Discernement et Discrimination

Le discernement ; grande qualité du mental

Le discernement est l’une des principales caractéristiques du mental (ou manas). La faculté de discernement est contenue dans l’atome même. La finesse du discernement s’accroît au fur et à mesure de l’évolution de l’être humain, s’affinant de plus en plus jusqu’à mener à l’intuition.

Le discernement est en rapport avec le R4 et donc la Loi de Sacrifice et le développement du sens du goût, eux-mêmes régis par ce R4.

Le discernement est l’une des trois grandes qualités enseignées par le Bouddha, avec l’absence de passion et le détachement.

Viveka : Mot sanscrit = discrimination. Le tout premier pas sur le sentier de l'occultisme est la discrimination ou discernement entre le réel et l'irréel, entre la substance et le phénomène, entre le moi et le non-moi, entre l'Esprit et la matière. Initiation Humaine et Solaire.

Les étapes de développement du discernement

  1. La distinction entre le soi et le non soi, entre la conscience du Je et ce qui est connu du monde extérieur. C'est l'aptitude à distinguer entre soi-même et toutes les autres formes existantes. Sur le plan émotionnel, le discernement s’exprime comme la capacité de choisir entre les paires d’opposés. Il permet de sortir du mirage.

  2. La distinction entre l'Ego et la Personnalité. L’être humain distingue ce qui est de l’ordre de la vie et de l’expression de l’âme qu’il est de ce qui émane de sa personnalité et de ses corps inférieurs. Distinguant entre le soi et le non-soi, il est en mesure d’imposer à la personnalité un rythme supérieur (notamment par la méditation) jusqu’à ce que le rythme inférieur soit remplacé par le supérieur et que l’ancienne méthode d’exprimer l’énergie disparaisse complètement.

  3. Le discernement est la principale méthode par laquelle l'Esprit effectue sa libération des entraves de la matière, et distingue entre l'illusion et ce qui est voilé par elle.

Traité sur le Feu Cosmique p 146.


Par le discernement, le
mental apprend à sélectionner ce qui est bon, beau et vrai, et à substituer ces derniers au sens "d'identification avec la personnalité", qui est si caractéristique de la majorité des hommes. La personnalité tient tant de gens en esclavage. Il faut que cela disparaisse. Ces trois attitudes, lorsqu'on s'y maintient correctement et sainement, organisent la personnalité, font régner la sagesse et préparent le disciple à l'initiation.
Extériorisation de la Hiérarchie p 369.


Le discernement est la méthode d'éducation à laquelle le Soi se soumet afin de développer l'
intuition – faculté grâce à laquelle le Soi reconnaît sa propre essence dans et sous toutes les formes.

Traité sur le Feu Cosmique p 169.


La pratique du Raja Yoga ou yoga du mental favorise un développement du discernement. La distinction entre âme et Esprit, ou le fait, pour un homme, de comprendre qu'il peut non seulement dire "Je suis" et même "Je suis Cela", mais qu'il peut aller encore plus loin dans la compréhension et dire "Je suis Celui qui suis".

Le disciple cherche à atteindre, sans passion, sans peine et sans souffrance, la distinction qui existe entre :

1. Le juste et l'injuste,

2. Le bien et le mal,

3. La lumière et l'obscurité, entendues spirituellement,

4. La prison et la liberté,

5. L'amour et la haine,

6. L'introversion et l'extraversion. Nous ferions bien de réfléchir à cette dualité,

7. La vérité et l'erreur,

8. La connaissance mystique et la connaissance occulte,

9. Le soi et le non-soi,

10. L'âme et le corps.

Beaucoup, beaucoup d'autres dualités peuvent être encore citées. Après avoir découvert l'existence de ces paires d'opposés, le disciple a comme tâche de découvrir ce qui n'est ni l'un ni l'autre de ceux-ci. C'est ce chemin central, intermédiaire qui est révélé à l'initié au moyen du fonctionnement de la Loi de Répulsion qui lui permet, occultement, de "pousser des deux mains, à une distance éloignée de son chemin, ce qui obstrue et voile le chemin central de lumière. Car pour l'homme qui cherche ce chemin éclairé, la sécurité ne se trouve ni à sa droite ni à sa gauche."

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 156 à 157.

Les leçons que tous les disciples doivent apprendre (avant de pouvoir travailler avec pouvoir dans le monde) pourraient être exprimées comme la nécessité d'acquérir la faculté de discernement entre :

1. Les principes essentiels et les principes secondaires, ou entre deux choses justes :

a. Une plus importante et une qui l'est moins.

b. Ce qui est juste pour vous mais ne l'est peut-être pas pour les autres.

2. Entre le dharma personnel, les obligations et les devoirs individuels, et les responsabilités et les rapports de groupe.

3. Entre les besoins que manifeste et requiert le travail de groupe et ceux de l'individu.

4. Entre les choses essentielles et les choses non essentielles.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. I p 350.

Ainsi, le développement du discernement est relié à la Loi du Sacrifice (R4),1ère Loi de l’âme à faire sentir son influence chez l’être humain.

Cette loi opère de nombreuses façons, et on ne peut qu'indiquer quelques-unes des significations générales qui incarnent les leçons majeures de chaque disciple.

Premièrement, l'âme doit renoncer à la personnalité. Pendant des âges, l'âme s'est identifiée avec le soi personnel inférieur, et par l'intermédiaire de ce soi inférieur, elle a acquis de l'expérience et beaucoup de connaissance. Le temps est venu où cet intermédiaire "n'est plus cher" à l'âme, et leurs positions respectives sont renversées. L'âme n'est plus identifiée à la personnalité, mais la personnalité devient identifiée à l'âme et perd ses qualités et sa position séparées. Tout ce qui a été acquis au cours de luttes et de conflits immensément longs, à travers des désastres et des désirs satisfaits, et tout ce que la roue de la vie, qui a tourné sans arrêt, a donné à l'âme, Tout doit être abandonné. La vie, pour le disciple, devient alors une série de processus de détachement, jusqu'à ce qu'il ait appris la leçon de la renonciation.

L'ordre est, d'abord la libération de la passion, puis le discernement, et finalement le détachement. Tous les disciples doivent méditer sur ces trois mots s'ils veulent un jour récolter les fruits du sacrifice.

"Ayant répandu dans les mondes une fraction de Moi-Même, je demeure." Tel est le thème de l'entreprise de l'âme, et tel est l'esprit qui doit être à la base de tout travail créateur. Dans cette pensée repose l'indication relative au Symbole de la Loi de Sacrifice, une croix rose avec un oiseau volant au-dessus d'elle. C'est la croix aimée (le rose étant la couleur de l'affection), avec l'oiseau (symbole de l'âme) qui vole libre dans le temps et l'espace.

Deuxièmement, l'âme doit également renoncer non seulement à son attache et à ses gains à travers le contact avec le soi personnel, mais elle doit, de façon la plus nette, renoncer à ses attaches avec les autres sois personnels.

Souvenons-nous cependant qu'un discernement fondé sur une détermination d'être libre, et une absence de passion qui est l'indication d'un cœur dur conduiront l'aspirant à la prison de l'enveloppe cristallisée, qui est beaucoup plus dure à briser que ne l'est la prison normale de la vie de l'homme moyen égoïste. Le désir d'égoïsme spirituel est souvent le péché majeur des prétendus ésotéristes et doit être soigneusement évité. Celui, donc, qui est sage s'appliquera à servir et à obéir.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 153-154.

Lorsque le sens de discernement (correspondant spirituellement au sens de l'odorat, le dernier des cinq sens à émerger dans l'humanité) a été suffisamment développé chez l'aspirant, lorsque ce dernier connaît les paires d'opposés, et a acquis la vision de ce qui n'est ni l'un ni l'autre de ceux-ci, alors il peut passer sur le Sentier de l'Etat de disciple et entreprendre la tâche ardue de coopérer avec les lois spirituelles, particulièrement avec la Loi de Répulsion.

(…)

Il lui faut apprendre à reconnaître son influence ; ensuite, il doit lui-même apprendre à accomplir trois choses :

1. Par le service, se décentraliser fermement et ainsi commencer à "repousser" occultement la personnalité. Il doit veiller à ce que son motif soit l'amour pour tous les êtres et non pas son propre désir de libération.

2. Par la compréhension des paires d'opposés, il commence, ésotériquement, à "isoler" le "noble sentier du milieu" dont parle Bouddha.

