Imagination créatrice

Cette tension pour chercher à atteindre le plan mental abstrait met en œuvre la construction de la 2^ème partie de l’antahkrana, celle qui relie le mental de cœur au mental abstrait. Lorsqu’un fil, aussi tenu, soit-il commence à relier ces deux niveaux du mental, alors des intuitions, en provenance du plan bouddhique peuvent percer l’esprit de l’individu. Ces intuitions sont l’agent de la triade spirituelle.

Les Idées captées peuvent ensuite être traduites en formes-pensées par le corps mental.

Pour pouvoir être amenées en incarnation, ces idées d’un niveau et d’une vibration très subtiles doivent être revêtues d’une énergie de désir. Elles doivent être rendues "aimables", non pas au sens affectif et sentimental du terme, mais bien en terme de conscience et d’âme, c’est-à-dire d’attraction magnétique.

Cette étape du travail d’incarnation d’une idée peut s’appuyer sur l’énergie du Taureau qui est à la fois une puissante énergie de désir / aspiration / volonté, en relation avec la Vision ("Je vois et quand l’œil est ouvert, tout est illuminé") et avec l’incarnation (signe de terre et énergie de la croix fixe).

La citation donnée ci-dessous nous informe sur le travail que l’âme cherche à accomplir :

Sur son propre plan, l'âme ne connaît aucune séparation, et le facteur de synthèse gouverne toutes les relations de l'âme. L'âme s'occupe non seulement de la forme que la vision de son objectif peut prendre, mais aussi de la qualité ou du sens que cette vision voile ou cache. L'âme connaît le Plan ; sa forme, ses grandes lignes, ses méthodes et son objectif lui sont connus. En utilisant l'imagination créatrice, l'âme crée ; elle construit des formes-pensées sur le plan mental et extériorise le désir sur le plan astral. Elle agit ensuite en extériorisant ses pensées et ses désirs sur le plan physique au moyen de l'application de la force, mue de manière créative par l'imagination du véhicule vital ou éthérique. Cependant, du fait que l'âme est intelligence, mue par l'amour, elle peut (au sein de la synthèse réalisée qui gouverne ses activités) analyser, discriminer et diviser. De même, l'âme aspire à ce qui est plus vaste qu'elle-même, et cherche à atteindre le monde des idées divines, occupant ainsi elle-même une position médiane entre le monde de l'idéation et le monde des formes. C'est là sa difficulté et son opportunité.

Traité sur les 7 Rayons Vol. II p 231.

Si nous lisons attentivement cette citation, nous pouvons voir que l’âme fait appel aux énergies Bélier : construction de formes-pensées sur le plan mental, Taureau : extériorisation des formes-pensées sur le plan astral et Gémeaux : extériorisation sur le plan physique, les formes sont vitalisées par le corps éthérique. C’est pour cette raison que ces trois grandes énergies sont considérées comme étant des archétypes, dans lequel tout est dit. Les signes / énergies suivantes sont des développements.

L’imagination créatrice est en fait une capacité de corps astral. Ce corps nous amène à vivre une vie de désirs et au cours des nombreuses incarnations passées que nous avons tous vécu, nous avons désiré tout ce qui était possible et imaginable. Lorsque arrive le stade où tous les désirs matériels cessent de nous attirer, le désir commence à s’épurer et à se transformer en aspiration (vous retrouvez une explication détaillée dans la partie consacrée à l’énergie Taureau). L’aspiration va elle-même s’épurer jusqu’à devenir une faculté d’expression de l’intuition. Cette transmutation met le corps astral en rapport avec la faculté d’imagination de l’âme, elle-même en contact avec le plan buddhique. Ceci invoque les énergies du mental, c’est-à-dire les formes-pensées créées. La combinaison de ces deux énergies (mental + astral) devient avec le temps un grand agent d'invocation et de création s’appuyant sur la visualisation (qui peut être définie comme étant l’extériorisation éthérique de l’imagination créatrice).

C'est ainsi que la Triade spirituelle est mise en rapport avec la personnalité triple poursuivant ainsi le travail de construction de l’antahkarana (la citation donnée à la fin de ce document reprend les étapes du processus de la construction de l’antahkarana).

Dans la citation donnée ci-dessous, le Tibétain aborde le sujet de la production de formes en relation avec l’impulsion cachée perçue.

Cela est amené par la culture de l'imagination créatrice. Jusqu'à maintenant, l'humanité connaît peu de choses relativement à cette faculté, latente chez tous les hommes. Un éclair de lumière fait son apparition à l'esprit qui aspire ; un sentiment de splendeur dévoilée passe pour un instant à travers l'aspirant, tendu en vue de la révélation ; la réalisation soudaine d'une couleur, d'une beauté, d'une sagesse et d'une gloire au-delà de toute expression apparaît devant la conscience harmonisée de l'artiste, dans un moment élevé d'attention intense, et la vie, durant une seconde, est alors aperçue telle qu'elle est essentiellement. Mais la vision part, la ferveur s'en va et la beauté s'évanouit. L'homme demeure avec un sentiment de deuil, de perte, et pourtant avec la certitude d'une connaissance et d'un désir d'exprimer ce qu'il a contacté et qui représente une expérience comme il n'en a jamais eue auparavant. Il doit retrouver ce qu'il a vu ; il doit le faire découvrir à ceux qui n'ont pas eu son moment secret de révélation ; il doit l'exprimer sous une forme quelconque et révéler aux autres la signification qu'il a saisie derrière l'apparence phénoménale. Comment peut-il le faire ? Comment peut-il retrouver ce qu'il a possédé une fois et qui semble avoir disparu et s'être évanoui du champ de sa conscience ? Il doit comprendre que ce qu'il a vu et touché est toujours là et incarne la réalité ; que c'est lui qui s'est retiré et non pas la vision. Dans ces moments d'intensité, la souffrance doit être supportée et vécue de nouveau et encore de nouveau jusqu'à ce que le mécanisme de contact soit habitué à la vibration supérieure et puisse non seulement percevoir et toucher, mais puisse tenir et prendre contact à volonté avec ce monde caché de beauté. La culture de ce pouvoir d'entrer, de tenir et de transmettre dépend de trois choses :

1. Le consentement à supporter la souffrance de la révélation.

2. Le pouvoir de se maintenir au plus haut point de conscience auquel vient la révélation.

3. La centralisation de la faculté d'imagination sur la révélation, ou sur une aussi grande partie de celle-ci que la conscience du cerveau peut faire passer dans la zone éclairée de la connaissance extérieure. C'est l'imagination, ou la faculté de bâtir des images, qui relie le mental et le cerveau ensemble et qui produit ainsi l'extériorisation de la splendeur voilée.

Si l'artiste créateur veut réfléchir aux trois conditions requises, endurance, méditation et imagination, il développera en lui-même le pouvoir de répondre à cette quatrième règle de contrôle de l'âme, et finalement il connaîtra l'âme en tant que secret de persistance, révélateur des récompenses de la contemplation et créateur de toutes les formes sur le plan physique.

Traité sur les 7 rayons Vol. II p 234 à 236.