Promenade photographique à la découverte de la flore du littoral de Loire Atlantique

« Promenade photographique à la découverte de la flore du littoral de Loire Atlantique » par Edith Fumet,

animatrice de l’Atelier Photo à l’Université Inter-Âges de Saint-Nazaire

Le groupe de l’atelier photo composé d’une trentaine de personnes a observé les sites qui sont présentés sur écran pendant quatre années…

La Loire Atlantique est riche de 133 kilomètres de côtes. Ce rivage bien que fortement urbanisé, abrite de nombreuses petites zones naturelles protégées.

•Les habitats : la flore littorale varie selon les conditions climatiques, l’éloignement du rivage et l’exposition au vent. Ses habitats spécifiques se succèdent en bandes parallèles à la mer. Le schorre, marais de vase et de sable, est imprégné de sel. Les hauts de plage et les avantdunes, immergées lors des grandes marées, forment un territoire à forte salinité, enrichi par les laisses de mer. La dune blanche est mobile, soumise aux mouvements du sable et à l’érosion éolienne. La dune grise est fixée par les lichens et les mousses qui lui donnent sa couleur spécifique. La dune forestière et les dépressions dunaires sont à l’abri du vent tandis que les falaises rocheuses surmontées de pelouses aérohalines sont ventées et baignées d’embruns ; les prairies et friches sauvages sont marquées par l’influence océanique.

•Du coté de Saint-Brévin, le cordon dunaire est façonné par le vent d’ouest et les marées ; sur la dune grise, entre le Pointreau et l’Ermitage, la saxifrage tridactyle minuscule apparait au début du printemps tandis que dans les sous-bois, se dévoilent la claytonie perforée et l’ophrys araignée. En été, les dunes s’enflamment d’immortelles et d’onagres jaunes. Dans les dépressions humides, on trouve blackstonia jaune et Samole de Vareland ; l’épipactis des marais, une orchidée sauvage, apparait dès la fin juin.

•Face à Saint Brévin, Saint Nazaire où se succèdent plages et falaises le long du sentier côtier, du Fort de Villès-Martin au sémaphore de Chemoulin. La falaise, très élevée, se colore de giroflées sauvages et de statices à feuilles rougissantes. La commune s’achève à l’ouest par la plage des Jaunais où se dévoilent dans le sable chaud des pieds cakilier mauve pâle, un tapis de gaillets jaunes, des giroflées des dunes, l’éclair jaune d’un pavot cornu et encore les silhouettes dressées d’orchis à odeur de bouc.

•A Pornichet, la dune perchée de la pointe de la Lande et la dune de la pierre à Bonne Source sont les derniers témoins d’un ancien massif dunaire recouvert par les villas de la Baule-Escoublac et Pornichet.

Ces deux dunes se couvrent d’une multitude d’espèces : raisin de mer et canche blanchâtre, bec-de-grue glutineux, frêles œillets des dunes, centaurée rude aux bractées d’épines réfléchies, jasions et hélianthèmes d’or, dompte-venins (aux feuilles en forme de cœur)… La famille des silènes est diverse : silène conique, silène de France, silène de Porto, grappes de silènes à petites fleurs.

•La côte sauvage du Croisic, c’est à dire du Pouliguen au port du Croisic, offre une succession de falaises et de platiers rochers, de petites baies sableuses et de cordons dunaires. La flore sauvage s’y réinstalle depuis que la fréquentation des promeneurs est canalisée sur le sentier côtier. La baie de Scall, sur la commune du Pouliguen, offre un abri sableux au plus méridional des choux marins de Bretagne !!!...

•Sur Batz sur Mer, la dune du Moulin de la Falaise s’étend sur près de vingt hectares, ce cordon de sable reliant les anciens ilots de Batz sur Mer et du Croisic. Les partenaires du projet « Natura 2000 » protègent l’état de la dune : 266 espèces de fleurs y ont été répertoriées, 22 sont protégées au niveau régional et national. Y ont été photographiées des fleurs de dunes grises : bec de grue, tabouret perfolié, linaires, violettes minuscules auxquelles se mêlent des coquelicots ; le paronyque argenté forme des tapis blancs au pied du moulin. Les moutons ont pour mission de stopper la propagation d’arbustes invasifs et dans les clairières fleurissent les orchidées sauvages : ophrys araignée, orchis bouc, ophrys abeille, sérapias.

•De La Turballe à Pen Bron, une longue flèche de sable et de gravier sépare le Traict du Croisic de sa rade (ou de l’océan). En bordure des marais salants, le schorre, régulièrement inondé, est riche en sel ; plus haut, la sécheresse de la dune blanche convient à une végétation rase. Un nombre incalculable d’espèces se développe sur ce site naturel classé et protégé. A la fin de l’été, on voit encore des scilles d’automne, des silènes de porto, et dans les bois de pins des spiranthes d’automne.

•La côte de Piriac est rocheuse, découpée et fortement isolée. Au bord du sentier, l’armérie maritime et le cranson du Danemark fleurissent en abondance. Sur les parois à cristes marines s’accrochent des spergulaires des rochers, des statices de Dodart, des tapis de frankénies lisses. Plus haut, le vent agite en permanence le lotier corniculé, les carottes sauvages, le fenouil et le chardon penché. La crique sableuse de Por Es Ster protège les giroflées des dunes, euphorbes, chardons bleus, thésions et saxifrages… à Pâques, la prairie de Rio More est semée d’orchis bouffon violet.

•La bôle de Mesquer est un cordon dunaire très fragile séparant l’océan, le traict de Mesquer et les marais du Mès gardés par le port de Kercabellec. C’est un petit site protégé pour la variété de ses habitats, de sa faune et de sa flore. Le scolyme d’Espagne et la prairie à muscaris à toupet se remarquent plus facilement que la luzerne maritime et l’orphys de la passion…

•L’île du Rostu : un cordon dunaire de sable et de gravier borde les prés salés du Mès ; des scolymes d’Espagne et des pavots cornus succèdent aux nichées de gravelots. Dans les galets poussent la morelle douce-amère et le pourpier de mer. Sur une petite dune grise rase, la teesdalie à tige nue côtoie, en mars, une minuscule romulée bleue s’ouvrant au soleil du soir !!!... Près des marais salants bordés de buisson de soude, se développent des tapis d’armérie et de frankénie amateurs de sel ; l’inule fausse-criste ponctue de ses hautes touffes jaune d’or un océan mauve de statices lavande de mer.

L’ensemble des photographies prises par les membres de l’atelier photo d’Edith Fumet ont permis la mise en scène d’une centaine d’espèces de fleurs réparties dans onze diaporamas et dans un livre.

Compte-rendu : B. Le Monnier sur notes d’Edith Fumet