3. Par la compréhension des paroles du Christ recommandant aux hommes de "laisser leur lumière briller", il commence à construire le "sentier de lumière" qui mène au centre de vie et le guide des ténèbres à la lumière, de l'irréel au réel et de la mort à l'immortalité. C'est le véritable sentier de l'antahkarana que le disciple tisse de matériaux pris en lui-même (en termes symboliques), exactement comme l'araignée tisse sa toile.

Le service, compréhension du Chemin, et la construction de la véritable possibilité de libération, telle est la tâche qui doit être poursuivie sur le Sentier de l'Etat de disciple. Tel est l'objectif placé devant tous les étudiants des sciences ésotériques en cette époque, à condition qu'ils le désirent assez fortement et qu'ils puissent s'entraîner à travailler, d'une manière désintéressée, pour leurs compagnons. Au fur et à mesure qu'ils parviennent à accomplir cela et qu'ils s'approchent toujours plus de ce qui n'est pas les paires d'opposés (et atteignent ainsi le "Chemin Central"), d'une manière ferme et soutenue, la Loi de Répulsion commence à se mettre en activité. Lorsque la troisième Initiation est prise, cette loi commencera à tenir la place dominante dans le gouvernement de la vie.

Le terme "répulsion" a une résonance fâcheuse dans de nombreux esprits ; cette réaction au mot lui-même indique la prévention innée et spirituelle de l'homme. La répulsion, désir de répudier, et les attitudes, les termes et les actes de refus évoquent en notre esprit tout ce qu'il est désagréable de considérer. Pourtant, examiné spirituellement et vu scientifiquement, le terme "répulsion" indique simplement "une attitude envers ce qui n'est pas désirable". Ceci, à son tour, (puisque nous cherchons à déterminer ce qui est désirable), fait appel à l'activité des vertus de discrimination, de calme et de discipline dans la vie du disciple aussi bien que de la possibilité de décentralisation. Ces mots indiquent le besoin pressant de dévaluer ce qui est irréel et indésirable, de discipliner la nature inférieure jusqu'à ce que ces choix soient promptement et facilement effectués et mènent à abandonner ce qui emprisonne ou entrave l'âme. Les concepts majeurs représentent le chemin soigneusement choisi ou le processus qui libérera l'âme des mondes des formes et l'identifiera, tout d'abord, avec elle-même (la libérant ainsi de l'illusion mondiale), et ensuite avec le monde des âmes, conscience de l'Ame Universelle.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 154 à 156.

Education au discernement

Le véritable travail de l'éducation est d'entraîner l'homme intérieur à un juste discernement et à une vraie sensibilité quant à la vision afin qu'il puisse construire en conformité avec le dessein de son âme et produire sur terre ce qui sera sa contribution au tout. C'est exactement là que le travail de l'éducation moderne doit commencer. L'homme ne peut pas encore travailler avec intelligence dans le monde des idées et des modèles ; il n'est pas encore sensible aux vraies valeurs spirituelles. Cela, c'est le but du disciple, bien que les masses ne puissent pas encore fonctionner sur ces niveaux. La première chose à faire est d'entraîner l'enfant à utiliser correctement la faculté de discernement, le pouvoir de choix et de dessein dirigé. On doit l'amener à une compréhension plus vraie du dessein sous-jacent au fait "d'être" et le conduire à agir avec sagesse dans le champ de l'activité créatrice, ce qui signifie, en dernière analyse, utiliser de façon correcte la "substance mentale", la chitta de Patanjali. C'est ainsi, et seulement ainsi, qu'il peut être libéré de la domination de sa nature intérieure.

Discernement et imagination

L’imagination est l’équivalent astral du discernement mental, elle doit être transmutée en intuition.

Traité sur le Feu Cosmique p 146.


… l'imagination qui est essentiellement l'activité planifiée de la faculté de construire des images. Par elle, de subtils attributs et desseins divins peuvent être présentés sous certaines formes au mental des hommes et peuvent ainsi avec le temps, parvenir à une expression matérielle. Ceci implique la sensibilité supérieure, le pouvoir de réagir d'une façon intuitive, la capacité intellectuelle d'interpréter ce qui est perçu, l'attention focalisée de façon à "faire descendre" en manifestation les nouvelles potentialités et possibilités de la nature divine, une stabilité et une pureté de vie organisées.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 371.


Il faut toujours se souvenir que l'imagination est la semence de l'intuition, car il est impossible d'imaginer une chose qui n'existerait pas quelque part dans notre système planétaire apparemment complexe.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. II p 356.


