Peur

Pourquoi connaissons-nous la peur ? D’où vient-elle ? A quoi sert-elle ? Pouvons-nous réussir à nous en libérer ? Si oui, comment ?


Les peurs sont un attribut du corps émotionnel, tant que nous sommes identifiés à ce corps, nous connaissons des moments de doute, de désespoir, d’angoisse et de dépression.


Par la vie du corps émotionnel, nous interprétons les événements qui surviennent dans notre quotidien comme étant soit bons soit mauvais, agréables ou désagréables, favorables ou défavorables. Si un événement est jugé positif, nous voudrons le retrouver, le reproduire, de là naît le désir et la recherche de reproduction du désir. Quand un événement est jugé négatif, nous allons au contraire vouloir éviter qu’il ne se reproduise. Parfois même, un événement ne nous est jamais arrivé directement, mais parce que nous en avons entendu parler, parce que nous connaissons quelqu’un qui l’a subi et en a souffert, nous l’avons jugé négatif et nous craignons que cet événement se produise dans notre vie. C’est par exemple le cas avec le chômage, les maladies graves…

Les peurs ont également d’autres sources. Via notre corps émotionnel, nous sommes en contact avec le corps émotionnel planétaire, c’est-à-dire les réactions émotives de l’humanité elle-même. Or ce corps est, à l’heure actuelle, extrêmement puissant, l’humanité dans son ensemble, est focalisée sur le plan émotionnel et vit donc essentiellement en conscience à ce niveau, tributaire de ses désirs et émotions, de ses affects et de ses peurs. Les individus sensibles sont donc facilement emportés par les peurs et les souffrances circulant sur ce plan. Une autre source vient de peurs héritées de vies passées, ayant marqué à tel point la conscience que la personne revient dans cette incarnation porteuse de la peur que l’événement se reproduise à nouveau.


Certains types de personnes sont plus sujets aux peurs que d’autres, c’est le cas des âmes R2 et à un moindre degré des personnalités R2. Le R2 est le grand rayon de la sensibilité et quand cette sensibilité nourrit le corps émotionnel, corps dans lequel l’individu est focalisé au stade de développement qui est le sien, les peurs, ainsi que les désirs sont alors très puissants.

Les personnes qui ont la Lune en Taureau, sont quant à elles, sujettes à une forme de peur particulière : la peur de manquer. Que ce soit au niveau physique : manquer d’argent, de biens matériels, au niveau émotionnel : manquer d’amour et de reconnaissance, au niveau mental : manquer de connaissances, de savoirs et de capacités intellectuelles, peurs et désirs sont décuplés. Cette peur provient de vécus effectivement négatifs dans des vies passées, la personne a pu connaître l’opulence puis la perte soudaine des richesses accumulées, la laissant dans le plus grand désarroi, elle a pu être adulée et soudainement méprisée… et même si dans cette incarnation, la personne ne manque de rien, sa conscience, marquée par les expériences passées, reste porteuse de cette forme de désir et de peur.


C’est ainsi que les peurs apparaissent, vivent et sont entretenues, même lorsque dans notre vie, rien à l’instant présent ne se produit pouvant objectivement justifier cette peur. Pour peu que l’individu ait une tendance à l’idée fixe, ces peurs peuvent l’obséder au point qu’il touche à la folie et à la mort.


Il existe 4 grands types de peurs dans lesquelles toutes les autres peurs peuvent trouver leur place : la peur de la mort, la peur de l’avenir, la peur de la douleur et la peur de l’échec.


La peur de la mort est fondée sur :

a. La terreur du processus de séparation finale dans l'acte même de mourir.

b. L'horreur de l'inconnu et de l'indéfinissable.

c. Le doute de l'immortalité.

d. La tristesse de laisser derrière soi les êtres chers ou d'être laissé derrière eux.

e. Les anciennes réactions à des morts violentes dans le passé, profondément ancrées dans le subconscient.

f. L'attachement à la vie de la forme avec laquelle la conscience est identifiée.

g. De faux enseignements sur le paradis et l'enfer, deux perspectives également déplaisantes pour certains types de personnes.



L’enseignement du Tibétain (ainsi que de nombreux autres écrits et témoignages) nous apprend que la mort n’existe pas. Nous quittons notre enveloppe physique et continuons à vivre sur d’autres plans. Selon notre niveau d’évolution, l’expérience de cette transition peut être différente :

Pour les êtres peu ou pas évolués, la mort est littéralement sommeil et oubli, car le mental n'est pas suffisamment éveillé pour réagir à de nouvelles expériences et le réservoir de la mémoire est pratiquement vide. Pour l'homme d'évolution moyenne, la mort est la continuation du processus de la vie dans sa conscience, la continuation des intérêts et des tendances habituels. Sa conscience reste la même. Il ne voit pas de différence d'un état à l'autre et souvent il n'est pas même conscient d'avoir vécu l'épisode de la mort. Pour les méchants, les égoïstes et les criminels, pour ceux qui vivent attachés à tout ce qui est matériel dans la vie, il y aura l'état que nous appelons "attachement à la terre". Les liens qu'ils ont forgés avec la terre et la nature terrestre de tous leurs désirs les forcent à demeurer proches de la terre et des lieux de leur dernière incarnation. Ils cherchent désespérément, et par tous les moyens, à reprendre contact avec tout ce qui est terrestre. Dans de rares cas, un grand amour personnel pour ceux qui sont demeurés ici-bas ou le fait de n'avoir pas accompli un devoir urgent retient aussi des individus plus évolués dans une telle condition. Pour l'aspirant, la mort est une entrée immédiate dans la sphère de service à laquelle il est déjà habitué, et qu'il reconnaît aussitôt comme familière, car, pendant son sommeil, il a développé un champ de service actif et d'étude. Maintenant il y travaille pendant vingt-quatre heures (pour employer les termes du plan physique) au lieu de n'y consacrer que les quelques heures de son sommeil terrestre.


