmer le petit soi ; elles amènent l'homme à s'approprier une idée comme si elle lui appartenait et à lui donner une importance exagérée parce qu'il la considère comme sienne. Il se met à construire sa vie, autour de son idée, à considérer comme ayant une grande importance ses desseins et ses objectifs, s'attendant à voir les autres reconnaître que cette idée est sienne. Il oublie qu'aucune idée n'appartient à qui que ce soit, qu'elles viennent du plan de l'intuition et qu'elles sont un don et une propriété universels ; elles n'appartiennent à aucun mental. Sa vie comme sa personnalité est subordonnée à l'idée qu'il a d'une idée et à l'idéal qu'il se fait de l'idée. L'idée devient dramatiquement l'agent du dessein de la vie qu'il s'impose à lui-même, le conduisant d'un extrême à l'autre. Ainsi se manifeste l'illusion par une fausse appropriation.

La cause en est une surestimation de la personnalité, une impression exagérée des réactions de la personnalité sur l'idée perçue et sur tous ceux qui tentent de venir en contact avec la même idée.

Le remède est un effort constant afin de décentraliser la vie de la personnalité et de la centrer sur l'âme.

Je voudrais ici rendre un point bien clair. Il est très rare que les idées parviennent directement des niveaux de l'intuition à la conscience mondiale et au mental humain. Le stade de développement actuel ne le permet pas encore. Les idées viennent des niveaux de l'intuition seulement lorsqu'il y a un contact constant avec l'âme, une puissante maîtrise mentale, une intelligence bien entraînée, un corps émotionnel purifié et un bon système glandulaire, résultant de ce qui précède. Réfléchissez-y.

Lorsqu'elles sont d'un ordre très élevé, la plupart des idées sont amenées dans la conscience du disciple par son Maître et lui sont communiquées par télépathie mentale ; la chose est possible en raison de la sensibilité du disciple au "don psychique des ondes" ainsi que cette faculté est nommée dans l'enseignement tibétain ; les idées sont alors perçues dans l'activité réciproque établie entre disciples. Lorsque les disciples s'assemblent, stimulant ainsi réciproquement leur mental et concentrant leur attention, il arrive fréquemment qu'ils parviennent à établir un contact avec le monde des idées, ce qui autrement serait impossible, et à formuler de nouveaux concepts. En outre, certaines grandes idées existent en tant que courants d'énergie sur le plan mental. Les disciples peuvent entrer en contact avec elles et les obliger à se manifester, grâce à leur attention entraînée. Ces courants d'énergie mentale, colorée par une idée fondamentale, sont placés là par la Hiérarchie. Lorsqu'il les découvre et les contacte, le néophyte est enclin à considérer ce fait de manière personnelle et il attribue l'idée à sa propre sagesse et à son propre pouvoir. Vous remarquerez donc combien il est nécessaire que ce qui est contacté soit correctement compris et interprété.

4. Par une fausse direction donnée à l'idée. C'est dû au fait que le disciple ne voit pas encore les choses comme elles sont. Son horizon est limité, il fait preuve de myopie. Sa conscience perçoit un fragment d'idée fondamentale qu'il attribue à un domaine d'activités avec lequel il n'a absolument aucun rapport. Il commence donc à travailler avec cette idée, l'envoyant dans des directions où elle n'est d'aucune utilité ; il commence à la vêtir d'une forme qui ne lui convient aucunement, l'exprimant d'une manière qui lui enlève toute utilité. Ainsi donc, dès le premier contact, le disciple est sujet à l'illusion ; aussi longtemps qu'elle dure elle renforce l'illusion collective. C'est là une des formes les plus communes de l'illusion et l'une des premières façons dont l'orgueil mental du disciple peut être brisé. Il s'agit là d'une illusion par mauvaise application initiale conduisant à utiliser ou à diriger faussement l'idée.

La cause est un mental limité et non inclusif.