L'imagination est une activité créatrice, produisant un changement intérieur très net. (…) c'est l'une des forces influençant la substance elle-même.

L’Etat de Disciple dans le Nouvel Age Vol. II p 471.

Discernement et dissipation des mirages

La purification du corps mental :

C'est le résultat d'un dur travail de discernement. Il nécessite trois choses avant que le plan de l'unité mentale soit atteint et avant que la conscience causale, la pleine conscience du Soi Supérieur, soit atteinte.

Penser clairement, non seulement sur les sujets éveillant l'intérêt, mais sur toutes les questions touchant la race, ce qui implique la formulation de la matière de la pensée et la faculté de détermination. Cela signifie le pouvoir de créer des formes-pensées, de la matière des pensées, et de les employer pour aider les êtres humains. Celui qui ne pense pas clairement et qui possède un corps mental rudimentaire vit dans un brouillard, et un homme dans un brouillard n'est qu'un aveugle.

Le pouvoir de calmer le corps mental, afin que les pensées des niveaux abstraits et des plans intuitionnels puissent trouver une feuille réceptive sur laquelle elles peuvent se graver. Cette idée a été mise en lumière dans bien des livres sur la concentration et la méditation, et ne nécessite pas mon éclaircissement car cela résulte d'une mise en pratique opiniâtre durant des années.

Un procédé déterminé, mené à bonne fin par le Maître avec l'assentiment du disciple, qui rassemble dans une forme permanente les efforts opiniâtrement réalisés et les résultats de nombreuses années. A chaque initiation, l'application de la force électrique ou magnétique a un effet stabilisant qui rend durables les résultats acquis par le disciple. De même qu'un potier façonne et modèle l'argile et lui applique ensuite le feu qui solidifie, ainsi l'aspirant forme, façonne, construit et prépare pour appliquer le feu solidifiant. L'initiation marque une acquisition permanente et le commencement d'un nouveau cycle d'efforts.

Lettres sur la Méditation Occulte p 327-328.

Pour celui qui se trouve au milieu des brouillards et des mirages, il est beaucoup plus facile de s'asseoir et de parvenir à croire, par autosuggestion, qu'il fait "appel à l'âme" plutôt que de soumettre sa nature astrale et émotionnelle aux effets directs et pénibles de la réflexion, utilisant le mental comme l'instrument permettant de dissiper le mirage. La chose peut paraître étrange, mais en faisant appel à l'âme pour agir directement sur le mirage, on peut provoquer – et souvent on provoque – une aggravation de la difficulté. Le mental est le moyen par lequel la lumière peut être faite sur tous les états de mirage. Les étudiants devraient bien garder cela constamment présent à l'esprit. Le processus consiste à relier le mental à l'âme, se focalisant ensuite consciemment dans le mental ou dans le corps mental, et non pas dans l'âme ou dans la forme égoïque. Ensuite, par l'analyse, le discernement et les pensées judicieuses, on commence à traiter du problème du mirage. La difficulté réside en ce que, souvent, les disciples ne se rendent pas compte qu'il s'agit d'un état de mirage et qu'il est difficile d'indiquer une règle précise et infaillible pour le faire.

On peut dire, cependant, qu'on rencontre toujours le mirage quand il y a :

1. des critiques qui s'expriment alors qu'une analyse attentive montrerait qu'elles ne sont pas justifiées ;

2. des critiques formulées alors qu'aucune responsabilité personnelle n'est en jeu. J'entends par-là que la position ou la responsabilité de celui qui critique ne lui en donne aucun droit ;

3. la vanité tirée de ce qui est accompli, ou la satisfaction à être un disciple ;

4. tout sentiment de supériorité ou de tendance séparative.

On pourrait donner bien d'autres indications permettant de reconnaître le mirage. Mais si vous vouliez tous prêter une grande attention à ces quatre suggestions, vous libéreriez nettement votre vie et, par conséquent, vous pourriez mieux servir votre prochain. J'ai cherché à vous donner une aide pratique dans la bataille difficile entre les paires d'opposés qui est la cause principale du mirage.

Le Mirage, problème mondial p 58.

