Fleurs sauvages de Loire-Atlantique

résumé de la conférence de Jean-Yves David

Devant faire un choix dans la flore de Loire-Atlantique, Jean-Yves David a pris le parti de présenter de façon chronologique, une petite quarantaine d’espèces, certaines banales, d’autres moins communes, voire très rares, mais toutes ayant un intérêt.

Janvier

Les fleurs sont peu nombreuses, la Pâquerette, a été retenue. Son nom latin Bellis perennis, la toujours belle, indique qu'elle fleurit toute l’année.

Février

Perce-neige (Galanthus nivalis) (Amaryllidacée). Pousse spontanément en quelques points de la vallée de la Loire. Rare, même s’il est présent dans bien des jardins, il est non protégé…

Gagée de Bohême (Gagea bohemica) (Liliacée). Très rare, protégée nationalement, ne subsiste plus en Loire-Atlantique que sur les coteaux schisto-gréseux de la région d’Ancenis.

Mars

Corydale à bulbe plein (Corydalis solida) (Fumariacées), on la trouve dans les vallons frais de la Maine, du Hâvre. Elle fleurit avant l’éclosion des feuilles… Moscatelline (Adoxa moschatellina) (Adoxacée). Plante insignifiante et pourtant remarquable par la forme cubique de son inflorescence. Anémone des bois, A. sylvie (Anemone nemorosa) (Renonculacée). Capable de réaliser, avant la feuillaison, de beaux peuplements dans les bois frais. Ornithogale en ombelle, Dame de onze heures (Ornithogalum umbellatum) (Liliacée). Grandes fleurs d’un blanc pur, qui ne s’ouvriraient qu’en fin de matinée… Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) (Liliacée). Emblématique des basses vallées de la Loire, est en régression à l’échelon national suite aux modifications apportées à son milieu, drainage entre autres, et à la sévère castration que lui imposent les amateurs de bouquet ! Cardamine des prés (Cardamine pratense) (Crucifère). Accompagne la Fritillaire dans les prairies humides. Avril Orchis bouffon (Anacamptis morio). Souvent appelé «pentecôte», une des premières orchidées à s’épanouir au printemps. Ophrys araignée (Ophrys aranifera), à la même époque, sur la côte, elle couvre certaines pelouses (anciennes dunes).

Orchis mâle (Orchis mascula), presque aussi précoce que la précédente.

Céphalanthère à longues feuilles (Cephalanthera longifolia) (Orchidacée). Elle fut découverte en 2011 en Loire-Atlantique, à Pen Bron (la Turballe). Jusqu’à présent, elle ne dépassait pas la Vendée sur le littoral atlantique.

Orchis brûlé (Neotinea ustulata), orchidée des prairies pas trop humides, au sol bien drainé sur le bord de la Loire.

Lathrée clandestine (Lathraea clandestina) (Scrophulariacée). Plante parasite des racines d’arbres, en milieu humide. Tige souterraine, pas de feuilles ni de chlorophylle, belles fleurs violet foncé.

Lamier jaune (Lamiastrum galeobdolon) (Lamiacée). Assez répandu dans les fonds de vallons humides de l’intérieur. Remarquable par ses belles fleurs jaune vif veinées de rouge marron. Galeobdolon provient de 2 mots grecs signifiant l’un belette ou putois, l’autre, puanteur. Allusion à l’odeur désagréable des feuilles quand on les froisse.

Ail des ours (Allium ursinum) (Liliacée). Les larges feuilles dégagent une violente odeur d’ail au froissement. Assez répandu dans les vallons humides et boisés.

Mai

Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) (Liliacée). Très répandue dans les bois, les vallons

Sceau de Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum) (Liliacée). Facilement reconnaissable à ses tiges inclinées portant, à l’aisselle de chacune de ses grandes feuilles elliptiques, 3 fleurs en cloche, blanc-verdâtre, Assez commun dans les bois, les lisières mais résolument absent du littoral.

Asphodèle blanc (Asphodelus albus) (Liliacée). Belle grande espèce des talus, bois clairs, sur terrains acides.

Hélianthème en ombelles, synonyme Ciste en ombelles (Halimium umbellatum) (Cistacée). C’est une rareté qui se plaît sur les pelouses et landes acides dans la région de Moisdon la Rivière.

Sérapias à petites fleurs (Serapias parviflora). Observée pour la première fois par JY David en Loire-Atlantique en mai 2007. Depuis, elle a été trouvée en deux autres points du département.

