Responsabilités (sens des)

Saint-Exupéry a écrit : "Etre adulte, c’est être responsable".

Se sentir responsable de tout et de tous est réellement l’état d’être spirituel. Lorsque le sens de la responsabilité se développe chez un être humain, il atteste par là même que l’âme a commencé son travail de maîtrise de la personnalité.


Le sens de la responsabilité est une des premières indications de la maîtrise égoïque ; à mesure qu'un plus grand nombre d'unités de la famille humaine passeront sous l'influence égoïque, les conditions seront améliorées, lentement et sûrement, dans tous les départements de la vie.

Traité sur le Feu Cosmique p 686.


Cesser de se voir comme le centre du monde et de plus en plus s’intéresser au sort de ceux qui nous entoure, quelque soit le règne auxquels ils appartiennent et le lieu où ils se trouvent est un signe distinctif de développement du sens de la responsabilité. C’est la preuve que l’individu entre en conscience d’ensemble, le signe que le centre cardiaque (en lien avec le thymus) devient actif et adopte un rythme d’activité correct.

Le sens des responsabilités est à mettre en rapport avec la Loi de Sacrifice, la 1ère loi de l’âme auquel l’être humain devient sensible. Cette Loi s’exprime dans les premiers temps à travers l’instinct d’amélioration, le besoin de progrès (physique, émotionnel et intellectuel), l'effort fait pour améliorer les conditions de vie, le développement des mouvements humanitaires et donc l’accroissement du sens des responsabilités.



Le sens des responsabilités est l'une des premières indications, chez l'individu, que l'âme est éveillée. Actuellement l'âme de l'humanité est aussi en train de s'éveiller d'où les indices suivants :

1. Le développement de sociétés, organisations et mouvements de masse, pour le progrès de l'humanité en tous lieux.

2. L'intérêt grandissant de la masse pour le bien commun. Jusqu'ici, la couche supérieure de la société s'y était intéressée pour des raisons égoïstes d'autoprotection, ou à cause d'un paternalisme inné. L'intelligentsia et les professions libérales ont examiné et étudié le bien public, par intérêt mental et scientifique, s'appuyant sur une base matérielle générale, la classe moyenne inférieure a naturellement partagé ce même intérêt, du point de vue des bénéfices financiers et commerciaux. Aujourd'hui, cet intérêt se trouve dans les classes les plus basses de l'ordre social, et toutes les classes sont vivement sensibles et éveillées au bien général, national, racial ou international. Ceci est très satisfaisant ; c'est un signe encourageant.

3. L'effort philanthropique et humanitaire culmine, parallèlement aux cruautés, haines, anomalies, engendrées par des idéologies nationales exaspérées, l'agressivité et l'ambition, dans la vie de tous les peuples.

4. L'éducation devient rapidement un effort de masse et les enfants de tous les pays, du haut en bas de l'échelle sociale, sont formés intellectuellement comme ils ne l'ont jamais été. Evidemment, cet effort est fait surtout pour leur permettre de satisfaire aux conditions matérielles et nationales, pour qu'ils soient utiles à l'Etat, et non une charge économique pour celui-ci. Le résultat général, néanmoins, est dans la ligne du plan divin et, sans aucun doute, il est bon.

5. Les dirigeants reconnaissent de plus en plus que l'homme de la rue est un élément dont il faut tenir compte dans les affaires mondiales. Il est atteint de tous côtés par la presse et la radio ; il est assez intelligent aujourd'hui et assez intéressé pour tenter de se faire une opinion personnelle, et arriver à ses propres conclusions. C'est un état encore embryonnaire, mais les indices de cet effort existent indubitablement ; d'où le contrôle de la presse et de la radio que l'on retrouve en tous pays, sous une forme ou sous une autre ; car on ne peut pas échapper de façon permanente à la structure hiérarchique qui sous-tend notre vie planétaire. Ce contrôle tombe dans deux catégories principales :

Contrôle financier, comme aux Etats-Unis.