… la cause du mirage est surtout basée sur le sentiment de dualité. S'il n'y avait pas de dualité, il n'y aurait pas de mirage ; cette perception de la nature double de toute manifestation constitue la racine même des difficultés que, dans le temps et l'espace, rencontre l'humanité. Cette perception passe par divers stades ; elle constitue le grand problème de l'entité consciente. C'est une difficulté dans le domaine de la conscience même, difficulté qui, en réalité, n'est pas inhérente à la substance ou à la matière. Celui qui demeure dans le corps perçoit de manière erronée ; il interprète faussement ce qui est perçu ; il continue à s'identifier à ce qui n'est pas lui-même ; il projette sa conscience dans le monde des phénomènes qui le submergent, le trompent et l'emprisonnent jusqu'à ce qu'il devienne inquiet et malheureux parce qu'il sent que quelque chose ne va pas. Il finit par reconnaître qu'il n'est pas ce qu'il semble être et que le monde phénoménal des apparences n'est pas identique au monde de la réalité comme il l'avait supposé jusque là.

A partir de ce moment, il se rend compte du sentiment de dualité, il reconnaît l'existence "d'autre chose". Il comprend que son sentiment de dualité doit prendre fin et qu'il lui faudra entreprendre un processus d'unification dans l'intention d'arriver à l'union totale. A partir de ce moment, l'homme qui évolue commence à observer ses propres difficultés et il les affronte consciemment ; il a devant lui une longue période au cours de laquelle "il se dégage du mirage et entre dans le monde qui ne connaît que l'unité". Les stades à partir de ce moment-là sont les suivants :

Premièrement : le stade au cours duquel le monde matériel est reconnu et évalué. Il devient, temporairement, le but de toute activité. L'homme, se refusant à reconnaître la différence existant entre lui et le monde matériel, cherche à s'identifier et à se complaire dans des plaisirs et des occupations purement physiques. Ce stade se divise en deux parties.

a. Le stade au cours duquel l'homme cherche une satisfaction dans la réaction presque automatique aux instincts physiques, au sexe, aux aliments et à la chaleur ; ces éléments occupent presque entièrement sa conscience. Il fait de sa nature animale, le centre de la tentative visant à produire un certain sentiment d'unité. L'homme intérieur et subtil ayant encore un "impact faible" (comme il est dit ésotériquement) il se produit une unification physique temporaire qui sert ; à approfondir le mirage et à retarder le progrès vers la libération.

b. Le stade au cours duquel les satisfactions et le sentiment de l'unité sont recherchés dans le domaine des possessions matérielles, dans l'établissement d'un centre de beauté et de confort dans la vie sur le plan physique. Là, l'homme peut se sentir chez lui, ignorant le sentiment croissant de dualité qui jour après jour, devient plus fort. Ce stade n'a lieu que beaucoup plus tard lorsque l'aspirant se trouve sur le point de se réorienter vers la vérité et de faire ses premiers pas menant au Sentier de la Probation. C'est ce qui correspond, vers la fin du Sentier d'Evolution, au stade mentionné plus haut ; mais l'homme qui en fait l'expérience est très différent de celui qui maintenant cherche la synthèse dans la matérialisation de la beauté sur le plan extérieur. L'homme subtil commence à dominer.

Deuxièmement : le stade au cours duquel l'homme devient conscient de la dualité qui peut être exprimée par les mots "l'homme et les forces". Il commence à s'apercevoir du fait que lui-même et toute l'humanité sont victimes de forces et d'énergies dont ils n'ont aucunement la direction et qui les conduisent ici et là. Il devient également conscient de forces et d'énergies, au-dedans de lui-même, sur lesquelles il n'a pas non plus la direction et qui l'obligent à agir de diverses manières, faisant souvent de lui la victime de ses propres révoltes, de ses propres actes, de ses propres énergies et de la direction égoïste qu'il leur imprime.

Ainsi, l'homme découvre, d'abord inconsciemment puis consciemment, la dualité initiale : le corps physique et le corps vital u éthérique. L'un est le mécanisme de contact sur le plan physique, 'autre, le mécanisme de contact avec les forces, les énergies et les ondes d'existence intérieure. Le corps éthérique domine et galvanise e corps physique, le poussant à une activité presque automatique. J'ai mentionné cette dualité précédemment. Ce stade offre de grandes difficultés pour l'homme, comme individu, et pour l'humanité prise comme un tout. Les hommes sont encore si ignorants de la "réalité qui brille sous l'enveloppe qui l'enveloppe", ainsi que le dit l'Ancien Commentaire, qu'une perception véritable et difficile est, au début, presque impossible.