Aristoloche clématite (Aristolochia clematitis) (Aristolochiacée.) Assez répandue dans les zones cultivées, les lieux sablonneux, sur le littoral et dans la vallée de la Loire. Fleurs étranges en pavillon de saxophone, dressées en début de floraison, tombantes ensuite.

Juin

Ophrys abeille (Ophrys apifera), sans doute la plus belle des orchidées de la région, elle n'est même pas protégée !

Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), grande plante robuste qui se fait bien remarquer sur les anciennes dunes littorales, végétalisées depuis longtemps, à moins qu’on ne tonde prématurément. Digitale pourpre (Digitalis purpurea) (Scrophulariacée). Plante bien connue des talus, des lisières, sauf sur calcaire. Ses noms vernaculaires : Gants de la Vierge, Dés de Notre-Dame, Gants de berger… rappellent sa corolle en tube.

Angélique des estuaires (Angelica heterocarpa) (Apiacée, anciennement Ombellifère). Plante très intéressante car elle est endémique des estuaires atlantiques français : Loire, Charente, Garonne, Adour. Il lui faut une eau légèrement salée pour prospérer. Comme le front de salinité remonte l’estuaire de la Loire, on observe cette Angélique en amont de Nantes (jusqu’à la Chapelle Basse Mer) alors qu’autrefois, elle restait cantonnée en aval, mais pas au-delà de Cordemais, car l’eau devient trop salée.

Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata). Très belle espèce qui semble courir sur l’eau avant de nous enchanter avec ses fleurs délicieusement effilochées… En grande régression à Grand-Lieu.

Juillet

Salicaire commune (Lythrum salicaria) (Lythracée.). Grande plante élégante, très commune sur les berges des cours d’eau, les fossés…

Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris) (Primulacée). Fréquente les mêmes biotopes que la Salicaire, mais avec une abondance un peu moins grande. On extrayait autrefois de la Lysimaque une couleur qui teintait la laine en jaune et les cheveux en blond !

Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) (Droseracée). Plante dont les feuilles sont couvertes de longs cils ayant à leur extrémité une goutte d’un liquide capable de digérer les insectes imprudents ! C'est une plante carnivore des tourbières qui compense ainsi la pauvreté du milieu. Elle est très rare et protégée nationalement. Présente dans les tourbières de Sucé, dont l’accès est réglementé.

Narthécie (Narthecium ossifragum) (Liliacée). Très belle espèce des prairies tourbeuses et tourbières. Elle est devenue aujourd’hui très rare et protégée. Les étamines oranges dont le filet est garni d’un délicieux duvet jaune sont remarquables…

Jussie (Ludwigia uruguayensis) (Onagracée). Plante aquatique d’origine américaine récemment apparue dans la région et très envahissante. Les services de l’équipement tentent de contenir son développement dans les douves autour du lac de Grand-Lieu par faucardage.

Août

Balsamine des bois, Impatience ne me touche pas (Impatiens noli tangere) (Balsaminacée). Considérée comme disparue depuis longtemps, cette espèce a été redécouverte en 2006 dans un vallon frais au Cellier.

Erythrée petite centaurée (Centaurium umbellatum) (Gentianacée). Petite plante très répandue, aux jolies fleurs roses rassemblées en ombelles. Les Gentianacées ont une saveur amère, ce qui les protège des herbivores.

Lis maritime (Pancratium maritimum), ce n’est pas un « Lis » au sens strict mais une Amaryllidacée, dont les effectifs ont chuté dramatiquement car il fleurit aux alentours du 15 août…ce qui fait qu'il a été trop cueilli. Toutefois, une station subsiste vers Pen Bron et il reste abondant dans l’île d’Houat.

Septembre

Spiranthe d’automne (Spiranthes spiralis), la dernière orchidée de la saison…

Linaire commune (Linaria vulgaris) (Scrophulariacée). Très commune partout, chemins, cultures, friches.

Octobre

Aster des jardins (Aster lanceolatus) (Astéracée). Plante naturalisée, d’origine américaine. Supporte des milieux légèrement salés au point de concurrencer l’Angélique des estuaires. Elle est quasi envahissante sur les berges de la Loire en amont de Nantes.

Novembre, Décembre

Peu d’espèces fleurissent à cette époque de l’année sinon…la Pâquerette, qui mérite vraiment bien son nom de Bellis perennis