La peur de la mort sera dépassée lorsque nous aurons prouvé incontestablement son inexistence et que nous aurons appris à quitter notre enveloppe physique scientifiquement. Il existe en effet une façon de mourir (des bouddhistes la pratiquent) comme il existe une façon de vivre pleinement.


La peur de l’avenir est actuellement une peur qui habite très fortement l’humanité. Le chômage et la crise mondiale, l’état de la planète et dans certains pays les conditions de vie précaires et instables (guerre, pauvreté, famine…) font de cette peur une des plus virulentes dans le corps émotionnel de l’humanité. Cette peur collective est nourrie individuellement par notre capacité à anticiper et à imaginer de sombres avenirs possibles. Par les médias, nous sommes au courant des drames et fléaux qui frappent divers coins de la planète et par fusion émotionnelle, nous ressentons en nous une partie de la souffrance engendrée, vitalisant cette peur. Il est difficile d’y échapper, certains en viennent à se couper des informations n’écoutant plus la radio, ne regardant plus la télévision et ne lisant plus les journaux, préférant délibérément s’orienter vers les "bonnes nouvelles". D’autres cherchent à se barricader, se créant une carapace qui les coupe également de toute possibilité d’empathie avec autrui. D’autres encore font confiance à Dieu et à l’avenir se disant que les choses vont bien finir par s’améliorer, que Dieu sait ce qu’il fait, priant au passage pour qu’eux-mêmes et leurs proches ne soient pas trop touchés. Cette dernière réaction correspond à ceux qui ont un corps émotionnel relativement épuré, mais un corps mental encore insuffisamment construit. Ils sont sensibles, mais pas en mesure, à leur niveau, d’apporter des réponses concrètes, de mettre en place une créativité pour accompagner la manifestation des plans de Dieu.

Seul le contact avec l’âme peut permettre de se soustraire de cette peur de l’avenir. Le contact étroit établi entre l’âme et le cerveau permet à l’inspiration d’affluer et ainsi, chacun, selon ses capacités, sa place et son rayonnement, peut participer à la manifestation de mesures adaptées pour résoudre les difficultés correctement et au mieux alors qu’elles se présentent dans leur vie. Cela peut également générer un travail et des solutions de groupe.

C’est par le développement de la fraternité entre les hommes qu’à un niveau global, cette peur pourra disparaître. Le développement des justes relations permettra à la paix de s’instaurer et la peur de l’avenir ne trouvera plus de prise.


La peur de la douleur physique provient du résultat des autres peurs citées précédemment. Une trop forte sensibilité aux peurs, entraîne une suractivité du plexus solaire, siège des émotions, et de toute la zone physique régit par ce centre. Cela crée une tension dans le corps émotionnel qui se répercute sur le système nerveux. Celui-ci devenu hypersensible provoque des souffrances physiques aiguës. Au niveau de l’homme qui n’a pas encore établi un contact stable avec l’âme, seul l’emploi de calmants et d’anti-douleurs peut le soulager lorsqu’il en est arrivé à ce stade.


La peur de l’échec (on parle aussi du syndrome de l'imposteur) recouvre la peur de ne pas réussir une mission attribuée, de ne pas être aimé (très R2) et d’être abandonné, de ne pas être reconnu à sa juste valeur, de rater une occasion. Elle témoigne d’un complexe d’infériorité très largement répandu. Le fait même d’avoir conscience de ne pas être le seul à vivre cette peur peut aider à la relativiser. Là également, le contact avec l’âme permet d’orienter sa vie vers des actes justes en fonction de l’équipement de la personne (connaissances et compétences développées, liens établis, force de caractère, lieu de vie et action possible, possibilité de service…).


Avant la libération de ces peurs par le contact avec l’âme, le développement du mental aide déjà à prendre de la distance et à relativiser. Le simple fait de constater le temps perdu en peurs sans fondements sur des événements réels et l’inutilité inhérente de la peur peut également aider.

Avoir peur, devrait rester une réaction nous poussant à mettre en place des actions pragmatiques et efficaces. La peur ne devrait être ressentie qu’au niveau physique, comme pour les animaux qui par la peur peuvent éviter d’être manger. La peur entraine la circulation d’adrénaline dans le sang leur permettant de réagir quasi instantanément. Toutes les peurs émotionnelles sont des distorsions de l’usage du corps émotionnel. Par la maîtrise de ce corps, via le corps mental, puis l’âme, il est possible de sortir de la peur.


Pour lutter contre les peurs, le Tibétain donne la formule suivante. Il conseille de la prononcer en concentrant son attention mentale sur chacun des mots :


« Que la réalité domine chacune de mes pensées et que la vérité dirige ma vie. »



Il énonce également les règles suivantes, présentes dans la Bhagavad Gita :

  1. Connais-toi comme Etre immortel.

  2. Maîtrise ton mental, car c’est par lui que l’Etre immortel peut être connu.

  3. Apprends que la forme n’est que le voile qui cache la splendeur de la Divinité.

  4. Réalise que la vie Une imprègne toutes les formes ; aussi il n’y a ni mort, ni angoisse, ni séparation.

  5. Détache-toi de l’aspect forme, viens à Moi et tu demeureras là où se trouvent Lumière et Vie. C’est ainsi que prend fin l’illusion.

Traité sur la Magie Blanche p 230-231.