(…)

Dans les premiers stades qui intéressent l'aspirant moyen, cette résolution produit une unité astrale temporaire ; apparaît alors l'aspirant spécifiquement dévot qui se trouve dans tous les domaines : religion, science, politique, etc. Son unité éthérique, produisant la réorientation ayant comme résultat une claire vision, la connaissance de la vérité et l'image du chemin immédiat, contribue à plonger temporairement l'homme dans le mirage fait d'un sentiment de réussite, de sécurité, de pouvoir et de destinée. Il fonce aveuglément, furieusement, impitoyablement, jusqu'à ce qu'il se heurte brusquement à des conditions qui changent et qu'il reconnaisse l'existence d'une situation beaucoup plus difficile. Il affronte les paires d'opposés sur le plan astral ; il devient Arjuna sur le champ de bataille. Tout son sentiment d'unité, de direction, de satisfaction souvent hautaine disparaît ; il est perdu dans les brumes et les mirages du plan astral ; c'est actuellement le sort de beaucoup de disciples bien intentionnés.

Le Mirage, problème mondial p 66 à 68.

Discernement et Libération

Le discernement constitue la méthode majeure pour atteindre à la libération, ou affranchissement hors des trois mondes. Basée comme elle l'est sur la certitude consciente de la dualité essentielle de la nature, et si l'on considère celle-ci comme le résultat de l'union des deux pôles opposés du Tout Absolu, l'esprit et la matière, la discrimination est en premier lieu une attitude du mental et doit être assidûment cultivée. Les prémisses de la dualité sont admises en tant que base logique en vue d'un travail ultérieur, et la théorie est ici mise à l'épreuve en un effort ayant pour but de démontrer la vérité. L'aspirant adopte alors définitivement l'attitude de ce qui est le pôle le plus haut (celui de l'esprit se manifestant comme âme ou régent intérieur) et cherche, dans ses affaires quotidiennes, à établir une distinction entre la forme et la vie, entre l'âme et le corps, entre la somme de la manifestation inférieure (l'homme physique, astral et mental) et le soi réel, cause de cette manifestation.

Au cours de ses activités de chaque jour, il cherche à cultiver en lui la conscience du réel et la négation de l'irréel, en conservant cette attitude à l'égard de toutes ses réactions et de toutes ses affaires. Il s'accoutume, au moyen d'une pratique persistante et sans faille, à distinguer le soi du non-soi et à s'occuper des choses de l'esprit, à l'exclusion de celles de la grande maya ou monde des formes. Cette distinction est théorique au début, puis intellectuelle, mais prend par la suite une plus grande réalité et s'étend aux événements du monde émotif et physique. Grâce à l'observation de cette méthode, l'aspirant pénètre finalement dans une dimension entièrement nouvelle et s'identifie avec une vie et un monde qui sont – en leur mode d'existence – dissociés des trois mondes de l'activité humaine.

Cela étant, son entourage nouveau lui devient familier au point qu'il ne connaît pas seulement la forme, mais aussi la Réalité subjective qui produit ou cause l'existence des formes.

Poursuivant son chemin, il passe alors à la culture de la grande qualité suivante, qui est le manque de passion, ou l'absence de désir. L'homme peut être capable de faire une distinction entre le tangible et le vrai, entre la substance et la Vie qui l'anime, mais désirer cependant l'existence de la forme ou s'en aller "à l'extérieur" au-devant d'elle. Cela doit également être surmonté avant que soient atteintes la libération, l'émancipation ou la liberté parfaites.

La Lumière de l’Ame p 153-154.


L'instinct qui a caractérisé cette période du R6, et qui a été remarquablement nourri par son influence, est le goût, goût dans la nourriture, dans les échanges humains, dans la couleur, la forme, l'art, l'architecture et dans toutes les branches du savoir humain. Ce goût plein de discernement a atteint un degré de développement relativement élevé pendant les derniers deux mille ans, et le "bon goût" est une vertu hautement chérie des masses et est devenue leur objectif actuel. C'est une chose tout à fait nouvelle, une chose qui avait été la prérogative d'un petit nombre de gens très cultivés. Réfléchissez à cela ; c'est l'indice d'une réalisation sur la voie de l'évolution. Pour les disciples, ce sens du goût doit être transmué en sa correspondance supérieure, le sens de la discrimination des valeurs, d'où l'accent mis sur la nécessité de développer la discrimination dans tous les manuels relatifs à l'état de disciple. Désir, goût, discrimination : telles sont les valeurs du développement évolutif sous le sixième rayon, et particulièrement le but de tous les disciples.