Contrôle gouvernemental, comme en Europe et en Grande-Bretagne.

On dit aux gens exactement ce qui est bon pour eux ; la réserve et la diplomatie secrète influencent la relation du gouvernement avec les masses, et l'impuissance de l'homme de la rue est encore pitoyable – face aux autorités dans le domaine politique, aux décisions entraînant la guerre ou la paix, aux théologies imposées, et aux attitudes économiques – mais pas aussi grande, ni aussi rigoureuse qu'elle l'a été. L'âme de l'humanité est en train de s'éveiller et les conditions actuelles peuvent être considérées comme temporaires.

Education dans le Nouvel Age p 90 à 92.



En ce qui concerne les règnes subhumains (minéral, végétal et animal), la responsabilité de l’humanité est d’abord de les respecter en tant qu’être vivant sur la planète et ensuite de les accompagner dans leur évolution. Cela se fait en :

  • leur donnant accès à des énergies supérieures. L’humanité, 4ème règne de la nature est le médiateur ente les trois règnes supérieurs et les trois règnes inférieurs. Elle est le macrocosme des règnes subhumains et elle leur apporte les énergies provenant du monde de l’âme, des planètes et du Soleil.

  • stimulant le germe du mental chez les animaux qui sont prêts à cela, c’est notamment le cas des animaux domestiques.

  • croisant et créant de nouvelles espèces au niveau du règne végétal et en cherchant à développer leurs qualités

  • travaillant les métaux et en créant des alliages dans les aciéries, en taillant des pierres précieuses…


La situation suivante donne une illustration de la responsabilité de l’humanité vis-à-vis de cette énergie que l’on appelle l’argent :

L'attitude de l'humanité à l'égard de l'argent est fondée sur la cupidité, l'âpreté en faveur du soi inférieur, la jalousie, les désirs matériels et par un besoin déchirant qui est, à son tour, le résultat de ces attitudes erronées. Ces dernières produisent les conditions économiques désastreuses que nous trouvons dans le monde entier. Ce sont les effets de causes instaurées par l'homme lui-même. La libération du monde viendra en fin de compte de la régénération de l'argent et du changement de l'attitude de l'homme à son égard. Si cela ne se produit pas, des conditions désastreuses s'établiront, l'argent (tel que nous le connaissons) disparaîtra de la terre et un autre moyen devra être trouvé pour faire face à la situation ainsi créée. Espérons que cette nécessité ne se présentera pas et qu'il sera possible de modifier l'attitude mentale de l'humanité à l'égard de l'argent qu'elle considérera comme un grand avoir spirituel, comme une responsabilité nettement spirituelle et comme un moyen d'accomplir le vrai travail mondial. Les gardiens de l'argent assumeront alors leur responsabilité sans crainte et avec une juste compréhension. A présent, ils s'accrochent à lui par crainte de l'avenir et parce qu'ils n'ont pas confiance les uns dans les autres. La clé de la juste manière de dépenser l'argent et de sa correcte utilisation peut être résumée dans l'énoncé suivant auquel je vous demande à tous de prêter attention :

De même que l'argent dans le passé a pourvu aux besoins des individus et de la famille, ainsi, dans l'avenir, il devra subvenir aux besoins du groupe et à ceux du monde. Dans le passé, chaque individu s'est efforcé d'agir comme un aimant et d'attirer à soi ce qui devait satisfaire ses besoins tels qu'il les concevait, utilisant à ces fins les activités et le travail personnels, si l'influence ou l'éducation n'y suffisaient pas, et les tractations financières lorsqu'elles étaient possibles. A l'avenir, les groupes devront agir comme des aimants ; ils devront veiller à être animés par un esprit d'amour. Je vais vous communiquer ici une pensée susceptible d'un large développement. La nécessité, l'amour et le pouvoir magnétique sont les trois choses qui, consciemment ou non, attirent l'argent. Mais il faut qu'elles se manifestent toutes à la fois. Dans le passé, la nécessité n'a pas toujours été réelle, bien qu'elle ait été ressentie (tel est le mirage ou l'illusion du monde). L'amour a été égoïste ou non réel, la demande de choses matérielles visait ce qui n'était pas nécessaire à la santé ni au bonheur. La force magnétique utilisée avait donc une motivation erronée et ce processus, poursuivi pendant si longtemps, a conduit à la présente et désastreuse situation financière dans le monde.

