Orchidées sauvages de France

Après une conférence sur les Fleurs Sauvages de Loire-Atlantique, en mars 2012, Jean-Yves David revient pour présenter les Orchidées sauvages de la flore de France.

Dans ce vaste sujet qu’il connait parfaitement, le choix a été difficile. Une petite cinquantaine d’espèces sur les 170 environ que compte la flore française, sont présentées à travers une centaine de photographies.

La présentation commence par un tableau présentant la classification des Orchidacées, reflet de l’évolution telle qu’on l’envisage aujourd’hui. Puis sont mis en avant les liens évolutifs entre les Orchidacées et les Liliacées plus étroits qu’on ne le pensait.

En suivant l’ordre de la classification sont décrits une vingtaine de genres dont nous ne retiendrons que quelques-uns.

Le genre Cypripedium, le fameux Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), est un genre primitif, sans doute la plus prestigieuse des orchidées sauvages de France, que l’on trouve essentiellement dans les massifs montagneux calcaires, Vercors, Chartreuse (col du Granier).

Le genre Dactylorhiza est un genre difficile qui regroupe plusieurs espèces qui se ressemblent beaucoup. Mais toutes ont en commun des tubercules souterrains palmés, digités c’est-à-dire en forme de doigt, d’où le nom du genre. Ce sont des plantes sans nectar, mais qui arborent un éperon "suggérant" qu’elles en produisent. Ce sont donc des leurres nourriciers.

Le genre Orchis, "le nom … est en fait un pléonasme, le terme grec orkhis signifiant… testicule. Les botanistes d’autrefois ont vu une ressemblance entre les deux tubercules souterrains de cette espèce et les attributs masculins". (Jean-Yves Davis, page 19 Des Orchidées sauvages… en Loire-Atlantique ? Éditions Amalthée).

Pendant longtemps, ce groupe a été fourre-tout, jusqu’à ce que la biologie moléculaire fasse le ménage. C’est pourquoi des orchidées n’appartenant pas à ce genre portent le nom d’orchis dans leur dénomination courante.

L’Orchis pourpre (O. purpurea), fleurit mi-avril à mi-juin

à l’est d’une ligne Manche-Vendée, les terrains granitiques ne lui vont pas !

Le genre Neotinea, dont les représentants étaient inclus dans les Orchis, avec leurs tubercules ovoïdes.

L’Orchis brûlé (Neotinea ustulata), fleurit de mai à juillet, répandu, plus fréquent

en montagne, il est présent en Loire-Atlantique.

Le genre Anacamptis, encore une série autrefois incluse dans les Orchis.

L’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), plus tardif que les précédents,

fleurit en mai-juillet sur des sols secs, calcaires. En Loire-Atlantique on en trouve

de belles populations sur l’hippodrome de Machecoul. Il est capable d’apparitions

sporadiques comme à Ste Luce où il a été observé et photographié en juin 2013

par un de nos sociétaires.

Le genre Ophrys, leur nom provient d’un terme latin ophrus signifiant sourcil, allusion à la pilosité du labelle. C’est le genre le plus prisé des amateurs, pour la beauté des fleurs, pour leur sexualité fascinante ! Ces plantes ont tissé des relations étonnantes avec leurs insectes pollinisateurs : elles émettent des substances volatiles proches des phéromones des hyménoptères femelles. Ces substances exercent un puissant attrait sexuel chez les jeunes mâles inexpérimentés qui tentent un accouplement avec le labelle. Ce sont des leurres sexuels.

L’Ophrys miroir (Ophrys speculum), remarquable par la convergence d’aspect entre la fleur et son

pollinisateur. Rare en France continentale en raison de l’absence de son pollinisateur attitré

(Dasyscolia ciliata), peut-être plus fréquent en Corse.

L’Ophrys frelon (Ophrys fuciflora), belle et grande espèce qui fréquente les prairies

et coteaux maigres d’une large moitié Nord-Est de la France. Ils fleurissent en avril-juin.

Ces orchidées sauvages n’ont peut-être pas la prestance des variétés exotiques, Cymbidiums ou autres Phalaenopsis mais sont cependant de véritables petites merveilles, riches de couleurs, de pouvoirs secrets, ayant développé des techniques étonnantes pour assurer leur reproduction. Nous nous sommes laissé piéger par la beauté et l’attrait de ces fleurs… comme de jeunes insectes inexpérimentés.