Les méthodes par lesquelles l'activité du R6 et ses objectifs ont été imposés à la race humaine, sont au nombre de trois :

1. Le développement de l'instinct. Ceci est suivi par une récognition intelligente du désir, ce qui mène à une expansion croissante des besoins, des réalisations et ensuite à une réorientation.

2. Ceci a pour conséquence de stimuler la conscience humaine vers l'expansion, conduisant finalement à l'aspiration spirituelle.

3. La réflexion de la réalité dans la conscience mentale s'ensuit, et ceci est perçu, réclamé et recherché au moyen du travail de groupe.

Le mécanisme de l'être humain, mécanisme sans lequel, suivant le plan actuel, l'âme ne pourrait entrer en contact avec les trois mondes et y faire ses expériences, a été développé et rendu plus sensible pendant les derniers deux mille ans que pendant n'importe quelle période antérieure de dix mille ans. La raison en est que le mental de l'homme a consciemment contribué au processus de coordination des instincts et à la transmutation de la réaction instinctive, la traduisant en perception intelligente. Dans le cas du disciple mondial, le processus a été poussé jusqu'au stade suivant de développement, auquel on donne le nom de connaissance intuitive.

Les contreparties des cinq sens et leurs correspondances supérieures sur les plans subtils se développent et s'organisent rapidement ; elles sont l'objet d'investigations, et c'est au moyen de ces sens subtils que la découverte spirituelle est possible, de même que les découvertes psychiques qui nous sont plus familières.

Dans ces trois phases :

a. Passage de l'instinct à l'aspiration.

b. Stimulation du désir divin.

c. Réflexion de la réalité.

vous avez l'histoire de l'activité du R6 et de son rapport, pendant les derniers siècles, avec son principal champ d'expression, le plan astral.

La Destinée des Nations p 106 à 110.

Discernement et Goût

Le goût est le sens très important dont la domination s'affirme au cours du processus de discernement, permettant de comprendre peu à peu la nature illusoire de la matière.

Traité sur le Feu Cosmique p 169.


Le quatrième Sens : le Goût.

1. Sur le plan physique : le goût physique.

2. Sur le plan émotionnel : l’imagination.

3. Sur le plan mental : le discernement ou discrimination.

4. Sur le plan buddique : l’intuition.

5. Sur le plan atmique : la perfection.

La Lumière de l’Ame p 272.

Méthode de service

Celui qui aperçoit sagement où se trouve sa place, grande ou petite, dans l'ordre général, sert avec discernement ; il évalue sobrement ses capacités mentales et intellectuelles, son état émotionnel et ses moyens physiques, appliquant alors l'ensemble pour bien remplir sa tâche.

Celui qui juge avec l'aide de son Soi supérieur et de son Maître la nature et l'ampleur du problème à résoudre, sert avec discernement celui qui n'est guidé ni par les suggestions bien intentionnées, quoique souvent mal jugées, ni par les requêtes et les demandes de ses compagnons de service.

Celui qui se rend compte de l'élément temps dans l'action, sert avec discernement. Celui qui se rend compte aussi que chaque jour ne renferme que vingt-quatre heures et qui comprend qu'il est seulement capable de dépenser une certaine force et pas davantage, ajuste sagement sa possibilité et le temps disponible.

Un sage contrôle du véhicule physique vient ensuite. Un bon serviteur ne cause aucune anxiété au Maître pour des raisons physiques, et on peut compter sur lui pour garder et ménager sa force physique, afin de rester toujours disponible pour exécuter les requêtes du Maître. Il ne fait pas défaut par incapacité physique, car il veille à ce que son véhicule inférieur ait un repos suffisant et un sommeil adéquat. Il s'éveille de bonne heure, se retire à une heure appropriée et se relaxe chaque fois qu'il en a la possibilité. Il prend une nourriture saine et raisonnable et s'abstient de mets trop lourds. Des aliments légers, bien choisis et bien mastiqués sont de loin meilleurs qu'un repas copieux.