Le remède est la formation du mental en vue de le rendre inclusif, bien développé sous l'angle de l'intelligence des temps modernes.

5. Par la fausse intégration d'une idée. Chaque disciple a un plan pour sa vie, un champ de service qu'il a choisi sinon il n'est pas disciple. Ce peut être le foyer, ou l'enseignement, ou encore un champ plus vaste, mais c'est toujours un domaine déterminé où il exprime ce qu'il y a en lui. Dans ses méditations grâce au contact avec les autres disciples, il peut percevoir une idée qui est peut-être importante pour le monde. Immédiatement il la saisit et cherche à l'intégrer dans le dessein et le plan de sa vie. Il se peut qu'il n'ait d'elle aucun besoin précis qu'il ne devrait pas s'en occuper. L'activité exagérée de son mental est sans doute responsable du fait qu'il s'en soit saisi. Les disciples ne doivent pas nécessairement travailler avec toutes les idées qu'ils perçoivent et contactent ; ils ne le comprennent pas toujours. Le disciple se saisit donc de l'idée et cherche à l'intégrer dans ses plans il essaie de travailler avec des énergies pour lesquelles son tempérament ne l'a pas préparé. Il impose un courant d'énergie à son corps mental auquel celui-ci est incapable de tenir tête ; et le désastre s'ensuit. Beaucoup de bons disciples font preuve d'un mental exagérément actif et fertile ; ils ne parviennent à aucun objectif constructif, à aucune activité constructive dans leur vie. Ils saisissent chaque idée qu'ils rencontrent, sans discernement. Il s'agit là de l'illusion provenant du désir d'acquérir.

La cause est la cupidité et l'égoïsme du petit soi même si le disciple ne le comprend pas et s'il est sous l'emprise du mirage que constitue l'idée même de son propre désintéressement.

Le remède est l'esprit d'humilité.

6. Par la fausse incarnation des idées. Il s'agit surtout ici des difficultés rencontrées par les âmes évoluées qui arrivent en contact avec le monde de l'intuition, qui ont l'intuition de grandes idées spirituelles, qui ont la responsabilité de leur donner une forme, automatiquement, spontanément, grâce à l'activité entraînée et rythmique de l'âme et du mental, toujours en étroite collaboration. L'idée est contactée, mais elle est revêtue d'une matière mentale qui ne lui convient pas ; dans sa voie vers la matérialisation, elle prend donc une mauvaise direction. Elle se trouve, par exemple, intégrée à une forme-pensée de groupe dont la coloration, la note fondamentale et la substance ne conviennent pas à ce qu'elle doit exprimer. Cela arrive beaucoup plus souvent que vous ne le pensez. C'est l'application, sur un plan élevé, de l'axiome hindou : "Mieux vaut le dharma personnel que celui d'autrui".

Il s'agit là de l'illusion provenant d'un faux discernement en ce qui concerne la substance.

La cause est le manque d'entraînement ésotérique à l'activité créatrice.

Le remède est l'application des méthodes de cinquième rayon, méthodes du plan mental.

L'aspirant moyen commet rarement cette forme d'erreur ; elle se réfère à une illusion qui est un test pour beaucoup d'initiés d'un degré assez élevé. (…).

7. Par une fausse application des idées. Que de fois le disciple tombe dans cette forme d'illusion ! Intuitivement, et aussi avec intelligence (notez la différence entre les deux termes) il contacte une idée et il l'applique mal. C'est sans doute là un aspect de l'illusion globale, ou illusion de l'ensemble du plan mental, avec laquelle l'homme moderne entre en contact. L'illusion varie d'âge en âge, suivant ce que cherche à faire la Hiérarchie, ou suivant le cours général des pensées des hommes. Le disciple peut donc être poussé à une activité erronée et à une application erronée d'idées, parce que prédomine dans son esprit l'illusion collective produite par les Six types d'illusions auxquels je me suis référé plus haut.

Je pourrai continuer à m'étendre sur les manières dont l'illusion prend au piège le disciple imprudent, mais ce que j'en ai dit suffira sans doute à provoquer en vous l'analyse constructive qui conduit de la connaissance à la sagesse. Vous avez remarqué que les sept voies principales de l'illusion sont :

1. La voie de la fausse perception.

2. La voie de la fausse interprétation.

3. La voie de la fausse appropriation.

4. La voie de la fausse direction.

5. La voie de la fausse intégration.

6. La voie de la fausse incarnation.

7. La voie de la fausse application.

Le Mirage, problème mondial p 39 à 46.

L'illusion du pouvoir

L'illusion du Pouvoir est sans doute l'un des premiers et des plus sérieux tests qui se présentent à l'aspirant. C'est également un des meilleurs exemples de la "grande erreur" que je signale du reste à votre attention et de laquelle je vous prie de vous garder le plus soigneusement possible. En vérité, il est rare qu'un disciple échappe aux effets de cette erreur d'illusion, car elle est, assez curieusement, basée sur un juste résultat et un juste motif. De là vient la nature spécieuse du problème qui peut être exprimé ainsi :

Un aspirant, par un juste effort, parvient à prendre contact avec son âme ou égo. Par la méditation, de bonnes intentions, la technique correcte et le désir de servir et d'aimer, il parvient à établir l'alignement. Il devient alors conscient des bons résultats de son travail. Son mental est illuminé, un sentiment de pouvoir passe à travers ses véhicules. Il devient, temporairement du moins, conscient du Plan. Les besoins du monde et la possibilité pour l'âme de satisfaire ces besoins inondent sa conscience. Son dévouement, sa consécration, son juste motif augmentent l'influx d'énergie spirituelle. Il sait, il aime, il cherche à servir, et il y réussit avec plus ou moins de succès. Le résultat en est qu'il devient plus animé par un sentiment de pouvoir et par le rôle qu'il doit jouer en aidant l'humanité qu'il ne l'est par un juste sens des proportions et des valeurs spirituelles. Il se surestime et surestime aussi son expérience.

Au lieu de redoubler d'efforts, d'établir ainsi un contact plus étroit avec le royaume des âmes et d'aider tous les êtres plus profondément, il commence à attirer l'attention sur lui-même, sur la mission qu'il doit accomplir, sur la confiance que le Maître et même le Logos planétaire lui manifestent apparemment. Il parle de lui-même ; il gesticule, il demande que ses mérites soient reconnus. Ainsi, son alignement diminue graduellement ; son contact avec l'âme s'affaiblit ; il rejoint les rangs de ceux qui ont succombé à l'illusion du sentiment de pouvoir. Cette forme d'illusion devient de plus en plus répandue parmi les disciples et parmi ceux qui ont pris les deux premières initiations. Il y a, dans le monde aujourd'hui, beaucoup d'hommes qui ont pris la première initiation dans une vie précédente. A une certaine époque du présent cycle de vie qui ramène et récapitule les événements d'un développement antécédent, ils atteignent de nouveau un point de réalisation déjà atteint.

Le sens de ce qu'ils ont atteint les envahit, ainsi que le sentiment de leur responsabilité et de leur connaissance. De nouveau, ils se surestiment, considérant eux-mêmes et leur mission comme uniques parmi les fils des hommes. Leurs exigences ésotériques et subjectives de reconnaissance entrent en jeu et gâtent ce qui, autrement, aurait pu être un service fructueux. Tout accent mis sur la personnalité peut déformer très facilement la pure lumière de l'âme qui cherche à se déverser à travers le soi inférieur. Tout effort fait pour attirer l'attention sur la mission ou la tâche qu'entreprend la personnalité détourne de cette mission et handicape l'homme dans cette tâche jusqu'au moment où il est en mesure de n'être plus qu'un canal à travers lequel l'amour peut se déverser et la lumière briller. Cet influx et cette radiation doivent être spontanés et sans référence au soi.

Le Mirage, problème mondial p 37-38.