En transmuant ces facteurs et l'expression de leurs correspondances supérieures, par l'amour véritable, la pensée juste ou la méditation appropriée et la technique correcte, les besoins financiers des nouveaux groupes et du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde seront satisfaits.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. I p 322-323.

 

Les réactions des autres ne sont pas votre responsabilité. Votre responsabilité est de leur donner force et détachement. N'assumez donc pas des responsabilités qui ne sont pas les vôtres. C'est une des leçons les plus ardues que doit apprendre un initié avant de pouvoir être admis comme travailleur opérant activement dans la Hiérarchie d'Amour.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. I p 471.


Si le sens des responsabilités est la 1ère expression majeure du contact établi avec l’âme, la bonne volonté en est la seconde. Cette bonne volonté est la reconnaissance de l’état d’humanité une, la recherche de justes relations et le principe actif de la paix.

Le sens de la responsabilité et la bonne volonté constituent les fondements d’un service du Plan.

Citations complémentaires :

Un disciple est celui qui, avant tout, s'engage à faire trois choses : a. Servir l'humanité. b. Collaborer au plan des Grands Etres, tel qu'il le conçoit. c. Développer les pouvoirs de l'Ego, étendre sa conscience jusqu'à ce qu'il puisse fonctionner sur les trois plans dans les trois mondes et dans le corps causal, et suivre la directive du Moi Supérieur et non les ordres de la triple manifestation inférieure. Un disciple est celui qui commence à comprendre le travail de groupe et à déplacer son centre d'activité, de lui-même (comme pivot autour duquel tout tourne) vers le centre du groupe. Un disciple est celui qui réalise simultanément l'insignifiance relative de chaque unité de conscience, et aussi sa grande importance. Son sens des proportions est ajusté, et il voit les choses telles qu'elles sont ; il voit les autres tels qu'ils sont, il se voit lui-même tel qu'il est essentiellement, et cherche à devenir ce qu'il est. Un disciple réalise la vie ou le côté "force" de la nature, et pour lui les formes n'ont pas d'attrait. Il travaille avec la force et par la force ; il se reconnaît lui-même comme un centre de force au sein d'un plus grand centre de force, et il assume la responsabilité de diriger l'énergie qui peut se déverser à travers lui, dans des canaux dont le groupe tirera avantage.

Le disciple sait qu'il est à un degré plus ou moins grand – un avant-poste de la conscience du Maître, si l'on considère le Maître sous un double aspect : a. En tant que sa propre conscience égoïque. b. En tant que centre de son groupe, la force animant les unités du groupe et les unissant en un tout homogène. Un disciple est celui qui est en train de transférer sa conscience du personnel à l'impersonnel, et durant cette période de transition bien des difficultés et des souffrances doivent être supportées. Ces difficultés naissent de diverses causes : a. Le moi inférieur du disciple qui se refuse à la transmutation. b. Le groupe le plus proche du disciple, ses amis, ou sa famille qui s'opposent à son impersonnalité croissante. Ces derniers n'aiment pas être considérés comme unis à lui du côté vie, mais séparés de lui lorsqu'il s'agit de ses désirs et ses intérêts. Cependant la loi tient bon, et ce n'est que dans la vie essentielle de l'âme que la véritable unité peut être reconnue. En découvrant la vraie valeur de la forme, le disciple connaîtra beaucoup de souffrances, mais la route conduit finalement à l'union parfaite. Le disciple est celui qui se rend compte de sa responsabilité vis-à-vis de tous ceux qui subissent son influence, de la responsabilité de collaborer avec le plan de l'évolution tel qu'il est pour eux, et de leur faire prendre de plus en plus conscience, de leur enseigner la différence entre le réel et l'irréel, entre la vie et la forme. C'est ce qu'il accomplit facilement en témoignant par sa propre vie de son but, de ses objectifs et de son centre de conscience.