(…)

Le pas suivant consiste en une ferme surveillance et un contrôle du corps émotionnel. Il est bien connu que c'est le véhicule le plus difficile à diriger. Aucune émotion excessive ne lui est permise, quoique de forts courants d'amour pour tout ce qui respire soient admis à le parcourir. Etant la loi du système, l'amour est constructif et stabilisant, il entraîne tout en harmonie avec la loi. Nulle crainte, nul souci ou ennui ne doit troubler le corps émotionnel de celui qui aspire à être le serviteur de tous. Il doit cultiver la sérénité, la stabilité et un sentiment de confiance tranquille dans la loi de Dieu. Une joyeuse assurance caractérise son attitude habituelle. Il ne nourrit ni jalousie, ni sombre dépression, et nulle avidité ou compassion personnelle mais, se rendant compte que tous les hommes sont frères et que tout existe pour tous, il avance calmement sur sa voie.

Le développement de son véhicule mental vient ensuite. Dans le contrôle du corps émotionnel, le serviteur prend une attitude d'élimination. Son but est d'entraîner le corps émotionnel afin qu'il devienne incolore, vibre calmement et qu'il devienne clair, pur et limpide comme un étang par un paisible jour d'été. En préparant le corps mental pour le service, le travailleur lutte à l'opposé de l'élimination ; il cherche à édifier un savoir, à procurer la connaissance et les faits, à entraîner ce corps mental intellectuellement et scientifiquement afin qu'il puisse se révéler, à mesure que le temps passe, comme une stable fondation pour la sagesse divine.

La sagesse supplante la connaissance, mais exige cependant cette connaissance comme un pas préliminaire. Vous devez vous rappeler que le serviteur passe par la Salle de l'Enseignement avant d'entrer dans la Salle de la Sagesse. En entraînant le corps mental, il cherche donc à acquérir une connaissance disciplinée, à suppléer à ce qui peut faire défaut, à saisir la faculté mentale innée résultant de ce qui a été accumulé dans des vies précédentes, et en dernier lieu, à stabiliser le mental inférieur, afin que le supérieur puisse dominer et que la faculté créatrice de la pensée puisse être projetée à travers le silence. C'est du silence de l'Absolu qu'a été projeté l'Univers. C'est des ténèbres que la lumière a jailli, et du subjectif que l'objectif a émané. Le calme négatif du corps émotionnel le rend réceptif à l'impression d'en haut. Le calme positif du corps mental mène vers une inspiration supérieure.

Ayant cherché à contrôler et à utiliser sagement sa personnalité dans ses trois départements, celui qui aime l'humanité recherche la perfection dans l'action. Aucun rêve magnifique de martyr, ni les chimères glorieuses mais éphémères d'un service spectaculaire ne retiennent son attention, mais une application immédiate de toutes ses facultés au prochain devoir oriente son effort. Il sait que la perfection mise au premier plan de sa vie et dans les détails de son travail courant se reflétera aussi exactement dans l'arrière-plan, produisant un ensemble d'une rare beauté. La vie progresse pas à pas, mais chaque pas fait au bon moment, et chaque moment sagement occupé permettent de parcourir une longue distance et une vie bien employée. Ceux qui guident la famille humaine mettent à l'épreuve tous ceux qui aspirent au service dans les petits détails de la vie quotidienne, et celui qui prouve une activité digne de confiance dans ce qui apparaît non essentiel sera transféré dans un champ d'action plus élevé. Dans des circonstances critiques ou en cas de crise, comment pourraient-Ils avoir confiance en celui qui agit négligemment et sans jugement dans son travail quotidien ?

Une autre méthode de service se manifeste dans l'adaptabilité. Ceci implique une facilité à se retirer quand d'autres êtres plus compétents sont envoyés pour prendre la place qu'il peut occuper, ou (inversement) une possibilité de quitter sa situation pour une activité plus importante, quand un travailleur moins capable peut accomplir cette tâche avec une facilité égale et un bon jugement. C'est une partie de la sagesse, pour tous ceux qui servent, de ne pas se surestimer ni se sous-estimer. Quand un incapable remplit un emploi, un mauvais travail en résulte, mais c'est également une perte de temps et de forces quand des travailleurs expérimentés se maintiennent dans des situations où leur capacité ne s'exprime pas pleinement et où des hommes et des femmes moins bien équipés agiraient aussi bien.

Lettres sur la Méditation Occulte p 333-335.