Fecha de publicación: 20-nov-2010 23:41:54
19/11/2010
Dans le cadre du festival occitan «Festenal», c’est un spectacle de théâtre bilingue, «Paradis, etc» qui fait l’ouverture avec la compagnie Art ce vendredi soir.
L’occasion de s’attarder un peu sur le théâtre en occitan, et les auteurs qui ont pris la plume.
De Max Rouquette notamment, dont les texte de son œuvre «Vert Paradis» est reprise dans la pièce.
Max Rouquette (1908-2005) était un poète, écrivain et homme de théâtre.
Il est né à Argelliers, un village de l’arrière pays montpelliérain.
Il passera une enfance profondément marquée par la nature et immergée dans la langue occitane.
«C’est un des piliers de la culture occitane du XXème siècle, explique Aimé Brees (de la compagnie Art), par son écriture d’abord, c’est un des auteurs qui est vraiment reconnu pour la poésie, le théâtre, la prose.
C’est aussi un personnage qui a milité pour la langue, qui a participé à la création de IOE, institut d’études occitanes. Il a promu l’occitan à l’école»
«Vert paradis», un des textes les plus connus de l’auteur, est le squelette du spectacle.
Il s’agit en fait de la quasi-totalité de l’œuvre en prose de l’auteur qui se décline en 7 volumes.
Selon Myriam François (comédienne de la compagnie Art), «il était médecin, donc il a été très en prise avec l’humain.
Son parcours est très proche des gens de part son travail et de part son talent de poète.
Pour lui, écrire en occitan, c’était majeur. Même si il a été traduit en plusieurs langues, en anglais, en japonais, etc»
Des Auteurs contemporains
Puis dans le spectacle, apparaissent aussi des textes d’auteurs contemporains.
Un choix plutôt logique pour la compagnie de part l’influences que Max Rouquette (ou d’autres auteurs) ont pu exercer sur la jeune génération, comme le précise Myriam François «dans le spectacle, nous avons choisi de faire apparaitre des auteurs contemporains, car tous ont une fibre très forte avec Max Rouquette»
Et pour la comédienne, la jeune génération semble en mesure de prendre le flambeau, «il y a plus d’auteurs que ce que l’on croit et parmi eux des gens assez jeunes.
Aurélia Lassaque doit avoir dans les 25 ans. Aubin Bonnet a la trentaine. Tous ont des parcours différents, je pense qu’ils ont quand même baigné par leurs origines dans la langue.
Mais je pense qu’ils ont découvert l’écriture en lisant des auteurs comme Mistral, Robert Laffont, Felix Castan, etc»
Des thèmes de prédilection chez les auteurs occitans? Pas vraiment, répond Anne Thouzellier.
«Ils touchent à tous les sujets. Nous avons beaucoup travaillé sur des textes de Max Rouquette qui traite le rapport à la nature.
Ou il y a le poème de Roland Pécout sur la pauvreté qui est magnifique; ou celui de Jean-Pierre Tardif, sur l’intime et la femme.
Ils ont tous une très belle parole et une très belle image de notre époque. Ils sont en fait très contemporains»
Des spectacles bilingues
C’est indéniable, tout le monde ne parle pas l’occitan.
Et pas question pour la compagnie Art de mettre de côté tout ceux qui ne parlent pas la langue.
Un livret a été édité pour que tout le monde puisse comprendre les textes, et le spectacle alterne entre textes en français et en occitan.
Et pour la comédienne Anne Thouzellier, parler en deux langues dans un spectacle est une richesse, «ça nous renvoie à des émotions et des résonances différentes»
L’occitan sur scène est la preuve que cette langue est bien vivante.
Et Aimé Brees semble peu inquiet pour l’avenir, «cela fait plus de 300 ou 400 ans que les occitans sont censés avoir disparu et ils sont toujours là.
Il y a énormément d’écrivains, de groupes de musique [...] Enormément de choses se passent. Il y a d’autres cultures qui sont bien plus en danger»
Et de conclure, «aujourd’hui, les gens qui parlent occitan, c’est parce qu’ils l’ont choisi, et quelque part, c’est beau cette volonté, cette position de maintenir cette langue»
Renseignements et réservations sur le spectacle:
Cercle Occitan - IEO Pamiers
05 61 69 60 96
Pour en savoir plus sur Max Rouquette:
Pour en savoir plus sur la compagnie Art: