Antahkarana

Ce qu'est l'antahkarana, sa construction

L’antahkarana peut être défini comme le pont construit entre les trois aspects du mental : inférieur / concret, de cœur et supérieur / abstrait. Il est construit par l’individu lui-même, en matière mentale. Il crée un canal de communication entre l’âme et le cerveau physique.

L’antahkarana est construit par :

  • la pratique de la méditation mentale

  • un effort constant pour attirer et contacter le plan de l’intuition

  • la soumission et l'obéissance au Plan (que l'on commence à reconnaître dès que l'intuition et le mental sont en rapport)

  • et par une incorporation consciente au groupe au moyen du service et en vue d'une assimilation au tout.

La construction de l’antahkarana débute lorsque l’individu est focalisé sur le plan mental et qu’il fonctionne en tant qu’être conscient et intelligent. Bien qu’encore sujet aux mirages et aux illusions, l’individu qui pratique la méditation mentale se focalise sur la monde de la Réalité. Il devient ainsi capable de diriger son mental vers le monde des activités humaines que vers le monde des activités de l’âme. Il construit ainsi la 1ère partie de l’antahkarana. Il tend à être réceptif aux Idées émises des plans supérieurs, accédant ainsi petit à petit, laborieusement au plan de l’intuition (le plan buddhique). Ce faisant, il construit le 2ème pont de l’antahkarana. Tout ce processus prend de nombreuses vies avant d’être consommé.

Les Idées perçues entraînent alors un acte créatif qui se traduit par l’élaboration de formes-pensées.

Cette réponse entre le mental supérieur et le mental inférieur est, en termes symboliques, appelée la lumière, et le "chemin éclairé" naît entre la personnalité et la Triade spirituelle, via le corps de l'âme, exactement de la même façon que l'âme entre définitivement en contact avec le cerveau via le mental. Ce "chemin éclairé" est le pont illuminé. Il est bâti au moyen de la méditation ; il est construit par un effort constant pour que l'intuition se manifeste, par la soumission et l'obéissance au Plan (qui commence à être reconnu dès que l'intuition et le mental sont en rapport), par une incorporation consciente dans le groupe de service et pour des desseins d'assimilation au tout. Toutes ces qualités et toutes ces activités sont fondées sur un caractère élevé et sur les qualités développées sur le Sentier de Probation.

L'effort d'amener l'intuition exige une méditation occulte (et non à base d'aspiration) dirigée. Il exige une intelligence entraînée, de façon que la ligne de démarcation entre la compréhension intuitive et les formes de psychisme supérieur puisse "se maintenir fermement dans la lumière", et une interprétation appropriée pour que la connaissance intuitive qui a été atteinte puisse se vêtir des formes-pensées correctes.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 73-74.

Quand la chitta ou substance mentale est mise en activité par des idées abstraites (pensées du mental divin chargées de l'énergie de leur créateur et donc cause d'effets phénoménaux dans les trois mondes), et quand s'y ajoute la divine et synthétique compréhension du dessein et de la volonté de Dieu, alors les trois aspects du mental sont unifiés. Nous en avons parlé et les avons appelés :

1. Substance mentale ou chitta.

2. Mental abstrait.

3. Intuition ou raison pure. 

Tous trois doivent être unifiés dans la conscience de l'aspirant. Le disciple alors a construit un pont (antahkarana) qui relie :

1. La triade spirituelle.

2. Le corps causal.

3. La personnalité.

Traité sur la Magie Blanche p 290-291.

Schéma de réflexion contemplative sur la construction de l'Antahkarana

I. Ce qu'il faut garder à l'esprit.

Ce travail de construction concerne le maniement de l'énergie. Les étudiants devraient réfléchir à la distinction entre l'énergie et la force.

Il dépend de l'utilisation de l'imagination créatrice. Les étudiants feraient bien de réfléchir à la relation entre l'imagination et l'intuition, ainsi qu'à la relation de ces deux facteurs avec le mental.

Le travail de construction de l'antahkarana doit être fait avec autant de compréhension consciente que possible.

II. Les six stades ou méthodes de construction de l'antahkarana.

1. Intention.

a. L'obtention d'une juste orientation.

Vers l'âme.

Vers la Triade spirituelle.

b. La compréhension mentale du travail à exécuter est nécessaire.

c. Un cercle infranchissable d'énergies rassemblées consciemment doit être créé et maintenu en état de tension.

d. L'effort pour obtenir un moment de pensée claire concernant ce processus d'Intention.

e. Suit alors le maintien d'un point de tension.

2. Visualisation.

a. Utilisation de l'imagination créatrice ou faculté de créer des images.

b. Réaction à l'impression intuitionnelle ou bouddhique.

c. Attention portée à deux énergies :

L'énergie maintenue à un point de tension, à l'intérieur du cercle infranchissable créé antérieurement.

L'énergie active créatrice d'images mise en action par le mental du constructeur.

3. Projection.

a. L'appel fait à la volonté par la méthode appropriée au rayon du disciple, le rayon de l'âme.

b. Le maintien simultané de trois lignes de pensée :

Conscience de la personnalité et de l'âme fusionnées.

Conscience du point de tension focalisée.

Conscience de l'énergie de rayon sous son aspect volonté.

c. Utilisation de l'une ou l'autre des sept méthodes de projection de rayon, selon le rayon du disciple.

d. Utilisation d'un Mot de Pouvoir.

4. Invocation et Evocation.

a. L'âme et la personnalité fusionnées sont maintenant invocatrices, et leur intention unifiée est exprimée dans les trois stades précédents.

b. Une réponse vient alors de la Triade spirituelle, évoquée par cette intention, propulsée par un acte de la volonté venant d'un point de tension.

