Les Hémérocalles

Spécialiste des hémérocalles, reconnu en France et aux Etats-Unis, il est obtenteur, sélectionnant de bonnes plantes pour notre région océanique. Il travaille en collaboration avec les Pépinières Caillarec.

Collectionneur d’hémérocalles depuis une vingtaine d’années, Guénolé Savina est devenu créateur de sa propre ligne d’hybrides en se documentant notamment auprès de l’AHS (American Hemerocallis Society).

La culture de cette vivace est très simple, poussant presque partout et offrant ses fleurs durant plusieurs semaines voire de mai aux gelées en faisant un choix judicieux des variétés.

Les hémérocalles sont connues depuis des siècles. Originaires d’Asie, les premières espèces étaient déjà cultivées, décrites et peintes sous Confucius. Les premières cultures décrites en Europe datent du début du XVIème siècle. Depuis plus d’un siècle, la culture de cette fleur est entrée dans une nouvelle ère et de nombreux passionnés ont façonné la génétique de ce genre. Les tous premiers travaux d'hybridations commencent au début du XXème siècle. Il reste aujourd'hui très peu de traces des premiers cultivars et il faudra attendre la fin des années cinquante pour voir apparaître les premiers programmes suivis par quelques horticulteurs passionnés américains.

Le genre Hemerocallis, du grec " hemera ", jour et " kallos ", beauté, fut défini par Linné au XVIIIème siècle, et classé dans la famille des lys (Liliaceae). Aujourd'hui une précision est apportée, il est classé dans la famille des Xanthorrhoeaceae (sous famille des Hemerocallidaceae). La classification phylogénétique APG III (2009) inclut dans cette famille Xanthorrhoeceae les genres précédemment placés dans Asphodelaceae, Hemerocallidaceae (Hemerocallis, Phormium entre autres).

Il existe une trentaine d'espèces, certaines persistantes, d'autres semi-persistantes et d'autres totalement caduques. Elles poussent naturellement dans des prairies humides, près des cours d'eau ou dans la terre fraîche de la lisière des bois. On les trouve essentiellement en Chine, en Mongolie, en Corée et au Japon. Les couleurs des espèces sauvages se limitent au jaune, orange et quelques teintes marronfauves. Si le jaune et l’orange sont les couleurs d’hémérocalles que l’on trouve dans la nature il existe aujourd’hui 90 000 cultivars faisant de cette plante l’une de celles qui a le plus de variantes !!!...

Les hybrides actuels sont innombrables et se déclinent en toutes sortes de formes (triangulaires, rondes, étoilées, arachnéiformes 'Spider', tubulées), tailles, couleurs (toutes sauf le vrai bleu).

Les fleurs peuvent être miniatures (moins de 8cm de diamètre), petites (de 9 à 15cm) ou grandes (plus de 15cm).

L’hybridation : après les fleurs, des capsules se forment, elles seront mûres environ six semaines après la fécondation. Les graines qu’elles contiennent de la taille d’une lentille, noires et brillantes, seront à la base de développement de nouvelles variétés.

Le système racinaire est important pour le bon développement de la plante : c’est en effet une réserve de nourriture qui permet à la plante de redémarrer avec vigueur à chaque printemps. C’est une plante de plein soleil, nécessitant un amendement tous les ans en matière organique pour la floraison suivante ; elle a besoin de beaucoup d’eau en phase de pousse mais supporte bien les étés secs.

Les hémérocalles sont très résistantes, seulement sujettes à la rouille mais cela ne fait pas mourir la plante. Elles peuvent cependant parfois être attaquées par les cécidomyies, petit moucheron qui se met dans la fleur provoquant une difformité du bouton floral. Il faut alors ôter ces boutons difformes, les détruire obligatoirement car le ver devient pupe et un nouveau moucheron revient l’année suivante.

La division se fait à la fin de l’été ou fin mars à la reprise de la végétation. Laisser en place cinq ans maximum.

Les hémérocalles seront davantage mises en valeur en compagnie d’autres vivaces (heuchères, chrysanthèmes, astilbes, géraniums vivaces, agapanthes, hydrangeas, azalées etc…), associées également aux arbustes et arbres du jardin. Il est en effet préférable de les associer avec d’autres plantes plutôt que les regrouper toutes ensemble !!!...

Les hémérocalles sont également des plantes condimentaires dont on utilise le bouton, la fleur, les feuilles et les racines.

Compte-rendu conférence : B. Le Monnier