Initiation Humaine et Solaire p 72-73.

 


Responsabilité et éducation : 

En développant une atmosphère propre à encourager chez l'enfant le sens de ses responsabilités et en le délivrant des refoulements engendrés par la peur, cela lui permettra d'atteindre à des résultats supérieurs même. De la part de l'éducateur, cela exigera la création, autour de l'enfant, d'une atmosphère propice, où certaines qualités fleuriront, caractérisées par le sens des responsabilités et la bonne volonté. Quelle est la nature de cette atmosphère ?

1. Une atmosphère d'affection, d'où toute crainte est bannie et où l'enfant comprend qu'il n'a pas lieu d'avoir peur. Dans cette atmosphère il sera traité avec courtoisie et pareille courtoisie envers autrui sera attendue de lui. Elle se rencontre rarement dans les classes ou au foyer. Cette atmosphère d'affection n'est ni émotive ni sentimentale, mais se base sur la réalisation des potentialités de l'enfant, considéré comme individu, sur une absence d'antagonismes raciaux et de préjugés et sur une véritable tendresse compatissante. Cette attitude de compassion se fonde sur la perception des difficultés de la vie quotidienne, qui, en ce moment et pour bien des années encore agissent sur la sensibilité d'un enfant à l'affectivité normale, et sur la conviction que l'amour tire toujours le meilleur de chacun.

2. Une atmosphère de patience – C'est en pareille atmosphère que l'enfant peut apprendre les premiers rudiments de la responsabilité. Partout les enfants nés au cours de la présente période, atteignent un haut degré d'intelligence ; sans le savoir, ils sont éveillés spirituellement et le premier signe de cet éveil spirituel est leur sens des responsabilités. Ils sont conscients d'être gardiens de leurs frères. Inculquer patiemment cette qualité, s'efforcer de leur faire assumer de petits devoirs et partager les responsabilités exigera du maître beaucoup de patience, mais c'est essentiel pour tremper définitivement le caractère de l'enfant et sa future utilité dans le monde.

3. Une atmosphère compréhensive – Si peu d'instituteurs ou de parents expliquent à un enfant les raisons de ses activités et des exigences qu'on a envers lui. Pareille explication produit pourtant toujours de l'effet, car l'enfant réfléchit plus qu'on ne pense et ce processus l'induira à considérer ses mobiles. Souvent ce que fait l'enfant n'est pas mal en soi, il est guidé par son esprit contradictoire et curieux, par l'impulsion de se venger de quelque injustice (causée par le manque de compréhension du motif chez l'adulte), par son incapacité d'utiliser correctement son temps et par le désir d'attirer l'attention. Ce sont simplement là des gestes de l'individu en croissance. Les grandes personnes sont susceptibles d'engendrer très tôt chez l'enfant un sentiment inutile de culpabilité. Ils insistent sur de petits détails, qu'il faudrait passer sous silence bien qu'ils soient agaçants. Un juste sens de mal faire, basé sur l'incapacité d'entretenir de correctes relations de groupe, n'est pas développé, mais si un enfant est traité avec compréhension, alors les actes vraiment mauvais, comme d'empiéter sur les droits d'autrui, porter atteinte par le désir individuel et pour son avantage personnel, aux nécessités du groupe, seront envisagés sous leur jour correct et au bon moment.

Les Problèmes de l’Humanité p 69 à 71.