Fecha de publicación: 22-nov-2010 4:46:54
11 feb 2010
« Frédéric Mistral, illustre et inconnu ». HC éditions. 157 pages. 24,50 €.
L'Occitanie en son entier a quelque chose de Frédéric Mistral (1830-1914), précurseur du Félibrige, mouvement littéraire consacrant la renaissance de la langue d'oc, au coeur d'une approche biographique et historique abondamment documentée et richement illustrée.
Tout part de Maillane et ramène le maître dans ce petit village du piémont des Alpilles, voisin de Saint-Rémy-de-Provence. C'est là qu'il conçoit la notion de « félibre », extraite d'une vieille cantilène, et emporte l'adhésion de six autres poètes provençaux dont son ami Joseph Roumanille, comme lui voué à l'exaltation du parler maternel.
La restauration de la culture et du dialecte du pays devient la mère des batailles. La première forme de résistance passe par l'écriture de « Mirèio » (« Mireille»), un poème épique en douze chants publié en 1859. Ce chef-d'oeuvre accompli, inspirateur de l'opéra de Charles Gounod, lui vaut la reconnaissance de Lamartine qui salue en lui un nouvel Homère. Il lui permet surtout d'asseoir la notoriété de son école de pensée et d'engagement. Pour arracher aux affres de l'oubli les témoignages de traditions et valeurs à préserver, il crée en Arles le musée ethnographique Arlaten, reliquaire d'objets fabuleux collectés ici et là.
Auteur fécond et infatigable militant de sa cause, il rêve d'une union latine avec la Catalogne mais c'est l'universalité qui couronne son action en lui décernant le Prix Nobel de la Littérature en 1904, « en considération de sa poésie si originale, si géniale et si artistique qui reflète avec tant de fidélité la nature et la vie populaire de son pays ainsi qu'en raison des travaux importants dans le domaine de la philologie ».
Aussi, qu'ils se nomment Armagnac, Agenais, Auvergne, Béarn, Bigorre, Comminges, Dauphiné, Languedoc, Limousin, Périgord, Provence, Quercy ou Rouergue, tous les Etats occitans doivent gratitude au père du Félibrige.
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