5. Stabilisation.

Ceci est obtenu par une utilisation longue et patiente des quatre processus précédents, suivie d'une utilisation consciente de l'antahkarana.

6. Résurrection et Ascension.

C'est la conscience qui échappe aux limitations de l'âme et de la personnalité (du point de vue de la Monade) et passe dans la conscience de la Triade spirituelle.

Traité sur les 7 Rayons Vol. V p 414-415.

L'Antahkarana construit ; la disparition de l'âme

L’antahkarana construit ; la disparition de l’âme : 

Lorsque l'antahkarana est construit et que "les trois supérieurs" sont reliés directement avec "les trois inférieurs", alors l'âme n'est plus nécessaire. Reflétant cet événement, les quatre niveaux éthériques deviennent ainsi simplement les transmetteurs d'énergie émanant des niveaux éthériques cosmiques. Le canal est maintenant direct, terminé et ininterrompu ; le réseau éthérique de lumière brille avec éclat, et tous les centres dans le corps sont éveillés et fonctionnent à l'unisson et en rythme. Correspondant alors à la relation directe de la Monade et de la personnalité, le centre de la tête, le lotus aux mille pétales, le brahmarandra, est aussi directement relié au centre situé à la base de l'épine dorsale. Un dualisme complet est ainsi établi et remplace la précédente triple nature de la manifestation divine :

1. Monade Personnalité.

L'âme triple devenue inutile.

2. Centre de la tête Centre à la base de l'épine dorsale.

Les cinq centres intermédiaires ne sont plus requis.

L'Ancien Commentaire dit à ce sujet :

"Alors les trois, ordonnés comme tout ce qui était, fonctionnant comme un et contrôlant les sept, cessent d'exister. Les sept qui répondaient aux trois, répondant à l'Un, cessent d'entendre le triple appel qui déterminait tout ce qui était. Il ne reste plus que les deux pour montrer au monde la beauté du Dieu vivant, la merveille de la Volonté-de-Bien, l'Amour qui anime le Tout. Ces deux sont Un, et ainsi le travail, complété, est sur pied. Et alors les Anges chantent."

La Télépathie et le Corps Ethérique p 162.

Antahkarana et Sutratma

Les étudiants devraient s'entraîner à distinguer entre le sutratma et l'antahkarana, entre le fil de vie et le fil de conscience. L'un est la base de l'immortalité, l'autre la base de la continuité. Il y a là une distinction subtile pour le chercheur. L'un des fils (le sutratma) relie et vivifie toutes les formes, les fondant en un tout qui fonctionne et incarne en lui-même la volonté et le dessein de l'entité qui s'exprime, qu'il s'agisse d'un homme, de Dieu, ou d'un cristal. L'autre fil (l'antahkarana) incarne la réceptivité de la conscience dans la forme à un champ de contacts qui s'étend régulièrement au sein de l'environnement. L'un est le courant direct de vie, ininterrompu et immuable, qui peut être considéré symboliquement comme le courant direct de l'énergie vivante s'écoulant du centre à la périphérie, de la source à l'expression extérieure ou apparition phénoménale. C'est la vie. Elle produit le processus individuel et l'évolution de toute forme.

C'est donc le sentier de la vie, qui va de la Monade à la personnalité, via l'âme. C'est l'âme sous forme de fil, qui est une et indivisible. Il communique l'énergie de la vie et s'ancre finalement au centre du cœur humain, et à quelque point focal central dans toutes les formes de l'expression divine. Il n'existe rien, et il ne reste rien que la vie. Le fil de conscience (l'antahkarana) est le résultat de l'union de la vie et de la substance, ou des énergies fondamentales qui constituent la première différenciation dans le temps et l'espace ; ceci produit quelque chose de différent, qui n'apparaît que lorsqu'a lieu une troisième manifestation divine, après l'union des dualités de base.

Le fil de vie, la corde d'argent ou sutratma est, en ce qui concerne l'homme, de nature double. Le fil de vie lui-même, qui est l'un des deux fils constituant le sutratma, est ancré dans le cœur, tandis que l'autre fil, incarnant le principe de la conscience, est ancré dans la tête. Cela vous le savez déjà mais je ressens la nécessité de le répéter constamment. Dans le travail du cycle de l'évolution cependant, l'homme doit répéter ce que Dieu a déjà fait. Il doit lui-même créer à la fois dans le monde de la conscience et dans le monde de la vie. Comme une araignée, l'homme tisse les fils de liaison, et prend ainsi contact avec ce qui l'entoure acquérant ainsi expérience et moyens de subsistance. Le symbole de l'araignée est souvent utilisé dans les livres d'occultisme anciens et dans les Ecritures de l'Inde touchant cette activité de l'être humain. Ces fils que l'homme crée sont au nombre de trois ; ajoutés aux deux fils de base qui ont été créés par l'âme, ils constituent les cinq types d'énergie qui font de l'homme un être conscient.

Les trois fils créés par l'homme sont ancrés dans le plexus solaire, la tête et le cœur. Quand le corps astral et le mental commencent à fonctionner comme une unité, et que l'âme elle aussi est reliée consciemment (n'oubliez pas qu'elle est toujours reliée inconsciemment), une extension de ce fil quintuple – les deux de base et les trois humains – est dirigée sur le centre de la gorge ; l'homme peut alors devenir un créateur conscient sur le plan physique. A partir de ces lignes majeures d'énergie, des lignes mineures peuvent rayonner à volonté. C'est sur cette connaissance que doit reposer tout futur développement psychique intelligent.


Traité sur les 7 Rayons Vol. V p 362 à 364.